Ouest Croissance II boucle un deuxième closing à 105 M€
Ouest Croissance II franchit 105 M€ au deuxième closing, renforçant son soutien aux PME/ETI du Grand Ouest via un modèle minoritaire et ESG.

Le deuxième closing du fonds d’investissement Ouest Croissance II vient d’atteindre la barre des 105 millions d’euros.
Les dirigeants de ce véhicule financier régional se félicitent de dépasser leur objectif initial de 100 millions d’euros et envisagent d’accroître leur soutien aux entreprises du Grand Ouest. L’occasion de décrypter les enjeux de ce fonds, ses priorités stratégiques et ses répercussions possibles sur l’économie locale.
Un véhicule d’investissement qui fédère le Grand Ouest
En mai 2024, le lancement d’Ouest Croissance II est apparu comme une nouvelle étape pour Ouest Croissance Gestion, une société nantaise solidement ancrée dans la tradition du capital-investissement régional. Depuis sa création en 1987, cette structure s’est précisément spécialisée dans l’accompagnement financier et stratégique de petites et moyennes entreprises, ainsi que d’entreprises de taille intermédiaire, principalement dans le Grand Ouest.
Le point distinctif d’Ouest Croissance II est son approche minutieuse et circonscrite: il intervient majoritairement dans les régions Pays de la Loire, Bretagne, Normandie, et plus largement dans la zone Sud-Ouest, cherchant à contribuer à la vitalité économique de ces territoires. Son aide cible des sociétés affichant un chiffre d’affaires compris entre 10 et 250 millions d’euros et dont la valorisation peut s’élever jusqu’à 150 millions. Cette spécificité permet d’offrir un accompagnement sur mesure.
Pour consolider son assise, Ouest Croissance bénéficie de l’appui de trois Banques Populaires: Grand Ouest, Aquitaine-Centre-Atlantique et Val de France, toutes investies dans le développement régional. La force de ce soutien se traduit aussi par la constitution d’un réseau de partenaires, d’entrepreneurs et de familles locales: plus de 90 pour cent des engagements financiers du fonds sont d’ailleurs d’origine régionale. Cette communauté de souscripteurs participe activement à la promotion de solutions durables et innovantes dans le tissu économique local.
Le 24 juillet 2025, la société de gestion a annoncé que le deuxième closing avait dépassé les 100 millions d’euros visés initialement, pour atteindre 105 millions. Cette réussite s’inscrit dans la continuité du premier closing de janvier 2025, qui s’élevait à 82 millions d’euros. La progression rapide du montant récolté révèle autant l’enthousiasme des investisseurs pour les initiatives régionales que la confiance mutuelle entre les souscripteurs et l’équipe de gestion.
Ouest Croissance Gestion n’en est pas à son premier essai. Ses origines remontent à 1987, période à laquelle elle a commencé à structurer des opérations de capital-développement et de transmission pour des entreprises non cotées. Au fil des ans, la société a étoffé son expertise, consolidé ses méthodes de gouvernance et multiplié les partenariats avec des dirigeants, des cadres et des familles attachés à maintenir leur activité dans un cadre local.
Dans la suite de cet article, nous examinerons comment la levée de fonds a été orchestrée, ce qui la distingue d’autres opérations de capital-investissement, et les impacts concrets pour les bénéficiaires. Nous analyserons aussi l’importance croissante des critères ESG, qui occupent désormais une place centrale dans la sélection des participations par Ouest Croissance II.
Des étapes de levée de fonds menées en un temps record
Le capital-investissement, ou private equity, peut souvent nécessiter plusieurs mois, voire au-delà d’un an, pour finaliser la collecte de capitaux auprès des souscripteurs. Il est fréquent de scinder cette collecte en plusieurs étapes successives (close, ou closing). Durant chaque closing, les engagements souscrits par les investisseurs deviennent disponibles.
Dans le cas d’Ouest Croissance II, la progression s’est montrée extrêmement rapide. Le premier closing est intervenu très tôt après l’annonce du lancement du fonds, en janvier 2025, à hauteur de 82 millions d’euros, soit déjà 80 pour cent de l’objectif initial. Quelques mois plus tard, le deuxième closing grimpe à 105 millions d’euros, dépassant la cible fixée à 100 millions. Cette célérité peut s’expliquer par plusieurs facteurs:
- Une communauté d'investisseurs régionaux soudée et mobilisée autour de l’économie locale.
