L'extension de l'usine CCPA à Janzé pour répondre à la demande croissante
Découvrez comment CCPA investit 3,5 M€ pour automatiser son usine à Janzé, augmentant sa capacité de 20 % d'ici 2026.

À Janzé, le groupe CCPA enclenche une nouvelle phase industrielle. L’union de coopératives bretillienne, spécialiste des prémix et additifs pour l’alimentation animale, investit pour moderniser son site historique et absorber une activité en forte hausse. Avec 460 salariés et 152 M€ de chiffre d’affaires (données communiquées par l’entreprise), l’acteur renforce ses positions en Bretagne et affine sa stratégie internationale.
Agrandissement à Janzé : +20 % de capacité, 3,5 M€ d’investissement
Le chantier d’extension de l’usine de Janzé a été lancé le 15 septembre. Il s’inscrit dans un programme de modernisation démarré durant l’été et planifié jusqu’en 2026. Enjeu affiché : accompagner une dynamique soutenue de la demande, tout en rehaussant le niveau d’automatisation et les conditions de travail.
L’enveloppe d’investissement atteint 3,5 M€. Elle finance notamment le remplacement des silos, l’ajout de 12 cellules produits finis pour accélérer les expéditions, ainsi que l’installation de micro-cellules de dosage automatisé. À la clé, des flux plus fiables, des temps de changement de série raccourcis et une meilleure maîtrise de la qualité.
Le site revoit également sa logistique interne et externe. Côté process, la gestion des poussières est renforcée afin de limiter les risques d’empoussièrement et de contamination croisée. Côté transport, un nouveau plan de circulation poids lourds doit fluidifier les arrivées et départs, avec moins d’attentes à quai et une baisse des manœuvres complexes.
Janzé : calendrier et périmètre des travaux
Les opérations s’étalent sur plusieurs phases pour maintenir la production et sécuriser l’approvisionnement des clients. Les interventions les plus structurantes sont programmées en dehors des pics d’activité. La priorité est mise sur l’automatisation de la préparation des recettes, la mise à niveau des capacités de stockage, et l’optimisation des points de chargement.
Dans ce contexte, le site vise une augmentation de capacité de 20 %. Le passage d’un fonctionnement en 3x8 à un régime en 2x8 fait partie du schéma cible, avec un objectif d’efficacité opérationnelle et d’amélioration du cadre de travail. La direction industrielle résume la démarche : « Ce plan d’investissement répond à un double enjeu : accompagner la dynamique industrielle du site et améliorer durablement les conditions de production pour nos équipes », souligne Thierry Le Sausse.
Les points-clés du chantier de Janzé
Capacités et équipements modernisés, avec des effets attendus sur la productivité et la qualité.
- 3,5 M€ d’investissement consacrés à l’automatisation et aux infrastructures.
- +20 % de capacité annuelle visée après travaux.
- 12 cellules produits finis ajoutées pour accélérer les expéditions.
- Mise en place de micro-cellules de dosage automatisé pour les prémix.
- Réorganisation de la circulation des camions et renforcement de la gestion des poussières.
Production et logistique : un site plus automatisé
Le cœur de l’activité de CCPA tient à la formulation fine des prémix et additifs. La précision des dosages, l’homogénéité des mélanges et la traçabilité sont donc non négociables. Les nouvelles micro-cellules de dosage automatisé visent à fiabiliser ces paramètres et à réduire l’exposition aux erreurs de pesée ou aux contaminations croisées.
Le renforcement des capacités de stockage en produits finis et la refonte des envois doivent, de leur côté, lisser les pics de charge en expédition. Les délais de préparation et de chargement sont raccourcis, ce qui doit limiter les retards et mieux synchroniser la planification transport. L’ensemble forme un levier de gains opérationnels et de service client.
Capacité et organisation industrielle : l’après-chantier
La montée en charge visée implique une adaptation des rythmes. Le passage de 3x8 à 2x8 traduit une volonté d’aligner la production sur la demande, tout en simplifiant la gestion des ressources humaines. Cette transition s’appuie sur les nouveaux équipements, conçus pour limiter les temps morts, renforcer la sécurité et réduire les gestes pénibles.
La formation des équipes accompagne l’installation des automatismes. Objectif : tirer parti des nouvelles interfaces de pilotage, garantir la qualité et sécuriser la maintenance. Cette montée en compétence est un enjeu d’exécution majeur, au même titre que l’ordonnancement des ordres de fabrication et l’optimisation des stocks.
Le 3x8 répartit la production sur trois équipes par jour, en continu, sur 24 heures. Le 2x8 fonctionne sur deux équipes par jour, souvent en semi-continu.
Avec l’automatisation, une usine peut maintenir le volume cible en 2x8 grâce à une meilleure disponibilité des lignes, des changements de série plus courts et une réduction des arrêts non planifiés. Effet attendu : productivité par heure en hausse et amélioration des conditions de travail nocturne.
