Plus de 450 millions d'euros pour le nouveau data center de Sesterce à Valence
Sesterce investit 450 millions d’euros pour bâtir un data center innovant à Valence, soutenant l’essor numérique et créant de nombreuses opportunités.
![Sesterce et son plan d'investissement de 52 milliards d'euros](https://media.infonet.fr/sesterce-450-millions-data-center-valence-67ac88ab2308c.png)
Valence s’apprête à accueillir un ambitieux projet porté par Sesterce, qui prévoit d’y investir 450 millions d’euros pour ériger un datacenter de nouvelle génération. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large destinée à renforcer la place de la France dans le domaine de l’intelligence artificielle et du cloud souverain.
Un virage stratégique pour la souveraineté numérique
Avec l’explosion des usages numériques, la souveraineté technologique devient un enjeu majeur en Europe. Sesterce souhaite renforcer l’indépendance de l’Hexagone dans le traitement de la data et dans le domaine de l’intelligence artificielle. Sur le long terme, cet investissement de 450 millions d’euros à Valence se veut bien plus qu’un simple chantier d’infrastructures : il aspire à solidifier l’écosystème de l’IA en France.
Selon les estimations relayées par Sesterce, ce datacenter permettra de former et d’héberger des modèles d’IA de pointe. L’entreprise insiste sur la nécessité de construire des structures performantes sur le sol français pour conserver la maîtrise de l’innovation face aux géants internationaux. Cette volonté se conforme à la volonté de l’État de développer des solutions souveraines et de propulser la France au rang des leaders mondiaux dans le domaine de l’IA.
L’importance de cette souveraineté numérique se mesure également à travers la question de la régulation et de la protection des données. Le cadre juridique français, couplé au RGPD, impose des exigences strictes en matière de confidentialité et de sécurisation. Pour se conformer à ces règles, Sesterce met en avant des solutions d’hébergement en adéquation avec les normes européennes, limitant ainsi la dépendance envers des infrastructures étrangères.
Les ambitions de Sesterce dans l’univers de l’IA
Outre l’aspect purement logistique, la stratégie de Sesterce s’articule autour d’un plan d’investissement global estimé à 52 milliards de dollars (selon les objectifs affichés). Cette enveloppe, bien plus large que la seule construction de Valence, vise à développer plusieurs sites de calcul haute performance sur le territoire français, ainsi qu’une architecture de pointe adaptée aux modèles d’intelligence artificielle.
En pratique, l’entreprise projette la mise en service d’environ 1,2 million de processeurs graphiques (GPU) d’ici 2030. Cette infrastructure doit apporter la puissance de calcul nécessaire pour soutenir les travaux de recherche en IA, la formation de réseaux neuronaux complexes et l’exécution d’algorithmes massifs. Avec un tel équipement, la France consoliderait sa position parmi les écosystèmes les plus dynamiques au monde, aux côtés de la Silicon Valley ou de la Chine.
L’autre volet fondamental porte sur l’innovation appliquée. En mettant sur pied des environnements de test et de développement dédiés à l’IA, Sesterce souhaite encourager la création de nouveaux services : systèmes de reconnaissance d’images ou de langage naturel, optimisation logistique, prédiction financière, etc. Les collaborations avec des laboratoires publics et privés sont également envisagées pour maximiser l’impact de ces ressources technologiques.
Le potentiel économique de l’intelligence artificielle se manifeste dans de nombreux secteurs : santé, industrie, finance, commerce. Pour les entreprises françaises, disposer de ressources de calcul avancées localisées en France peut accélérer la mise sur le marché de solutions innovantes et renforcer la compétitivité à l’échelle internationale.
Un premier jalon : 450 millions d’euros à Valence
La construction d’un datacenter à Valence représente la première brique concrète de ce vaste projet. D’un point de vue financier, 450 millions d’euros seront injectés pour l’acquisition du terrain, l’installation des infrastructures de serveurs et la mise en place de dispositifs de refroidissement de pointe. Cette enveloppe prend en compte la complexité de l’opération : sécurisation des locaux, gestion des ressources énergétiques et recrutement de techniciens spécialisés.
Au-delà de l’aspect matériel, cette somme pourrait atteindre 1,8 milliard de dollars si l’on inclut la totalité des coûts liés au matériel (notamment l’achat de milliers de GPU). Plusieurs sources internes estiment que 40 000 GPU y seraient déployés lors de l’inauguration, afin de soutenir des applications variées : apprentissage automatique, calcul scientifique, bases de données massives.
