PyxiScience, la nouvelle ère de l’apprentissage mathématique par l’IA
La plateforme d'IA PyxiScience allège la correction manuscrite en mathématiques et reçoit 2 M€ pour passer à la vitesse supérieure.

La start-up française PyxiScience concrétise une levée de fonds de 2 millions d’euros pour révolutionner l’apprentissage des mathématiques grâce à l’Intelligence Artificielle. Un tel investissement vient alimenter un secteur EdTech en pleine effervescence, où la pédagogie traditionnelle subit une profonde mutation sous la pression des nouvelles technologies.
Une avancée décisive pour le monde universitaire
Dans le paysage de la formation supérieure, la correction et l’évaluation des exercices mathématiques ont longtemps souffert d’une automatisation incomplète. La gestion de milliers de copies, parfois manuscrites, mobilise encore aujourd’hui un temps considérable, surtout pour des classes nombreuses en première année de licence ou en cycle préparatoire. PyxiScience apporte ici une nouvelle approche : automatiser la création, la correction et la personnalisation des exercices mathématiques, réduisant la part chronophage de ce processus.
Avec une exactitude avoisinant les 90 % dans l’identification de formules manuscrites complexes, la solution développée par la jeune pousse s’est taillé une place de choix dans le domaine de l’EdTech. Il ne s’agit pas simplement d’un outil de reconnaissance d’écriture : il est également conçu pour personnaliser les parcours d’apprentissage, proposer un suivi en temps réel et générer une notation quasi instantanée. Ainsi, les enseignants peuvent identifier, à grande échelle, les lacunes et les difficultés de chaque étudiant.
La pertinence de cette innovation est particulièrement visible dans les filières scientifiques, où l’exigence de rigueur et le besoin de pratique abondante imposent un travail de correction considérable. En démocratisant un accès automatisé à des exercices sur mesure, PyxiScience ambitionne de transformer la relation classique entre professeurs et étudiants, tout en stimulant la qualité et la réactivité de l’enseignement.
PyxiScience : une vision ambitieuse et une histoire ancrée dans l’IA
À l’origine du projet, on retrouve deux esprits visionnaires : Joachim LEBOVITS et Jacques Lévy Véhel. Leur parcours, ancré dans l’exploration de l’intelligence artificielle et dans la recherche scientifique de haut niveau, les a conduits à concevoir une solution qui répond à un besoin longtemps négligé : la correction automatisée des exercices mathématiques. Cette idée a mûri au fil de collaborations académiques et de discussions approfondies avec des enseignants, confrontés chaque semaine aux défis de la correction de centaines de copies.
Les fondateurs ont été guidés par un constat : la profusion d’exercices et de devoirs est indispensable pour acquérir la maîtrise des concepts mathématiques. Or, plus ce volume d’exercices augmente, plus la correction manuelle est longue, complexe et source d’erreurs. L’ambition de PyxiScience est d’apporter un gain de temps significatif, tout en conservant une grande fiabilité d’évaluation et en ouvrant la voie à des exercices illimités.
La reconnaissance de l’écriture manuscrite en mathématiques se heurte à la variété des symboles et aux styles de chaque individu. Les études en vision par ordinateur montrent que la précision diminue dès que les caractères sont complexes. PyxiScience a donc mis l’accent sur des algorithmes d’apprentissage profond spécialisés, entraînés avec une large base d’échantillons pour couvrir la diversité des écritures et des symboles.
La réussite de cette approche repose autant sur la technologie que sur la prise en compte des spécificités pédagogiques. Les concepteurs de PyxiScience ont intégré, au cœur de la plateforme, une logique adaptée à la progression des exercices et aux attendus des programmes universitaires. Cette hybridation entre IA et pédagogie fait aujourd’hui la force de la start-up, séduisant enseignants et établissements spécialisés en mathématiques.
Le rôle clé des investisseurs : Newfund, INCO Ventures et les enseignants
Pour accélérer son développement, PyxiScience a finalisé un tour de table de 2 millions d’euros, avec en chef de file Newfund, acteur français de capital-risque reconnu pour son soutien à l’innovation et sa capacité à miser sur des projets porteurs de rupture. INCO Ventures s’est également joint à cette levée de fonds, venant ainsi renforcer la crédibilité de l’entreprise sur la scène EdTech. Fait singulier et révélateur de l’intérêt suscité par cette solution : des enseignants eux-mêmes ont participé au financement, preuve de leur confiance dans le potentiel pratique de la plateforme.
Dans un contexte où le marché de l’EdTech se structure rapidement, cette levée de fonds se veut un signal fort. D’une part, elle confirme l’attrait des investisseurs pour les technologies d’automatisation et, d’autre part, elle légitime les approches hybrides intégrant IA et sciences de l’éducation. Les 2 millions d’euros levés permettront à PyxiScience de se doter des ressources nécessaires pour perfectionner ses algorithmes, affiner ses protocoles de correction et renforcer sa présence sur le territoire national et international.
