Un financement innovant propulse SeaBeLife vers la clinique
SeaBeLife sécurise 2M€ pour ses essais cliniques, visant des traitements contre la DMLA et les hépatites. Découverte des acteurs clés de ce tour.
À Roscoff, SeaBeLife accélère sa trajectoire clinique avec une levée de 2 millions d’euros en pré-Série A. Cette opération, annoncée le 1er octobre 2025, consolide l’avance d’une biotech bretonne qui mise sur des molécules marines pour bloquer la nécrose cellulaire et adresser des pathologies graves aux besoins médicaux non couverts.
Financement pré-Série A de 2 millions d’euros : tour mené par iXLife
SeaBeLife a officialisé la clôture d’un tour pré-Série A à hauteur de 2 millions d’euros, conduit par iXLife, investisseur historique déjà au capital. L’opération s’inscrit dans la continuité d’un soutien de place au profit d’une plateforme thérapeutique issue de la biodiversité marine bretonne et conçue pour protéger les tissus contre la mort cellulaire régulée. Le ticket permettra d’intensifier la préparation des premiers essais humains attendus en 2026 (EU-Startups).
Le pool d’actionnaires associe des réseaux de business angels ancrés dans le territoire et des véhicules spécialisés santé. Les investisseurs historiques mobilisés autour d’iXLife sont Breizh Angels, WeLikeStartup, Angels Santé et les Business Angels des Grandes Écoles.
De nouveaux entrants rejoignent le tour : Inext et Femmes Business Angels. L’ensemble confirme la capacité de SeaBeLife à fédérer des acteurs complémentaires autour de son pipeline.
Au-delà du financement, le montage offre des ressources stratégiques en coaching réglementaire, en structuration d’essais précoces et en accès à des partenaires industriels. Dans un environnement de marché plus sélectif pour les biotechs, la qualité du tour signé — avec un leader sectoriel et des réseaux d’investisseurs expérimentés — envoie un signal de confiance sur la feuille de route technologique.
Tour de table : qui a participé
Composition de la levée pré-Série A de 2 millions d’euros (01.10.2025) :
- Chef de file : iXLife.
- Investisseurs historiques : Breizh Angels, WeLikeStartup, Angels Santé, Business Angels des Grandes Écoles.
- Nouveaux entrants : Inext, Femmes Business Angels.
Objectifs : renforcer les ressources précliniques, verrouiller les lots et protocoles pour l’entrée en clinique en 2026.
Cap R&D : de la DMLA sèche aux hépatites aiguës sévères
SeaBeLife concentre ses moyens sur deux candidats-médicaments en préclinique, ciblant des indications où le besoin médical demeure élevé.
- DMLA sèche : la forme atrophique de la dégénérescence maculaire liée à l’âge reste peu adressée sur le plan thérapeutique. La promesse de SeaBeLife consiste à protéger les cellules rétiniennes en limitant la mort cellulaire régulée, avec l’ambition d’enrayer la progression des lésions.
- Hépatites sévères aiguës : dans ces tableaux potentiellement fatals par défaillance hépatique rapide, une approche de préservation des hépatocytes pourrait apporter un bénéfice clinique, notamment en complément des prises en charge existantes.
Les financements fléchés serviront à finaliser les études précliniques, consolider le dossier non clinique et mettre en place les prérequis pour les premières administrations à l’humain en 2026. Les modèles précliniques auraient déjà montré une protection efficace des tissus oculaires et hépatiques, point qui justifie la poursuite vers la clinique.
La direction fixe un horizon clair. Comme l’indique la PDG, Morgane Rousselot : « Ce financement nous permet d’accélérer vers les essais cliniques, avec l’objectif de proposer des solutions thérapeutiques inédites pour des patients sans options viables ». Cette ambition guide le séquençage des travaux jusqu’à la première étude chez l’humain.
Passer en clinique signifie démontrer une tolérance acceptable, une exposition conforme aux hypothèses et des signaux pharmacodynamiques compatibles avec l’effet recherché. Les étapes préalables incluent la qualification des lots cliniques, la documentation qualité et la finalisation des protocoles, puis la soumission aux autorités compétentes et aux comités éthiques, avant le feu vert à l’inclusion des premiers volontaires ou patients.