Pour la ville de Valence, l’enjeu est de taille : devenir l’un des principaux pôles français de l’hébergement et de la formation des modèles d’intelligence artificielle. Dans la foulée, les autorités locales espèrent récolter les fruits de cette dynamique, avec la création d’emplois directs (maintenance, ingénierie, cybersécurité) et indirects (services, logistique, restauration) dans le bassin valentinois.
L’expansion prévue dans la région Grand Est
Le projet de Sesterce ne se limite pas à Valence. À plus long terme, un déploiement majeur est prévu dans la région Grand Est pour compléter l’offre en puissance de calcul. Selon les annonces initiales, cette seconde phase devrait ajouter 600 MW de capacité et propulser le nombre total de GPU à 500 000 d’ici 2028. L’objectif affiché est de grimper à 1,2 GW et à plus d’un million de GPU en 2030, consolidant ainsi la position de la France sur l’échiquier mondial du numérique.
Pourquoi le Grand Est ? Les responsables de Sesterce avancent plusieurs raisons : la disponibilité de terrains industriels reconvertibles, la proximité avec certains bassins universitaires de haut niveau et l’accès facilité aux réseaux de transport énergétique. La volonté de revitaliser des zones industrielles en reconversion est un autre facteur-clé, en ligne avec les politiques publiques de réindustrialisation verte.
Chiffres-clés à retenir
Phase 1 (Valence) : 450 millions d’euros d’investissement, 40 000 GPU
Phase 2 (Grand Est) : 600 MW supplémentaires, 500 000 GPU d’ici 2028
Objectif 2030 : 1,2 GW, plus d’un million de GPU et un renforcement massif de l’infrastructure IA française.
D’un point de vue économique, cette seconde étape confirme la volonté d’ancrer durablement la France dans le paysage mondial de l’IA. Les répercussions sur le plan de l’emploi s’avèrent considérables, puisqu’on évoque la création d’au moins 5 000 emplois directs et indirects d’ici 2030. Techniquement, ces centres d’hébergement exigeront en permanence un personnel qualifié, rodé aux contraintes de la haute performance.
Le superordinateur du Sud de la France
Parallèlement aux développements de Valence et du Grand Est, Sesterce envisage aussi l’implantation d’un superordinateur dans le Sud de la France. La capacité annoncée, avoisinant les 250 MW pour près de 200 000 GPU, ferait entrer ce site dans le club restreint des infrastructures de calcul les plus puissantes du monde.
Pourquoi miser sur un superordinateur ? D’une part, il permet de pousser encore plus loin les performances de calcul en intelligence artificielle. D’autre part, il donne aux entreprises et laboratoires nationaux la possibilité de développer des projets scientifiques d’envergure : simulation climatique, modélisation en biologie moléculaire, innovation dans le secteur de l’énergie. À l’échelle mondiale, disposer d’un tel outil accroît l’attractivité de la France pour la recherche internationale.
Les spécificités techniques de ce superordinateur incluraient des solutions de refroidissement à la pointe de la technologie pour maintenir des performances optimales. Les ingénieurs planchent également sur la résilience de l’installation, avec des systèmes de sauvegarde d’énergie et des mécanismes de continuité d’activité en cas d’incident. Au final, cette infrastructure apparaît comme un véritable symbole de la volonté française de jouer dans la cour des grands en matière d’IA.
Le HPC (High-Performance Computing) s’appuie sur des supercalculateurs et des architectures parallèles pour exécuter en un temps record des traitements massifs. Ce type de puissance est crucial pour l’IA, la météo, la recherche scientifique, la modélisation financière, ou encore la génétique.
Un engagement fort pour la durabilité
Construire des centres de calcul à grande échelle soulève inévitablement la question de l’empreinte énergétique. Consciente de cet enjeu, Sesterce entend adopter une approche éco-responsable, notamment via le recyclage de sites industriels et l’utilisation de systèmes de refroidissement par liquide en boucle fermée. L’objectif est de limiter l’impact environnemental, tout en optimisant la performance opérationnelle.
La chaleur générée par des milliers de serveurs peut être valorisée pour chauffer des logements ou des complexes industriels environnants. Certains projets pilotes, déjà déployés dans d’autres pays, ont montré l’intérêt d’exploiter l’énergie fatale (chaleur résiduelle) pour alimenter des réseaux de chaleur urbains. Ce concept d’économie circulaire correspond pleinement aux directives nationales et européennes en matière de transition énergétique.
