La jeune pousse toulousaine REEV vient d’annoncer une levée de fonds de 9,2 millions de dollars pour accélérer son ambition : aider les personnes ayant des troubles de la marche grâce à une robotique légère et intelligente. Retour sur un projet qui pourrait faire avancer le monde de la santé et de la mobilité.

Cap sur un financement international audacieux

Dans la sphère des innovations médicales, rares sont les entreprises qui bénéficient d’un appui aussi large dès leurs premières années. REEV réussit le pari de réunir des capitaux internationaux pour soutenir sa technologie d’aide à la mobilité. Avec un total de 9,2 millions de dollars injectés par Newfund Heka, Polytechnique Ventures et Irdi Capital, complétés par des soutiens de Techstars et d’un large panel d’investisseurs providentiels, la start-up s’offre une rampe de lancement de choix.

Parmi les participants, on retrouve le footballeur français Raphaël Varane et le chirurgien Ragée Herve Silbert, deux profils différents mais unis par le même objectif : faire progresser la rééducation fonctionnelle. L’ensemble a été orchestré par Scala Patrimoine, confirmant l’intérêt croissant des family offices et des investisseurs fortunés pour le secteur de la santé connectée.

Le montant levé, initialement dévoilé en dollars, est révélateur d’une ouverture mondiale. Dans un contexte où les échanges économiques se mondialisent, la conversion n’est pas anodine : de plus en plus de projets de santé “made in France” suscitent de l’intérêt au-delà de l’Hexagone. De la seed à la série A, toute start-up ambitieuse rêve de séduire des acteurs internationaux, non seulement pour un soutien financier, mais aussi pour un éventail de compétences internationales.

En France, l’écosystème des entreprises de santé bénéficie de dispositifs de financement et de partenariats publics-privés. Ces atouts incluent des aides régionales, des subventions nationales et des structures d’accompagnement, comme Bpifrance ou les pépinières d’entreprises spécialisées en medtech. REEV s’inscrit dans cette tendance, combinant financements nationaux et internationaux.

Au-delà de l’argent, ce tour de table témoigne aussi d’une véritable reconnaissance. Dans un domaine où la crédibilité médicale est essentielle, attirer plusieurs noms établis est la preuve qu’il existe un potentiel d’innovation significatif. L’enjeu désormais : transformer ce soutien en succès commercial et thérapeutique.

Une équipe à l’écoute des enjeux de la rééducation

Fondée en 2021 par Amaury Ciurana (PDG) et le Dr. Robin Temporelli (CTO), REEV se positionne à la croisée de la robotique, de la recherche clinique et de la biomécanique. L’entreprise compte désormais une trentaine de collaborateurs. Ils sont répartis entre Toulouse et Boston, un choix stratégique qui leur permet de rester proches des deux écosystèmes clés : la French Tech et les pôles de recherche américains.

Leur ambition : développer des dispositifs légers et adaptables pour améliorer la mobilité des personnes souffrant de problèmes de marche. Ces troubles peuvent avoir diverses origines : traumatismes, pathologies neurologiques, vieillissement ou troubles musculaires. Ainsi, l’équipe cherche à offrir des solutions pratiques, capables d’accompagner le patient dans son quotidien ou dans le cadre de sa rééducation.

Le concept de “robotique portable”

Dans le jargon technique, on parle parfois de “wearable robotics”. Il s’agit de dispositifs robotisés ou semi-robotisés que l’on peut enfiler, un peu comme un vêtement high-tech, afin de soutenir ou d’améliorer certaines fonctions motrices chez l’humain.

L’une des spécificités de REEV est la volonté de casser les barrières traditionnelles liées aux exosquelettes. Ces systèmes, souvent lourds et encombrants, peinent à s’imposer auprès des patients ou des professionnels de santé. L’entreprise toulousaine mise donc sur la miniaturisation et la personnalisation, deux éléments clés pour faciliter l’adoption à grande échelle.

Les solutions phares de REEV

Grâce à ce nouveau capital, REEV entend développer plus avant son portefeuille technologique, déjà illustré par deux innovations majeures :

1. REEV SENSE

Ce dispositif, qui se fixe à la chaussure ou à la jambe, enregistre des données précises sur la marche du patient. Doté de capteurs performants, il propose une analyse en temps réel des mouvements et identifie d’éventuelles anomalies du cycle de marche. Dans un monde où l’analyse biomécanique requiert souvent des équipements encombrants, REEV SENSE se distingue par sa compacité et sa simplicité d’utilisation.

