Orasio s’impose sur la scène européenne de la vidéo-intelligence
Orasio propulse la vidéo-intelligence européenne: des solutions IA souveraines, un consortium d’investisseurs et une levée de 16 M€ pour transformer la sécurité

Orasio, jeune pousse tricolore dédiée à la vidéo-intelligence, vient tout juste d’officialiser son lancement ! L’entreprise, créée en 2025, suscite de vives attentes grâce à ses solutions d’IA capables de détecter automatiquement des situations critiques à partir de flux vidéo. Retour sur un projet européen ambitieux qui entend bouleverser le secteur de la sécurité et de la défense.
Une volonté d’émancipation technologique au cœur de la vidéo-intelligence
La vidéo-intelligence est un champ en pleine ébullition. Dans un monde où les données circulent à une vitesse grandissante, les dispositifs capables d’analyser ces flux vidéos en temps réel ou de manière rétroactive offrent un gisement d’innovations variées : détection d’événements suspects, surveillance renforcée, analyse de comportement ou encore optimisation de la logistique.
Dans ce contexte, Orasio s’est imposée dès sa création comme un acteur souhaitant marier performance, souveraineté et conformité réglementaire. La jeune entreprise ambitionne de se déployer à l’échelle du continent, là où les groupes étrangers, notamment américains, chinois et israéliens, dominent encore massivement le marché.
Avec le durcissement des rapports de force géopolitiques, disposer de solutions nationales ou européennes en matière d’IA (notamment pour la sécurité intérieure) est devenu un impératif. Les États craignent les risques liés à la dépendance technologique : vulnérabilités des infrastructures, exposition des données sensibles et perte de maîtrise sur des systèmes critiques.
Parallèlement, en France comme dans l’ensemble de l’Union européenne, la réglementation sur la protection des données se veut plus stricte : RGPD pour tout ce qui concerne la vie privée, AI Act pour encadrer les applications de l’intelligence artificielle. C’est là un point d’appui central pour Orasio, qui veut prouver sa capacité à s’aligner sur ces exigences dès la conception de ses produits.
Un financement d’envergure et des partenaires engagés
Orasio n’a pas tardé à donner des gages de sérieux à ses ambitions. En officialisant sa première levée de fonds de 16 millions d’euros, la start-up reçoit un appui massif d’investisseurs européens convaincus du potentiel de la vidéo-intelligence. Parmi ce consortium, on retrouve notamment Frst (France), Global Founders Capital (Allemagne) et Expeditions Fund (Pologne), des acteurs déjà reconnus pour leur implication dans le renforcement de la souveraineté numérique sur le continent.
La somme de 16 millions d’euros constitue un Seed conséquent, un indicateur fort de la confiance placée dans le projet. Plusieurs signaux incitent d’ailleurs les fonds d’investissement à croire en l’émergence d’un champion européen : la dynamique du secteur, la demande grandissante pour des solutions plus éthiques et transparentes, ainsi que l’expertise reconnue des trois cofondateurs.
Dans le jargon des start-up, on appelle “Seed” la première grande phase de financement institutionnel. C’est un tour crucial pour consolider le produit, recruter une équipe et amorcer le développement commercial. Contrairement à l’amorçage (plus modeste), ce type d’opération marque la confiance que des fonds professionnels placent dans le potentiel d’une jeune entreprise.
En parallèle de cette confiance financière, Orasio profite d’un faisceau d’appuis stratégiques. Les investisseurs misent autant sur la dimension sécuritaire et défensive (avec l’armée et les forces de l’ordre) que sur des applications civiles (entreprises, collectivités, gestion de la vidéoprotection à grande échelle). Le tout s’articule autour d’une logique : l’Europe doit réinventer ses mécanismes de surveillance, de détection et de protection, sans sacrifier les valeurs qui la caractérisent.
