Tomorro vient de franchir un cap essentiel sur le marché de la gestion contractuelle. Selon son annonce, la jeune entreprise française a bouclé une levée de 25 millions d’euros pour intensifier le déploiement de son IA contractuelle à travers l’Europe. Cette avancée illustre un regain d’ambition dans l’univers de la LegalTech et promet de changer la donne pour des centaines d’équipes juridiques, notamment en France.

Une dynamique inédite pour la LegalTech tricolore

Le marché français de la LegalTech vit une période particulièrement féconde. Entre l’essor des plateformes de conformité, l’automatisation des formalités administratives et la simplification des litiges en ligne, on observe une volonté d’accélérer la transformation numérique dans la sphère juridique. Dans ce contexte, Tomorro s’impose comme un acteur phare, offrant une solution de contract management basée sur la data et l’intelligence artificielle. L’entreprise, fondée en 2020, se distingue par sa volonté d’accompagner à la fois les grands groupes et les structures plus modestes.

En se positionnant sur l’automatisation, la collaboration inter-équipes et l’analyse prédictive, Tomorro répond à une question qui taraude de nombreuses sociétés : comment négocier et gérer des contrats efficacement, tout en minimisant les risques ? Pour y parvenir, la jeune pousse s’appuie sur une technologie d’IA générative capable de traiter des volumes importants de données contractuelles, d’en extraire la quintessence et de faciliter la phase de négociation.

Avec cette nouvelle levée de fonds, la startup franchit un cap supplémentaire. Sa croissance se veut volontariste : 25 millions d’euros viennent en effet conforter sa position et nourrir son expansion à l’échelle européenne. Au-delà de l’aspect financier, cet investissement incarne la reconnaissance d’un secteur en pleine mutation, et témoigne de la confiance des investisseurs dans le potentiel de l’IA appliquée au droit.

Naissance et vocation : aux origines de Tomorro

L’histoire de Tomorro remonte à 2020, date à laquelle trois associés – un ingénieur IA, un juriste et un expert en transformation digitale – constatent une lacune criante : les entreprises peinent encore à exploiter la puissance du numérique pour améliorer la rédaction et la négociation de leurs contrats. Les méthodes en vigueur sont jugées coûteuses, chronophages et peu centrées sur la création de valeur.

Le projet Tomorro s’est donc constitué autour de deux axes clés : la numérisation et l’analyse intelligente des processus contractuels. Au fil des mois, l’équipe s’est entourée de développeurs, de data scientists et de juristes souhaitant moderniser les usages et briser les schémas traditionnels de rédaction. En deux ans, la société a pu consolider un portefeuille de 300 entreprises clientes en France, principalement dans la distribution, l’industrie, et les services.

Grâce à son outil initial, la jeune pousse a permis de réduire significativement les délais de finalisation des contrats, tout en améliorant la traçabilité des clauses sensibles. Cette approche a été accueillie avec enthousiasme par des services juridiques souvent surchargés, en recherche d’une interface plus fluide, capable d’unifier la gestion documentaire et la collaboration entre les différentes parties prenantes.

En France, le nombre de LegalTech a explosé depuis 2017, stimulé par l'essor du numérique et la nécessité de moderniser des process encore très manuels. Ces plateformes offrent des outils variés : génération d'actes juridiques, suivi des conformités réglementaires, automatisation des litiges, etc. Le marché est estimé à plusieurs centaines de millions d'euros et attire de plus en plus d'investissements.

Les fondements technologiques : l’arrivée d’Oro en 2024

En 2024, Tomorro a franchi une étape importante en lançant Oro, un assistant IA entièrement dédié à l’extraction, la structuration et l’exploitation de la donnée contractuelle. L’entreprise ne s’est pas limitée à un simple outil d’optimisation. Elle s’est attachée à développer un véritable co-pilote, capable d’analyser et de catégoriser les clauses, de détecter des éventuelles incohérences et de suggérer des pistes d’amélioration.

Très vite, Oro a remporté un franc succès. 77 % des clients de Tomorro ont adopté cet assistant d’un nouveau genre, en constatant des gains de productivité substantiels. Au-delà du gain de temps, Oro a surtout ouvert la voie à une nouvelle culture de la donnée, où le contract management se nourrit d’une base d’informations consolidées et constamment mise à jour. On n’est plus dans la simple revue manuelle, mais dans une stratégie globale où le contrat devient une source d’information exploitable.

