La biotech française 4Moving Biotech (4MB) vient de franchir un cap déterminant en obtenant un soutien financier de 7,6 millions d’euros dans le cadre du plan France 2030. Ce coup de pouce va accélérer l’étude clinique du candidat-médicament phare, le 4P004, qui s’inscrit dans une dynamique ambitieuse pour révolutionner le traitement de l’arthrose du genou.

Une impulsion majeure pour la biotech française

Le secteur français de la recherche biomédicale démontre une nouvelle fois son potentiel d’innovation. En validant la candidature de 4MB pour un financement d’envergure, le plan France 2030 entend soutenir le développement de solutions thérapeutiques inexplorées dans le champ de l’arthrose. Cet investissement, qui s’élève à 7,6 millions d’euros, conforte le statut de la France comme terre de prédilection pour la R&D avancée.

Avec la perspective d’un lancement sur le marché d’ici à 2030, 4MB affine ainsi sa feuille de route et se positionne à l’avant-garde d’une nouvelle génération de médicaments pour une maladie qui touche près de 10 millions de patients dans l’Hexagone et plus de 600 millions à travers le globe. Ce soutien public est perçu comme un véritable accélérateur pour tous les acteurs impliqués dans le projet, qu’ils soient chercheurs, investisseurs ou partenaires de l’industrie pharmaceutique.

France 2030 : le tremplin pour les innovations stratégiques

Le plan France 2030 est l’une des initiatives gouvernementales françaises les plus ambitieuses à ce jour. Doté d’une enveloppe globale de 54 milliards d’euros, il oriente ses financements vers des projets générateurs de transformation dans différents domaines jugés vitaux : l’écologie, la santé, les technologies numériques et la compétitivité industrielle. L’objectif est double : encourager la décarbonation de l’économie et soutenir les fleurons émergents capables de rivaliser sur la scène mondiale.

Pour accéder à ce soutien, 4MB a dû franchir plusieurs étapes de sélection, menées par un panel d’experts scientifiques, cliniques et technologiques. Les critères de choix se basaient non seulement sur la faisabilité scientifique et les preuves de concept précliniques, mais aussi sur l’impact socio-économique potentiel du médicament. Le fait que l’arthrose génère de lourds coûts de santé publique, en plus d’une altération significative de la qualité de vie des patients, a pesé dans la balance. Au terme de ce rigoureux processus, 4MB a démontré la solidité de son approche et la pertinence de son programme 4P004.

Qui est 4Moving Biotech ?

Issue d’une initiative de 4P-P-P, 4Moving Biotech (4MB) se consacre à la recherche et au développement d’un DMOAD (Disease Modifying Osteoarthritis Drug), c’est-à-dire un médicament susceptible de modifier l’évolution de l’arthrose et pas seulement d’en masquer les symptômes. En misant sur la molécule 4P004, la société affiche une ambition claire : proposer la première thérapie à même de remodeler la trajectoire de cette pathologie invalidante.

Les cofondateurs de l’entreprise, dont Revital Rattenbach (présidente) et Luc Boblet (PDG), ont misé sur une stratégie axée sur l’innovation de rupture. Leurs programmes de recherche se distinguent par une forte interdisciplinarité entre les sciences fondamentales (biochimie, biologie cellulaire) et les expertises cliniques (rhumatologie, imagerie médicale). Cette démarche s’intègre dans un écosystème plus vaste, où sont mobilisées des structures publiques et privées, notamment des centres hospitaliers universitaires et des partenaires industriels.

L’arthrose, un enjeu de santé publique et économique

L’arthrose, particulièrement celle du genou, se classe parmi les causes majeures d’invalidité dans le monde. On estime que 10 millions de personnes en souffrent en France, faisant grimper les dépenses liées aux soins, aux arrêts de travail et aux interventions chirurgicales telles que la pose de prothèses. Malgré l’éventail de traitements existants pour soulager la douleur (antalgiques, anti-inflammatoires), il n’existe à ce jour aucun médicament approuvé pouvant ralentir ou renverser la progression de la maladie.

Les coûts cumulés liés à la perte d’activité professionnelle, à la diminution de la qualité de vie et aux opérations de remplacement articulaire (très onéreuses) représentent un poids financier considérable pour la Sécurité sociale et les complémentaires santé. À terme, l’émergence d’un traitement réellement modificateur de la maladie permettrait de réduire significativement ces charges, tout en offrant une meilleure autonomie aux patients. Ainsi, la découverte d’un DMOAD deviendrait un levier majeur pour la compétitivité du système de santé français sur la scène internationale.