L’empoussièrement est une contrainte forte en nutrition animale : il pèse sur la sécurité des opérateurs et sur la conformité des lots. Les systèmes de captation et de filtration mis à niveau servent deux objectifs. D’une part, réduire l’exposition des équipes. D’autre part, éviter les contaminations croisées entre recettes. Résultat attendu : qualité plus homogène et conformité plus constante.
Dynamique économique : croissance durable et effets industriels
Selon l’entreprise, l’activité progresse de 10 % par an sur les trois derniers exercices. Ce trend explique l’accélération des investissements à Janzé et la recherche d’efficacité dans les ateliers. Pour une union coopérative, le maintien d’un maillage industriel performant est central : il sécurise l’approvisionnement des adhérents, soutient la compétitivité des élevages et fidélise les fabricants d’aliments partenaires.
Le cœur de valeur de CCPA réside dans la formulation et l’accompagnement technique. L’enjeu n’est pas seulement de livrer des volumes, mais de proposer des solutions nutritionnelles robustes, reproductibles et compatibles avec les référentiels sanitaires européens. L’amélioration continue des process à Janzé vise à traduire ces exigences dans la production quotidienne.
Clients coopératifs et fabricants : levier de performance
Les prémix et additifs sont utilisés comme briques technologiques par les coopératives et fabricants d’aliments. Ils influencent la conversion alimentaire, la santé digestive et l’uniformité des lots en élevage. En optimisant la précision de dosage et la constance des formules, le site de Janzé apporte un avantage opérationnel direct aux clients : moins de variabilité, davantage de fiabilité, des gammes plus stables.
La fluidification des expéditions est déterminante pour les flux avals. Un calendrier de transport plus fiable limite les ruptures en usine d’aliments et stabilise les plans de fabrication. À terme, cela se traduit par des séries plus longues, moins de pertes et une meilleure maîtrise des coûts pour l’ensemble de la chaîne.
Prémix et additifs : définitions et chaîne de valeur
Les prémix concentrent vitamines, minéraux, acides aminés et autres composés fonctionnels. Les additifs modulent des paramètres précis (stabilité, appétence, santé intestinale).
- Formulation : construction des recettes selon les besoins zootechniques.
- Dosage : pesées de précision, souvent à l’échelle du gramme.
- Mélange : homogénéisation contrôlée pour garantir la répartition des actifs.
- Traçabilité : suivi des lots, des matières premières et des conditions de fabrication.
- Logistique : conditionnement, stockage, expédition à cadence soutenue.
Cap international consolidé avec Nutrisur
Au-delà de la Bretagne, le groupe poursuit sa stratégie d’internationalisation. En avril 2025, CCPA a annoncé l’acquisition de Nutrisur, spécialiste uruguayen des prémix. Cette opération élargit l’empreinte du groupe en Amérique du Sud et complète les relais de croissance à l’export (Le Télégramme).
Nutrisur apporte plus de vingt ans d’expérience locale et une connaissance fine des marchés d’élevage sud-américains. Le rapprochement ouvre des synergies techniques et commerciales, tout en diversifiant la base clients et les zones d’approvisionnement. Pour CCPA, il s’agit d’un pas supplémentaire dans la consolidation de sa présence mondiale.
Nutrisur : ancrage en Amérique du Sud
L’expertise de Nutrisur dans les prémix régionaux constitue un point d’appui pour adapter les solutions aux particularités des élevages sud-américains. L’accès à des matières premières et à des circuits logistiques différents peut aussi renforcer la résilience de l’ensemble, notamment face aux aléas d’approvisionnement. L’intégration vise une articulation fine entre savoir-faire local et standards de qualité du groupe.
Sur le plan industriel, l’enjeu porte sur l’harmonisation des référentiels qualité, l’alignement des recettes et la circulation du savoir-faire de formulation. La logique reste la même qu’à Janzé : capitaliser sur des process maîtrisés pour livrer des solutions stables, compatibles avec les cahiers des charges des fabricants d’aliments et des coopératives.
Gouvernance et ancrage breton
Le groupe est dirigé par François Pellet depuis novembre 2022, à la suite d’Olivier Poli. Âgé de 51 ans, le dirigeant inscrit sa feuille de route dans la continuité d’une croissance organique soutenue et d’opérations ciblées de croissance externe, en appui des enjeux de souveraineté alimentaire en Europe.
Basé à Janzé, en Ille-et-Vilaine, CCPA s’appuie sur six décennies d’activité. La compétence accumulée en formulation, en appui technique et en industrialisation de recettes à forte granularité est au cœur de la proposition de valeur. La transition en cours à Janzé illustre cette logique : moderniser l’outil sans rompre la continuité de service et de qualité.
