Vizzia accélère son développement en Europe pour la vidéoprotection
Découvrez comment Vizzia, avec 16M€, améliore la vidéoprotection en France et prépare son expansion paneuropéenne.

16 millions d’euros pour changer d’échelle. Vizzia, jeune pousse parisienne fondée en 2021, sécurise un tour mené par Headline avec la participation de Sistafund, pour accélérer la vidéoprotection et la lutte contre les dépôts sauvages auprès des collectivités. Une étape clé pour un acteur qui revendique des déploiements en quelques heures et un choix assumé de technologies sobres et conformes au RGPD (Maddyness, 17 septembre 2025).
Financement bouclé et cap de développement affirmé
La nouvelle levée de 16 millions d’euros doit d’abord consolider la position de Vizzia en France, puis ouvrir la voie à une expansion paneuropéenne. L’opération, pilotée par Headline aux côtés de Sistafund, intervient dans un contexte où les collectivités accélèrent l’équipement en solutions de surveillance opérationnelles, rapides à déployer et compatibles avec les contraintes juridiques européennes.
La direction trace une feuille de route claire. Renforcement commercial pour être présent sur le terrain, montée en puissance industrielle des capteurs et caméras 4G/5G, et poursuite de l’investissement dans des briques logicielles sobres maximisant l’efficacité des agents publics. L’objectif annoncé est sans détour.
« Le premier objectif, c’est de prendre du territoire », précise Katrin de Proyart. Une stratégie qui passe par un maillage local et des démonstrations in situ, assumées comme un prérequis de la vente au secteur public. « On ne peut pas vendre par Internet », ajoute-t-elle, rappelant la spécificité des achats publics et la nécessité de la proximité.
Chiffres clés communiqués par vizzia
Les données partagées par l’entreprise mettent en avant une traction forte sur le terrain :
- 16 millions d’euros levés pour accélérer le développement en France et en Europe.
- Plus de 200 collectivités utilisatrices des solutions.
- 110 000 événements suspects traités en un an.
- Jusqu’à 90 % de baisse des dépôts sauvages dans certaines communes équipées.
- Déploiement des caméras et capteurs en quelques heures, via réseaux 4G/5G.
Une architecture low tech pour une conformité rgpd stricte
Plutôt que d’embarquer des modules de reconnaissance avancée, Vizzia assume une approche low tech pour la détection de comportements anormaux. Les systèmes reposent sur la comparaison d’images et la détection de mouvements, sans identification des personnes.
Cette sobriété répond à un double impératif. D’un côté, réduire la complexité et le coût de maintenance pour garantir une disponibilité maximale des dispositifs sur la durée.
De l’autre, respecter le cadre légal européen et français applicable aux images de vidéoprotection. « On ne fera pas de computer vision en l’état, en France », explique Katrin de Proyart, insistant sur la nécessaire compatibilité avec le RGPD et les recommandations applicables en matière de protection des données.
L’éditeur revendique en parallèle un hébergement souverain, avec des serveurs localisés en Europe, afin d’éviter les zones d’incertitude juridiques et assurer la maîtrise des flux d’images collectées au bénéfice des communes.
Dans la commande publique, la conformité n’est pas un supplément d’âme mais un prérequis. Les communes attendent des dispositifs limitant la collecte au strict nécessaire, évitant la reconnaissance faciale ou l’analyse biométrique, et assurant des durées de conservation maîtrisées. L’option de Vizzia pour la détection de mouvements et la comparaison d’images s’inscrit dans ce périmètre, en privilégiant la confiance juridique et la simplicité opérationnelle.
Ce que change une architecture 4g/5g pour les communes
- Pas de travaux lourds de génie civil ni de tirage fibre pour les premiers déploiements.
- Installation accélérée, utile pour des zones sensibles qui évoluent souvent.
- Flexibilité pour repositionner les capteurs au gré des priorités locales.
- Coûts maîtrisés liés à la mobilité et à la maintenance simplifiée.
Adoption par les collectivités : résultats terrain et références
Plus de 200 collectivités en France exploitent les dispositifs de Vizzia. La société évoque 110 000 événements suspects traités en un an et des réductions jusqu’à 90 % des dépôts sauvages observées dans certaines communes.