DMOAD est l’acronyme anglais de Disease Modifying Osteoarthritis Drug. Il s’agit d’un médicament capable non seulement de soulager la douleur, mais aussi de modifier le cours de la maladie, par exemple en préservant le cartilage ou en retardant la dégradation de l’articulation. À ce jour, aucun DMOAD n’a encore obtenu l’approbation définitive des autorités de santé.

Décryptage du 4P004 : un candidat prometteur

Le 4P004 est au cœur des recherches de 4MB. Cette molécule, présentée comme un analogue du GLP-1, se distingue par ses propriétés multiples : anti-inflammatoires, analgésiques, anticataboliques (prévention de la dégradation) et anaboliques (stimulation de la réparation) à l’échelle de l’ensemble des tissus articulaires. Concrètement, l’injection intra-articulaire de 4P004 vise à atténuer rapidement la douleur tout en ralentissant la progression de l’arthrose.

La particularité de ce candidat-médicament réside dans la conjugaison de plusieurs mécanismes d’action ciblés. On retrouve notamment :

  • La réduction de l’inflammation locale, élément clé dans la genèse de la douleur.
  • La limitation de la dégradation du cartilage, grâce à une action anticatabolique.
  • La régénération tissulaire, encouragée par des propriétés anaboliques stimulant les cellules du cartilage.

Si l’efficacité de ce type de molécule est prouvée, on pourrait assister à un tournant majeur dans la prise en charge de l’arthrose du genou, évitant à de nombreux patients d’envisager un jour l’option de la prothèse totale.

Avancée clinique : la Phase 2 en cours

L’étude 4P004 INFLAM MOTION Phase 2a est actuellement lancée. L’objectif prioritaire est d’évaluer l’efficacité d’une injection intra-articulaire unique de 4P004 pour réduire la douleur au genou. En parallèle, les chercheurs s’intéressent aux effets structurels sur l’articulation, en recourant à l’IRM avec contraste. Enfin, l’équipe explore de potentiels biomarqueurs indiquant la progression de la maladie et un éventuel report du besoin de remplacement articulaire.

En pratique, les patients inclus dans l’essai sont suivis pendant plusieurs mois. Des tests cliniques et d’imagerie sont menés à intervalles réguliers afin de mesurer l’impact sur la symptomatologie douloureuse et sur l’évolution du cartilage. Si les résultats de la Phase 2 sont concluants, 4MB pourrait passer à la Phase 3, dernière étape avant la demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM). La perspective d’un tel saut est d’autant plus réaliste avec la subvention accordée dans le cadre de France 2030.

Points clés du soutien France 2030

Le financement alloué à 4MB, au-delà de la somme de 7,6 millions d’euros, s’accompagne d’un label de qualité qui rejaillit positivement sur la crédibilité du projet. Cette aide conforte la viabilité financière de l’essai clinique, tout en laissant entrevoir d’autres opportunités de partenariats industriels ou de collaborations scientifiques.

En parallèle, il faut souligner l’effet levier que représente un tel soutien. L’argent public injecté dans la recherche thérapeutique tend à attirer des investisseurs privés et à mobiliser plus largement les acteurs de l’écosystème de la santé. Cette configuration se révèle décisive pour une startup en plein développement, car elle lui permet de gagner du temps et de la crédibilité face aux organismes de réglementation, aux hôpitaux et aux patients.

Bon à savoir : Impact socio-économique de l’arthrose

Selon plusieurs études, l’arthrose représente l’une des premières causes de consultation médicale en rhumatologie. Au-delà de la douleur, la perte de mobilité a un impact majeur sur la vie active et génère un coût important pour l’économie (absentéisme, interventions chirurgicales, allocations d’invalidité). Un futur médicament ralentissant la progression de la maladie aurait un effet double : libérer des ressources de santé publique et améliorer le quotidien des patients.

Stratégie réglementaire et économie de la santé

Dans le secteur des produits de santé, la réussite d’un projet repose non seulement sur la performance scientifique, mais aussi sur la maîtrise des rouages réglementaires. En France, l’Autorité Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) est chargée de délivrer l’autorisation pour mener des essais cliniques. À l’échelle européenne, l’Agence européenne des médicaments (EMA) joue un rôle prépondérant pour l’octroi de l’AMM. De plus, les acteurs industriels doivent composer avec les instances de remboursement (HAS, CEPS) qui évaluent le service médical rendu et fixent le prix du médicament.