Pour Tomorro, il s’agit d’une réussite emblématique : cette technologie a non seulement convaincu le marché, mais elle a aussi validé la pertinence du choix de l’IA. De nombreuses entreprises redoutent encore les implications de l’intelligence artificielle sur leur fonctionnement, et cette adoption massive montre que les mentalités évoluent rapidement. Dans un écosystème juridique où chaque détail compte, la fiabilité d’Oro et la conformité aux réglementations en vigueur constituent des atouts majeurs.

L’approche par la négociation assistée (prévue en 2025)

L’année 2025 marque une autre révolution pour Tomorro. Fort de l’expérience accumulée avec Oro, la société s’attaque désormais à la négociation assistée par IA. L’objectif n’est plus simplement de simplifier des tâches répétitives ou de surveiller la cohérence de certaines clauses, mais de préparer et optimiser les échanges avec les parties prenantes.

Pour ce faire, l’IA est pensée comme un assistant qui, à chaque étape de la négociation, met en avant les points sensibles et suggère des modifications en s’appuyant sur des références légales, des précédents ou même des standards sectoriels. L’équipe de Tomorro ambitionne de rendre la négociation plus proactive et stratégique, en anticipant les blocages potentiels et en proposant des alternatives calibrées.

Si l’on veut prendre la mesure de cette innovation, il faut reconnaître que la négociation contractuelle est souvent vécue comme un processus complexe, mobilisant de multiples services (juridique, financier, opérationnel). En intégrant une IA qui guide et alerte en temps réel, on espère réduire le risque d’oubli, d’erreur ou de compromis mal évalué. Cette fonctionnalité, encore en phase de test avancée, devrait être rendue disponible auprès des clients dans le courant de l’année 2025.

Bon à savoir

La négociation assistée par IA n’a pas vocation à se substituer aux équipes juridiques. Il s’agit d’apporter un éclairage factuel et rapide, afin d’orienter la rédaction et d’anticiper les sources de conflits possibles. L’objectif est de libérer le potentiel humain, pour des échanges plus stratégiques et plus créatifs.

Un marché qui évolue : le paysage contractuel en pleine transformation

Le déploiement d’outils d’IA appliqués au contract management n’est pas anodin. Il reflète l’évolution d’un marché soumis à une pression grandissante : multiplication des réglementations, internationalisation des échanges, nécessité de maîtriser les risques… Pour rester compétitives, les entreprises doivent accélérer la modernisation de leurs méthodes de travail et raccourcir leurs cycles de signature.

Cette dynamique n’est pas seulement française. Partout en Europe, les directions juridiques réévaluent leurs processus internes à la lumière de ce que l’IA peut apporter. Le changement de mentalité se fait sentir dans la culture d’entreprise : ce qui relevait du flux paperassier est désormais perçu comme un gisement d’opportunités pour gagner en précision et en efficacité.

Cependant, les défis ne manquent pas. La question de la protection des données demeure centrale, tout comme celle de la responsabilité en cas d’erreur de l’IA. Tomorro est particulièrement vigilant sur ces points : la startup mène un dialogue permanent avec les autorités compétentes, notamment sur la conformité RGPD et les obligations liées à la confidentialité. Cette rigueur constitue un critère de confiance décisif pour les clients, en particulier dans le secteur bancaire et financier.

Cap sur l’Europe : ouverture d’un bureau en Allemagne

Si la France a été le premier terrain de jeu de Tomorro, l’entreprise nourrit depuis l’origine une ambition de rayonnement européen. Aujourd’hui, cette aspiration se matérialise : grâce à la levée de 25 millions d’euros, la société prépare l’ouverture d’un premier bureau hors de l’Hexagone, en Allemagne, plus précisément dans la région de Cologne.

Ce choix géographique n’est pas anodin. L’Allemagne possède un paysage économique dynamique, composé de très grands groupes industriels, mais aussi d’un maillage solide de PME. Or, ces structures sont confrontées à des problématiques contractuelles spécifiques, nécessitant des solutions rapides et adaptées à leurs normes. Pour Tomorro, s’implanter outre-Rhin signifie se rapprocher d’un nouveau vivier de clients potentiels, mais aussi mesurer la validité de son offre dans un environnement législatif légèrement différent.

Partir à l’étranger implique d’adapter non seulement la langue et l’interface de l’outil, mais aussi de veiller au respect de cadres réglementaires parfois divergents. Les contrats commerciaux ou de travail en Allemagne ont leurs spécificités, de même que les normes de confidentialité. Pour réussir, Tomorro devra prendre en compte ces particularités et recruter localement des compétences capables d’accompagner la mise en place.