Dans la liste des références citées figurent Le Havre, Avignon, Hyères, Vénissieux, Montélimar, Saint-Tropez, Béziers et Bonifacio. L’entreprise précise intervenir auprès de villes de toutes tailles, des petites communes aux agglomérations plus importantes.
Exemple avec le havre
Parmi les villes citées, Le Havre illustre l’enjeu d’une surveillance mobile et rapide à activer sur des zones sujettes aux dépôts sauvages. L’intérêt principal réside dans la capacité de déplacement des équipements 4G/5G pour suivre les points d’alerte. Vizzia met en avant la réactivité et la réduction des interventions curatives coûteuses, grâce à une détection précoce et une remontée d’événements structurée vers les équipes terrain.
Avignon : stratégie et résultats
Avignon fait partie des agglomérations appelées par la direction. L’usage attendu porte sur l’identification rapide de comportements suspects, sans recourir à des techniques intrusives. L’exploitant municipal peut ainsi prioriser les rondes, organiser le ramassage lorsque nécessaire et documenter des constats d’infractions lorsque la réglementation locale l’exige.
Béziers et bonifacio : retours d’usage
Dans des territoires touristiques et étendus, l’atout annoncé reste la vitesse de déploiement et la lisibilité des alertes. La promesse n’est pas une surenchère technologique, mais une efficacité opérationnelle ressentie par les équipes municipales. Les résultats chiffrés communiqués par Vizzia ne détaillent pas commune par commune, mais s’agrègent à l’échelle de l’ensemble des clients.
Les flux d’alertes issus de la comparaison d’images et de la détection de mouvements alimentent des tableaux d’événements consultés par les services municipaux. L’objectif est de qualifier rapidement, hiérarchiser les actions et déclencher, si besoin, des procédures d’enlèvement ou de verbalisation. La sobriété des signaux évite la sur-sollicitation des opérateurs, un point souvent critique dans les centres de supervision urbaine.
Cap technologique souverain et positionnement face aux offres américaines
Vizzia revendique une alternative souveraine, de la chaîne matérielle au traitement des données. Ce positionnement répond à des inquiétudes récurrentes des acheteurs publics quant à l’extraterritorialité de certains droits étrangers et à la protection des données collectées sur l’espace public. La société avance des choix d’hébergement en Europe et une architecture technique calibrée pour le marché local.
La comparaison est assumée avec d’autres acteurs de l’IA plus ambitieux technologiquement. Là où des jeunes pousses comme Orasio, XXII ou Veesion intègrent des briques avancées de vision par ordinateur, Vizzia persiste dans une voie low tech conçue pour rester dans un cadre d’usage acceptable en France et en Europe. Ce choix confère un avantage en time-to-deploy et en maintenance, au prix d’une granularité d’analyse volontairement limitée.
Cette orientation fait écho aux priorités publiques sur les fonds européens 2021-2027 pilotés en France par la DGEF, qui soutiennent des projets innovants en sécurité et technologie. L’entreprise y voit un socle financier et réglementaire compatible avec son modèle, en limitant les frictions d’acceptabilité et en offrant une traçabilité juridique complète des données.
La computer vision promet une richesse d’analyse, mais elle exige des entraînements de modèles, des mises à jour fréquentes et une validation juridique continue. Les villes, elles, recherchent souvent des résultats rapides, une preuve d’efficacité à budget maîtrisé et des installations sobres. L’arbitrage de Vizzia maximise la rapidité d’implantation et la prévisibilité réglementaire, deux atouts décisifs quand les besoins opérationnels priment.
Souveraineté numérique : le levier confiance pour les achats publics
- Hébergement en Europe pour aligner gouvernance des données et droit applicable.
- Limiter la donnée collectée et prouver sa nécessité opérationnelle.
- Maîtriser les accès et tracer les consultations, au bénéfice des audits.
Mécaniques commerciales adaptées au secteur public et expansion européenne
La distribution au secteur public impose une présence terrain. Vizzia ajuste son organisation commerciale pour renforcer la relation avec les mairies, intercommunalités et services techniques. Démonstrations, sites pilotes et formation des agents sont privilégiés, loin d’un modèle de vente entièrement numérisé que l’entreprise juge inadapté à ce marché.