De la Phase 1 à la Phase 3, chaque étape d’un essai clinique implique un lourd travail de préparation documentaire, de négociation et de constitution de dossiers. Le financement de France 2030 représente un avantage stratégique, car il apporte des ressources et une notoriété qui simplifient les échanges avec ces organismes. Ce processus, réputé exigeant, devient donc plus accessible pour une structure de taille modeste comme 4MB.

L’accompagnement financier : un levier de compétitivité

Derrière la somme accordée, se trouve également un enjeu d’équité concurrentielle. Sur un marché mondialisé, la R&D nécessite d’importants capitaux et une réactivité de tous les instants. Les États-Unis et la Chine, en particulier, disposent d’écosystèmes puissants, où la commande publique se montre souvent proactive pour stimuler l’innovation.

En intervenant par le biais du plan France 2030, les autorités françaises cherchent à fidéliser sur le sol national les entreprises ayant une technologie prometteuse. Cela renforce la souveraineté industrielle du pays et valorise les emplois hautement qualifiés, tout en créant un environnement propice à l’émergence de nouveaux leaders dans la santé. Ce genre d’initiative favorise aussi la relance économique post-crise, en attirant des talents internationaux et en incitant les laboratoires à investir davantage.

Bpifrance, la Banque publique d’investissement, est un maillon central de l’écosystème de soutien à l’innovation. Elle propose des financements adaptés à chaque stade de développement, du capital amorçage jusqu’aux prêts pour l’export. En outre, elle accompagne les entreprises via des programmes de conseil et de formation. Cet accompagnement global facilite la croissance des jeunes pousses et renforce leur pérennité.

Regard sur le marché de l’arthrose : vers une nouvelle ère thérapeutique

Les laboratoires pharmaceutiques se concentrent depuis des décennies sur la gestion de la douleur liée à l’arthrose. Anti-inflammatoires, opioïdes, topiques locaux… ces traitements, bien que précieux, restent symptomatiques. L’émergence d’un DMOAD changerait radicalement la donne. Il ne s’agirait plus simplement de masquer la douleur, mais de préserver, voire de régénérer l’articulation.

Sur le plan financier, ce basculement thérapeutique promet un retour sur investissement particulièrement attractif. Les marchés estimés pour les médicaments modifiant la progression de l’arthrose se chiffrent en milliards d’euros à l’échelle mondiale. Les enjeux sont donc considérables, tant pour les startups biotechnologiques que pour les grands groupes pharmaceutiques susceptibles de racheter ou de coproduire ces solutions.

Défis de la recherche clinique et opportunités de partenariats

Dans le cas spécifique de 4MB, la subvention de 7,6 millions d’euros donne un élan crucial pour atteindre le “Proof of Concept” clinique du 4P004. Les essais de Phase 2 sont généralement coûteux, car ils intègrent un nombre plus large de patients, des analyses d’imagerie coûteuses et un suivi intensif des biomarqueurs. Sans un soutien public, beaucoup de biotech renoncent ou reportent indéfiniment leurs essais, faute de moyens.

Par ailleurs, une réussite en Phase 2 pourrait susciter l’intérêt de partenaires industriels internationaux, voire conduire à la signature d’accords de licence ou d’acquisitions par des laboratoires disposant d’une force de frappe commerciale globale. Cette perspective représente un catalyseur de croissance à long terme pour 4MB et, plus largement, pour l’écosystème français du biotech & medtech.

Point juridique : Protéger l’innovation

Dans l’univers des biotechnologies, la stratégie de propriété intellectuelle (brevets, marques, secrets industriels) est cruciale. Les sociétés veillent à déposer les brevets dès les phases précoces de recherche, afin de sécuriser la valeur du candidat-médicament et de garantir un avantage concurrentiel durable. Les garanties offertes par le droit français et européen encouragent l’essor d’entreprises axées sur l’innovation de rupture.

Démystifier l’essai clinique : enjeux et protocoles

Pour le grand public, la notion d’essai clinique reste parfois nébuleuse. Le protocole de Phase 2a mené par 4MB cherche à démontrer l’efficacité d’une dose donnée du 4P004, tout en évaluant sa tolérance (profil de sécurité). Ces tests se déroulent dans un cadre strict, soumis à la Déclaration d’Helsinki et aux réglementations françaises relatives à la protection des participants.

