Comment Alpic révolutionne l'intégration des agents IA ?
Découvrez comment Alpic sécurise des millions pour transformer l'intégration des agents IA et optimiser l'infrastructure technique.

L’intelligence artificielle cesse d’être un gadget et s’impose comme un socle technique. Avec la montée des agents et des modèles, une nouvelle couche d’infrastructure se dessine pour interfacer les systèmes métiers. C’est à cet endroit qu’Alpic se positionne, en capitalisant sur le Model Context Protocol et une levée en pré-seed pour activer ce futur à grande échelle.
Le logiciel d’entreprise bascule dans l’ère des « ai factories »
À VivaTech 2024, Jensen Huang a clarifié la trajectoire du secteur : l’IA devient une infrastructure. L’image des « AI factories » résume l’enjeu industriel du moment : créer des usines logicielles capables de transformer des données en valeur via des modèles et des agents.
Pour les entreprises françaises, la promesse n’est réaliste qu’à une condition : connecter de façon fiable ces agents aux systèmes internes et aux services tiers. Sans cette articulation, la puissance des modèles reste cantonnée à la génération de texte ou de code, loin des objectifs de productivité opérationnelle.
Cette « tuyauterie » est complexe. Elle doit résoudre l’authentification, la gestion des droits, le suivi des actions, la supervision, et la conformité. Elle doit aussi rester ouverte pour dialoguer avec des écosystèmes hétérogènes, des ERP aux CRM en passant par les applications maison. C’est précisément la zone d’impact d’Alpic.
Chiffres à retenir sur l’IA et son infrastructure
6 millions de dollars levés par Alpic en pré-seed, avec Partech en chef de file et la participation d’investisseurs technologiques de premier plan.
25 % de croissance des investissements IA en Europe entre 2023 et 2024, la France en tête portée par des politiques publiques dédiées (source gouvernementale, mars 2025).
3,5 milliards de dollars levés par Anthropic en février 2025, pour une valorisation d’environ 61,5 milliards de dollars, signe d’un appétit marqué pour l’infrastructure IA de nouvelle génération (données de presse, février 2025).
100 millions d’euros mobilisés en mai 2025 pour accélérer l’IA dans les industries culturelles via France 2030.
Alpic sécurise 6 millions de dollars et industrialise le model context protocol
Créée en 2025 entre Paris et San Francisco, Alpic annonce une levée en pré-seed de 6 millions de dollars menée par Partech. Le tour réunit Kima Ventures, Galion.exe, Drysdale Ventures, K5 Global, Irregular Expression et Yellow, ainsi que des entrepreneurs reconnus de l’écosystème tech.
La jeune pousse construit une plateforme cloud autour du Model Context Protocol, un standard ouvert porté par Anthropic. Objectif : permettre aux développeurs de publier aisément des services accessibles aux agents IA, avec une beta publique déjà disponible. L’ambition est claire : fournir une couche réseau, sécurisée et à l’échelle, entre les modèles et les outils d’entreprise.
Pour Pierre-Louis Theron, cofondateur et CEO, l’enjeu est d’optimiser l’infrastructure pour des utilisateurs non humains. Il insiste sur le fait que l’authentification, l’expérience utilisateur, le paiement et les workflows développeur doivent être repensés lorsque l’acteur principal est un agent IA, et non plus un salarié devant un écran.
Alpic : concept et différenciation
Alpic se positionne comme une couche d’orchestration dédiée aux agents. Concrètement, la plateforme expose des connecteurs conformes au MCP et gère l’ensemble des demandes d’accès, des identités, des rôles et des journaux d’exécution. Elle aspire à réduire les temps d’intégration avec les systèmes existants, tout en fournissant des garanties d’audit et de conformité.
Le produit cible les équipes IT et data confrontées aux contraintes des SI legacy, en proposant un point d’entrée unique. Les promesses : diminution du time-to-integration, standardisation de la sécurité, et réutilisation des connecteurs entre projets. C’est une proposition de valeur pragmatique, dans un moment où la complexité d’outillage freine l’adoption des agents en production.
Alpic ne détaille pas son pricing à ce stade public. Cependant, plusieurs pistes sont cohérentes avec une plateforme d’infrastructure :
- Facturation à l’usage sur les appels de connecteurs et le volume d’événements auditables.
- Abonnements entreprise incluant SLA, gestion avancée des identités et support prioritaire.
- Marketplace de connecteurs avec partage de revenus pour les éditeurs de services.
- Offres on-premise ou VPC pour secteurs régulés, avec tarification premium.
Ces mécanismes sont déjà éprouvés dans l’infrastructure cloud et les plateformes API. Ils s’appliquent naturellement à une couche MCP centrée sur la conformité et la fiabilité.