À moyen terme, la multiplication des datacenters peut soulever des inquiétudes sur la consommation d’électricité à grande échelle. Pour y répondre, Sesterce étudie la possibilité de recourir massivement à des sources d’énergie renouvelable. Des partenariats avec des acteurs du solaire, de l’éolien ou de l’hydroélectrique sont déjà évoqués, dans l’optique de réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Des zones industrielles réhabilitées
Transformer des friches industrielles en hubs numériques : cette pratique évite la consommation d’espaces naturels et participe à la redynamisation économique de territoires parfois délaissés.
Les retombées économiques et juridiques
Au-delà de la prouesse technologique, l’investissement de 450 millions d’euros à Valence et les projets liés devraient créer plusieurs milliers d’emplois en France d’ici à 2030. Les métiers concernés : ingénieurs en cybersécurité, électriciens spécialisés dans le refroidissement haute densité, experts en intelligence artificielle ou encore techniciens de maintenance. Cette main-d’œuvre hautement qualifiée s’accompagne d’une revalorisation des territoires et d’un renforcement du tissu industriel.
D’un point de vue légal, l’implantation de tels centres de calcul implique de respecter des normes exigeantes. Les opérateurs de datacenters doivent satisfaire aux contraintes du RGPD pour la gestion des données personnelles, obtenir des certifications en matière de protection et assurer la conformité environnementale. L’ensemble de ce dispositif réglementaire requiert d’importants moyens et conforte la position de la France comme un pays offrant un cadre juridique robuste.
Les collectivités locales peuvent de leur côté proposer des avantages fiscaux ou fonciers afin d’encourager l’arrivée de grands acteurs technologiques. Ce jeu d’équilibre entre incitations publiques et exigence de durabilité façonne le paysage économique : d’un côté, les territoires espèrent attirer l’innovation, de l’autre, les entreprises comme Sesterce doivent composer avec des impératifs de transparence et de responsabilité.
Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) impose des règles strictes quant au traitement des données personnelles. Dans le cadre d’un datacenter dédié à l’IA, les obligations de sécurité, de confidentialité et de traçabilité s’avèrent particulièrement cruciales pour respecter la vie privée et éviter tout usage abusif.
Qui est Sesterce ? Genèse et expansion
Fondée initialement pour accompagner la montée en puissance du minage de cryptomonnaies, Sesterce a rapidement fait évoluer son modèle vers l’hébergement et la fourniture de services d’infrastructure. Sa notoriété s’est construite sur sa capacité à livrer du matériel performant (GPU) et à optimiser les coûts d’exploitation dans un secteur très concurrentiel.
Le tournant décisif est intervenu lorsque l’entreprise a identifié les synergies entre blockchain, calcul haute performance et intelligence artificielle. En pénétrant le marché des supercalculateurs, elle a attiré l’attention de nombreuses entités publiques et privées désireuses de localiser leurs données sensibles en France. De là est née l’idée d’un plan d’investissement massif, soutenu en partie par des partenaires institutionnels et par la volonté de l’État d’orienter la France vers le leadership en IA.
Aujourd’hui, Sesterce affiche des ambitions qui dépassent le cadre national. Les fondateurs estiment que l’Union européenne possède une carte à jouer dans la course mondiale à l’IA, notamment en imposant des normes élevées en matière de durabilité et de régulation. Les multiples projets (Valence, Grand Est, superordinateur du Sud) constituent autant de pierres à l’édifice d’une Europe numérique souveraine.
Le saviez-vous ?
Le minage de cryptomonnaies a longtemps été la porte d’entrée de Sesterce dans le domaine du HPC. L’entreprise a transformé cette expertise en un atout pour développer des solutions complètes dédiées à l’intelligence artificielle et au stockage sécurisé des données.
Les mécanismes financiers derrière un tel investissement
Réunir une enveloppe de 450 millions d’euros pour un seul datacenter suppose un montage financier complexe, associant fonds propres, emprunts bancaires et potentiels financements publics. Des partenariats public-privé peuvent également venir consolider le plan de financement, surtout lorsque le projet s’inscrit dans une perspective de souveraineté stratégique pour la France.
Selon des analystes économiques, l’attractivité de ce segment du marché réside dans la demande exponentielle pour des services cloud et HPC. Les retours sur investissement (ROI) sont potentiellement élevés si le datacenter parvient à maintenir un taux d’occupation suffisant, grâce à la souscription de contrats de long terme avec des entreprises, des institutions de recherche ou des administrations. La combinaison entre services d’IA et hébergement de données sensibles représente par ailleurs une source de revenu stable.