Données, souveraineté et respect des règles européennes
Si la start-up est aussi attendue, c’est parce qu’elle s’aligne sur la volonté de renforcer la maîtrise technologique au sein de l’Union européenne. Pour de nombreux responsables politiques et industriels, la dépendance à des géants extra-européens est devenue problématique, surtout dans un domaine aussi sensible que la sécurité intérieure ou la défense.
Orasio a intégré ces réflexions au cœur de ses solutions. Son atout ? Des outils d’intelligence artificielle capables de traiter de multiples sources vidéo, mais conformes aux exigences RGPD et AI Act. Cette conformité va bien au-delà d’une simple mention : elle implique notamment une traçabilité poussée des données, une architecture protégeant la vie privée et la possibilité pour les utilisateurs de choisir le mode de déploiement (edge, on-premise ou cloud).
La loi européenne sur l’IA (AI Act), encore en cours d’élaboration, ambitionne de fixer un cadre harmonisé pour toutes les applications d’intelligence artificielle. Pour Orasio, cette perspective représente une opportunité. En anticipant dès à présent les futures obligations légales, la start-up se positionne comme un interlocuteur légitime pour toute entité cherchant à moderniser ses outils de surveillance, sans compromis sur la confidentialité.
Bon à savoir : Le RGPD en pratique
Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) impose une transparence quant à l’usage des données personnelles. Pour la vidéo-intelligence, cela se traduit par l’obligation de limiter la capture, le stockage et la circulation des images à ce qui est strictement nécessaire. Toute solution déployée en Europe doit respecter ces principes pour être légale.
Des technologies pour interpréter et agir en temps réel
L’une des innovations majeures d’Orasio réside dans son approche multimodale, qui croise l’analyse des images et du langage. Contrairement aux systèmes classiques focalisés uniquement sur des signaux visuels, la jeune pousse fait le pari qu’un croisement de canaux décuple la précision de détection. Résultat : une analyse plus fine des scènes et une interaction plus fluide avec l’utilisateur.
Les fonctionnalités phares incluent la détection automatique d’événements complexes : mouvement suspect, intrusion, abandon d’objet potentiellement dangereux, etc. L’outil promet également de faciliter les investigations a posteriori grâce à un traitement massif des archives vidéo. En quelques clics, il deviendrait possible de parcourir des heures d’enregistrements et d’identifier l’instant précis qui nécessite une intervention.
Un autre aspect intéressant : la capacité d’adapter l’architecture au contexte utilisateur. Les systèmes Orasio peuvent ainsi fonctionner “on edge” (directement embarqués dans les caméras ou dispositifs de captation), “on-premise” (sur les serveurs internes d’une entreprise ou d’une administration) ou sur une infrastructure cloud. Cette flexibilité permet de répondre aux exigences spécifiques de chaque organisme, en tenant compte des contraintes budgétaires, réglementaires ou techniques.
La vision multimodale combine différentes modalités de données (visuelles, textuelles, sonores…). Dans le cas d’Orasio, l’IA recoupe les informations issues du flux vidéo avec d’autres sources (descripteurs textuels ou métadonnées) pour dresser un portrait plus complet de la scène. Cette fusion permet, par exemple, de détecter un individu gesticulant de manière incohérente et de vérifier s’il correspond à un signalement précis.
Qui se cache derrière la start-up Orasio ?
L’initiative découle de la vision de trois cofondateurs : Florian Fournier, Arnaud Delaunay et Fabio Gennari. Tous apportent leur expertise particulière. Fournier, diplômé de l’École Polytechnique et ancien cofondateur de PayFit, est aujourd’hui CEO. Delaunay, lui aussi passé par l’École Polytechnique, a développé une solide connaissance en IA et en vision par ordinateur, devenant CTO. Quant à Gennari, ancien juge au Conseil d’État et passé par HEC Paris, il occupe la fonction de COO.
Leur complémentarité s’avère précieuse pour répondre aux multiples défis de la vidéo-intelligence. Fournier apporte la culture du produit et le sens du scale-up, Delaunay maîtrise les subtilités de l’IA dans des conditions extrêmes, et Gennari offre une lecture aiguisée du cadre juridique et administratif, un atout de choix pour négocier avec les institutions publiques et sécuriser la conformité des solutions proposées.
