À l’heure où la protection des marges et la sécurisation des points de vente deviennent cruciales pour tous les commerçants, Veesion se distingue comme un acteur français incontournable de l’intelligence artificielle (IA) appliquée au monde physique. Selon l’annonce, la start-up vient d’obtenir un financement de 38 millions d’euros afin d’aider les commerçants à réduire les vols en magasin tout en préservant un haut niveau d’éthique.

Un secteur en quête de solutions pérennes

Le vol en magasin n’a jamais été aussi présent. On estime qu’il atteint 120 milliards d’euros par an dans le monde, dont environ 5 milliards en France. Ces sommes astronomiques rognent lourdement les marges déjà serrées de nombreux commerçants et finissent par se répercuter sur les prix à la consommation. Malgré la généralisation de divers dispositifs de sécurité et même l’émergence de pratiques discutables, comme le name-and-shame, la démarque inconnue se maintient à des niveaux critiques.

Ce problème est loin de se limiter aux grandes enseignes. Les commerces de proximité et les supermarchés indépendants sont tout autant concernés. L’enjeu est donc de taille : comment lutter contre un phénomène qui pèse sur la rentabilité, sans porter atteinte à la relation client ni contrevenir aux réglementations liées à la protection des données ? Les solutions classiques, comme la vidéosurveillance passive, peinent à apporter une réelle efficacité. Il est urgent de déployer des technologies à la fois performantes, fiables et respectueuses des droits fondamentaux.

Depuis plusieurs années, de nombreux acteurs tentent de combler ce vide technologique. Mais la plupart des approches se sont concentrées sur la reconnaissance faciale ou la collecte massive de données biométriques, suscitant inquiétudes et résistances. Dans ce contexte, Veesion incarne une alternative novatrice, valorisant l’analyse des gestes en temps réel et réduisant la dépendance aux systèmes traditionnels de surveillance. Ce positionnement unique, associé à une capacité d’intégration très rapide, ouvre de nouvelles perspectives pour la sécurisation des magasins en France et à l’international.

La démarque inconnue correspond à la différence entre le stock théorique (calculé par l’enseigne) et le stock réel constaté. Cette perte comprend les vols, la casse non signalée ou les erreurs de caisse. Elle touche tous les commerçants et représente une fuite financière considérable pour le secteur du retail.

Veesion, un concept né d’un constat pressant

À l’origine de Veesion, il y a un triple constat : la recrudescence des vols en point de vente physique, l’essor parallèle du e-commerce (qui bénéficie de technologies avancées pour limiter la fraude) et la sous-exploitation des caméras déjà installées dans la plupart des magasins. Les flux vidéo sont pléthoriques, mais peu de commerçants ont les ressources humaines pour les analyser en continu. De ce fait, la majorité des incidents passe inaperçue.

Après trois ans de recherche et développement, la jeune pousse française a mis au point une IA centrée sur la détection de gestes suspects. Contrairement à la majorité des solutions existantes, la reconnaissance faciale et la collecte de données biométriques ont été écartées. Ce choix éthique répond non seulement aux exigences légales françaises et européennes, mais aussi aux attentes des consommateurs, soucieux de préserver leur vie privée. Les créateurs de Veesion ont jugé qu’il était possible de repérer un geste anormal (tel qu’un geste de dissimulation d’un produit) sans analyser l’identité du client.

La singularité du dispositif réside dans sa souplesse : il ne requiert aucun matériel additionnel. L’IA s’interface avec les systèmes de vidéosurveillance déjà en place, ce qui facilite l’adoption par les commerçants. En outre, l’accès aux alertes se fait par l’intermédiaire d’une application mobile ou d’une interface web, permettant une réactivité accrue dès qu’un risque est détecté. Les premiers résultats s’avèrent spectaculaires : plusieurs enseignes rapportent une diminution des pertes pouvant aller jusqu’à 50 %.

Le name-and-shame consiste à exposer publiquement l’identité d’un voleur. Bien que ce soit une pratique déjà observée en ligne, elle soulève d’importants débats sur la protection de la réputation, la présomption d’innocence et le respect de la vie privée. La solution de Veesion, elle, se concentre sur les comportements suspects plutôt que sur les individus.

