Un projet français et tunisien visant à moderniser la validation logicielle attire actuellement toute l’attention des responsables techniques et financiers. Thunder Code, jeune pousse fondée en 2025, vient de lever 7,8 millions d’euros (environ 9 millions de dollars) pour mener à bien son objectif : automatiser la Quality Assurance (QA) grâce à l’intelligence artificielle.

Éclairages initiaux sur un secteur en pleine mutation

La QA logicielle est souvent considérée comme la pièce maîtresse du puzzle de la production numérique : sans contrôle de qualité fiable, les logiciels peuvent se révéler instables, non sécurisés ou incompatibles avec l’expérience utilisateur attendue. Bien que la QA existe depuis des décennies, elle a régulièrement été cantonnée au second plan, laissant place à des processus manuels lents et à des approches rigides.

À l’ère de la transformation digitale, l’automatisation de la QA devient cruciale. Les entreprises adoptent en masse des méthodologies agiles et DevOps, ce qui nécessite des cycles de tests plus fréquents, voire continus. Cependant, beaucoup peinent à trouver des solutions adaptées, d’où l’émergence de startups comme Thunder Code, qui réinvente la QA à travers des techniques d’intelligence artificielle avancées. À terme, l’objectif est de réduire la charge de travail humain, de minimiser la marge d’erreur et de garantir des tests de qualité à grande échelle.

Dans ce contexte, cette levée de 7,8 millions d’euros vient stimuler un écosystème où l’innovation ne cesse de s’accélérer. Pour certains analystes financiers, c’est aussi un signal fort : la France et la Tunisie montrent leur capacité à développer des solutions B2B internationales, notamment dans le domaine de l’IA.

L’essor de Thunder Code : retour sur l’origine et la vision

Thunder Code est née entre Paris et Tunis en 2025. Ses co-fondateurs, Karim Jouini et Jihed Othmani, sont déjà connus pour avoir créé Expensya, une solution SaaS de gestion des dépenses d’entreprise acquise en 2023 par la société suédoise Medius. Cette précédente réussite leur a permis de mieux cerner les besoins des équipes techniques et de repérer la lenteur, parfois invisible, de la QA logicielle dans les processus de développement.

Avec Thunder Code, leur ambition est de concevoir une plateforme IA-native, capable de prendre en charge l’automatisation des tests de bout en bout. Ils misent sur une interface en langage naturel et sur des « agents experts » pour exécuter, maintenir et optimiser la suite de tests. L’idée est simple : confier la vérification logicielle à des algorithmes plus rapides, plus robustes et, à terme, capables d’apprendre continuellement.

Cette approche s’inscrit dans une démarche d’innovation technologique, mais aussi dans une volonté de démocratiser l’accès à la QA. Là où, traditionnellement, la conception et la maintenance des tests exigent des compétences techniques pointues, Thunder Code souhaite donner à toutes les équipes (y compris produit et marketing) la possibilité de créer des scénarios de test.

Pourquoi cette levée est stratégique pour le marché francophone

Selon plusieurs cabinets d’études, la taille du marché QA pourrait passer de 60 milliards de dollars en 2023 à plus de 500 milliards d’ici 2033. Outre l’augmentation du volume d’applications, cette croissance est également stimulée par la complexité croissante des technologies utilisées et par la nécessité d’automatiser en continu pour rester compétitif. Pour la France et l’Europe, où se multiplient les acteurs SaaS, l’enjeu est d’autant plus grand qu’il y a un risque de dépendance vis-à-vis de solutions non européennes.

En captant 7,8 millions d’euros, Thunder Code se positionne comme une des jeunes pousses phares de la scène tech franco-tunisienne. L’annonce intervient au moment où les investisseurs cherchent à diversifier leur portefeuille dans des secteurs jugés prometteurs : l’IA, la cybersécurité, la robotique et, de plus en plus, le domaine du test automatisé. Dans ce paysage, la startup bénéficie d’une dynamique positive, tout en restant au centre d’enjeux majeurs de concurrence mondiale.