Bon à savoir : Le parcours de Fabio Gennari
Avant de cofonder Orasio, Fabio Gennari a fait ses armes dans la haute administration française. Passé par l’ENA, il connaît les rouages des ministères et de la politique publique en matière de sécurité. Cette expérience lui permet de cerner précisément les besoins des organismes d’État, autant sur le plan technique que réglementaire.
Dans un contexte où l’Europe cherche à rattraper son retard face aux titans étrangers, cette équipe fondatrice représente un modèle de compétence multisectorielle, synonyme de crédibilité. Leur ambition commune : édifier un géant européen capable de concurrencer les leaders mondiaux tout en restant aligné sur les valeurs et les lois européennes.
Des applications concrètes : sécurité intérieure, défense et bien plus encore
Si Orasio attire l’attention, c’est aussi grâce à son spectre d’applications très large. Les forces de l’ordre et les armées européennes sont en première ligne, mais ces solutions peuvent également s’étendre au secteur privé, aux administrations locales et même à des services de protection événementielle. La capacité à détecter des situations problématiques en temps réel devient un atout majeur pour plusieurs industries.
Prenons l’exemple d’un grand groupe industriel disposant de multiples sites sensibles. En déployant la technologie Orasio, il pourrait prévenir les incidents de manière proactive : intrusion non autorisée, départ d’incendie, acte de malveillance… Les dispositifs d’alerte se déclencheraient aussitôt, évitant ainsi l’effet de latence souvent constaté dans les systèmes de sécurité traditionnels.
Du côté des municipalités, la perspective d’une vidéosurveillance plus “intelligente” enchante certains élus en quête de solutions efficaces, mais respectueuses des droits fondamentaux. Dans les grandes villes comme Paris, Lyon ou Marseille, la multiplication des caméras de rue nécessite un tri sélectif d’images pour éviter la saturation des opérateurs. L’intelligence artificielle, lorsqu’elle est bien encadrée, pourrait alors soulager les agents de surveillance tout en renforçant la réactivité face aux incivilités et délits.
La compétition sur un marché dominé par des puissances extra-européennes
Malgré son fort potentiel, le segment de la vidéo-intelligence reste dominé par une poignée d’acteurs établis. Les solutions américaines, chinoises et israéliennes sont déjà solidement ancrées, souvent appuyées par des budgets colossaux et des écosystèmes technologiques rodés. Pour Orasio, le défi consiste donc à prouver qu’une start-up européenne peut délivrer le même niveau de performance, tout en offrant une garantie de conformité renforcée.
Les pouvoirs publics européens sont de plus en plus enclins à soutenir des solutions “made in Europe”. Au-delà de l’aspect purement souverain, c’est aussi une question de maîtrise des données et d’indépendance stratégique. Orasio pourrait ainsi bénéficier d’une conjoncture favorable, où la sensibilité à la sécurité des données ne cesse de grandir. De plus, plusieurs scandales autour de l’usage malveillant des technologies de reconnaissance faciale ont poussé les États à envisager des solutions plus transparentes et traçables.
La start-up se montre confiante dans sa capacité à rivaliser avec ces géants. Pour consolider son avantage, elle compte surtout sur une expertise pointue et une flexibilité d’implantation (edge, on-premise, cloud) que peu d’entreprises étrangères peuvent offrir sans imposer leurs propres infrastructures.
Bon à savoir : Les grands acteurs non européens
Parmi les sociétés qui dominent aujourd’hui le marché mondial de la vidéo-intelligence, on retrouve des firmes issues de la Silicon Valley, spécialisées dans l’IA et le cloud, mais aussi des groupes chinois pionniers en reconnaissance faciale. L’Europe peine à imposer ses propres géants, raison pour laquelle la levée de fonds d’Orasio attire tant l’attention.