Afin d’obtenir des résultats fiables, le protocole inclut souvent un groupe contrôle recevant un placebo ou un comparateur actif. Les chercheurs procèdent ensuite à des analyses statistiques pour vérifier si la différence observée est significative. Si la Phase 2a est concluante, une Phase 2b plus large pourrait affiner les doses et étudier l’efficacité à plus long terme. Vient enfin la Phase 3, qui compare le candidat-médicament à des standards de référence auprès d’un plus grand nombre de patients.

Vers un horizon 2030 prometteur

Si tout se déroule comme prévu, le médicament 4P004 pourrait atteindre le marché d’ici la fin de la décennie. Cette projection s’inscrit dans une trajectoire cohérente avec le calendrier et les ambitions de France 2030. Les autorités publiques voient en 4MB un bel exemple de la convergence entre la recherche fondamentale et l’innovation appliquée.

L’enjeu est de taille : réussir à transformer une innovation de laboratoire en un produit qui révolutionne la vie de millions de personnes. Les experts soulignent que le succès de 4P004 inspirera sans doute d’autres entreprises à mener des projets similaires ou à approfondir les pistes de recherche sur les analgésiques et agents régénératifs. C’est dans ce type d’écosystème dynamique que la France compte renforcer son leadership mondial.

L’essor d’une biotech comme 4MB mobilise plusieurs métiers de la finance : analystes sectoriels, banques d’affaires, fonds de capital-risque, business angels… Tous ces intervenants évaluent le potentiel de la découverte scientifique et la solidité du business model pour adapter leurs offres de financement (amorçage, séries A, B, C, etc.). Le soutien public vient compléter ce maillage, créant un climat de confiance et d’émulation.

Retour d’expérience des dirigeants de 4MB

Revital Rattenbach, cofondatrice et présidente de 4MB, a exprimé sa fierté face à ce nouveau soutien, y voyant une forme de validation de la robustesse scientifique de leurs recherches. Le fait que le programme 4P004 réponde à un besoin médical non satisfait majeur contribue également à son positionnement prioritaire.

De son côté, Luc Boblet, PDG de la société, met en avant l’aspect stratégique de cette subvention. Elle va non seulement accélérer les essais cliniques, mais aussi renforcer la position de 4MB dans les négociations avec de potentiels partenaires internationaux. Pour le dirigeant, ce soutien public incarne un moment charnière dans la trajectoire de croissance de la startup, qui souhaite passer rapidement d’un stade précoce de R&D à la commercialisation.

Une vision élargie : l’innovation au service de la société

Au-delà de l’innovation purement biomédicale, les dirigeants de 4MB s’attachent à mettre en avant la dimension responsable et durable de leur projet. À l’heure où la pression sur les systèmes de santé ne cesse de croître, apporter une solution qui réduit les coûts de prise en charge et améliore la qualité de vie des patients est un objectif essentiel.

La vocation de France 2030 est précisément de promouvoir ce type d’initiatives à forte valeur ajoutée, en cohérence avec les politiques de décarbonation et de compétitivité. Réduire le nombre d’interventions chirurgicales lourdes (comme les poses de prothèses) aurait un effet bénéfique non négligeable, tant sur le plan environnemental (moins de déplacements, moins de matériel à produire) que financier.

Perspectives économiques et industrielles

Si 4P004 devient le premier DMOAD reconnu, le potentiel commercial se chiffrerait en milliards d’euros annuels, au vu de la prévalence élevée de l’arthrose. Pour la France, ce succès conforterait sa position de leader en Europe dans la recherche contre les maladies ostéo-articulaires. Les retombées iraient bien au-delà de la seule biotech : laboratoires d’analyses, fabricants de matériel médical, centres de rééducation… tout un écosystème pourrait se développer et renforcer les compétences scientifiques nationales.

Sur le plan macroéconomique, la création d’emplois dans la recherche, le marketing, la production et la distribution est considérable lorsqu’un médicament de cette nature parvient à maturité. Par ailleurs, l’attractivité de la France pour les capitaux étrangers en serait consolidée. Les succès récents, combinés à la politique d’innovation soutenue par le plan France 2030, pourraient inciter d’autres porteurs de projets biotechnologiques à s’implanter dans le pays.

