+32 % en 2024 : Brevo accélère sa mue vers un CRM élargi en annonçant le 17 septembre 2025 le rachat de Cohort, pépite française du smart loyalty. L’opération vise à relier l’engagement social des communautés à des indicateurs business tangibles, et conforte la trajectoire d’acquisitions de l’éditeur, déjà bien engagé sur les segments Enterprise et mid-market.

Rachat de cohort et cap stratégique fixé au 17 septembre 2025

Brevo, présenté comme un leader européen des solutions CRM, officialise l’acquisition de Cohort, startup fondée en 2021 par Séraphie de Tracy et Nathan Baraillé. Sa technologie transforme les interactions sur TikTok, Instagram ou YouTube en expériences de fidélité personnalisées. L’objectif affiché : rapprocher l’émotionnel des communautés et la performance commerciale, en intégrant ces signaux dans la donnée client activable.

La transaction, rendue publique le 17 septembre 2025, s’inscrit dans une stratégie de build-up assumée. Brevo entend étoffer ses briques de fidélisation, lancées en 2024, avec une couche sociale capable d’orchestrer des mécaniques d’engagement allant au-delà de la simple récompense transactionnelle. Cohort opère déjà dans plus de dix pays pour des marques grand public et premium, ce qui en fait un levier d’internationalisation immédiat pour l’éditeur.

La promesse est double. D’une part, capter des signaux d’attention issus des réseaux sociaux et les valoriser dans les parcours relationnels. D’autre part, mesurer cet engagement à l’aune d’indicateurs business tels que la récurrence d’achat, la lifetime value ou le retour sur investissement, afin d’arbitrer les budgets marketing avec une granularité supérieure.

Pourquoi cette opération compte pour les directions marketing

En reliant l’engagement communautaire aux indicateurs financiers, Brevo cherche à donner aux CMO un pilotage chiffré de la fidélité. La logique n’est plus seulement d’animer une audience, mais d’attribuer une valeur à chaque interaction sociale intégrée à la CDP.

  • Priorisation budgétaire entre médias, communautés et CRM relationnel.
  • Activation plus fine des segments fondée sur l’intensité d’engagement.
  • Preuve d’efficacité sur la LTV et le ROI pour défendre les lignes d’investissement.

Ce que la tech smart loyalty de cohort change pour les marques

Cohort s’est démarquée par une vision de la fidélité qui dépasse le coupon et le cashback. Sa plateforme privilégie la dimension sociale et la création de communautés engagées.

Les interactions, au lieu de rester cantonnées aux plateformes, sont captées, qualifiées et connectées à la donnée client. Les marques peuvent ainsi orchestrer des expériences personnalisées, récompensant des comportements d’ambassadeur ou de contenu généré par l’utilisateur, tout en restant mesurables.

Cette approche répond à une attente claire : éviter les programmes de fidélité perçus comme commoditisés et déconnectés du quotidien des clients. En intégrant les signaux sociaux et émotionnels, les programmes deviennent des leviers de différenciation, capables d’augmenter la valeur relationnelle et d’alimenter les stratégies de rétention.

Lacoste : stratégie et résultats

Cohort est utilisée par Lacoste. Sans divulguer de métriques spécifiques, l’intérêt pour une marque globale réside dans la capacité à fédérer des communautés internationales autour d’expériences unifiées, tout en adaptant l’animation aux codes de chaque réseau social. L’intégration à une CDP permet de rattacher ces signaux à l’historique d’achat et aux préférences, afin de piloter des parcours cross-canal cohérents.

Ami paris : stratégie et résultats

Ami Paris déploie également Cohort. L’usage attendu tient dans la mise en avant d’initiatives communautaires qui renforcent l’appartenance, tout en donnant des repères chiffrés sur l’impact des micro-interactions. Les directions marketing peuvent ainsi tester, apprendre et itérer plus vite, avec des KPI orientés valeur client plutôt que volume d’audience.

L’activation de signaux sociaux dans un programme de fidélité implique de maîtriser la gouvernance des données. Trois chantiers reviennent de façon récurrente :

  • Consentement et transparence : s’assurer que la collecte d’événements sociaux, leur association à une identité client et leur usage marketing sont clairement expliqués et consentis.
  • Minimisation : ne capter que les données utiles au cas d’usage, et fixer des durées de conservation en lien avec la finalité.
  • Qualité de la donnée : standardiser les événements issus des plateformes, gérer les doublons et les collisions d’identités avant toute activation.