Plateforme inspirée du vivant marin : inhibition combinée de la mort cellulaire
Le cœur technologique de SeaBeLife repose sur des molécules d’origine marine identifiées et optimisées à partir d’organismes océaniques. Ces composés ciblent simultanément deux voies de mort cellulaire régulée, conférant un mécanisme d’action différenciant au regard des stratégies mono-ciblées. L’objectif est de maintenir l’intégrité des tissus dans des situations de stress aigu, qu’il s’agisse de rétine ou de foie.
La valeur de cette approche tient au potentiel de neuroprotection et de cytoprotection dans des maladies complexes. Bloquer la nécrose régulée pourrait modérer la cascade d’événements qui entretient l’inflammation et la perte cellulaire, avec un bénéfice attendu sur la progression des dommages tissulaires. Les premiers résultats précliniques rapportés suggèrent une traduction plausible vers la clinique, ce qui motive la montée en puissance des équipes R&D.
Si le paradigme reste encore émergent, il se positionne à l’interface de la biologie de la mort cellulaire et des thérapies tissulaires, un segment où les avancées cliniques peuvent créer des effets de rupture. L’angle marin offre, de surcroît, un réservoir de structures chimiques peu explorées, propice à la découverte de nouvelles familles pharmacologiques.
La mort cellulaire régulée désigne des voies biologiques orchestrées par la cellule elle-même. À la différence d’une nécrose accidentelle, ces voies sont programmées et modulables, ce qui en fait des cibles thérapeutiques potentielles. Inhiber simultanément deux axes permet, en théorie, de réduire les contournements biologiques qui limitent l’efficacité de certaines approches monosites.
France 2030 : cap des biomédicaments
Le programme France 2030 met l’accent sur le développement de biomédicaments innovants et la relocalisation de capacités industrielles. L’objectif gouvernemental vise la montée en puissance de solutions thérapeutiques fabriquées en France, avec une trajectoire affichée de développement de 60 biomédicaments innovants d’ici 2030 (info.gouv.fr). SeaBeLife s’inscrit dans cet élan, sans être citée comme lauréate d’un dispositif spécifique à ce jour.
Gouvernance des investisseurs et ancrage territorial en Bretagne
Au-delà du montant levé, la structure de l’actionnariat apporte une architecture de soutien que peu de biotechs parviennent à réunir au même stade. Elle combine fonds sectoriels, réseaux d’angels nationaux et ancrage régional, un triptyque utile pour la résilience financière et opérationnelle.
IXLife : traction sectorielle et lecture clinique
En position de lead investor, iXLife apporte une expertise de la chaîne de valeur biopharmaceutique. Cette contribution se matérialise dans l’arbitrage des priorités R&D, l’anticipation des jalons cliniques et la cohérence des financements vis-à-vis du calendrier réglementaire. Pour SeaBeLife, la présence d’un chef de file expérimenté sécurise l’itération entre données précliniques et design d’essai.
Breizh Angels : capital patient et proximité
Réseau d’investisseurs breton, Breizh Angels soutient l’écosystème régional et favorise des synergies locales utiles en phase de scale-up scientifique, notamment sur l’accès à des compétences techniques et à des infrastructures. Cet ancrage renforce la stabilité du projet à Roscoff et crédibilise la trajectoire industrielle envisagée.
WeLikeStartup, Angels Santé et Business Angels des Grandes Écoles : effets de réseau
Ces réseaux ont une expérience de la santé et des sauts d’échelle en deeptech. Ils sont susceptibles d’ouvrir des relais sur les partenariats cliniques, les co-investissements futurs et la préparation des prochains tours. L’accès à des mentors et à des dirigeants de biopharma contribue à la discipline d’exécution dans la préparation de l’entrée en clinique.
Femmes Business Angels et Inext : diversification du capital
L’arrivée de Femmes Business Angels et Inext élargit la base d’investisseurs, un facteur prisé pour l’agilité du plan de financement. La diversité des profils et des réseaux réduit les risques de dépendance à une seule source de capitaux et favorise la visibilité du dossier dans les écosystèmes innovation et santé.
Pourquoi la structure du tour compte
Pour un passage à la clinique, l’entreprise a besoin d’alliés capables de :
- Valider les hypothèses cliniques et l’alignement du design d’étude.
- Anticiper les besoins cash entre la soumission et la première dose.
- Amorcer les partenariats pour les étapes post-preuve de concept.
Le mix fonds sectoriels + angels spécialisés offre une gouvernance agile et une capacité d’escalade si les données sont positives.