Selon les informations de l’entreprise, 100 unités commerciales de REEV SENSE ont déjà été produites, bénéficiant à la fois de la certification de la FDA (États-Unis) et du CE (Union européenne). Cette double homologation est un atout de taille pour une start-up qui souhaite rayonner à l’international.

Dans la rééducation, la compréhension fine de la façon dont un patient marche (ou court) est essentielle. En effet, repérer les déséquilibres ou les asymétries permet d’orienter le traitement et de mesurer l’évolution clinique. L’analyse biomécanique va ainsi au-delà d’un simple diagnostic et sert également de base pour adapter les exercices de rééducation.

2. DREEVEN

Attendu comme la prochaine révolution dans les orthèses motorisées, DREEVEN se base sur une technologie électro-hydraulique conçue pour le genou. L’objectif est de fournir un soutien ciblé, de faciliter le mouvement et de soulager le patient des contraintes liées à la station debout et à la marche. Tout en s’adaptant de manière personnalisée, l’appareil resterait léger pour un usage prolongé.

La commercialisation de la première série de DREEVEN est programmée pour 2026. Toutefois, des tests cliniques ont déjà été menés et d’autres sont en cours, laissant présager une arrivée sur le marché dans les délais fixés. L’expectative est grande : avec des coûts potentiellement inférieurs aux exosquelettes traditionnels, cet appareil pourrait toucher un public bien plus large.

Regard sur le cadre réglementaire et juridique

En France, la commercialisation d’un dispositif médical requiert des validations strictes. Les étapes d’autorisation incluent souvent la certification CE, indispensable pour vendre le produit dans l’Hexagone et plus largement dans l’Union européenne. Dans la foulée, obtenir la légitimation FDA apparaît crucial dès lors qu’une entreprise envisage une implantation aux États-Unis.

Les obstacles administratifs sont nombreux, et les coûts de conformité peuvent représenter une part importante du budget d’une jeune pousse. Pourtant, REEV poursuit avec détermination ses efforts en vue d’une pleine reconnaissance réglementaire, s’appuyant notamment sur des partenariats académiques de haut niveau pour consolider la validité scientifique de ses dispositifs.

Bon à savoir : FDA et CE

FDA : autorité de régulation américaine, dont la validation est incontournable pour la mise sur le marché de dispositifs médicaux aux États-Unis.
CE : marquage européen qui atteste que le produit respecte les normes de sécurité et de qualité en vigueur sur le Vieux Continent.

Le paysage législatif français et européen favorise, dans une certaine mesure, l’essor de ces technologies de rupture, notamment via des programmes de recherche cofinancés par l’État ou par des fonds européens. Ces facilités permettent à des structures comme REEV de franchir plus aisément le fossé entre la phase de R&D et la phase industrielle.

Études cliniques et validations scientifiques

La crédibilité d’un dispositif médical repose en grande partie sur la validation scientifique et l’approbation clinique. Dans cette optique, REEV a déjà mené des essais au Centre de recherche clinique et translationnelle du MIT, grâce à une subvention du Massachusetts Technology Collaborative’s Massachusetts eHealth Institute (MeHI). L’objectif : mesurer l’efficacité et la fiabilité de ses solutions sur un panel de patients présentant diverses pathologies liées à la marche.

Par ailleurs, la société se prépare à lancer une nouvelle étude au Neuromotor Recovery Lab du Sargent College of Health and Rehabilitation Sciences de l’Université de Boston, sous la direction du Dr. Lou Awad. Cette collaboration souligne la volonté de REEV de faire valoir sa technologie dans plusieurs environnements médicaux, tout en cherchant des retours concrets de la part des professionnels de santé et des patients. La finalité : optimiser les algorithmes d’assistance et valider les protocoles d’usage.

Les partenariats avec les universités offrent plusieurs atouts : expertise pointue des chercheurs, accès à un vivier de patients volontaires pour les études cliniques et opportunité de publier dans des revues scientifiques de renom. Sur le plan industriel, la validation académique sert aussi de gage de confiance pour les investisseurs et les agences de régulation.

Les résultats de ces études auront une incidence directe sur la capacité de la start-up à obtenir l’autorisation FDA. Aux États-Unis, la procédure peut se révéler exigeante en termes de preuves d’efficacité et de sécurité. Mais elle garantit une large adoption sur l’un des plus grands marchés de la santé mondiaux. De fait, c’est un pari stratégique incontournable pour toute medtech ambitieuse.