- Une stratégie d’accompagnement minoritaire, avec une réputation solide forgée auprès des dirigeants de PME et ETI.
- Des régions historiques (Pays de la Loire, Bretagne, Normandie) dont le potentiel de développement est bien connu et soutenu par les Banques Populaires.
Grâce à cette levée de fonds, l’équipe de gestion d’Ouest Croissance II dispose désormais d’une puissance de feu supplémentaire pour investir entre 3 et 13 millions d’euros par dossier, élargissant les perspectives de croissance des entreprises ciblées. L’objectif est ainsi de favoriser des opérations de développement ou de transmission, sans ingérence lourde dans le pilotage, puisqu’il s’agit d’un investisseur uniquement minoritaire. Les dirigeants conservent la gouvernance tout en trouvant des capitaux pour financer l’accélération de leurs projets.
Un ticket d'investissement précis
Dès sa conception, Ouest Croissance II s’est positionné sur un segment distinct: investir de 3 à 13 millions d’euros dans des sociétés valorisées à partir de 10 millions, jusqu’à un maximum d’environ 150 millions. Cet intervalle permet de soutenir un large spectre d’entreprises et contribue à la pérennité de l’économie locale.
Selon les responsables des Banques Populaires et d’Ouest Croissance Gestion, cette souplesse financière s’adapte aux multiples réalités du tissu entrepreneurial: de la jeune PME technologique en quête de capitaux pour déployer une nouvelle ligne de produits, jusqu’à la transmission d’une société familiale opérant dans un secteur industriel traditionnel. Chaque closing ouvre donc une perspective dynamique à bon nombre de dirigeants.
Un fort ancrage territorial et sectoriel
La force d’Ouest Croissance II réside aussi dans son ancrage territorial revendiqué. Bien au-delà de la simple collecte de fonds, l’équipe développe un réseau local d’entrepreneurs et de conseil, coopère avec des acteurs régionaux et s’engage à tisser des partenariats durables. Les entrepreneurs y trouvent un allié qui connaît le terrain et les enjeux spécifiques de leur région.
Le Grand Ouest réunit des pans économiques variés, allant de l’agroalimentaire à l’aéronautique, en passant par le numérique, la construction et la production d’énergies renouvelables. Ouest Croissance II se positionne en investisseur généraliste, choisissant des secteurs porteurs de croissance et d’emplois. L’idée: diversifier son portefeuille pour atténuer les risques, tout en contribuant à la prospérité économique globale du territoire.
Ouest Croissance II : rappel sur l'approche minoritaire
Contrairement à certains fonds d’investissement qui visent le contrôle majoritaire des sociétés ciblées, Ouest Croissance II mise sur une participation minoritaire. Ce parti pris vient soulager les craintes de nombreux dirigeants, soucieux de conserver leur indépendance et leur identité culturelle et managériale. Ouest Croissance offre ainsi un soutien capitalistique et stratégique, sans imposer une refonte radicale de la gouvernance.
Autrement dit, le dirigeant demeure maître à bord, mais s’appuie sur des conseils avisés et bénéficie d’un apport en fonds propres. Cette approche, très appréciée localement, peut faciliter le lancement d’une gamme de produits plus éco-responsables, la modernisation d’un outil de production, ou encore la réorganisation d’un capital familial en vue d’une passation intergénérationnelle.
Sodeprint : un accompagnement sur l’emballage durable
Dans le portefeuille historique d’Ouest Croissance, Sodeprint illustre bien l’investissement minoritaire et sectoriel. Basée dans les Pays de la Loire, l’entreprise conçoit et fabrique des emballages en carton destinés notamment à l’alimentaire. Grâce au soutien d’Ouest Croissance, elle a pu mettre sur pied une nouvelle ligne de production plus économe en ressources, répondant aux exigences environnementales croissantes de ses clients.
Cet exemple montre comment un fonds local peut aider à financer les investissements techniques indispensables. Le carton issu de sources responsables et le choix de colles plus respectueuses de l’environnement sont au cœur de la stratégie de Sodeprint. L’impact local n’est pas négligeable, puisque l’entreprise a renforcé son ancrage territorial et maintient plusieurs dizaines d’emplois, tout en améliorant sa compétitivité sur le marché français et européen.