Bon à savoir : la spécificité du capital-risque en France
Le capital-risque (ou venture capital) consiste à investir dans des jeunes pousses présentant un fort potentiel de croissance. Depuis quelques années, de multiples fonds français comme Newfund ont investi massivement dans l’IA et l’EdTech, favorisant le développement de solutions innovantes. Cette dynamique contribue à faire émerger des start-up capables de répondre aux enjeux pédagogiques contemporains.
En s’engageant dans PyxiScience, ces financeurs misent sur une start-up déjà solidement positionnée dans les milieux académiques et reconnue pour ses avancées technologiques. Les fonds serviront non seulement à recruter des ingénieurs spécialisés, mais aussi à structurer une équipe commerciale et marketing capable de promouvoir la plateforme dans le monde entier.
Une technologie éprouvée : de la correction automatisée au suivi individualisé
L’intelligence artificielle mobilisée par PyxiScience combine des modèles de machine learning à une compréhension fine des règles mathématiques. Par exemple, un étudiant qui rédige une démonstration à la main peut voir sa copie numérisée et corrigée quasi instantanément, même si la graphie est imparfaite. Le taux de précision annoncé à hauteur de 90 % constitue une avancée remarquable, compte tenu des défis liés à la reconnaissance de caractères complexes ou d’équations imbriquées.
Par ailleurs, la plateforme ne se limite pas à une simple correction. Les enseignants peuvent définir des parcours d’exercices sur mesure, ajuster les niveaux de difficulté et analyser les statistiques de performance de chaque groupe d’élèves. Ainsi, un élève en difficulté dans l’algèbre aura la possibilité d’obtenir des exercices complémentaires ciblés, tandis qu’un autre élève maîtrisant déjà ce volet pourra se confronter à des problèmes plus exigeants. Ce suivi en temps réel améliore la réactivité pédagogique et limite la démotivation chez les étudiants qui peinent à suivre le rythme.
Points clés sur la reconnaissance d’écriture en mathématiques
Hétérogénéité des styles : chaque étudiant possède une écriture spécifique, nécessitant des modèles d’IA adaptés à une large base de données de formes et de tracés.
Identification de la structure : au-delà des symboles, la plateforme doit comprendre l’enchaînement logique des équations (systèmes, fractions, exponentiations).
Évolutivité : plus la base d’exemples grandit, plus la précision du système s’améliore, facilitant la correction à grande échelle.
Cette combinaison technologique permet une mise à l’échelle (scalabilité) particulièrement adaptée aux établissements de grande envergure, où plusieurs milliers d’étudiants suivent des modules similaires. L’automatisation totale de la correction aurait été inimaginable il y a quelques années. Aujourd’hui, grâce à des algorithmes de deep learning, PyxiScience rend possible une évaluation continue en classe comme à distance.
Stratégie de développement : un déploiement au-delà de l’Hexagone
Bien que la solution ait été conçue avec une perspective initiale axée sur l’enseignement supérieur français, PyxiScience vise un public plus large. Les fondateurs ont en effet annoncé que les fonds récoltés permettront de finaliser le produit pour une version adaptée au marché nord-américain. Ce choix s’explique par la densité des universités et des collèges outre-Atlantique, où le nombre d’inscrits en filières scientifiques dépasse celui de la France.
L’entrée sur le marché nord-américain ne se limite pas à une simple traduction de l’interface. Les spécificités curriculaires, les formats d’examen et les partenariats universitaires exigent une adaptation approfondie. Sur place, la concurrence est de plus en plus vive dans le secteur EdTech, avec des start-up locales qui proposent déjà des services d’automatisation de correction. Néanmoins, PyxiScience entend se distinguer par la richesse de son algorithme d’évaluation et son expertise fine des mathématiques avancées.
À plus long terme, l’entreprise pourrait cibler d’autres régions du globe où l’éducation supérieure est en pleine croissance : Asie du Sud-Est, Afrique anglophone et pays d’Amérique latine. Si ces marchés présentent des défis, tels que des infrastructures technologiques inégales ou des budgets limités pour l’enseignement, ils offrent aussi un terrain favorable pour expérimenter des solutions de formation dématérialisées, soutenues par l’IA.
Selon diverses études internationales, l’investissement global dans l’EdTech devrait dépasser les 400 milliards de dollars d’ici à 2025, porté par la digitalisation des pratiques éducatives et l’adoption croissante de solutions à base d’IA. Des régions comme l’Asie et l’Amérique du Nord apparaissent en pointe, alors que l’Europe se démarque par un écosystème plus fragmenté mais également en pleine expansion.
Dans cette optique de conquête, la jeune pousse entend s’appuyer sur des partenariats stratégiques avec des universités françaises et étrangères, afin de crédibiliser son approche et de démontrer concrètement la plus-value de son outil. L’expérience acquise en France, où de prestigieuses grandes écoles et universités adoptent déjà la plateforme, constituera un atout certain pour convaincre de nouveaux clients internationaux.
Une dynamique EdTech soutenue par l’IA en France
Le contexte français est particulièrement favorable aux start-up spécialisées dans l’éducation numérique. Ces dernières années, les pouvoirs publics et les instances académiques ont multiplié les initiatives pour encourager l’innovation dans l’enseignement supérieur. Bourses, appels à projets, incubateurs spécialisés… L’ensemble de l’écosystème se mobilise pour doter la France de technologies pédagogiques à la hauteur des enjeux mondiaux.
