Damartex affiche une valorisation croissante malgré des défis
Découvrez comment Damartex renforce ses fondamentaux et prépare son avenir en 2026 grâce à sa stratégie ciblée.

521,2 millions d’euros en 2024-2025 et un EBITDA en forte hausse : à Roubaix et dans tout le Nord, Damartex remet de l’ordre dans ses fondamentaux. Le distributeur spécialiste des seniors montre deux exercices d’amélioration consécutive et revendique désormais un cap clair à 2026, où digital, mode responsable et services de santé doivent créer de la valeur et stabiliser l’activité.
Signaux positifs pour Damartex : retour à une dynamique de développement
Le groupe a engagé une trajectoire de redressement, confirmée pour la deuxième année d’affilée. Nommé PDG, Nicolas Marchand a présenté pour la première fois des résultats annuels qui actent la sortie d’une phase de recul prolongé. Damartex demeure positionné sur la Silver Economy avec une offre mode et services pour les 50 ans et plus, un marché structurellement porteur en France.
Le groupe emploie près de 2 500 collaborateurs et s’appuie sur des marques reconnues auprès des seniors, en particulier Damart et Xandres, complétées par une offre de santé et bien-être opérée via Almadia. Cette base confère à Damartex un ancrage commercial solide sur une clientèle à forte récurrence d’achat, essentielle pour amortir les chocs conjoncturels.
Qui est Damartex ?
- Spécialiste de la distribution de produits et services pour les seniors, à dominante textile et santé.
- Marques phares : Damart et Xandres au sein du pôle fashion ; Almadia pour les services.
- Effectifs : environ 2 500 salariés.
- Positionnement dans la Silver Economy, segment porté par le vieillissement démographique en France.
Chiffres clés 2024-2025
Données consolidées communiquées par le groupe, exercice clos au 30 juin 2025.
- Chiffre d’affaires : 521,2 millions d’euros contre 524,1 millions d’euros un an plus tôt.
- Variation du chiffre d’affaires : -0,55 %.
- EBITDA opérationnel : 15,8 millions d’euros, en hausse de 28,8 %.
- Résultat opérationnel courant : +2,1 millions d’euros (vs -1,5 million d’euros).
- Résultat opérationnel : -0,4 million d’euros (vs -25 millions d’euros).
- Résultat net : -17,7 millions d’euros.
- Pôle fashion : 389,4 millions d’euros de ventes, en baisse de 1,7 %.
Chiffre d’affaires 2024-2025 : stabilisation confirmée
Au titre de l’exercice clos le 30 juin 2025, Damartex a réalisé un chiffre d’affaires de 521,2 millions d’euros contre 524,1 millions d’euros un an auparavant, soit une contraction limitée de 0,55 %. Dans un environnement où les arbitrages de consommation restent serrés, cette quasi-stabilité témoigne d’une base clients fidèle et d’une meilleure exécution commerciale en magasin comme en ligne (source : Boursorama, 17 septembre 2025).
Nicolas Marchand a parlé d’une situation « globalement très compliquée pour une entreprise aux marges de manœuvre limitées ». La direction financière évoque une tendance commerciale mieux orientée, portée par une fréquentation et des conversions en amélioration, en particulier sur les canaux digitaux. Plusieurs relais de croissance émergent, sans toutefois compenser complètement les poches de baisse dans certaines marques historiques.
Damart et Xandres : trajectoires divergentes
- Damart recule de 2,4 %. La marque, emblématique chez les seniors, reste exposée aux tensions sur le budget habillement des ménages âgés, tout en bénéficiant des efforts d’assortiment et d’offre responsable.
- Xandres progresse de 5,7 %, portée par la hausse du trafic et de meilleurs taux de conversion en boutiques physiques. Cet élan atteste d’une proposition de valeur plus affinée sur des segments premium, moins sensibles aux promotions.
Sur des secteurs matures, un recul inférieur à 1 % peut signaler une stabilisation utile. Il reflète souvent des arbitrages de mix prix-canal, des fermetures sélectives de points de vente ou des commandes plus disciplinées, visant à préserver la marge. L’essentiel se joue alors sur la qualité des ventes et la réduction des coûts, plus que sur le volume.