À l’international, la société ciblera en priorité l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. Vizzia anticipe des exigences proches en matière de protection des données et mise sur la transposabilité de son approche low tech. À plus long terme, l’entreprise envisage le développement de logiciels favorisant la coopération interterritoriale pour mieux partager informations et bonnes pratiques sur les incivilités et les faits de délinquance.
Les procédures d’achat exigent des démonstrations de conformité, la preuve d’une utilité concrète et un budget prévisible incluant maintenance et évolution. Les décideurs privilégient des dispositifs qui s’insèrent sans friction dans les outils existants et qui ne nécessitent pas de refonte de l’infrastructure réseau. D’où l’intérêt d’équipements 4G/5G, déployables rapidement et repositionnables, qui limitent les coûts d’opportunité.
L’écosystème français de l’ia en toile de fond
La trajectoire de Vizzia s’inscrit dans un paysage national particulièrement dense en matière d’IA. La Direction générale des Entreprises recense 590 startups dédiées à l’intelligence artificielle, dont 16 licornes, et estime à 1,5 milliard d’euros les aides publiques mobilisées en 2022 pour soutenir l’innovation locale (DGE, 31 juillet 2025). Même si Vizzia n’exploite pas les briques de computer vision les plus avancées, son ancrage dans cet écosystème lui offre un environnement propice pour recruter, expérimenter et interagir avec les collectivités et partenaires industriels.
Avant ce nouveau tour, la startup avait annoncé une levée de 3,4 millions d’euros en mai 2023, destinée à accélérer le déploiement de ses solutions anti-déchets sauvages en milieux urbain et naturel. La visibilité médiatique s’est également renforcée, notamment via un podcast BFM Business en juillet 2023 où Alexandre Leboucher a détaillé l’impact des dépôts sauvages sur la vie des villes et la charge des services municipaux.
Points de conformité à suivre en vidéoprotection publique
- Justification de la finalité et proportionnalité des dispositifs.
- Paramétrage limitant la collecte à ce qui est strictement nécessaire.
- Hébergement et journalisation permettant les contrôles internes.
Qui est vizzia et pourquoi sa proposition tranche
Créée à Paris en 2021 par Katrin de Proyart et Alexandre Leboucher, Vizzia s’est spécialisée dans la surveillance d’espaces publics pour les collectivités. L’entreprise a structuré une offre centrée sur deux piliers.
Des capteurs pour les dépôts sauvages et des systèmes de vidéoprotection 4G/5G conçus pour être mis en service en quelques heures. L’intégralité de la proposition technique met l’accent sur la sobriété, l’opérationnalité et la conformité.
La différenciation tient à une conviction simple. En matière de sécurité urbaine, la valeur ne se joue pas toujours dans la sophistication des algorithmes, mais dans la fiabilité des détections, la rapidité de déploiement et la compatibilité juridique. C’est sur ces fondamentaux que Vizzia bâtit sa part de marché en France et prépare son entrée dans des pays européens aux contraintes comparables.
Dans la pratique des collectivités, le dépôt sauvage recouvre des dépôts non autorisés d’ordures ou de matériaux sur la voie publique ou sur des terrains, qu’ils soient publics ou privés. L’outillage technologique pertinent est celui qui permet d’identifier rapidement la survenue d’un dépôt, d’alerter les services, et de documenter des constats lorsque la réglementation locale le requiert, sans recours à des dispositifs intrusifs.
Ce que cette levée dit des besoins des territoires
Le tour de table confirme la place prise par des solutions sobres et souveraines dans la boîte à outils des collectivités. Pour beaucoup de territoires, l’enjeu n’est pas d’ajouter des couches d’IA, mais d’obtenir des gains opérationnels immédiats, mesurables et compatibles avec la protection des données. Vizzia entend capitaliser sur ce besoin pragmatique tout en consolidant une offre européenne.
Si l’éditeur parvient à garder son avance d’exécution sur le terrain et à documenter les bénéfices pour les services publics, sa trajectoire pourrait inspirer d’autres acteurs d’une tech locale résiliente. Le réel test viendra de la capacité à reproduire à l’échelle européenne ce qui a été prouvé sur le terrain français.