Une levée de fonds en amorçage, souvent baptisée « seed round », est généralement le premier tour de table significatif pour une startup. Elle permet de financer la recherche, le développement produit et la structuration d’une équipe de base. Les investisseurs misent sur la vision et le potentiel d’évolution de l’entreprise.

La confiance affichée par des fonds comme Silicon Badia ou Janngo Capital en dit long sur la pertinence du modèle IA de Thunder Code. En injectant ce capital, les financeurs entendent accélérer la roadmap produit et permettre un passage à l’échelle internationale, notamment sur le segment du B2B. L’entreprise ambitionne ainsi de rivaliser rapidement avec des acteurs établis tels que Mabl ou Functionize.

Focus sur la technologie : l’automatisation IA de la QA

Derrière le concept de tests d’auto-guérison, on retrouve une idée forte : la maintenance automatique des scripts de test. Concrètement, si l’interface ou le code d’une application évoluent, l’agent IA est censé adapter les tests sans exiger l’intervention d’un développeur. Cette approche no-code incarne une rupture par rapport aux outils traditionnels, où la modification d’un scénario de test peut requérir des heures de programmation.

En outre, Thunder Code propose un débogage en temps réel. Dès qu’un problème est repéré, l’IA formule des recommandations concrètes pour remédier à la situation. La solution ambitionne de faire gagner jusqu’à 90 % de temps sur les cycles de validation, en automatisant les tâches manuelles et répétitives. L’enjeu est de taille, puisqu’il s’agit, à terme, d’intégrer ces fonctionnalités dans des pipelines d’intégration continue (CI/CD) pour accélérer la livraison de nouvelles versions d’applications.

Bon à savoir : le principe du no-code

Le no-code consiste à manipuler des éléments visuels ou à utiliser des instructions en langage naturel pour concevoir des applications, des sites web ou des tests logiciels. L’objectif : rendre les technologies plus accessibles, même à ceux qui ne maîtrisent pas la programmation.

Pour certains experts, cette IA spécialisée pourrait dépasser le cadre de la QA et s’appliquer à d’autres pans du développement, comme la sécurisation, la validation UX ou la conformité légale. Cela confère à Thunder Code une marge d’évolution notable, notamment pour les grands groupes qui cherchent un outil global et cohérent pour orchestrer l’ensemble de leurs validations.

Analyse économique : un marché en hyper-croissance

Le contexte actuel est particulièrement favorable à la démocratisation de la QA automatisée. Les entreprises adoptent les plateformes SaaS à un rythme soutenu : gestion des ressources, finance, comptabilité, marketing automation… Autant de domaines où la fiabilité et la sécurité des applications sont essentielles.

Plus largement, le volume des lignes de code produites dans le monde augmente de façon exponentielle, du fait de l’explosion des services en ligne, du cloud computing et de la digitalisation massive des secteurs industriels et gouvernementaux. Cette complexité croissante appelle des mécanismes de test plus sophistiqués, capables d’identifier rapidement les défaillances potentielles.

Une étude récente anticipe que 512 milliards de dollars pourraient être investis globalement dans la QA d’ici 2033. Les facteurs décisifs ? Un besoin accru d’expertise en sécurité, une poussée réglementaire (en Europe, le RGPD ou la directive NIS2 imposent des standards de qualité et de protection des données) et la multiplication de nouveaux types d’applications (IoT, edge computing, intelligence artificielle embarquée).

60 milliards de dollars en 2023 : c’est l’estimation actuelle de la taille du marché mondial de la QA logicielle. D’ici 10 ans, ce chiffre pourrait atteindre plus de 500 milliards, selon des analystes. Cette croissance se justifie par la popularité des méthodologies DevOps et par la nécessité d’automatiser à grande échelle pour tenir des cadences de déploiement élevées.