Un écosystème d’investisseurs remarquables

Pour passer de l’idée au produit, REEV ne s’est pas contentée de convaincre un unique investisseur. Elle a su fédérer un écosystème pluridisciplinaire autour de son projet. L’entrée au capital de Newfund Heka, par exemple, témoigne d’une volonté de diversifier les partenariats, tout en s’associant avec des fonds spécialisés dans les technologies de rupture liées à la santé du cerveau.

Polytechnique Ventures, fonds rattaché à l’écosystème entrepreneurial de l’École polytechnique, privilégie les projets à forte teneur technologique et disposant d’une approche industrielle solide. Son soutien confère une crédibilité supplémentaire en France, où l’innovation deeptech est encouragée par des structures publiques et privées.

Irdi Capital, basé dans le sud-ouest de la France, gère plus de 550 millions d’euros d’actifs. Sa longue expérience dans l’accompagnement d’entreprises régionales complète la dimension académique et internationale des autres investisseurs. Grâce à son fonds IRDINOV3, dédié notamment aux questions de deeptech, Irdi Capital renforce la dimension locale du projet REEV tout en participant à son rayonnement global.

Vers une coalition d’experts

Techstars apporte son programme d’accélération et son réseau international, tandis que Scala Patrimoine mobilise d’autres investisseurs privés et des sportifs de haut niveau. Cette diversité d’acteurs nourrit la solidité financière et la notoriété de REEV.

Enfin, l’attrait de personnalités telles que Raphaël Varane illustre la popularité croissante de l’investissement dans les sciences de la vie, au-delà du cercle habituel des “business angels”. L’effet médiatique est non négligeable, surtout dans un secteur où la visibilité demeure un enjeu crucial.

Points de vue des dirigeants et des partenaires

Amaury Ciurana, cofondateur et PDG de REEV, se félicite de ce nouveau chapitre. Selon lui, la robotique portable peut ouvrir un accès à la mobilité que les exosquelettes “classiques” n’ont pas réussi à démocratiser. Il déclare : «Avec le soutien de nos partenaires de classe mondiale, nous sommes ravis d’entrer dans la prochaine phase du développement clinique et industriel.» Il souligne également l’aspect transformateur de cette technologie, qui vise à redonner de l’indépendance aux patients dans la vie de tous les jours.

Du côté de Newfund, on insiste sur l’intérêt de soutenir des projets capables de “déplacer les lignes” dans le secteur de la rééducation. Anne-Sophie Saint-Martin, associée chez Newfund, souligne la dimension stratégique de l’autorisation FDA, condition sine qua non pour capter le marché américain. À travers sa déclaration, elle réaffirme la volonté de la firme d’aider REEV à franchir ce cap décisif.

Un marché en plein essor : la mobilité assistée

Plusieurs rapports d’analyse de marché révèlent une croissance soutenue du secteur de la mobilité assistée. Avec le vieillissement de la population et l’augmentation des pathologies chroniques, la demande pour des systèmes de soutien au mouvement est en hausse constante. Les aidants, les centres de rééducation et les hôpitaux sont à la recherche de solutions moins coûteuses et plus pratiques que les équipements lourds ou les fauteuils motorisés classiques.

Les pays développés, comme la France et les États-Unis, disposent d’un système de santé où la prise en charge peut être partielle ou totale, encourageant ainsi l’innovation. Les mutuelles et les assurances s’intéressent de près aux outils susceptibles de raccourcir les durées de rééducation ou de prévenir les rechutes.

En France, un dispositif médical peut être remboursé s’il est inscrit sur la Liste des Produits et Prestations Remboursables (LPPR). Cette inscription dépend de nombreux critères, notamment l’utilité thérapeutique et le rapport coût-efficacité. Pour REEV, un accès au remboursement pourrait accélérer la diffusion de ses produits auprès d’un large public.

Face à cette demande en pleine expansion, les projets se multiplient. Toutefois, peu d’entreprises parviennent à développer des solutions à la fois fiables, certifiées et suffisamment légères pour un usage quotidien. C’est précisément sur ce créneau que REEV entend marquer sa différence, en misant sur la convergence de la miniaturisation et de l’adaptabilité.

Stratégie industrielle et perspectives d’expansion

Pour franchir la barrière de la production à grande échelle, REEV compte renforcer ses partenariats avec des industriels spécialisés. L’objectif est d’industrialiser la technologie en respectant des cahiers des charges stricts, tout en limitant les coûts. Cette étape est particulièrement décisive : réussir à produire des orthèses en série sans sacrifier la qualité demeure un défi majeur dans le secteur médical.