La place de l’intelligence artificielle dans ce mouvement est centrale. Les récentes lois et règlements incitent les entreprises du secteur à privilégier des technologies responsables et transparentes. Pour PyxiScience, cela se concrétise par une attention toute particulière à la conformité RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et à la sécurité des données étudiantes. Les copies manuscrites et leurs corrections, stockées sur des serveurs dédiés, sont soumises à des protocoles de chiffrement et à un contrôle d’accès strict.
En outre, la France dispose d’une solide tradition mathématique, notamment grâce à son réseau de lycées et d’établissements scientifiques réputés (comme l’École Normale Supérieure, Polytechnique, etc.). Cette excellence académique constitue un vivier de talents pour les start-up spécialisées dans la reconnaissance d’écriture et dans la modélisation algorithmique. PyxiScience s’inscrit ainsi dans une filière où la recherche et la pratique se rejoignent.
Aspects financiers et juridiques : un cadre propice à la croissance
Sur le plan légal, la levée de fonds de 2 millions d’euros par PyxiScience s’est réalisée dans un cadre encadré par le Code de commerce français et les réglementations relatives au capital-risque. Les investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou privés, s’assurent ainsi de la solidité juridique du projet, tant sur la protection de la propriété intellectuelle que sur la répartition des titres.
Le financement permet à la société de valoriser davantage sa R&D, un poste souvent coûteux dans les start-up tech, mais crucial pour rester compétitif. En parallèle, les fonds rendent possible le renforcement des effectifs et l’ouverture de nouveaux bureaux à l’étranger, ce qui implique aussi une dimension juridique internationale. Les contrats et partenariats devront s’adapter aux législations locales, en particulier dans le domaine de la protection des données étudiantes.
Pour une entreprise comme PyxiScience, la protection des algorithmes et des bases de données est cruciale. Les brevets, marques et droits d’auteur permettent de préserver l’originalité de la solution. Sur le marché international, une démarche de protection adaptée à chaque pays demeure essentielle pour éviter la copie non autorisée et maintenir l’avance technologique.
Au-delà de l’aspect purement technique, la gestion de données personnelles reste un point sensible. Les informations liées aux copies d’examens et à la notation sont considérées comme des données éducatives confidentielles. Ainsi, PyxiScience doit se conformer aux réglementations nationales et internationales, telles que le RGPD en Europe ou le Family Educational Rights and Privacy Act (FERPA) aux États-Unis. Cette conformité est un facteur déterminant pour convaincre les universités, soucieuses de respecter la confidentialité et la sécurité des informations relatives à leurs étudiants.
Perspectives d’avenir : PyxiScience à la conquête d’un marché global
En engrangeant 2 millions d’euros, la start-up s’est dotée d’une marge de manœuvre confortable pour poursuivre son expansion. Les priorités affichées sont claires : continuer à développer l’équipe technique afin d’améliorer encore la précision de la reconnaissance manuscrite, affiner la personnalisation de la plateforme et initier des pilotes dans les universités nord-américaines.
Au-delà de la simple adaptation culturelle, PyxiScience pourrait envisager d’enrichir sa plateforme avec des fonctionnalités supplémentaires : correction de devoirs dans d’autres domaines scientifiques (physique, chimie, informatique) ou intégration d’exercices en libre accès pour toucher un public plus large, y compris en formation continue. Une fois ces premiers jalons franchis, rien n’empêche la start-up de s’orienter vers la certification en ligne, voire de concevoir ses propres modules d’apprentissage adaptatif, en partenariat avec des organismes d’accréditation.
Le potentiel de la personnalisation
En exploitant le machine learning, PyxiScience est capable d’identifier les compétences spécifiques à travailler pour chaque élève. Cette approche ouvre la voie à des programmes différenciés, permettant d’adapter l’effort pédagogique aux profils variés des étudiants, réduisant ainsi l’échec en première année et améliorant la motivation générale.
Si le marché français reste une priorité, notamment pour conforter la notoriété de l’entreprise dans son pays d’origine, PyxiScience sait que son avenir se jouera au moins en partie à l’étranger. Concurrence, diversité culturelle, exigence de résultats tangibles : autant de défis qu’il s’agit de relever pour s’imposer parmi les leaders de l’EdTech mondiale.
Une impulsion vers l’avenir
En somme, l’entrée de PyxiScience dans la cour des grands investisseurs, portée par Newfund, INCO Ventures et des enseignants convaincus, illustre la capacité des start-up françaises à développer des solutions technologiques disruptives pour transformer le quotidien des universités. Derrière cette levée de fonds se cache un projet sociétal : optimiser l’apprentissage, rendre la correction plus fiable et offrir de nouveaux horizons pédagogiques. Au final, l’ambition de PyxiScience dépasse la simple automatisation : c’est une invitation à repenser l’éducation, en associant le meilleur de l’IA à l’ingéniosité humaine.