Une levée de 38 millions d’euros : un virage décisif pour la start-up

Pour franchir un nouveau cap, Veesion s’est récemment illustrée par une levée de fonds de 38 millions d’euros. Aux côtés de White Star Capital, Red River West et Bpifrance, les investisseurs historiques (Odyssée Ventures, Verve Ventures et Founders Future) ont participé au tour de table, réitérant leur soutien à l’entreprise. Cette somme s’accompagne de 15 millions de financements non dilutifs, ce qui porte le total à 53 millions d’euros de ressources financières à disposition.

Cette opération financière aura un effet de levier majeur sur la stratégie de l’entreprise. D’une part, elle permettra de solidifier encore davantage la position de Veesion sur le marché européen, en renforçant sa présence en France et dans d’autres pays stratégiques du Vieux Continent. D’autre part, elle offre à la start-up les moyens de conquérir de nouveaux marchés, dont les États-Unis, où la sécurité commerciale est un sujet sensible.

Selon les dirigeants, une partie significative de ces fonds sera aussi investie dans la recherche et le développement, afin de continuer à perfectionner l’IA de détection gestuelle. La volonté de Veesion est de conserver sa longueur d’avance, alors même que les initiatives similaires se multiplient. Pour y parvenir, l’entreprise prévoit une série d’embauches : d’ici peu, une trentaine de nouveaux talents viendront s’ajouter aux 150 collaborateurs actuels, avec pour objectif la maîtrise totale des technologies de « computer vision » et l’ouverture vers de nouveaux cas d’usage.

Du made in France à l’export : un déploiement déjà international

Veesion n’a pas attendu cette nouvelle levée de fonds pour se développer au-delà de l’Hexagone. À ce jour, la société collabore avec plus de 5 000 établissements répartis dans 25 pays. Il s’agit aussi bien de petits commerces indépendants que de grands groupes de distribution, prouvant la robustesse et l’adaptabilité de sa technologie. Les États-Unis, où la société compte déjà 500 magasins clients, représentent une zone d’intérêt prioritaire. D’ailleurs, 10 % du chiffre d’affaires de Veesion provient du marché américain, malgré l’absence d’implantation locale formalisée.

L’entreprise ambitionne de faire passer le commerce américain sous son radar. Benoit Koenig, l’un des cofondateurs, a prévu de s’installer sur place en juin 2025, afin d’y fonder la filiale américaine et d’accélérer ce développement outre-Atlantique. Alors que la concurrence se durcit sur ce segment, Veesion mise sur l’anticipation et sur sa technologie de pointe pour s’imposer comme un leader incontournable. Les prévisions de croissance sur ce marché sont particulièrement élevées, d’autant que les enseignes nord-américaines cherchent en permanence des solutions pour protéger leurs stocks et limiter la démarque.

Au-delà du marché américain, l’entreprise attache aussi une grande importance à l’Europe, avec un accent porté sur l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Europe du Sud. Son modèle économique, basé sur un retour sur investissement immédiat et mesurable, répond aux attentes grandissantes des distributeurs et des commerçants qui cherchent à rentabiliser leurs dépenses technologiques. On estime que l’IA de Veesion offre un ROI cinq fois supérieur au coût de la solution, un argument de poids pour séduire les détaillants de toutes tailles.

Bon à savoir : différencier reconnaissance faciale et analyse des gestes

Contrairement à la reconnaissance faciale qui identifie un individu, la technologie de Veesion se limite à l’identification d’un mouvement suspect (par exemple, un geste de dissimulation). Elle se concentre exclusivement sur la détection de la posture et des interactions avec les produits, sans nécessiter de bases de données personnelles. C’est un atout majeur en matière de respect de la vie privée.

Les coulisses de la technologie : l’analyse en temps réel

Au cœur de la proposition de valeur de Veesion se trouve une IA de détection basée sur le deep learning. À mesure qu’elle est alimentée par de nouveaux exemples vidéo, l’IA affine sa capacité à reconnaître et alerter sur des schémas comportementaux récurrents. Le système s’appuie sur des algorithmes complexes d’apprentissage automatique, qui segmentent chaque flux vidéo en séquences d’images. L’objectif est d’isoler des mouvements à risque, tels qu’un individu glissant un article dans une poche ou sous un vêtement, puis d’alerter automatiquement le personnel du magasin.