Calendrier de développement et jalons réglementaires jusqu’en 2026
Avec ce tour, SeaBeLife verrouille les étapes critiques pour la première administration à l’humain en 2026 : complétion des toxicologies clés, industrialisation des lots cliniques, assurance qualité et soumissions aux instances compétentes. La société vise une progression calibrée, indication par indication, pour limiter le risque d’exécution et documenter finement l’exposition-dose en lien avec la sécurité.
Les éléments suivants synthétisent les paramètres qui structurent la feuille de route d’ici 2026 :
Pour les investisseurs comme pour la direction, l’enjeu est de maintenir une discipline de jalonnement qui réduise la dilution tout en sécurisant les étapes cliniques. Les données de sécurité et les premiers signaux d’activité guideront la stratégie de financement suivante, en vue d’un tour de Série A une fois les preuves initiales obtenues.
Le dossier non clinique doit documenter la sécurité multi-espèces, la pharmacocinétique et les marges d’exposition, tout en clarifiant la relation dose-effet. S’ajoutent la robustesse de la production des lots cliniques et la conformité des procédés, afin d’éviter les retards post-soumission. Ces éléments conditionnent un démarrage d’essai fluide.
Effets d’entraînement pour la healthtech française
Le dossier SeaBeLife illustre une trajectoire qui fait écho aux priorités nationales d’innovation biomédicale. Les annonces publiques récentes visent à stimuler le développement de biomédicaments et la relocalisation d’unités critiques, y compris dans le champ des médicaments essentiels. En parallèle, des dispositifs nationaux ont déjà appuyé plus de 100 startups innovantes en 2023, renforçant l’environnement d’accompagnement des entreprises de santé.
SeaBeLife, fondée en 2019 et basée à Roscoff, s’appuie sur un modèle qui conjugue recherche marine et exigence clinique. En se donnant les moyens de franchir le cap préclinique-clinique, la société pourrait contribuer à la chaîne de valeur française, de la découverte à la potentielle industrialisation, en cohérence avec la dynamique de France 2030.
Points de repère pour lecteurs financiers
Trois éléments à suivre pour apprécier la création de valeur :
- Qualité des données à l’entrée en clinique, notamment en sécurité et exposition-dose.
- Temps réglementaire entre soumission et première dose, variable selon la complexité du protocole.
- Structure des tours suivants : maintien d’un chef de file sectoriel et ouverture à des partenaires industriels.
Ces paramètres conditionneront la trajectoire de valorisation et la dilution associée au prochain tour.
SeaBeLife, une biotech née de la mer : identité et trajectoire
Créée en 2019, SeaBeLife s’est développée au sein de l’écosystème scientifique de Roscoff, avec une thèse claire : préserver les cellules exposées à des stress majeurs en bloquant des voies de mort cellulaire régulée. La société s’est d’emblée positionnée sur des indications où le besoin médical reste insatisfait, ce qui justifie une stratégie de levées progressives et ciblées.
Cette identité marine n’est pas qu’un narratif. Les molécules issues d’organismes océaniques peuvent offrir une diversité structurale difficile à reproduire par des bibliothèques chimiques classiques. Ce socle, allié à une ambition clinique pragmatique, alimente la crédibilité d’un pipeline qui vise la DMLA sèche et les hépatites sévères aiguës à court terme.
La montée en puissance s’est faite par étapes : preuve d’intérêt sur des modèles précliniques, consolidation du capital avec des acteurs ancrés dans la santé, et définition d’un chemin clinique calibré pour 2026. La cohérence de cette trajectoire est un indicateur de maturité pour une biotech de ce stade.
Ce que les lecteurs surveilleront en 2026
Les prochains mois diront si la stratégie d’inhibition duale de la mort cellulaire peut se traduire par des signaux cliniques exploitables. La capacité de SeaBeLife à exécuter ses étapes sans glissement calendaire, à sécuriser ses lots cliniques et à documenter la sécurité sera déterminante. En parallèle, l’arrivée de nouveaux partenaires financiers ou industriels pourrait baliser la prochaine phase de financement.
En 2026, les regards se porteront sur la stabilité du design d’étude, la qualité des premiers jeux de données et la lisibilité réglementaire. Si ces jalons sont franchis, SeaBeLife pourrait s’installer comme l’un des dossiers français à suivre dans la santé de précision d’origine marine.
Prochain cap annoncé : la clinique, et l’épreuve des données.