LC Invest : le tourisme de plein air soutenu
Autre cas significatif: LC Invest, actif dans le secteur du camping et de l’hôtellerie de plein air. Les dirigeants souhaitaient agrandir leurs infrastructures et développer des services novateurs: installation de zones aquatiques, digitalisation de leur plateforme de réservation, et diversification en proposant des hébergements plus atypiques. Là encore, Ouest Croissance a fourni des fonds propres pour consolider la trésorerie et répartir les risques, tout en laissant la direction entièrement libre de sa politique commerciale et de ses stratégies marketing.
Résultat: LC Invest, après ce renforcement, a joué la carte d’une forte identité de marque tournée vers le respect de l’environnement. Cette entreprise a même obtenu des certifications relatives à la protection de la faune sur ses sites, prouvant qu’une croissance rapide peut aller de pair avec une certaine responsabilité écologique.
Profil Team : l'évolution dans l’isolation
Dans le secteur du bâtiment et de la construction, Profil Team conçoit des solutions métalliques pour l’isolation et l’étanchéité. L’appui d’Ouest Croissance s’est avéré essentiel pour lui permettre un changement d’échelle. Agrandissement des ateliers, amélioration de la chaîne logistique, acquisition de nouvelles machines numériques… Cette montée en puissance a élargi son offre, sécurisant des marchés auprès de maîtres d’ouvrage de plus en plus exigeants en matière de performances énergétiques. Aujourd’hui, Profil Team consolide ses positions, affichant un savoir-faire reconnu pour la toiture et la façade.
L’enveloppe dégagée par Ouest Croissance II offre ainsi une latitude d’actions appréciée de nombreux dirigeants dans des domaines très variés. Outre l’exemple de ces trois entreprises, d’autres participations sont en observation, signe que le fonds est loin d’avoir terminé son travail de prospection dans la région.
Les mécanismes fondamentaux du capital-investissement
Pour comprendre pourquoi un deuxième closing à 105 millions d’euros représente un moment marquant, il faut revenir sur le fonctionnement du capital-investissement. Les fonds injectés par Ouest Croissance II dans une société prennent la forme de parts de capital. Contrairement à un prêt bancaire, le remboursement n’est pas immédiat: le retour sur investissement viendra lors de la cession des participations, souvent au bout de quelques années (5 à 7 ans en moyenne).
Cette technique diffère aussi d’une entrée en bourse, puisqu’il n’existe pas de cotation publique. Les discussions se font en privé, entre le fonds, les dirigeants et, éventuellement, quelques actionnaires externes. Ce mode de financement séduit de plus en plus de PME et ETI qui ont besoin d’un accompagnement de croissance ou qui anticipent la transmission du capital à une nouvelle équipe managériale.
Un closing désigne la finalisation légale et administrative d’une tranche de levée de fonds. Une fois le closing réalisé, les capitaux promis par les souscripteurs deviennent engageants, ce qui autorise le fonds d’investissement à procéder aux apports dans le capital des entreprises ciblées. Selon le succès de la collecte, il peut y avoir un, deux ou plusieurs closings, jusqu’à l’atteinte (ou le dépassement) de l’objectif visé.
Dans un contexte économique marqué par des mutations rapides et la nécessité de moderniser les processus, le capital-investissement apporte une réponse adaptée. À la fois moyen de financer des projets d’extension et de permettre des transitions harmonieuses au sein des équipes dirigeantes, il ouvre également la voie à l’internationalisation, une dimension cruciale pour maintenir la compétitivité des entreprises locales sur des marchés toujours plus concurrentiels.
50 pour cent du capital déjà mobilisé
Si le total collecté est de 105 millions d’euros, Ouest Croissance II indique avoir déjà déployé près de 50 pour cent de ses moyens financiers. Cette rapidité confirme la vitalité des dossiers examinés, et la volonté des entrepreneurs d’agir vite pour capter les opportunités de marché. Entre repositionnement stratégique, transmission familiale ou lancement de nouvelles offres, les besoins en capitaux ne manquent pas.
L’équipe de gestion souligne qu’une partie du portefeuille d’Ouest Croissance II provient d’un portefeuille secondaire, constitué de participations héritées du fonds historique d’Ouest Croissance Gestion. À cela s’ajoute un premier investissement direct d’environ 10 millions d’euros, réalisé pour soutenir le développement d’une entreprise dont le nom reste confidentiel à ce stade. L’ensemble représente déjà un engagement avoisinant 35 millions d’euros, indiquant un rythme soutenu d’affectation des ressources.