La start-up insiste sur le fait qu’aucune image n’est conservée à long terme, et qu’aucune identification personnelle n’est réalisée. L’accent est mis sur la minimisation des données : seules les portions de vidéo pertinentes sont traitées, et aucun stockage massif ou profilage détaillé ne vient s’ajouter. C’est une différence marquante avec d’autres approches de sécurité, qui comptent souvent sur la reconnaissance de traits faciaux ou des algorithmes de tracking biométrique. Cette orientation éthique, respectueuse des réglementations en vigueur, explique en partie la rapidité de l’adoption de la solution par les commerçants.

En plus de sa capacité à repérer des gestes de vol, l’IA pourrait être déclinée dans de multiples environnements. Les cas d’usage se multiplient déjà : la détection de gestes pouvant indiquer un incident, la surveillance discrète des zones sensibles ou encore l’identification de situations dangereuses pour les employés. La technologie de Veesion est conçue comme un socle évolutif, capable de traiter de nouveaux signaux contextuels et d’intégrer des scénarios plus complexes.

Un soutien financier de poids : investisseurs et perspectives

Avec ce nouveau tour de table, Veesion s’entoure de White Star Capital, Red River West et Bpifrance, qui rejoignent des partenaires historiques engagés dès les débuts. Le choix de ces financeurs n’est pas anodin : ils combinent une forte expertise internationale et un ancrage solide dans l’écosystème français. Au total, c’est une enveloppe de 38 millions d’euros qui leur a été accordée en capital, portée à 53 millions grâce à un apport non dilutif de 15 millions d’euros.

Cette combinaison de fonds propres et de financements non dilutifs offre à la jeune pousse une flexibilité accrue. Elle peut ainsi investir dans le développement de nouvelles fonctionnalités, étoffer ses effectifs et envisager des acquisitions stratégiques pour accélérer sa croissance. Au-delà des considérations purement financières, ces soutiens témoignent aussi de la confiance placée dans le modèle de Veesion : une IA scalable, intégrable dans une large gamme de contextes et alignée sur les réglementations européennes les plus exigeantes.

À titre d’exemple, White Star Capital est réputé pour accompagner des entreprises en phase d’hypercroissance, tant en Amérique du Nord qu’en Europe. Red River West dispose également d’un solide réseau, notamment aux États-Unis, ce qui permettra d’accélérer l’expansion prévue outre-Atlantique. Enfin, Bpifrance constitue un gage de crédibilité sur le marché français et européen, offrant également son appui en termes de réseaux, de conseils et de partenariats potentiels.

Une ouverture vers d’autres domaines : entrepôts, hôpitaux et plus encore

Si la prévention des vols en magasin est le premier cas d’usage développé par Veesion, les ambitions de la start-up vont bien plus loin. Les dirigeants envisagent déjà d’adapter leur technologie aux entrepôts logistiques, où la sécurité et l’efficacité opérationnelle sont souvent mises à mal par des problèmes de gestion de stocks, de mouvements non autorisés ou de situations à risque.

Dans le même esprit, les hôpitaux, les crèches et les chantiers apparaissent comme des terrains d’application tout à fait envisageables. Imaginons un système capable de détecter rapidement un geste pouvant nuire à la sécurité (par exemple, un employé manipulant un équipement sans protection adéquate, ou un geste pouvant mettre en danger un enfant). Au-delà de la simple surveillance, l’IA de Veesion pourrait contribuer à améliorer les protocoles internes et fluidifier l’activité des professionnels, en signalant à temps des incidents ou des risques potentiels.

Cette polyvalence s’appuie sur la capacité de l’IA à « apprendre » de nouveaux types de comportements. Plus la base de données gestuelles s’enrichit, plus l’IA se perfectionne pour détecter les signaux faibles ou inhabituels. Sur le long terme, Veesion aspire à devenir une référence en matière de compréhension visuelle dans tous les espaces physiques où des enjeux de sécurité et d’organisation se posent.