En France, le potentiel de croissance de la QA est particulièrement attractif. Un grand nombre d’éditeurs de logiciels tricolores cherchent à innover pour s’exporter à l’international. Ils doivent toutefois relever un défi majeur : garantir une qualité irréprochable de leurs produits face à une concurrence redoutable. Les solutions AI-driven comme Thunder Code ouvrent donc des perspectives de différenciation déterminantes.

Une approche orientée utilisateurs non techniques

Au-delà de la prouesse technologique, la force de la plateforme réside dans son accessibilité. L’interface en langage naturel vise à rendre la QA intuitive : au lieu de configurer laborieusement des scripts, l’utilisateur peut décrire simplement l’action à effectuer ou le comportement attendu. L’IA se charge ensuite de générer et d’exécuter les scénarios de test, tout en assurant leur maintenance au fil des modifications du code.

Cette orientation « product centric » diffère des solutions classiques, souvent pensées par et pour des ingénieurs. En offrant un environnement de test plus collaboratif, Thunder Code permet également aux équipes marketing, support ou business de s’impliquer dans la validation et d’assurer une meilleure couverture fonctionnelle. C’est un atout majeur quand on sait que certains bugs critiques passent inaperçus faute d’avoir des retours de tous les services concernés.

Pour renforcer cet aspect, Thunder Code mise sur la gamification des tests et des rapports d’erreurs : hiérarchisation des urgences, notifications en temps réel, suggestions automatiques. Cette dynamique favorise l’implication des collaborateurs et la détection précoce de points d’amélioration.

Une levée orchestrée par Silicon Badia et d’autres investisseurs clés

L’annonce de la levée de 7,8 millions d’euros vient confirmer la confiance de plusieurs acteurs de poids. Le fonds international Silicon Badia a mené ce tour de table, accompagné de Janngo Capital et Titan Seed Fund. S’y ajoutent des business angels stratégiques : Roxanne Varza (Station F), Quentin de Metz (Pennylane), Guillaume Amblard (investisseur IA), Karim Beguir (InstaDeep) et Sébastien Leang (Uptale).

Le profil de ces investisseurs témoigne de la portée internationale du projet. Silicon Badia est reconnu pour ses investissements dans des entreprises technologiques innovantes. Janngo Capital, de son côté, est un fonds actif en Afrique, soutenant des solutions capables d’avoir un impact sur la transformation numérique du continent. L’implication de business angels spécialisés dans les logiciels B2B, comme Roxanne Varza et Quentin de Metz, apporte aussi un réseau précieux pour accélérer la commercialisation en France et en Europe.

Selon Thunder Code, les fonds serviront à renforcer l’infrastructure IA, déployer des fonctionnalités avancées (CI/CD et génération automatisée de plans de test) et accompagner l’expansion internationale. Des recrutements sont prévus, notamment pour étoffer l’équipe R&D et la force commerciale, avec l’idée de couvrir rapidement plusieurs fuseaux horaires.

De manière concrète, un investissement de près de 8 millions d’euros permet de financer l’infrastructure technologique (serveurs, outils IA), de recruter des talents (ingénieurs, business developers) et de lancer les démarches commerciales sur de nouveaux marchés. Pour une jeune pousse comme Thunder Code, c’est la possibilité de prendre une longueur d’avance sur la concurrence.

Outre la technologie, Thunder Code doit soigner sa stratégie de partenariat. L’entreprise compte s’allier avec des intégrateurs et cabinets de conseil spécialisés dans la transformation numérique, afin de proposer des offres packagées aux grands comptes. Ce levier pourrait considérablement accélérer l’adoption des solutions IA de test au sein des secteurs bancaire, assurantiel ou industriel.

Concurrents et positionnement : un marché mondial

Le marché de la QA automatisée est de plus en plus concurrentiel. Aux États-Unis, Mabl, Functionize et Autify ont déjà gagné en visibilité, avec des propositions similaires basées sur l’intelligence artificielle et le no-code. En Europe et en Asie, plusieurs éditeurs ambitionnent également de prendre le leadership sur cette verticale.