François Pellet : cap stratégique
La direction combine trois axes : fiabiliser l’appareil industriel, étendre l’empreinte commerciale et élever la valeur nutritionnelle des solutions. L’accent mis sur l’automatisation et la logistique vise à sécuriser les délais, répondre à la hausse de la demande et maintenir une différenciation technique.
Dans l’écosystème coopératif, l’équation de compétitivité est étroite. Les coûts de matières premières, d’énergie et de transport influencent la structure de prix de la nutrition animale. Déployer un outil robuste, moins sujet aux aléas, est un levier direct de création de valeur pour les éleveurs et les fabricants partenaires.
Janzé et Ille-et-Vilaine : poids local
En soutenant les chaînes d’approvisionnement de la région, CCPA contribue à un socle industriel breton tourné vers l’élevage. Le renforcement des capacités à Janzé consolide la place du département dans la nutrition animale, avec des bénéfices attendus sur la sécurité d’approvisionnement et la réactivité envers les coopératives clientes.
La proximité avec les bassins d’élevage est un atout pour piloter les délais, maîtriser les retours d’expérience terrain et ajuster rapidement les formulations. Les investissements du site se situent dans cette logique de proximité et de service renforcé.
Cadre réglementaire et soutiens publics en France
CCPA figure dans les listes officielles des établissements agréés pour la nutrition animale publiées par le Ministère de l’Agriculture. Cet enregistrement atteste du respect d’exigences sanitaires et de traçabilité propres à la filière, un prérequis pour opérer sur le marché français et européen.
Au-delà des obligations réglementaires, le secteur de la nutrition animale peut bénéficier de dispositifs publics destinés à renforcer la compétitivité et l’adaptation au changement climatique. Ces dispositifs prennent différentes formes selon les périodes et les priorités publiques. Ils visent, par exemple, la modernisation industrielle, l’innovation ou la résilience des filières agricoles.
Réglementation : agréments et contrôles
La fabrication de prémix et d’additifs s’inscrit dans un cadre strict, avec contrôles réguliers et exigences de documentation. Les entreprises doivent garantir la conformité des ingrédients, la traçabilité des lots, l’hygiène du site et la maîtrise des risques. Ces processus conditionnent l’agrément et sa pérennité.
Les démarches qualité, souvent intégrées aux systèmes de management, soutiennent la robustesse des procédés et la fiabilité des produits. À l’échelle de CCPA, la mise à niveau des équipements de Janzé va dans le sens d’un pilotage renforcé des paramètres critiques : dosage, mélange, captation des poussières et sécurisation des flux.
Financements et appuis publics : lecture économique
Les enveloppes publiques, qu’elles soient nationales ou européennes, visent à accélérer la modernisation d’outils industriels et à soutenir la transition des filières agricoles. Elles peuvent contribuer à l’automatisation, à l’amélioration environnementale des process ou à la diffusion d’innovations nutritionnelles. Les modalités et montants précis varient selon les programmes et les séquences budgétaires, sans qu’il soit utile ici d’en détailler un dispositif particulier.
Pour un acteur comme CCPA, ces appuis, lorsqu’ils sont mobilisés, sont complémentaires à la trajectoire d’investissement propre à l’entreprise. Ils facilitent l’atterrissage de projets structurants, à l’image du chantier de Janzé, dont les objectifs sont directement orientés vers la performance opérationnelle et la qualité sanitaire.
Agréments de nutrition animale : ce qui est vérifié
Les listes officielles d’agrément recensent les établissements autorisés. Les audits portent sur des points clés.
- Hygiène et sécurité : maîtrise des risques physiques, chimiques et biologiques.
- Traçabilité : suivi des matières premières et des lots finis.
- Conformité des recettes : respect des compositions déclarées et des limites réglementaires.
- Procédures de contrôle : plans d’échantillonnage, autocontrôles et gestion des non-conformités.
Feuille de route 2026 : points de vigilance pour la filière
La montée en puissance programmée à Janzé doit renforcer la compétitivité de CCPA et la qualité de service rendue aux coopératives et fabricants partenaires. En misant sur l’automatisation, l’augmentation des capacités et la logistique, l’entreprise se donne les moyens de lisser ses flux et de stabiliser ses lots dans la durée.
Reste un cap d’exécution : finaliser le chantier dans les délais, intégrer les nouvelles briques industrielles sans altérer la disponibilité, et poursuivre l’accompagnement des équipes. L’international, avec Nutrisur, ajoute un relais de croissance et un terrain d’innovation. À l’horizon 2026, l’ensemble dessine une organisation plus robuste, attentive à la qualité et à la sécurité des process.
Le chantier de Janzé confirme une stratégie industrielle assumée : produire mieux, à plus grande échelle, sans compromis sur la qualité.