À Toulouse, cœur technologique de la start-up, REEV envisage la création d’une unité de recherche et de fabrication plus vaste. Sur le plan commercial, le prochain cap s’annonce également ambitieux. Si l’homologation FDA est obtenue, les États-Unis deviendront un marché prioritaire, suivi par d’autres pays à forte capacité d’investissement dans la santé, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore le Japon.

En parallèle, la société entend nouer des alliances avec des hôpitaux, des cliniques de rééducation et des associations de patients. Cette approche partenariale s’inscrit dans une logique de co-création : ajuster le produit et ses fonctionnalités en s’appuyant sur le retour d’expérience des utilisateurs finaux. Dans le domaine de la medtech, cette proximité avec le terrain fait souvent la différence entre un succès d’estime et un succès d’envergure.

Qui est REEV ? Zoom sur la start-up toulousaine et bostonienne

REEV est née en 2021, à l’initiative d’un binôme alliant compétences commerciales et recherche scientifique. Amaury Ciurana, désormais PDG, possède une expérience variée dans l’entrepreneuriat et le développement de produits innovants, tandis que le Dr. Robin Temporelli, CTO, assure la dimension technique et scientifique.

En moins de deux ans, la société est passée de simple projet entrepreneurial à structure internationale, forte d’une équipe d’une trentaine de personnes réparties entre Boston et Toulouse. Ce choix géographique stratégique offre un double avantage : accès aux talents et aux laboratoires de la côte Est américaine, tout en restant ancrée dans le pôle d’innovation du sud-ouest de la France.

En effet, la région toulousaine dispose d’un important tissu industriel, historiquement tourné vers l’aéronautique et le spatial. Mais elle encourage également les projets deeptech, offrant un écosystème dynamique pour les start-up à forte composante scientifique. Boston, de son côté, figure parmi les principaux hubs de recherche médicale au monde, avec le MIT, Harvard et d’autres institutions de renom.

Avant de lever 9,2 millions de dollars, REEV a bénéficié de soutiens plus modestes, à l’échelle régionale et via des concours d’innovation. L’entreprise est rapidement entrée en contact avec des incubateurs et programmes d’accélération, dont Techstars, qui ont permis de valider le concept et de l’améliorer en conditions réelles.

Cette trajectoire fulgurante s’inscrit dans la logique d’une medtech cherchant à répondre à un besoin urgent et universel : mieux accompagner les personnes en perte de mobilité, qu’il s’agisse de seniors, de patients post-opératoires ou de ceux atteints de maladies neurologiques.

Les soutiens institutionnels : un autre levier de réussite

La réussite de REEV repose également sur un écosystème institutionnel favorable. En France, la recherche et l’innovation bénéficient d’un accompagnement étatique, que ce soit via les pôles de compétitivité, les dispositifs de crédit d’impôt recherche (CIR) ou encore les programmes d’investissement d’avenir (PIA). Le rôle de la Commission européenne se révèle aussi crucial : des subventions spécifiques peuvent être octroyées pour soutenir la recherche médicale et la robotique.

Aux États-Unis, des entités comme le National Institutes of Health (NIH) ou la National Science Foundation (NSF) financent régulièrement des études cliniques et des projets pilotes. Pour une start-up présente sur les deux continents, l’opportunité de solliciter diverses sources de subventions est d’autant plus grande, même si cela implique un processus administratif parfois complexe.

Titre du bloc encadré : Attrait des subventions

Les financements publics ont l’avantage de ne pas diluer le capital de la start-up. Toutefois, ils exigent une justification précise de l’impact socio-économique et du potentiel de rupture technologique. REEV, par ses partenariats scientifiques, a su démontrer la pertinence sociale et médicale de ses innovations.

Pour des dispositifs destinés à être adoptés par les établissements de santé, le soutien gouvernemental représente souvent un gage de crédibilité et un accélérateur pour intégrer les programmes de soins nationaux.

Prochaines étapes : vers une expansion mondiale

La levée de fonds de 9,2 millions de dollars constitue un tournant dans la vie de REEV. À court terme, l’entreprise va se concentrer sur la finalisation de la conception de DREEVEN, son orthèse motorisée destinée au genou. À moyen terme, l’organisation table sur une phase d’essais cliniques approfondis, notamment au Neuromotor Recovery Lab de l’Université de Boston, pour confirmer l’efficacité du produit dans des conditions variées (différents profils de patients, pathologies, etc.).