Thunder Code entend toutefois se distinguer par sa philosophie d’« agents IA spécialisés » capables de se focaliser sur différents aspects (sécurité, performance, accessibilité, expérience utilisateur…). Ce « multirôle » est vu comme un facteur clé de différenciation. Dans le même temps, la startup capitalise sur son double ancrage, français et tunisien, pour naviguer sur plusieurs marchés culturels et juridiques.

Approche multirôle de la QA

Sur une même plateforme, Thunder Code propose divers « personas » IA. Chaque persona agit comme un expert dédié : l’un se concentre sur la performance, un autre sur l’UX, etc. Cela offre une vision plus complète des points à valider avant chaque mise en production.

Le positionnement de Thunder Code sur le segment B2B SaaS lui permet d’adresser différents types de clients : startups en forte croissance, PME souhaitant consolider leurs process de développement, grands groupes cherchant à industrialiser leurs chaînes de test. L’intégration avec des pipelines de CI/CD existants est cruciale pour conquérir des équipes DevOps déjà familiarisées avec des outils comme Jenkins ou GitLab.

Implications pour l’écosystème français et nord-africain

Pour la scène startup, cette levée illustre l’intérêt croissant des investisseurs pour les projets combinant IA et automatisation des process métiers. La France s’est depuis plusieurs années dotée d’incubateurs, d’accélérateurs et de fonds d’investissement spécialisés dans l’IA, ce qui lui permet de concurrencer des hubs mondiaux comme la Silicon Valley ou Shenzhen.

Dans le cas de Thunder Code, la dimension franco-tunisienne témoigne aussi du dynamisme de l’écosystème maghrébin. Les talents techniques de la région sont de plus en plus reconnus : on pense à la success story d’InstaDeep, spécialisée dans l’IA et basée en Tunisie et au Royaume-Uni. Ce type de collaboration transfrontalière donne naissance à des innovations hybrides, soutenues par des investisseurs européens, africains et du Moyen-Orient.

Les retombées de cette levée pourraient être multiples. D’une part, elle conforte la place de la Tunisie comme vivier de talents IT et laboratoires d’expérimentations. D’autre part, elle installe Thunder Code dans un statut de « scale-up » à observer de près. Si l’entreprise parvient à prouver la solidité de sa technologie et à conquérir des clients de référence, elle pourrait devenir un pôle d’attraction et de recrutement pour d’autres ingénieurs et entrepreneurs de la région.

Le modèle économique et les enjeux de monétisation

Thunder Code évolue sur un modèle SaaS (Software as a Service). Les clients paient un abonnement mensuel ou annuel, basé sur le volume de tests exécutés, le nombre d’applications gérées ou le niveau de fonctionnalités utilisées. Cette prévisibilité des revenus fait partie des critères qui rassurent les investisseurs, surtout dans un contexte économique incertain.

La monétisation de l’IA soulève toutefois des questions. Selon des analystes, les coûts associés aux infrastructures (notamment au calcul GPU pour entraîner et exécuter des modèles) peuvent représenter un frein à la rentabilité à court terme. Thunder Code devra donc optimiser ses process et développer des partenariats stratégiques avec des fournisseurs cloud pour contenir les dépenses.

Par ailleurs, la mise sur le marché d’une solution d’IA exige une pédagogie auprès des entreprises. Ces dernières doivent être convaincues de la fiabilité du système et de la sécurité des données. C’est pourquoi la startup met en avant son engagement en matière de protection des données et son travail autour de certifications (ISO 27001, RGPD). L’enjeu est d’autant plus important si l’expansion vise des secteurs régulés (banque, assurance, santé, etc.).