Des fondateurs aguerris aux transitions d’infrastructure
Alpic naît de l’équipe fondatrice de Streamroot, solution de distribution vidéo qui a facilité le passage du broadcast au streaming. Le rachat par Lumen Technologies en 2019 a validé l’approche de l’équipe : industrialiser une technologie de rupture en la rendant opérable à grande échelle.
La transition actuelle présente des similitudes. À l’époque, le défi portait sur la diffusion efficiente des flux vidéo et l’optimisation de la qualité de service. Aujourd’hui, il s’agit d’exécuter des actions métiers via des agents, avec les mêmes exigences de latence maîtrisée, de résilience et de contrôle opérationnel.
De la vidéo au pilotage par agents : un savoir-faire transférable
La migration broadcast-vers-streaming a exigé des solutions pour gérer des pointes de trafic, des topologies distribuées et des métriques d’observabilité fines. Le passage à l’agentique impose une rigueur similaire : traçabilité des actes, quotas d’exécution, rollback et garde-fous de sécurité. L’expertise accumulée chez Streamroot peut accélérer la courbe d’apprentissage d’Alpic sur ces sujets.
Pourquoi l’équipe compte dans l’infrastructure
Maîtrise des contraintes réseau et des architectures distribuées, indispensable pour exécuter des workflows d’agents stables.
Culture produit orientée opérabilité dans des contextes temps réel ou quasi temps réel.
Références de rachat et de déploiements qui rassurent des DSI et des investisseurs sensibles aux critères de robustesse.
Mcp, brique ouverte pour connecter les ia aux systèmes métiers
Le Model Context Protocol, lancé fin 2024 par Anthropic, fournit un cadre unifié pour que des agents accèdent à des outils, données et API de manière structurée et sécurisée. C’est une réponse à la fragmentation des intégrations et une alternative aux bricolages d’interface conçus pour des humains.
Parce qu’il est open source, le protocole favorise l’interopérabilité. Les acteurs peuvent créer des connecteurs réutilisables, documentés, et auditables, au lieu de développer des passerelles sur mesure à chaque projet. L’enjeu devient moins la prouesse technique que la gouvernance des droits et des actes.
Le MCP normalise trois piliers :
- Découverte des outils et capacités disponibles pour un agent donné.
- Spécification des schémas d’entrée et de sortie, pour limiter les ambiguïtés et faciliter la validation.
- Exécution des appels avec traçabilité, gestion des erreurs et règles de sécurité appliquées de bout en bout.
L’intérêt pour une DSI : réduire la dette d’intégration, partager des connecteurs certifiés et encadrer l’usage par des politiques de contrôle communes.
Anthropic : stratégie et résultats
Anthropic s’est imposée comme l’un des champions des modèles et de la sécurité des systèmes d’IA. En février 2025, sa levée de 3,5 milliards de dollars, appuyée par des partenaires stratégiques, a porté sa valorisation autour de 61,5 milliards de dollars. Ce tour confirme l’attractivité des briques d’infrastructure scalaire pour l’IA générative.
Exemple avec salesforce
Un agent doté d’un connecteur MCP peut, sous contrôle d’accès, mettre à jour une fiche client dans un CRM. Le flux type :
- Découverte des champs autorisés et des validations.
- Proposition de modification par l’agent avec justification.
- Exécution et journalisation de l’opération pour audit, avec possibilité de rollback.
Résultat : une action répétitive réalisée sans interface graphique, dans un cadre conforme aux politiques internes.
Exemple avec sap
Pour la facturation, l’agent peut générer un bon de commande, enrichir des références, puis soumettre l’écriture au système comptable. L’intérêt est double : limiter les erreurs de ressaisie et garder une traçabilité fine par utilisateur technique, application et motif d’opération.
Capitaux, politiques publiques et traction privée : la dynamique française
La poussée d’Alpic s’inscrit dans un momentum favorable. Le programme French Tech 2030 accompagne des startups de rupture depuis 2023, avec un ciblage actif de l’IA. S’y ajoute un renforcement budgétaire sectoriel, comme l’appel à projets de 100 millions d’euros annoncé par le ministère de la Culture en mai 2025 pour accélérer l’adoption de l’IA dans les industries culturelles.
Sur le volet privé, la France a vu émerger des acteurs de référence. Mistral AI, valorisée à 2 milliards d’euros en 2024, symbolise la capacité à créer des alternatives européennes crédibles. Les fonds d’investissement, comme Partech, ont intensifié leur exposition aux technologies d’infrastructure et d’entreprise, avec des engagements significatifs dans l’écosystème.