Profitabilité en nette amélioration, mais résultat net encore négatif
La marge s’améliore. L’EBITDA opérationnel grimpe de 28,8 % pour atteindre 15,8 millions d’euros, reflet d’une réduction durable des coûts fixes et d’une optimisation des opérations.
Le résultat opérationnel courant repasse dans le vert à +2,1 millions d’euros contre -1,5 million d’euros l’exercice précédent. Le résultat opérationnel reste légèrement déficitaire à -0,4 million d’euros, mais l’écart est considérablement réduit par rapport à -25 millions d’euros un an plus tôt.
Au final, le résultat net demeure dans le rouge, à -17,7 millions d’euros. Le détail des effets non opérationnels à l’origine de cette perte n’est pas communiqué. L’équation stratégique est donc claire : transformer les gains opérationnels en performance nette, sans relâcher les efforts de simplification et d’économies.
Pôle fashion : moteur d’activité, ajustements en cours
Le pôle fashion génère 389,4 millions d’euros de ventes, en baisse de 1,7 %. Dans cet ensemble, Damart recule de 2,4 %, tandis que Xandres progresse de 5,7 %. Le groupe privilégie une amélioration de la qualité de chiffre d’affaires, quitte à renoncer à certaines références moins contributives. Cette discipline est cohérente avec l’objectif 2026.
Lecture financière utile
- EBITDA : indicateur de performance opérationnelle avant dotations, utile pour mesurer la génération de cash potentielle du core business.
- Résultat opérationnel courant : il renseigne sur la performance récurrente, hors éléments non courants. Son passage en positif valide l’effet des mesures de redressement.
- Résultat net : inclut éléments financiers et exceptionnels. Son maintien en négatif incite à poursuivre la discipline budgétaire et le désendettement.
L’EBITDA capte les gains opérationnels immédiats. Le résultat net, lui, reflète aussi les dotations, les charges financières ou les éléments non courants. Le groupe n’a pas détaillé ces impacts pour l’exercice. En phase de redressement, un décalage temporaire entre EBITDA en hausse et résultat net négatif n’est pas atypique.
Gouvernance et cap stratégique Transform to Accelerate 2.0
Lancé en 2023 avec un horizon 2026, le plan Transform to Accelerate 2.0 priorise trois leviers : accélération digitale, modernisation responsable des collections et montée en puissance des services pour seniors. L’ambition est double : renforcer la profitabilité tout en consolidant la base clients par des offres à plus forte valeur ajoutée.
La direction met l’accent sur une présence accrue sur les réseaux sociaux, l’éco-conception des lignes et des parcours omnicanaux plus fluides. La stratégie répond au besoin de rationaliser l’offre tout en préparant l’extension vers les services de santé, coeur de différenciation auprès d’une clientèle senior exigeante.
Almadia : trois ouvertures à venir dans les Hauts-de-France
Damartex déploie son offre de santé via Almadia et prévoit l’ouverture de trois nouveaux points de service dans les Hauts-de-France. Ces espaces hybrides, à la croisée de la boutique et de la pharmacie, visent à répondre aux besoins en soin et bien-être des seniors. La direction indique que ces investissements sont autofinancés, dans la lignée d’une gestion budgétaire resserrée.
Digital et modernisation des collections
Le renforcement des canaux en ligne s’accompagne d’une montée en gamme qualitative, avec un accent mis sur l’éco-conception. L’objectif est d’améliorer l’expérience d’achat, de la découverte à la livraison, et d’aligner les collections avec les attentes de durabilité. Le groupe travaille ses campagnes digitales pour soutenir l’acquisition et l’activation client à coût maîtrisé.
Silver Economy : repères de marché
- Population senior en hausse : plus de 20 millions d’individus en France à l’horizon 2030 selon l’INSEE.
- Marché de la Silver Economy estimé à environ 130 milliards d’euros d’ici 2030 en France.
- Initiatives publiques en toile de fond : French Tech 2030 et French Tech Next40/120 poussent les solutions innovantes, utiles aux acteurs traditionnels pour accélérer leur digitalisation.
- Investissements annoncés lors du Sommet Choose France 2025 : 40,8 milliards d’euros pour 53 projets, illustrant un climat pro-investissement, même si Damartex n’y est pas directement associé.