Ces fondamentaux conditionnent la valeur business et réduisent les risques de non-conformité.

Effets attendus sur la suite brevo : cdp, fidélité et mesure de la valeur

L’intégration de Cohort dans la Customer Data Platform de Brevo doit permettre d’unifier des signaux difficiles à exploiter jusqu’ici. Les équipes marketing pourront relier des actions sociales à des coins du parcours client parfois disjoints, comme la réactivation après inactivité ou l’augmentation du panier moyen.

La promesse se matérialise par l’accès à des indicateurs orientés valeur : LTV, fréquence d’achat, taux de réachat, mais aussi ROI par segment et par mécanique communautaire. Cette instrumentation répond au besoin des grands comptes de démontrer ce qui, dans l’engagement, génère une contribution incrémentale à la performance commerciale.

Brevo a introduit des offres de fidélisation en 2024. L’apport de Cohort ajoute une couche sociale et communautaire susceptible de rendre les programmes plus « vivants » et plus différenciants. Pour les organisations Enterprise et mid-market, souvent contraintes par des environnements IT hétérogènes, l’intégration native au sein de la suite Brevo constitue un facteur d’adoption et de ROI plus rapide.

La LTV agrège des hypothèses. Pour la rendre actionnable, les directions doivent :

  • Aligner la méthode de calcul avec la finance pour éviter les écarts d’interprétation.
  • Distinguer la LTV observée de la LTV prédictive, et documenter les hypothèses.
  • Confronter les modèles à des tests A/B au niveau des mécaniques communautaires.

La capacité à relier une mécanique donnée à un différentiel statistique de réachat conditionne la crédibilité des arbitrages budgétaires.

Indicateurs 2024 et traction internationale mise en perspective

Brevo publie des tendances robustes. Son ARR 2024 atteint 179 millions d’euros, en hausse de 32 % par rapport à 2023, dont environ 85 % de croissance organique, avec une rentabilité à deux chiffres (source: FrenchWeb).

70 % de l’activité est internationale, les États-Unis et l’Allemagne représentant chacun 15 % du chiffre d’affaires. Le segment Enterprise pèse environ un quart de l’activité.

Ces éléments dessinent un repositionnement vers des comptes plus complexes et internationaux, où la mesure de l’engagement et la standardisation des données sont décisives. C’est précisément le terrain où l’apport de Cohort peut accélérer, en transformant des interactions sociales disparates en données pilotables à l’échelle.

Chiffres clés à retenir

  • 179 M€ d’ARR en 2024 et +32 % de croissance.
  • 85 % de cette progression issue de l’organique.
  • 70 % du chiffre d’affaires réalisé hors de France.
  • États-Unis et Allemagne : 15 % chacun du chiffre d’affaires.
  • Enterprise : environ 25 % de l’activité.

Ces repères confortent la stratégie de montée en gamme et la pertinence d’une brique de fidélité sociale intégrée à la CDP.

Build-up ciblé : de wonderpush à octolis, un écosystème crm qui s’étoffe

Le rachat de Cohort s’insère dans une dynamique d’acquisitions multiples. Brevo a intégré plus de 11 startups en Europe ces dernières années, avec deux jalons en 2023 : Wonderpush, solution de notifications web fondée par Fred Mahé, et Octolis, plateforme SaaS de data marketing lancée en 2021.

Chaque brique complète l’écosystème CRM. Wonderpush renforce la diffusion et l’orchestration de messages push en temps réel, essentiels pour convertir l’attention en action. Octolis apporte des capacités de gestion et de modélisation des données clients, en cohérence avec le rôle de la CDP dans l’activation multi-canal.

Avec Cohort, la suite gagne un pilier de fidélité intelligente centré sur les communautés et l’engagement social. L’enjeu opérationnel est clair : unifier données, canaux et mécaniques relationnelles pour accélérer la boucle signal-ciblage-activation-mesure.

Wonderpush : intégration et cas d’usage

Les notifications push, utilisées à bon escient, permettent d’orchestrer des relances contextualisées. Combinées aux signaux sociaux, elles peuvent déclencher un message à haute pertinence au moment où l’engagement est maximal, sans dégrader l’expérience utilisateur. L’intégration native évite la fragmentation souvent observée entre plateformes d’orchestration et mécaniques communautaires.