La place de la légal-tech et les implications réglementaires

Sur le plan légal, automatiser des tests avec de l’IA peut soulever la question de la conformité aux standards de qualité et de sécurité. En France, la CNIL et l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) portent une attention particulière aux outils automatisés manipulant des données sensibles. Thunder Code doit donc veiller à respecter les cadres réglementaires, voire à se doter d’audits externes pour rassurer ses partenaires.

Dans le futur, l’évolution des réglementations européennes autour de l’intelligence artificielle (AI Act) pourrait impacter directement la conception et le déploiement d’outils tels que ceux de Thunder Code. Si l’AI Act fixe des règles strictes sur la transparence et le degré d’autonomie des systèmes, il faudra adapter la plateforme pour garantir la traçabilité et la non-discrimination des algorithmes, même s’ils sont essentiellement destinés à la QA logicielle.

Enfin, il faut souligner que la QA logicielle touche souvent à la fiabilité des services. Sur le plan juridique, un défaut de qualité ou une faille de sécurité peut entraîner un dommage préjudiciable pour l’utilisateur final ou des pertes financières pour le client. Avec une approche IA, Thunder Code promet de réduire ces risques, ce qui pourrait susciter l’intérêt d’acteurs de la legal-tech souhaitant auditer en continu la conformité des logiciels.

Comment Thunder Code envisage l’international

Avec cette levée de fonds, Thunder Code dispose des moyens d’élargir sa présence hors de la zone Europe-Afrique du Nord. Les marchés américain et asiatique, déjà bien structurés, restent concurrentiels mais recèlent encore des opportunités. Les solutions de QA sont souvent adoptées d’abord par des startups tech, puis par des grandes entreprises en transformation digitale.

La startup mise notamment sur une image de marque centrée sur l’innovation IA et un ancrage dans deux régions reconnues pour leur expertise logicielle. Du côté américain, l’accent pourrait être mis sur la rapidité de déploiement et la possibilité de réduire les coûts de main-d’œuvre. En Asie, on parle souvent d’une appétence pour les approches no-code, surtout dans des contextes où la pénurie de développeurs qualifiés demeure un frein.

L’enjeu sera de s’adapter aux particularités locales, qu’il s’agisse du cadre réglementaire (normes de sécurité aux États-Unis, exigences d’authentification en Asie) ou des spécificités linguistiques. Le passage à l’échelle internationale demandera aussi une capacité à gérer le support technique en continu, avec des équipes réparties sur plusieurs fuseaux horaires.

Points clés qui révolutionnent la QA logicielle

Avant l’arrivée de solutions comme Thunder Code, la QA était souvent jugée trop onéreuse, trop complexe et peu valorisée. Désormais, l’intelligence artificielle rend la phase de test moins coûteuse et plus accessible aux acteurs non techniques. Les entreprises peuvent intégrer la QA dès les premières étapes de conception et affiner au fur et à mesure, sans craindre l’explosion des coûts de maintenance.

Le time-to-market s’en trouve accéléré, ce qui est essentiel dans un environnement concurrentiel où la réactivité prime. Les équipes informatiques peuvent ainsi se concentrer sur des tâches plus stratégiques, comme la conception d’architectures logicielles avancées, la refonte de l’expérience utilisateur ou la veille technologique.

Pour la communauté des investisseurs, cet engouement rappelle celui qu’ont connu les outils de marketing automation il y a quelques années. Une startup arrivant avec une solution SaaS capable de résoudre un « pain point » récurrent et d’en tirer une forte valeur ajoutée suscite souvent l’adhésion d’un écosystème tout entier.

Chiffres et faits marquants

7,8 millions d’euros levés, avec un objectif d’accélération internationale.
90 % de gain de temps annoncé sur la phase de test.
2025 : année de fondation de Thunder Code.
500 milliards de dollars : potentiel du marché QA d’ici 2033.

Qui sont les premiers utilisateurs ciblés ?

La solution vise prioritairement les équipes techniques (CTO, VP Engineering, responsables DevOps), pour qui l’assurance qualité est cruciale. Cependant, la valeur ajoutée se révèle également pour les équipes produits, qui veulent valider de nouvelles fonctionnalités sans avoir à mobiliser trop de ressources en développement.