Positionnement stratégique et compétitivité internationale

À l’échelle internationale, les laboratoires américains et asiatiques sont en quête permanente d’innovations disruptives. La technologie de 4MB, reposant sur l’analogue du GLP-1, pourrait susciter l’intérêt de grands groupes disposant déjà de solutions injectables pour d’autres indications (diabète, obésité, etc.). Les synergies possibles dans la chaîne de production et la logistique pharmaceutique ne sont pas négligeables.

La biotech française doit donc user de ce soutien pour franchir rapidement les étapes réglementaires. Chaque gain de temps se transforme en un avantage compétitif, sur un marché où la première solution à valider un concept novateur peut rapidement s’imposer comme le standard de référence pour les dix à vingt années suivantes. Cette “prime au premier” reste le leitmotiv dans le secteur hautement concurrentiel des sciences de la vie.

Défis de la mise sur le marché : production, distribution et remboursement

Une fois l’essai de Phase 3 achevé, le dépôt de dossier auprès des autorités de santé s’effectuera. Si l’autorisation est accordée, 4MB devra s’attaquer à la phase industrielle : produire le médicament à grande échelle, conformément aux bonnes pratiques de fabrication (BPF) et le distribuer dans le réseau pharmaceutique. Cela soulève des questions de certification, de traçabilité et de logistique, souvent complexes pour une jeune société.

Vient ensuite l’étape de la négociation du prix et du taux de remboursement auprès de la Haute Autorité de Santé (HAS) en France, qui se base sur la balance bénéfices-risques et sur l’apport thérapeutique par rapport aux traitements existants. Dans un système comme celui de l’Hexagone, la prise en charge par la Sécurité sociale conditionne grandement l’accessibilité pour les patients. Un tel débat est susceptible de mobiliser experts, associations de patients et décideurs politiques, compte tenu de l’ampleur de la population concernée par l’arthrose.

Angle juridique : comment sécuriser le lancement commercial ?

Au stade de la mise sur le marché, l’enjeu légal porte principalement sur la conformité réglementaire et la défense du portefeuille de brevets. Sur ce dernier point, il est crucial de disposer d’une couverture géographique étendue, notamment dans les grands marchés pharmaceutiques (États-Unis, Europe, Chine, Japon). Les litiges en contrefaçon sont fréquents dans le domaine de la santé, car le jeu en vaut la chandelle : un produit breveté dégage souvent une marge significative.

De plus, la société doit envisager des contrats de licensing ou de co-marketing avec des partenaires, ce qui implique de bien maîtriser les clauses contractuelles portant sur la répartition des coûts et des bénéfices, la gouvernance des essais cliniques supplémentaires et la confidentialité. Les aspects légaux prennent donc une ampleur essentielle, et les compétences d’avocats spécialisés dans la propriété intellectuelle et le droit des affaires pharmaceutiques sont incontournables à ce stade.

Retour sur le plan France 2030 : un programme à impact systémique

Le gouvernement français, via France 2030, n’en est pas à son premier soutien. De nombreux projets ont déjà été financés dans le cadre de ce plan, permettant l’émergence de solutions dans les énergies renouvelables, l’intelligence artificielle, ou encore la mobilité électrique. Le volet santé gagne progressivement en importance, avec un accent porté sur les maladies chroniques et le vieillissement de la population.

Dans le cas de 4MB, la décision d’investir résulte d’une analyse approfondie de l’impact potentiel : le fardeau économique de l’arthrose est colossal, et la perspective d’un médicament modificateur de la maladie suscite un intérêt marqué pour tous les financeurs publics. L’effet boule de neige attendu est multiple : pérenniser les emplois, doper la recherche nationale, et positionner la France comme pôle d’excellence.

Scénario prospectif : la bataille internationale autour de l’arthrose

Au niveau mondial, d’autres laboratoires travaillent également sur des pistes similaires, notamment aux États-Unis. On assiste à une course pour la mise au point d’un traitement révolutionnaire. Les stratégies varient : thérapies cellulaires, biomatériaux injectables, molécules ciblant des voies d’inflammation spécifiques… Chaque projet tente de prouver son efficacité avec des protocoles plus ou moins novateurs.