Parallèlement, l’équipe de REEV prépare les essais en vue de la Food and Drug Administration (FDA), ultime sésame pour pénétrer le gigantesque marché américain. Les enjeux financiers et industriels sont élevés. En effet, si la FDA accorde son approbation, REEV aura la possibilité de vendre ses dispositifs dans un réseau de cliniques, d’hôpitaux et de centres de rééducation démultiplié par rapport au potentiel français.

Enfin, la commercialisation à grande échelle de DREEVEN est anticipée pour 2026. Cette date est cohérente avec le temps nécessaire pour peaufiner le produit, réaliser les validations cliniques et se conformer aux règles. Reste à voir comment l’entreprise naviguera dans le contexte de la compétition internationale, au moment où d’autres acteurs pourraient proposer des solutions similaires ou complémentaires.

L’écho dans le secteur de la medtech française

En France, plusieurs start-up travaillent sur des solutions d’assistance à la mobilité. Toutefois, le positionnement de REEV semble unique en raison de sa double implantation (France et États-Unis), de sa technologie électro-hydraulique et de sa spécialisation sur les mouvements du genou. Cette differentiation pourrait lui permettre de devenir un futur leader dans son segment.

Pour le pays, une telle réussite contribue à renforcer l’image d’une “French Medtech” de plus en plus réputée à l’international, capable de rivaliser avec les entreprises américaines et asiatiques. Cela inspire d’autres jeunes pousses à tenter leur chance, espérant elles aussi bénéficier du soutien d’investisseurs et de laboratoires universitaires réputés.

De plus, la dynamique actuelle encourage le partage de connaissances au sein de l’écosystème. Des pôles de compétitivité comme Eurobiomed ou Medicen renforcent les liens entre les start-up, les centres hospitaliers universitaires (CHU) et les industries établies. À Toulouse, plusieurs actions sont en cours pour développer un écosystème medtech plus étendu, favorisant la mise en réseau et la mutualisation des ressources.

En outre, les professionnels de santé français se montrent de plus en plus ouverts à l’expérimentation de nouvelles approches, surtout lorsque la technologie promet un gain en autonomie pour les patients. Les essais cliniques menés sur le sol français pourraient également valider les dispositifs de REEV sous l’angle des particularités du parcours de soins national, un atout pour pousser plus loin le remboursement par l’Assurance Maladie.

Quel avenir pour la robotique médicale portable ?

Au-delà de la santé, certains observateurs estiment que la robotique portable aura de multiples applications dans le futur : aide à la manutention, soutien pour les forces armées, amélioration de la performance sportive, etc. Toutefois, l’usage prioritaire reste la compensation d’un handicap ou d’une faiblesse musculaire, pour redonner plus de liberté aux individus.

Avec l’émergence de technologies toujours plus précises – intelligence artificielle, biomatériaux, miniaturisation des batteries – l’avenir de la robotique portable paraît très prometteur. La course à l’innovation se joue sur la capacité à rendre ces solutions financièrement accessibles, afin d’éviter qu’elles ne restent un luxe pour quelques établissements spécialisés ou pour des particuliers aisés.

Dans ce cadre, REEV a l’opportunité de s’imposer comme un acteur clé, à condition de réussir la montée en puissance de la production et de nouer des partenariats robustes avec les professionnels de la santé. Le marché est vaste, et la demande est pressante. Reste à transformer la promesse en réalité clinique, puis en succès commercial.

Un nouvel élan pour la rééducation et l’assistance à la marche

Alors que la plupart des dispositifs d’aide à la mobilité disponibles sur le marché reposent encore sur des approches mécaniques ou électroniques peu flexibles, REEV propose d’inverser la donne. Il ne s’agit plus simplement de soutenir le membre déficient, mais de l’assister intelligemment au bon moment, de manière proactive et personnalisée.

L’apport le plus intéressant réside dans la collecte de données via REEV SENSE. Les cliniciens pourront ajuster les paramètres de DREEVEN en fonction du profil exact du patient, espérant gagner en rapidité de rééducation et réduire le risque de complications. Si tout se passe comme prévu, cela pourrait représenter une véritable avancée pour les métiers de la réadaptation fonctionnelle.

À plus long terme, REEV envisage d’étoffer sa gamme de produits et d’explorer d’autres articulations ou segments corporels. Le potentiel est vaste : épaules, hanches, chevilles… Chaque zone peut bénéficier de la robotique portable lorsqu’elle est fragilisée. Le défi sera d’adapter chaque fois la technologie à l’architecture biomécanique spécifique de l’articulation.

Cette initiative est une belle illustration de la rencontre entre expertise médicale, savoir-faire industriel et vision entrepreneuriale.