Octolis : data marketing et cdp

La valeur d’un programme de fidélité dépend de la qualité des données. En rapprochant Octolis et la CDP, les marques peuvent nettoyer, dédupliquer et enrichir les profils, puis attribuer correctement l’impact des campagnes communautaires. L’objectif est de soutenir des modèles d’attribution plus justes et de fiabiliser les KPI utilisés pour arbitrer les investissements.

Trois critères font souvent la différence lorsque des éditeurs agrègent des briques complémentaires :

  • Interopérabilité : un socle d’API et de modèles de données cohérent pour éviter les silos.
  • Parcours produit : une expérience unifiée qui masque la complexité d’intégration.
  • Gouvernance : un pilotage clair des feuilles de route pour délivrer des synergies visibles en 12 à 18 mois.

Ils conditionnent la capacité à convertir une acquisition en valeur client et en marge opérationnelle.

Innovation et gouvernance : ai lab, clients et actionnariat

Au-delà des rachats, Brevo investit dans la R&D avec le Brevo AI Lab, doté d’un budget de 50 millions d’euros sur cinq ans. Le laboratoire travaille sur des agents d’IA capables d’améliorer la personnalisation et les recommandations à partir des comportements observés. L’ambition est de rendre la suite plus prescriptive et plus efficace, sans sacrifier la lisibilité des décisions pour les équipes marketing.

Sur le plan capitalistique et opérationnel, l’entreprise fondée par Armand Thiberge revendique plus de 500 000 clients, de la PME aux grands groupes comme eBay, H&M, Louis Vuitton, Carrefour et Michelin. Elle emploie plus de 900 collaborateurs et a levé 198 millions d’euros depuis sa création.

Le 5 août 2025, Brevo a engagé un processus d’acquisition par Oakley Capital et General Atlantic via une participation co-contrôlante. Le fondateur et le management conservent le solde du capital, ce qui favorise une continuité de stratégie.

À propos de Brevo

  • Fondateur : Armand Thiberge.
  • Clients : 500 000+, de la PME aux grands comptes.
  • Effectifs : 900+ salariés.
  • Financements cumulés : 198 M€.
  • Investisseurs : Partech, Bridgepoint, BlackRock.

Ces repères illustrent une trajectoire où la rentabilité et l’expansion internationale soutiennent une stratégie d’intégration produit ambitieuse.

Inscription dans l’écosystème french tech et dynamique sectorielle

Brevo s’inscrit dans l’élan de la French Tech, programme public qui soutient l’émergence et l’industrialisation des startups françaises. Le secteur tech a enregistré une croissance de 10 % du chiffre d’affaires en 2024, avec une focalisation marquée sur les offres SaaS, selon des rapports mentionnés par Bpifrance et l’INSEE (source: données sectorielles publiées par les institutions). La consolidation des éditeurs et l’essor des plateformes CDP-CRM y tiennent une place centrale.

Dans cette configuration, l’acquisition de Cohort traduit une tendance de fond : arrimer le marketing relationnel à des communautés mesurables. Pour des marques à forte présence sociale, l’arbitrage budgétaire glisse progressivement du « reach » brut vers une logique de valeur client. L’éditeur qui parvient à capturer, normaliser et exploiter ces signaux à l’échelle s’assure un avantage concurrentiel durable.

Quelles marches à gravir après l’intégration de cohort

Le rachat de Cohort positionne Brevo sur un terrain différenciant où fidélité, social et donnée client convergent. Les prochains mois seront décisifs pour transformer l’essai : lisser l’expérience produit, démontrer des gains de LTV crédibles par segment et industrialiser des cas d’usage à forte valeur. Si la promesse se matérialise, la brique de smart loyalty peut devenir un standard dans les environnements Enterprise en quête de preuves d’efficacité.

Au-delà du produit, la réussite passera par l’alignement data, marketing et finance autour d’indicateurs partagés. La dynamique de la French Tech et la courbe de croissance de Brevo fournissent un terreau favorable. Reste à prouver, à l’échelle, que l’émotion des communautés peut se traduire de façon reproductible en performance économique.

L’épreuve de vérité sera celle des KPI incrémentaux, observés dans la durée et acceptés par les comités d’investissement.