Évidemment, l’expansion européenne ne se limitera pas à Cologne. La startup prévoit d’autres implantations dans les années à venir, avec un accent sur les pays où la digitalisation des fonctions juridiques est déjà lancée. Selon les dirigeants, la volonté est d’offrir un produit “by design” conforme aux réglementations européennes, tout en tenant compte des besoins spécifiques de chaque marché national.

Levée de fonds de 25 millions d’euros : détails et acteurs majeurs

La levée de fonds annoncée, qualifiée de “série B” par Tomorro, s’élève à 25 millions d’euros. Elle est menée par XAnge et Acton Capital, deux fonds reconnus dans le financement de l’innovation, notamment dans le secteur des technologies émergentes. À leurs côtés, on retrouve Adelie, Founders Future et des investisseurs historiques tels que HenQ, Resonance, Financière Saint-James et Motier Venture.

Si ces noms parlent aux acteurs de la tech, c’est surtout la synergie de leurs expertises qui est intéressante. Certains de ces investisseurs ont déjà soutenu des projets d’automatisation ou de solutions collaboratives, tandis que d’autres sont très familiers avec l’écosystème de la LegalTech. Leur participation à la table ronde reflète un certain alignement stratégique. On mise sur une IA qui s’inscrit dans une tendance de fond, plutôt que sur un outil gadget ou purement cosmétique.

Tomorro prévoit d’utiliser ces fonds pour doubler les investissements en IA sur les deux prochaines années. Il s’agit, selon les dirigeants, d’“accélérer la R&D” et de maintenir une avance technologique à l’heure où la concurrence sur ce segment commence à se renforcer. En parallèle, cette manne financière servira à recruter plus de 100 talents d’ici fin 2026, tant pour les volets techniques que pour les fonctions commerciales et marketing. Ce renforcement des effectifs illustre la volonté d’ancrer durablement la société sur le marché européen.

Qui est Tomorro ? Portrait rapide

Pour ceux qui découvrent Tomorro, rappelons que la startup a été lancée en 2020 à Paris. Son cofondateur, issu de l’IA, voyait déjà la nécessité d’exploiter des techniques de machine learning pour trier, analyser et manipuler des volumes de données textuelles (les contrats). Accompagné d’un juriste expérimenté et d’un expert en transformation numérique, ils ont créé un premier outil pour fluidifier le processus d’édition de contrats.

L’évolution a été rapide : l’équipe est passée de quelques collaborateurs à plusieurs dizaines, puis à plus d’une centaine de salariés, avec un accent sur la R&D et la conception logicielle. Les fondateurs ont su séduire les investisseurs grâce à une approche orientée produit, mais aussi à leur capacité à mobiliser un écosystème de partenaires. Aujourd’hui, Tomorro se présente comme un facilitateur de la vie contractuelle, qu’il s’agisse d’accords de distribution, de contrats de travail, de contrats de prestation de services ou encore de documents de confidentialité.

Pourquoi “Tomorro” ?

Le nom “Tomorro” évoque la notion d’anticipation et d’avenir, l’idée étant de placer l’innovation au cœur des pratiques juridiques et d’exécuter aujourd’hui ce qui fera la différence demain. Ce n’est pas un simple acronyme, mais une invitation à réimaginer la gestion des contrats dans un monde connecté et en évolution permanente.

Points clés : l’IA comme pivot du contract management

Le succès de Tomorro repose essentiellement sur l’intégration de l’IA au sein du cycle contractuel. Traditionnellement, la gestion de contrat passait par des phases séquentielles : rédaction, relecture, corrections, validation, signature, et enfin archivage. Cette fragmentation créait des goulets d’étranglement, avec des pertes de temps et parfois un manque de traçabilité. Désormais, l’IA agit comme un nœud central, permettant à chaque utilisateur d’intervenir avec la garantie d’être aligné sur la dernière version et les exigences légales en vigueur.

Au-delà de la simple automatisation, la valeur ajoutée réside dans l’apprentissage continu. Plus le système traite de contrats, plus il améliore sa capacité à repérer les clauses sensibles, à proposer des formules de compromis ou à calculer l’impact financier d’une modification. C’est cette dimension d’analyse prédictive qui séduit les départements juridiques. Loin de se limiter à une vérification orthographique ou syntaxique, la solution s’apparente à un expert virtuel qui suggère les meilleures pratiques.