Les applications de la reconnaissance gestuelle ne se limitent pas à la détection de vols. Dans le domaine de la santé, par exemple, on pourrait imaginer un système qui veille à la bonne exécution des protocoles de soins ou qui détecte une chute chez un patient. Sur un chantier, la technologie peut repérer un comportement dangereux et déclencher une alerte préventive.

Qui est Veesion ? De la start-up à l’acteur mondial

Si Veesion est aujourd’hui saluée comme une start-up française pionnière dans l’IA centrée sur les gestes, la société est née de la volonté de ses fondateurs de combler un manque concret sur le marché du retail : la difficulté d’identifier et de prévenir les vols en temps réel. Au commencement, il y a eu trois années de recherche, menées par une équipe pluridisciplinaire rassemblant ingénieurs, spécialistes de la vision par ordinateur et experts du retail.

Dès 2021, Veesion amorce sa commercialisation. Le succès est fulgurant : en l’espace de trois ans, l’entreprise génère plus de 11 millions d’euros d’ARR en 2024. Parmi ces revenus, 62 % proviennent déjà de l’international. Cette progression rapide reflète l’attrait de la technologie sur des marchés diversifiés, qui vont du petit commerce local jusqu’aux grandes chaînes de distribution.

La philosophie des cofondateurs repose sur deux axes clés : l’accessibilité technique (aucun matériel particulier à installer, hormis l’existant) et la protection des données. Leur conviction : la protection des marges dans le retail ne doit pas se faire au détriment des libertés individuelles ou de la confidentialité. Cette approche éthique s’est avérée payante, à la fois du point de vue des clients et des organismes de régulation. Aujourd’hui, Veesion se positionne comme un acteur mondialement reconnu pour sa capacité à comprendre et analyser les mouvements, avec une efficacité prouvée.

Bpifrance et Digital Venture : un soutien déterminant pour l’innovation

La présence de Bpifrance dans le nouveau tour de table n’est pas fortuite. L’organisme est un pilier du financement et de l’accompagnement des entreprises françaises à chaque étape de leur évolution. En plus des solutions de crédit et de garantie, Bpifrance investit directement dans les sociétés innovantes via son département Digital Venture. Celui-ci se concentre sur des projets à fort potentiel dans le secteur numérique, que ce soit en amorçage, en Série A ou en Série B.

Digital Venture est doté d’un montant géré de 1,1 milliard d’euros. Depuis 2011, il a déjà investi dans plus de 130 entreprises et réalisé plus de 35 cessions, assurant la pérennité et le financement de projets phares comme Talentsoft, Netatmo, Meilleurs Agents ou encore Mistral AI. En s’intéressant à Veesion, l’équipe de Bpifrance témoigne de son intérêt pour la convergence entre vision par ordinateur, intelligence artificielle et économie réelle.

D’un point de vue macroéconomique, ce partenariat sonne comme un signal fort pour l’écosystème français de la deep tech. Il illustre la volonté de la France de soutenir des solutions technologiques capables de concurrencer, voire de devancer, celles développées dans la Silicon Valley. Dans un monde où la surveillance électronique soulève des débats éthiques incessants, le respect des libertés individuelles apparaît comme un avantage concurrentiel de plus en plus décisif.

Aller plus loin : Veesion, moteur d’évolutions dans la gestion des espaces physiques

L’enjeu pour Veesion ne se limite pas à rester un champion de la prévention du vol en magasin. L’entreprise souhaite s’imposer comme un leader de la gestion intelligente des espaces physiques, grâce à une IA capable de comprendre et d’anticiper les besoins réels des utilisateurs. Si l’on se projette dans quelques années, on peut imaginer des magasins où l’IA analyse non seulement les gestes frauduleux, mais aussi l’affluence, la répartition des visiteurs, voire les ruptures de stock en temps réel.

De la même manière, cette technologie pourrait s’appliquer dans les secteurs de la logistique et de la manutention. À titre d’exemple, la reconnaissance de gestes pourrait repérer un opérateur manipulant un objet de manière dangereuse, ou un employé en difficulté pour déplacer une charge. Le but : renforcer la sécurité et réduire les accidents tout en optimisant les flux de travail. Les opportunités d’utilisation sont multiples, d’autant plus que l’analyse des gestes peut s’enrichir de « context awareness » : la prise en compte des conditions environnementales, du niveau de luminosité ou du type d’objet manipulé.