Mistral ai : stratégie et effets d’entraînement
La trajectoire de Mistral AI a créé un effet de signal pour les talents et les capitaux. Au-delà de la valorisation, sa présence renforce un tissu d’ingénierie, de partenaires et de premiers clients, essentiel pour accélérer les cycles d’adoption et les retours d’expérience. Cet effet d’entraînement bénéficie indirectement aux couches d’infrastructure comme celles d’Alpic.
Points de vigilance RGPD pour les agents
La conformité ne se règle pas en fin de projet. Trois priorités s’imposent :
- Minimisation des données dans les prompts, les outils et les logs d’exécution.
- Gestion du consentement et des bases légales pour les traitements déclenchés par l’agent.
- Revue d’impact et registre des activités adapté à l’agentique, avec journalisation technique.
Les standards ouverts facilitent l’auditabilité et l’interopérabilité, des critères également valorisés par les recommandations techniques nationales.
Sécurité, conformité et coûts d’intégration : les arbitrages des dsi
Le passage à l’agentique ne peut pas contourner la sécurité. Les entreprises exigent des chaînes d’authentification solides et des contrôles d’accès contextuels, notamment pour limiter les permissions aux seules opérations nécessaires. Le MCP s’y prête, en encapsulant des capacités bien décrites et limitées par des politiques de droits.
Sur le plan économique, le défi consiste à réduire le coût d’intégration. Standardiser la manière dont un agent découvre et appelle un service permet de mutualiser les efforts. Les organisations peuvent se concentrer sur la valeur métier plutôt que sur la couture technique. Ce recentrage est crucial pour justifier l’industrialisation.
La supervision est l’autre pilier : il faut savoir qui a fait quoi, quand et avec quelle justification. Les journaux d’événements, l’alerte sur anomalies, et les mécanismes de validation ex ante ou ex post forment l’ossature d’un contrôle interne compatible avec les contraintes d’audit.
Dans ce cadre, Alpic promet de réduire la friction d’adoption. L’approche s’adresse aux SI hétérogènes, où les agents se heurtent souvent à des interfaces obsolètes, des API incomplètes ou des systèmes on-premise. Le fait d’outiller ces contextes avec une norme ouverte abaisse le risque d’« IA sur étagère » sans impact métier.
Avant un déploiement élargi, une équipe projet peut structurer ses travaux autour de quelques étapes :
- Cartographier les actions autorisées pour chaque agent et définir des rôles minimaux.
- Stabiliser les connecteurs MCP critiques avec tests d’intégration et budgets d’erreurs.
- Tracer systématiquement les événements et conserver des journaux consultables.
- Valider les flux de données avec la sécurité, le juridique et la conformité.
- Former les équipes métiers aux nouveaux circuits d’exécution et aux limites du système.
Ce processus évite les angles morts usuels et accélère l’acceptation interne.
À horizon 2030, l’OCDE estime que 45 % des tâches administratives pourraient être automatisées. Cet ordre de grandeur illustre la nécessité d’une infrastructure cohérente. Le potentiel économique global, souvent chiffré en milliers de milliards de dollars, ne se concrétisera qu’au prix d’intégrations précises, d’une gouvernance claire et d’un alignement avec les règles européennes.
Ce que révèle la levée d’alpic sur la géométrie du marché
Basée à la fois à Paris et San Francisco, Alpic incarne un modèle transatlantique fréquent dans l’infrastructure logicielle. Cette position lui permet de capter des retours d’usage variés et d’adresser des marchés où les environnements réglementaires, les bases installées et les rythmes d’adoption diffèrent.
Le casting d’investisseurs raconte la même histoire : des fonds et des entrepreneurs familiers des cycles longs de l’infrastructure et des enjeux B2B. L’apport de Partech, habitué des tours européens d’envergure, crédibilise la thèse auprès des entreprises françaises qui souhaitent des partenaires capables de traverser la phase d’hypercroissance.
À court terme, le succès se mesurera à la capacité d’Alpic à standardiser des intégrations critiques et à convaincre quelques clients phares. À moyen terme, un écosystème de connecteurs réutilisables créera des effets de réseau autour du MCP. L’entreprise vise à se positionner comme l’une des portes d’entrée privilégiées entre agents et systèmes métiers.
Pour les directions générales : un cap clair vers l’ia opérante
Le message central est simple : sans couche d’infrastructure dédiée, l’IA reste une promesse. Les « AI factories » ne fonctionnent que si les agents disposent d’un accès fiable, sécurisé et gouverné aux services métiers. En construisant cette couche, Alpic se positionne là où la valeur se crée aujourd’hui, c’est-à-dire dans l’exécution.
Pour les décideurs, l’arbitrage n’est plus de savoir s’il faut expérimenter l’IA, mais comment la brancher proprement sur les processus et systèmes existants, en maîtrisant les risques. La fenêtre d’opportunité est ouverte, portée par une dynamique d’investissement publique et privée, et par la maturité progressive des standards ouverts.