RSE : trajectoire climat et sourcing sous contrôle
Le groupe place la RSE au cœur de sa feuille de route. Depuis 2020, les émissions de CO₂ ont reculé de 13 %.
Damartex revendique 53 % de collections éco-conçues et déploie des initiatives de seconde main et de réparation pour soutenir l’économie circulaire. Par ailleurs, 65 % des achats proviennent d’usines auditées, ce qui renforce la conformité sociale et environnementale.
Ces efforts s’inscrivent dans l’évolution réglementaire européenne et française, où les attentes de traçabilité et de réduction d’empreinte se précisent. L’entreprise indique vouloir devenir une référence européenne sur la Silver Economy, combinant textile responsable et services de santé adaptés aux besoins des seniors.
Damartex University : montée en compétences en interne
En septembre 2025, Damartex a inauguré la Damartex University, une initiative interne destinée à la formation des collaborateurs et à l’accompagnement des projets orientés services seniors. L’enjeu : accélérer la diffusion des bonnes pratiques RSE et opérationnelles, et homogénéiser l’exécution entre magasins et digital.
L’éco-conception se traduit par des choix de matières à plus faible impact, des process de fabrication optimisés, des emballages réduits et, souvent, des produits conçus pour durer ou être réparables. Damartex ne détaille pas ici le mix exact de leviers, mais l’objectif reste de réduire l’empreinte tout en préservant la désirabilité produit.
Finance et bilan : désendettement par cessions ciblées
La direction financière planifie des cessions d’actifs sur 2025-2026. La vente du siège social de Villeneuve-d’Ascq, attendue au second semestre, doit générer une dizaine de millions d’euros de liquidités. Ces ressources renforceront la flexibilité financière et soutiendront les investissements priorisés par le plan 2026.
En parallèle, environ 200 salariés seront relocalisés sur deux sites nordistes, à Roubaix et Hem. L’entreprise anticipe une transition maîtrisée pour garantir la continuité des opérations. Cette manœuvre s’inscrit dans une stratégie plus large de désendettement, centrale pour convertir le rebond opérationnel en création de valeur durable.
Vente du siège de Villeneuve-d’Ascq : enjeux opérationnels
- Liquide immédiate pour financer la transformation, tout en limitant l’effet dilutif sur les marges.
- Mobilité interne organisée entre Roubaix et Hem pour préserver la qualité de service et la coordination des équipes.
- Simplification du footprint immobilier pour réduire les coûts fixes récurrents.
Politique d’allocation du capital : pas de dividende en 2025
La prudence commande l’absence de distribution de dividende lors de l’assemblée générale du 20 novembre 2025. Le président du conseil de surveillance, Jean-Guillaume Despature, affiche une confiance mesurée dans la trajectoire, tout en rappelant que les résultats, bien qu’en nette amélioration, ne sont pas encore au niveau attendu. Priorité, donc, à l’investissement sélectif et au renforcement du bilan.
- Résultat net négatif : poursuite du travail sur les charges non opérationnelles nécessaire.
- Exécution omnicanale : maintien du trafic et taux de conversion en magasin et en digital.
- Mix de marge : équilibre entre volumes, prix et politique promotionnelle.
- Timing des cessions : concrétisation aux conditions attendues pour sécuriser la trajectoire de cash.
Cap 2026 : discipline financière et exécution commerciale au banc d’essai
Les jalons posés par Damartex témoignent d’un redressement qui s’installe : activité stabilisée, profitabilité opérationnelle renforcée, investissements autofinancés et désendettement par cessions ciblées. Reste à transformer cette mécanique en retour durable au bénéfice net, avec la Silver Economy pour toile de fond et un plan 2026 qui priorise les offres à valeur ajoutée, l’outil digital et la durabilité.
La séquence qui s’ouvre exigera de la constance dans l’exécution et la poursuite des gains d’efficience. Si la gouvernance maintient ce cap, le groupe dispose d’appuis concrets pour convertir ses progrès opérationnels en performance financière tangible.
Prochain test clé : concrétiser les cessions, tenir le cap RSE et stabiliser un mix produit-canal réellement créateur de marge.