Bien entendu, cette automatisation s’accompagne d’une vigilance stricte sur la protection des données et la qualité des algorithmes déployés. Tomorro fait valoir un protocole exigeant, avec des serveurs sécurisés en Europe et un cryptage systématique des informations. Cette rigueur est non seulement un gage de sérieux, mais aussi une réponse concrète aux exigences de conformité des grands groupes.

Les défis et enjeux éthiques

S’il y a un point que la plupart des entreprises redoutent, c’est la question de l’éthique autour de l’IA. Dans le secteur juridique, le sujet est encore plus sensible. Peut-on confier à une machine le soin d’interpréter et d’analyser des clauses potentiellement complexes ? Comment s’assurer qu’une décision suggérée par l’IA reste conforme aux intérêts de l’entreprise ? Ces interrogations sont légitimes et alimentent d’ailleurs les débats à travers toute l’Europe.

Tomorro répond à cette problématique en établissant un cadre de responsabilisation. Chaque proposition de l’IA doit faire l’objet d’une validation humaine. Le rôle du juriste n’est pas évincé, il est plutôt accompagné. L’IA offre des pistes, mais c’est l’utilisateur qui tranche, en tenant compte du contexte et de la stratégie globale.

À ce titre, la société milite pour une approche de la LegalTech basée sur le concept d’“IA augmentée”, c’est-à-dire une technologie qui complète l’expertise humaine au lieu de la remplacer. Les formations internes proposées aux clients vont dans ce sens : l’idée est que l’utilisateur comprenne les arcanes du fonctionnement de l’algorithme, afin de garder la mainmise et d’exercer un contrôle éclairé.

Ce concept désigne un mode de collaboration étroite entre l’humain et la machine, où l’IA vient enrichir la capacité d’analyse et de décision du professionnel. Au lieu d’automatiser entièrement la tâche, l’intelligence artificielle se concentre sur l’aide à la décision, l’anticipation des risques ou la proposition de scénarios alternatifs.

Utilisations concrètes et retours clients

L’un des meilleurs indicateurs de réussite réside dans la satisfaction des utilisateurs. Tomorro comptabilise déjà 300 entreprises clientes, issues de secteurs variés. Certaines entreprises ont pu réduire de 40 % le temps dédié à la négociation pré-contractuelle, en s’appuyant sur des modèles de clauses personnalisables. D’autres soulignent la traçabilité offerte par la plateforme, qui permet de suivre l’évolution de chaque contrat en temps réel.

Les retours pointent également l’importance de l’interface ergonomique. Tomorro a investi dans une conception soignée pour rendre l’IA accessible, même à des profils non techniques. Les conseils de rédaction, les alertes sur les incohérences ou sur les clauses risquées sont présentés de manière visuelle, ce qui facilite leur appropriation par l’ensemble des métiers (juridique, finance, opérationnel, etc.).

Une dimension collaborative est également mise en avant. Avec le confinement et l’essor du télétravail ces dernières années, la capacité à travailler simultanément sur un même document et à partager instantanément des commentaires est devenue un “must”. Tomorro a capitalisé sur cette nouvelle donne, proposant des outils partagés et des workflows adaptatifs. Cela a renforcé son attractivité au moment où la demande de solutions dématérialisées explosait.

Pourquoi cette levée tombe à point nommé ?

La conjoncture actuelle est propice à l’émergence de solutions d’IA spécialisées. D’un côté, les entreprises peinent encore à s’adapter à la complexité réglementaire européenne, qu’il s’agisse du RGPD, de la loi Sapin II en France ou de diverses directives sectorielles. De l’autre, les nouveaux leviers technologiques rendent possible l’analyse accélérée de milliers de pages, une tâche impensable il y a encore cinq ans.

En mobilisant 25 millions d’euros, Tomorro se donne donc les moyens de sa vision : doubler l’investissement en R&D, renforcer ses équipes et poursuivre le déploiement de son offre en Europe. Le timing apparaît particulièrement judicieux, au vu de la concurrence qui s’intensifie et de la demande croissante des entreprises pour des solutions de contract management automatisé.

La réussite d’une telle opération financière envoie aussi un signal fort au secteur de la LegalTech française. Elle prouve que l’excellence technologique hexagonale séduit non seulement des fonds d’investissement nationaux, mais aussi internationaux. Dans un écosystème encore dominé par des géants du logiciel américains, le succès de Tomorro nourrit l’espoir d’une filière européenne plus robuste et souveraine.