Néanmoins, 4MB dispose d’un avantage : un financement solide et une validation scientifique initiale. Si le 4P004 parvient à démontrer un impact tangible sur la réduction de la douleur et la préservation structurelle de l’articulation, la société deviendra rapidement une cible privilégiée pour des partenariats, voire une acquisition par un grand groupe pharmaceutique. Le marché mondial de l’arthrose est en pleine expansion, porté par le vieillissement des populations et l’augmentation de l’obésité.

Un mot sur la collaboration avec les hôpitaux et les centres de recherche

La réussite d’un essai clinique ne dépend pas uniquement des fonds disponibles. Elle requiert une coordination avec les équipes médicales sur le terrain. La sélection des patients, le suivi régulier, l’interprétation des données d’IRM ou encore la gestion d’éventuels effets secondaires exigent une expertise multidisciplinaire. 4MB collabore ainsi avec des centres hospitaliers universitaires réputés, profitant de la renommée de la recherche clinique française.

Ce maillage hôpital-industrie, soutenu par des instances comme l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) ou l’ADEME (pour la dimension écoresponsable), est un atout supplémentaire dans la course mondiale à l’innovation. L’environnement français favorise en effet la constitution de cohortes de patients riches et diversifiées, garantissant une bonne représentativité des futurs utilisateurs du médicament.

Anticiper l’après-subvention

L’octroi d’une subvention au titre de France 2030 n’est pas une fin en soi. 4MB doit désormais tirer le meilleur parti de cette manne pour finaliser ses expérimentations et envisager d’autres sources de financement. Les tours de table en capital-risque (Série B, C) ou l’émission de titres sur les marchés financiers figurent parmi les options explorées lorsque les essais cliniques produisent des résultats probants.

La réussite commerciale du 4P004 dépendra aussi de la stratégie marketing pour sensibiliser le corps médical et les patients à la nouveauté. Innover ne suffit pas : il faut convaincre que cette innovation apporte un bénéfice supérieur, pour justifier un éventuel surcoût initial. Les prochaines années s’annoncent donc décisives dans la consolidation de la marque 4MB et dans son positionnement au sein de l’industrie pharmaceutique.

Le futur, entre prudence et optimisme

Personne ne peut prédire à 100 % l’issue des essais cliniques, car chaque molécule peut réserver des surprises. Toutefois, la validation reçue par France 2030 témoigne de la confiance que la communauté scientifique place dans le programme 4P004. Si cet essai de Phase 2a confirme les premiers signaux encourageants, 4MB franchira rapidement un palier stratégique.

Dans tous les cas, ce projet illustre la tendance de fond vers une médecine de rupture, plus personnalisée et plus efficace sur les maladies chroniques. L’arthrose, longtemps considérée comme un fatalisme lié à l’âge, pourrait être repensée comme une pathologie gérable, voire améliorable, grâce à des approches ciblant son mécanisme sous-jacent.

Une nouvelle dynamique pour l’écosystème français

Le financement de 4MB s’ajoute aux multiples signaux positifs envoyés par la France ces dernières années pour soutenir l’innovation en santé. À l’instar de quelques grands projets nationaux (vaccins, oncologie, thérapie génique), le programme de recherche contre l’arthrose illustre la volonté de se hisser au rang des références européennes et mondiales. Les 7,6 millions d’euros ne constituent peut-être qu’un point de départ : d’autres soutiens publics et privés pourraient suivre.

Les répercussions se feront sentir aussi dans la formation des professionnels de santé, l’accès à la recherche pour les jeunes talents et le dynamisme des PME sous-traitantes. À long terme, l’écosystème français se consolide et gagne en résilience, ce qui attire les investisseurs institutionnels et les partenaires étrangers. De ce point de vue, l’initiative France 2030 joue pleinement son rôle de catalyseur économique.

Penser l’avenir : un chemin pavé d’espoir

Le chemin jusqu’à la mise sur le marché d’un DMOAD efficace est encore long, mais 4Moving Biotech dispose désormais d’atouts incontestables pour relever ce défi. En conjuguant savoir-faire scientifique, soutien financier et partenariats de haut niveau, la jeune pousse se dote d’une force de frappe inédite. Les enjeux financiers, médicaux et sociétaux autour de l’arthrose rendent cette quête particulièrement attendue.

En définitive, l’annonce de la subvention de 7,6 millions d’euros pour le développement du 4P004 résonne comme un signal fort, celui d’une France qui croit en son potentiel de recherche et de transformation, et entend bien le concrétiser à l’horizon 2030.