L’un des enjeux tient à la gestion des risques. Les fluctuations du cours des cryptomonnaies, la concurrence des géants du numérique et la nécessité d’innover sans cesse imposent une veille constante. Toutefois, Sesterce semble parier sur un positionnement « premium » made in France, valorisant la qualité de son infrastructure et le respect de normes strictes.
Pourquoi le site de Valence est-il stratégique ?
Le choix de Valence n’est pas anodin. Située dans la Drôme, cette agglomération bénéficie d’une position géographique centrale, à proximité des axes de transport (autoroute A7, ligne TGV). Cela facilite l’approvisionnement en matériel et la maintenance, tout en offrant un accès rapide à Lyon et Marseille. Pour la population locale, la création d’un pôle d’innovation attire également des compétences variées, renforçant la mixité économique de la région.
Par ailleurs, la municipalité et les acteurs territoriaux ont multiplié les démarches pour accueillir des projets à forte valeur ajoutée. Le tissu économique drômois, longtemps tourné vers l’agroalimentaire et la mécanique, cherche à se diversifier dans le numérique. En misant sur un datacenter à haute puissance, Valence ambitionne de devenir un nœud incontournable de l’IA en Auvergne-Rhône-Alpes.
Au final, l’implantation de Sesterce s’aligne sur les priorités de la région en matière de transition énergétique et de dynamisation industrielle. Les élus y voient un levier de rayonnement, tout en restant conscients des défis liés à la consommation d’énergie. C’est sans doute la raison pour laquelle un accompagnement est proposé pour mettre en place des solutions de refroidissement économiques, ainsi que pour nouer des partenariats avec des fournisseurs d’électricité verte.
Un datacenter regroupe des serveurs informatiques, du matériel réseau et des installations de contrôle du climat. Sa mission : stocker, traiter et faire transiter d’importants volumes de données 24h/24, 7j/7. La fiabilité, la sécurité et le refroidissement sont les défis majeurs de ce type d’infrastructure.
La France, futur leader mondial de l’IA ?
L’annonce de Sesterce s’inscrit dans un mouvement plus global : la volonté de l’État français de hisser le pays parmi les trois premières puissances mondiales en matière d’intelligence artificielle. Plusieurs plans gouvernementaux ont été lancés pour soutenir la recherche et favoriser l’émergence de champions nationaux. Le dernier en date insiste sur la formation des talents et le financement de projets structurants, dont font partie les centres de calcul haute performance.
En s’engageant dans cette voie, la France se positionne comme un hub où convergent start-up, chercheurs, grands groupes industriels et investisseurs étrangers. Le challenge reste cependant de ne pas se faire devancer par les mastodontes américains ou asiatiques. C’est là que la carte de la souveraineté numérique prend tout son sens : proposer des solutions localisées, respectueuses de la vie privée, et soutenues par un cadre légal harmonisé au niveau européen.
À plus long terme, la création de ces infrastructures, couplée à des cursus spécialisés dans les grandes écoles, peut générer un écosystème complet : de la conception de puces électroniques (R&D) à la mise en place de services décentralisés pour les entreprises. L’idée maîtresse : ne plus dépendre uniquement de l’extérieur pour héberger les données critiques et pour traiter les applications IA.
Collaboration public-privé : un moteur incontournable
Derrière l’essor de Sesterce, on retrouve souvent le soutien d’acteurs publics, qu’il s’agisse de financements de Bpifrance, de subventions régionales ou d’aides fiscales. Le modèle de co-construction s’impose comme un levier essentiel : en contrepartie de l’accompagnement financier, la société s’engage à créer de l’emploi local, à respecter des normes environnementales et à partager certaines avancées technologiques.
Il est fréquent que l’État ou les collectivités négocient la mise à disposition d’une partie des ressources de calcul pour des laboratoires de recherche publique. Cette mutualisation profite à l’ensemble de la communauté scientifique française, tout en permettant aux acteurs privés de bénéficier de talents sortis des universités et des écoles d’ingénieurs. La dynamique d’innovation en sort renforcée.
Les responsables politiques français considèrent souvent que le numérique, et en particulier l’intelligence artificielle, constitue un secteur hautement stratégique au même titre que la défense ou l’énergie. Ainsi, l’influence de l’État se traduit par des orientations budgétaires claires et par une vigilance accrue quant au respect de la souveraineté. Cette synergie public-privé pourrait donc cimenter la place de la France comme leader européen de l’IA.
Les défis de la mise en œuvre
Malgré l’optimisme ambiant, plusieurs défis de taille subsistent. Sur le plan technique, construire un datacenter capable d’héberger 40 000 GPU requiert une gestion fine du refroidissement, un approvisionnement électrique stable et des garanties de redondance pour éviter toute interruption de service. Les équipes de Sesterce devront également veiller à la cybersécurité, enjeu crucial dans un contexte de menaces informatiques globales.