Vision à long terme : vers une intelligence contractuelle globale

De toute évidence, le parcours de Tomorro ne fait que commencer. L’ambition affichée est de bâtir un écosystème contractuel complet, qui aborde toutes les étapes du cycle de vie du contrat : rédaction, négociation, exécution, suivi des obligations, renouvellements, etc. Cette vision implique un travail soutenu sur l’IA, mais aussi une prise en compte des spécificités législatives dans chaque pays.

Avec l’ouverture d’un bureau dans la région de Cologne et un prochain recrutement de plus de 100 personnes d’ici 2026, la startup entend s’imposer comme l’une des références européennes en matière de gestion contractuelle. Elle pourra s’appuyer sur des partenariats stratégiques, et sans doute envisager d’autres levées de fonds si le marché le justifie.

Enfin, l’annonce de la négociation assistée par IA ouvre des horizons nouveaux. C’est l’étape suivante : passer de l’optimisation à la co-construction du contrat, épaulé par une intelligence artificielle qui apprend en continu et s’adapte à chaque contexte sectoriel. Cette dynamique, si elle est bien accueillie, pourrait faire école auprès d’autres LegalTech, élargissant le potentiel de l’IA pour la sécurisation et la performance des relations d’affaires.

Mot de la fin sur Tomorro

Bien au-delà de la levée de fonds, Tomorro marque le tournant de la contractualisation intelligente en Europe. En misant sur l’IA et la collaboration, la LegalTech illustre le dynamisme français et son aptitude à s’adapter aux enjeux internationaux.

L’impact potentiel sur la sphère LegalTech

Les investissements recueillis par Tomorro pourraient générer un effet d’entraînement sur l’ensemble de la LegalTech française et européenne. L’innovation attire l’innovation : en montrant qu’il est possible de lever 25 millions d’euros pour un projet à la fois ambitieux et pragmatique, la startup ouvre la porte à d’autres idées disruptives dans le domaine du droit numérique.

On peut d’ores et déjà imaginer qu’à mesure que la gestion contractuelle gagne en automatisation, d’autres pans du travail juridique suivront. Les expertises telles que la conformité, la gestion des litiges ou encore l’optimisation de la facturation juridique pourraient s’enrichir des mêmes algorithmes prédictifs. Si Tomorro maintient sa dynamique, il n’est pas exclu qu’elle serve de catalyseur pour de futures synergies entre LegalTech et FinTech, par exemple.

En définitive, la levée de fonds de Tomorro conforte l’idée qu’il ne faut pas sous-estimer le potentiel de la transformation numérique dans les domaines réputés conservateurs, comme le droit. Les besoins sont là et la technologie avance rapidement. Reste à voir comment les cadres réglementaires et culturels évolueront pour accompagner cette vague d’innovations, que la société de demain pourrait bien juger indispensables.

Un élan porteur pour le monde de l’entreprise

La réussite de Tomorro rejaillit au-delà de la seule sphère juridique. Elle questionne la place que l’IA peut occuper dans l’ensemble des processus business, de la prospection commerciale à la relation client en passant par la gestion financière. Dans un univers où la compétition s’intensifie, un pilotage contractuel de plus en plus précis et rapide constitue un avantage concurrentiel majeur.

Pourtant, on ne doit pas perdre de vue que le facteur humain reste central. La technologie ne pourra se substituer à la négociation qualitative, au jugement moral ou à la créativité dans la rédaction de clauses complexes. Tomorro l’a bien compris : elle se positionne comme une aide, un guide et non comme un remplaçant. Son modèle de croissance, basé sur la confiance et la formation des utilisateurs, semble d’ailleurs accréditer cette approche responsable de l’IA.

Que nous réserve la suite ? Le chemin pris par Tomorro ouvre d’infinies perspectives d’innovation dans le domaine contractuel. On peut imaginer que la prochaine étape, au-delà de la simple négociation, soit la création de contrats auto-exécutables ou “smart contracts” couplés à l’IA. Les industries régulées (assurances, santé, bancaire) pourraient y trouver un moyen de réduire les litiges et d’améliorer la transparence pour l’ensemble des parties prenantes.

Tomorro a su s’engager là où l’innovation semblait si complexe à introduire, préfigurant ainsi un futur où la gestion contractuelle devient plus fluide, plus sécurisée et résolument tournée vers l’intelligence collective.