L’expansion dans ces domaines exigerait une collaboration étroite avec des spécialistes de chaque secteur. Or, la start-up a déjà montré sa capacité à travailler main dans la main avec des distributeurs et des commerces variés. Il n’est donc pas étonnant de la voir s’engager, dans un avenir proche, auprès de grands acteurs du BTP, de la santé ou de l’industrie. Dans cette démarche, la levée de fonds de 38 millions d’euros représente un levier de croissance essentiel, permettant de développer rapidement des pôles de recherche thématiques et de customiser la plateforme logicielle pour répondre à des besoins pointus.

Une vision globale : l’ambition de devenir référence mondiale

Forte de ses premiers succès en France, de sa visibilité croissante aux États-Unis et du soutien financier de prestigieux partenaires, Veesion s’impose comme un acteur incontournable de la computer vision. Son parcours illustre l’efficacité d’une stratégie basée sur la simplicité d’installation, l’éthique et la focalisation sur un problème économique majeur : la démarque inconnue. Au-delà des chiffres, la jeune pousse a su convaincre grâce à sa culture d’entreprise, privilégiant la transparence et la confidentialité dans la gestion des données.

Pour répondre à l’intérêt grandissant de divers secteurs, Veesion prévoit non seulement d’enrichir sa plateforme, mais aussi d’accompagner ses clients dans la mise en place de nouvelles fonctionnalités. L’IA pourra, à terme, non seulement signaler un vol potentiel, mais aussi mesurer l’affluence ou détecter les comportements accidentogènes. Dans un monde où la digitalisation des points de vente et des espaces professionnels va s’accélérer, le potentiel d’un système de suivi gestuel précis et décentralisé n’en est qu’à ses débuts.

Les perspectives à moyen et long terme sont donc particulièrement prometteuses. L’entrée en scène de grands investisseurs, la densification des équipes en R&D et l’expansion internationale donnent à Veesion la capacité d’explorer rapidement de nouveaux marchés. L’entreprise entend s’appuyer sur ce momentum pour devenir l’une des références mondiales en matière d’IA « gesture-based », tout en maintenant haut la barre sur la question du respect de la vie privée.

De nouvelles opportunités en vue

Si l’on considère l’ensemble du secteur retail, cette levée de fonds va stimuler l’innovation et la collaboration entre acteurs complémentaires. De plus, l’impact positif sur la compétitivité des magasins se fera sentir à court terme : en réduisant significativement les pertes liées aux vols, les enseignes pourront réallouer des ressources à d’autres postes budgétaires, comme l’amélioration de l’expérience client ou l’optimisation logistique. Les partenaires de Veesion (fournisseurs de caméras, intégrateurs, distributeurs, etc.) y verront également de nouvelles opportunités d’offres packagées, facilitant une adoption plus large du produit.

Au-delà du seul cadre commercial, les avancées technologiques de Veesion soulèvent la question d’une plus grande automatisation du contrôle. Quelles seront les limites éthiques ? Quelle place pour la responsabilisation humaine au profit de la surveillance par l’IA ? L’entreprise se veut rassurante : l’objectif n’est pas de remplacer la vigilance humaine, mais de la renforcer. En se concentrant sur les gestes suspects, on peut intervenir rapidement, tout en évitant le fichage ou la stigmatisation de personnes innocentes.

Dans cette logique, la start-up a déjà commencé à sensibiliser ses clients aux bonnes pratiques en matière de traitement de l’image et de respect de la vie privée. Veesion recommande par exemple de combiner son IA à des protocoles de suivi clairs, où chaque alerte s’accompagne d’une vérification par un employé formé à la gestion de conflits. Cette approche « cyberéthique » et transparente semble la plus à même de faire adhérer aussi bien les professionnels que les consommateurs.

Finalement, l’essor de Veesion s’avère emblématique d’une nouvelle génération d’IA centrée sur l’humain et ses besoins, offrant une alternative à la reconnaissance faciale classique et dessinant un futur où la technologie sécurise davantage les espaces physiques sans franchir les lignes rouges en matière de vie privée.