Certains observateurs s’attendent à ce que l’autre moitié du capital soit déployée dans les deux prochaines années, voire plus vite si l’économie de la région continue de se montrer résiliente. Les signaux sont effectivement encourageants: la reprise post-pandémie a ravivé le secteur touristique, l’agroalimentaire maintient son attractivité à l’export, et l’industrie tournant autour de l’automatisation se trouve stimulée par les impératifs de compétitivité.
Avec cet aperçu chiffré, on constate que la dynamique d’Ouest Croissance II est lancée de manière robuste. Tout indique que le fonds poursuivra son rôle actif lors de nouvelles opérations, mettant en lumière la diversité des opportunités dans la région: industries de pointe, services innovants, projets de restructuration capitalistique ou encore expansions internationales.
Le rôle croissant des critères ESG pour les acteurs de l’investissement
Le terme ESG (environnement, social, gouvernance) est devenu incontournable dans la sphère financière, et Ouest Croissance II n’y fait pas exception. Les gestionnaires du fonds estiment que la pérennité des entreprises passe nécessairement par un respect accru de ces dimensions. Concrètement, cette démarche se traduit par:
- La réduction de l’empreinte carbone ou la recherche de solutions plus économes en ressources pour les entreprises soutenues.
- Une attention particulière portée aux conditions de travail des salariés et à la mixité au sein des équipes dirigeantes.
- L’organisation d’un conseil d’administration, ou d’un comité stratégique, pour améliorer la transparence et la diversité des points de vue.
La prise en compte des enjeux ESG n’est pas seulement un effet de mode. Dans de nombreux secteurs, il devient crucial de pouvoir prouver des avancées concrètes, sous peine de perdre des clients ou de faire face à des réglementations plus contraignantes. Les entreprises qui anticipent ces transformations en partenariat avec un investisseur engagé tels qu’Ouest Croissance II ont alors une longueur d’avance.
Cet alignement s’opère dès l’entrée au capital: Ouest Croissance II peut exiger aux équipes dirigeantes d’établir des indicateurs de performance spécifiques, liés par exemple à la réduction des déchets, à la formation du personnel ou encore à l’évolution de la gouvernance. Cette logique de long terme contribue à la création de valeur partagée.
Les motivations derrière la diffusion des critères ESG sont multiples. D’une part, les régulateurs européens renforcent les obligations de transparence en matière de transition environnementale et sociétale. D’autre part, les consommateurs montrent explicitement un intérêt pour des marques responsables. Enfin, les investisseurs institutionnels (banques, assurances) intègrent de plus en plus ces exigences dans leur due diligence lors de la sélection des actifs.
Un accompagnement qui s’adapte aux ambitions des PME et ETI
Les entreprises du Grand Ouest sont connues pour leur diversité. On y retrouve des fleurons de l’industrie agroalimentaire, des pépites du numérique, mais aussi des fabricants traditionnels dans la mécanique, le textile ou la logistique. Toutes ces structures partagent cependant un même défi: l’accès au financement pour innover et se structurer. C’est là que réside l’argument fort d’Ouest Croissance II.
Les dirigeants rencontrés par le fonds expriment souvent une volonté de moderniser leurs outils de production, de recruter des collaborateurs qualifiés, ou de procéder à des acquisitions stratégiques. Or, sans le soutien d’investisseurs spécialisés, ces projets peuvent stagner. Ouest Croissance II intervient alors comme partenaire discret mais solide, facilitant l’accélération de la croissance.
Séduits par cette approche, les souscripteurs, qui incluent aussi bien des entrepreneurs que des familles fortunées de la région, n’hésitent pas à faire valoir leur expérience. Certains d’entre eux interviennent en « board advisory », conseillant les entreprises sur des domaines aussi variés que le marketing, la supply chain ou la finance d’entreprise. Cet échange de bonnes pratiques est un atout clé du capital-investissement local.
La gouvernance d’Ouest Croissance Gestion: un acteur en évolution
En parallèle, la société Ouest Croissance Gestion, qui orchestre Ouest Croissance II, renforce ses propres structures. L’arrivée de nouveaux directeurs associés au capital, la création d’antennes régionales à Rennes, Bordeaux et Paris, ou encore la montée en puissance de certains cadres opérationnels témoignent de cette adaptation permanente. Avec aujourd’hui 17 collaborateurs, Ouest Croissance affiche une équipe suffisamment étoffée pour mener des audits, sélectionner les projets pertinents et suivre la performance de chaque participation.