Certains clients potentiels sont déjà familiers des outils no-code et y voient un moyen de centraliser la QA dans un portail unique, réduisant les allers-retours entre différents départements. D’autres espèrent surtout limiter les risques d’erreur humaine lors des tests répétitifs. La facilité d’intégration avec des solutions tierces est un atout : Thunder Code se présente comme une brique qui vient s’ajouter aux environnements de développement existants, plutôt qu’un changement brutal de logiciel.

Dans une optique d’expansion, l’entreprise cherche aussi à séduire les éditeurs de logiciels traditionnels qui peinent à moderniser leurs process de test. Proposer un déploiement rapide, avec des résultats immédiats en termes de détection de bugs, peut convaincre ces acteurs plus conservateurs d’opter pour un service à la fois rentable et efficace.

Renforcer l’innovation, un impératif pour rester compétitif

Selon le CEO de Thunder Code, Karim Jouini, la QA n’est pas un simple centre de coûts, mais un levier stratégique permettant de livrer un produit meilleur, plus rapidement et avec moins de risques. Cette approche fait écho à la culture DevOps, qui encourage la collaboration et l’automatisation tout au long du cycle de vie du logiciel. En proposant une plateforme modulable, l’entreprise espère convaincre ses clients d’approfondir la notion de « quality by design ».

La roadmap produit inclut de nouvelles fonctionnalités, comme la génération autonome de plans de test. L’IA pourrait suggérer des cas de tests supplémentaires, repérer automatiquement les lacunes dans la couverture fonctionnelle et recommander des améliorations pour couvrir l’ensemble des scénarios possibles. À plus long terme, on peut imaginer une interface reliant directement l’outil de conception UX et la QA, afin que tout changement graphique se traduise par une mise à jour automatique des tests.

Regards d’experts et potentiel de disruption

Des analystes du secteur financier soulignent l’intérêt de la démarche. Si Thunder Code parvient à s’imposer comme un standard dans le test IA-driven, l’entreprise pourrait envisager une nouvelle levée de fonds ou un partenariat stratégique avec de grands éditeurs. Le segment de la QA a longtemps été jugé secondaire, mais l’explosion du « continuous delivery » lui donne un rôle désormais central.

Sur le plan concurrentiel, certains redoutent une guerre des prix dans le domaine de la QA automatisée. Toutefois, le savoir-faire et la spécialisation IA de Thunder Code pourraient constituer une barrière à l’entrée, surtout si l’entreprise poursuit ses efforts de R&D et maintient un haut niveau de qualité de service.

Au-delà de l’aspect purement technique, la startup participe à la dynamique d’innovation sur la scène franco-tunisienne. Elle prouve que la coopération entre deux écosystèmes entrepreneuriaux proches culturellement et géographiquement peut aboutir à des solutions de dimension internationale. Cette complémentarité attire de plus en plus d’investisseurs, conscients du potentiel d’ingénierie et de la vitalité des talents formés dans ces régions.

Une nouvelle dynamique pour l’écosystème logiciel

La réussite de cette levée témoigne du grand intérêt pour les solutions capables d’automatiser des processus critiques et d’améliorer la compétitivité des entreprises. Thunder Code s’engage sur une voie prometteuse : allier l’IA, le no-code et la QA pour permettre à un public plus large de prendre en main la qualité logicielle.

L’engouement pour la startup illustre aussi l’importance d’innover sur tous les maillons de la chaîne de développement. La QA, autrefois perçue comme un goulot d’étranglement, devient un accélérateur de la mise sur le marché, réduisant les risques et améliorant la satisfaction des utilisateurs finaux.

Thunder Code écrit ainsi une nouvelle page de la transformation digitale, en apportant une vision où la fiabilité du code devient un avantage concurrentiel majeur et non plus un simple passage obligatoire.