D’un point de vue économique, le retour sur investissement n’est pas immédiat. Les acteurs de ce marché anticipent une montée en charge progressive, corrélée à la demande des entreprises pour le calcul IA. En outre, la volatilité du secteur technologique peut susciter des fluctuations de prix importantes, notamment pour les composants électroniques (GPU, circuits imprimés, etc.).
Enfin, le défi humain est tout aussi déterminant : trouver les compétences idoines, former la nouvelle génération d’ingénieurs, fidéliser les talents. Face à la concurrence internationale, la France doit se rendre attractive, d’où la nécessité d’un environnement de travail stimulant, de salaires compétitifs et d’opportunités de développement de carrière.
L'idée d’un cloud d’IA européen
À terme, Sesterce ambitionne de fournir une infrastructure cloud spécifiquement pensée pour l’intelligence artificielle. Cette offre inclurait des solutions de formation et d’inférence, adaptées aux besoins des entreprises souhaitant déployer rapidement leurs modèles IA, sans passer par les géants américains ou asiatiques. Un tel positionnement contribue à forger une alternative locale, soutenant le concept d’autonomie stratégique de l’Europe.
Ce cloud souverain pourrait également offrir des garanties légales importantes, en conservant les données critiques sur le territoire européen. Les clients potentiels se situent tant dans le secteur bancaire (analyse de fraude, scoring de crédit) que dans la santé (diagnostic assisté par IA, recherche biomédicale) ou la logistique (optimisation des flux, prévision des stocks). Dans ces domaines, la fiabilité et la sécurité des infrastructures sont des conditions sine qua non.
D’un point de vue géopolitique, cet élan vise à réduire la dépendance envers les solutions étrangères, tout en s’inscrivant dans des cadres de coopération intra-européens. L’Allemagne, l’Italie ou encore l’Espagne pourraient bénéficier des centres de calcul français, créant ainsi un maillage continental fort. La concurrence demeure cependant intense : de nombreux États membres cherchent à attirer des projets similaires sur leur sol, dans l’espoir de rayonner dans l’économie de demain.
L’innovation au service de la résilience
Il ne s’agit pas simplement de construire de nouveaux locaux et d’empiler des serveurs. L’approche de Sesterce met en avant la résilience des infrastructures : réduction des risques de panne, sécurisation contre les cyberattaques, alimentation énergétique de secours, plans de continuité d’activité en cas de catastrophe naturelle. L’entreprise veut rassurer ses futurs clients quant à la fiabilité de sa plateforme.
Cette résilience se traduit aussi par la mise en place d’un écosystème complet, allant de la maintenance sur site jusqu’à la formation continue des équipes. Les partenariats avec des organismes de certification (ISO, Tiers, etc.) participent à renforcer la crédibilité du projet, en attestant du respect de normes internationales. Dans un secteur où la confiance est primordiale, ce facteur peut faire la différence auprès des clients exigeants.
Sur le plan de la souveraineté, avoir la capacité de basculer d’un centre à l’autre (Valence, Grand Est, Sud de la France) pourrait assurer la pérennité des données et des services critiques. En cas de problème localisé, la charge de calcul peut être redirigée, évitant ainsi l’interruption d’applications vitales. Cette vision globale intègre pleinement les enjeux de sécurité nationale, particulièrement sensibles dans l’IA.
La machine du numérique partagé est lancée
La mise en chantier d’un datacenter à Valence pour un montant de 450 millions d’euros ne constitue que le premier pas d’un programme colossal. À l’échelle de la décennie, Sesterce entend déployer une puissance de calcul de l’ordre de 1,5 GW, avec plus d’un million de GPU, suscitant la curiosité des investisseurs, des industriels et des chercheurs. Les synergies public-privé, la volonté de durabilité et l’ambition européenne de souveraineté technologique se rejoignent dans ce projet hors normes.
Reste à savoir comment l’entreprise gérera la montée en puissance, tant sur le plan logistique que financier. Les défis sont multiples : recrutements massifs, partenariats énergétiques, compétitivité face aux grands fournisseurs de solutions cloud. Pourtant, l’optimisme prime chez Sesterce, qui mise sur la forte demande du marché et sur l’élan politique français pour l’IA.
In fine, cette initiative concrétise la vision d’une France redevenue moteur de l’innovation technologique, capable de rivaliser avec les plus grands et de façonner la révolution de l’intelligence artificielle.