En interne, cette gouvernance implique de multiples expertises: allant du juridique pour monter les dossiers de prise de participation, jusqu’aux compétences en analyse financière et en management. Le but affiché est de pouvoir conseiller les dirigeants sur des points parfois complexes, comme la fiscalité d’une transmission familiale ou le choix d’une nouvelle organisation logistique pour doubler la capacité de production.
D’après des retours recueillis auprès des équipes, l’approche demeure toutefois « sur mesure », afin de s’adapter au profil de chaque dirigeant et à la culture de chaque entreprise. On ne saurait imposer un modèle unique pour des structures de différentes tailles, implantées dans des secteurs hétérogènes. Cette flexibilité est aussi un facteur d’attractivité pour les porteurs de projets, qui recherchent un accompagnement modulable, ni trop intrusif, ni trop distant.
La démocratisation du private equity local: un vecteur de transformation
Longtemps, le capital-investissement est resté associé à quelques grandes métropoles ou aux cercles parisiens. Les fonds régionaux, tels qu’Ouest Croissance II, bouleversent cet ordre établi en montrant qu’il est possible de lever des sommes conséquentes en dehors des grands centres financiers. Cet élan redessine le paysage de l’entrepreneuriat: aujourd’hui, une jeune pousse bretonne ou un industriel normand ont accès à des capitaux et des compétences situés à quelques kilomètres seulement de leurs usines ou de leurs bureaux.
En France, les PME et ETI contribuent fortement à l’emploi et à la création de valeur, mais elles se heurtent parfois à la frilosité bancaire, surtout lorsque leur projet présente un profil de risque plus élevé (comme l’export, la recherche et développement, ou la reconversion écologique). Le private equity régional se propose alors de partager ce risque, moyennant un horizon d’investissement compatible avec la hausse potentielle de la valorisation de l’entreprise.
Au-delà de l’approche purement financière, ce mouvement a des répercussions plus larges sur l’écosystème. Les dirigeants impliqués dans une opération de capital-investissement acquièrent souvent une culture du reporting, de la planification stratégique ou de la transparence des comptes. Ces qualités renforcent la compétitivité globale et clarifient l’offre vis-à-vis des clients ou des fournisseurs.
Quel avenir pour Ouest Croissance II et ses ambitions dans la région
Fort de ses 105 millions d’euros levés, le fonds Ouest Croissance II s’affirme comme un outil capable de financer des projets majeurs pour les entreprises du Grand Ouest. Les perspectives à moyen terme paraissent encourageantes, d’autant que les entreprises locales continuent de former un socle économique très solide, avec des perspectives d’exportation intéressantes pour certains secteurs (agroalimentaire, produits verts, véhicules connectés, etc.).
D’après plusieurs analystes, la conjoncture peut être favorable aux opérations de rachat ou de transmission, surtout dans un contexte où bon nombre de dirigeants approchent de l’âge de la retraite. Ouest Croissance II entend faciliter ces passations pour éviter la disparition pure et simple de savoir-faire industriels et artisanaux, ce qui maintient des bassins d’emplois locaux et stimule la vitalité du territoire.
L’investissement minoritaire, véritable ADN d’Ouest Croissance, continuera d’être l’axe central: conforter la structure existante et redonner un nouvel élan aux entreprises ciblées. C’est d’autant plus essentiel que la concurrence s’accroît au niveau national, voire européen, pour attirer des financements. En restant résolument local et proche du terrain, Ouest Croissance II pense disposer d’un avantage concurrentiel non négligeable pour le repérage et la qualité de suivi des dossiers.
Enfin, on peut s’attendre à ce que les critères ESG prennent encore davantage de place dans l’évaluation et le suivi des participations. Le Grand Ouest, à travers ses filières innovantes et ses efforts en faveur de la croissance verte, offre un terrain propice à l’émergence de projets exemplaires sur le plan environnemental et social. La dynamique enclenchée par les différents closings pourrait donc se renforcer encore, au bénéfice de toutes les parties prenantes.
En fin de compte, le second closing à 105 millions d’euros constitue bien plus qu’un simple jalon chiffré: il illustre la montée en puissance d’un fonds régional déterminé à stimuler, transformer et pérenniser l’économie du Grand Ouest.