Biodiv-Wind est une société qui s’est démarquée grâce à son système pour protéger les oiseaux des éoliennes. Elle vient d’annoncer une levée de fonds pour développer l’intelligence artificielle et faire de la reconnaissance d’espèces.

Protéger les oiseaux des éoliennes

Les responsables de parcs éoliens le savent bien : malgré l’impact positif des éoliennes sur l’environnement, les oiseaux ne sont pas toujours en sécurité à proximité de ces moulins à vent des temps modernes. Trop souvent, les volatiles s’y heurtent et certains en meurent même.

D’après la Ligue pour la Protection des Oiseaux, une seule éolienne serait responsable de la mort de sept oiseaux en moyenne chaque année ! Une situation préoccupante, particulièrement lorsqu’il s’agit d’espèces protégées. En effet, lorsque ces dernières sont victimes d’éoliennes, les parcs éoliens peuvent se voir obliger de fermer pendant quelques mois.

Cette situation n’a rien d’exceptionnel. Comme le souligne Henri Pierre Roche, fondateur et PDG de Biodiv-Wind : « des parcs éoliens ont été récemment fermés en Occitanie, dans le Grand Est, en Allemagne, en Espagne… »

Des caméras pour protéger les oiseaux des éoliennes

C’est à la fois pour protéger les oiseaux et pour permettre l’expansion des parcs éoliens que la société Biodiv-Wind a conçu SafeWind. Cette solution permet de détecter les volatiles qui s’introduiraient trop près des éoliennes.

SafeWind n’est ni plus ni moins qu’une caméra installée sur le mât des éoliennes. Grâce à un algorithme, elle repère les mouvements provenant des oiseaux mais ne prend pas en compte ceux des hélices. Quand un volatile s’approche, des sons qui visent à dissuader l’animal de s’avancer trop près sont émis.

Ce système peut également faire en sorte que le rythme de l’éolienne ralentisse. Point capital, compte tenu du fait que les oiseaux ne peuvent pas prévoir la trajectoire des hélices, trop rapides pour eux. « En bout de pale, une éolienne peut aller jusqu’à 300 km/h : c’est comme si un humain devait éviter un TGV ! Ces vitesses n’existent pas dans la nature et les oiseaux ne peuvent pas les anticiper. En revanche, ils peuvent éviter une pale dont la vitesse a été ralentie autour de 100 km/h », précise Henri Pierre Roche.

Une levée de fonds de 800 000 euros pour la reconnaissance d’espèces

Préserver la biodiversité et oeuvrer pour les énergies renouvelables, voilà le pari que se propose de relever Biodiv-Wind. La société de Béziers vient donc de réaliser une levée de fonds d’un montant de 800 000 euros. Ces financements proviennent d’Henri Pierre Roche lui-même, actionnaire principal, et de deux investisseurs de la région : Arec Occitanie et Sofilaro.

Le but pour Biodiv-Wind est à présent de développer l’intelligence artificielle de manière à faire de la reconnaissance d’espèces, car « à ce jour, l’exploitant d’éoliennes peut juste voir la taille de l’oiseau, mais ignore s’il est protégé ou pas », indique Henri Pierre Roche. Le PDG de Biodiv-Wind espère pouvoir proposer un dispositif dans les six mois.

Le fondateur souhaite aussi accroître ses activités à l’étranger et surtout, adapter ses solutions à l’éolien en mer. « C’est un environnement plus agressif : sel, iode, houles… Nous devrons renforcer nos équipements et garantir une stabilité dans la captation des images, quel que soit l’état de la mer », explique Henri Pierre Roche.