Un ancrage réglementaire réfléchi pour une adoption plus facile
L’anticipation réglementaire n’est pas simplement un argument marketing pour la start-up. En bâtissant son architecture autour des exigences du RGPD et de l’AI Act, Orasio compte réduire considérablement les freins à l’adoption. Les opérateurs publics, souvent frileux face à la nouveauté, pourraient être rassurés par la promesse d’une solution déjà en adéquation avec les futures normes et standards européens.
Plus encore, cette conformité intéresse des entreprises privées soucieuses de leur image de marque. Lorsqu’un grand groupe déploie un dispositif de vidéosurveillance basé sur l’IA, il doit prouver qu’il ne porte pas atteinte à la vie privée ni aux libertés fondamentales. Orasio pourrait donc se positionner comme le partenaire idéal pour ceux qui cherchent à innover en minimisant les risques légaux ou les controverses.
Au-delà des aspects purement législatifs, la start-up insiste sur la nécessité de proposer des mécanismes de contrôle et d’audit. Ces fonctionnalités permettraient aux clients de surveiller le fonctionnement de l’IA, de comprendre les décisions prises par les algorithmes et, in fine, d’éviter les dérives. On le sait, la “boîte noire” algorithmique figure parmi les plus grands défis de l’intelligence artificielle.
Vers une expansion européenne à grande échelle
Selon les premiers retours de la start-up, la levée de fonds de 16 millions d’euros doit servir de tremplin pour accélérer le recrutement et déployer les solutions Orasio auprès des premiers clients. L’objectif est clair : se hisser rapidement au rang d’acteur incontournable sur le marché européen de la sécurité vidéo et de la défense, en répondant à la fois aux besoins publics et privés.
Les fondateurs s’attachent déjà à former une équipe d’ingénieurs spécialistes de l’IA et de l’analyse vidéo, tout en recrutant des profils expérimentés en développement commercial. Par ailleurs, Orasio envisage de multiplier les collaborations avec des universités et laboratoires de recherche européens, pour bénéficier de l’expertise académique et continuer d’étoffer ses algorithmes.
Certains projets pilotes sont en cours. Ils visent notamment à tester la robustesse des systèmes dans des environnements complexes : grands événements sportifs ou culturels, infrastructures critiques et sites militaires. Les premiers résultats s’annoncent prometteurs, confirment les cofondateurs, tout en soulignant qu’il reste du chemin à parcourir pour parfaire les modèles d’IA.
La vidéo-intelligence impose des défis tels que l’optimisation du calcul pour traiter des flux massifs, la réduction des faux positifs dans la détection d’événements rares et l’interprétation en direct de données hétérogènes. Orasio devra renforcer sans cesse ses équipes de R&D et collaborer avec des partenaires de recherche pour maintenir son avance technologique.
Les ambitions d’un leadership européen durable
L’idée maîtresse d’Orasio va au-delà d’un simple succès commercial. La start-up souhaite incarner, aux yeux des investisseurs et des institutions, la preuve que l’Europe peut innover et développer ses propres solutions dans le domaine de l’IA appliquée à la vidéo. Avec une croissance saine et des technologies alignées sur les valeurs européennes, Orasio veut démontrer qu’il est possible de conjuguer performance et éthique.
À une époque où le continent cherche à s’affirmer face aux hégémonies étrangères, chaque réussite européenne résonne comme un message fort : la souveraineté n’est pas un vœu pieux, mais un objectif atteignable si l’on coordonne talents, financements et volonté politique. Les prochaines années seront décisives pour jauger la pérennité du modèle Orasio, et pour savoir si, oui ou non, l’Europe parviendra à rivaliser avec les géants établis.
Prochaines étapes et réflexion de long terme
En se dotant d’un capital significatif, Orasio prépare la suite de son aventure entrepreneuriale. Les trois cofondateurs le martèlent : l’étape suivante est de solidifier la technologie et de s’implanter dans plusieurs pays du continent, tout en poursuivant la R&D pour proposer des fonctionnalités de plus en plus fines. Les partenariats institutionnels et industriels sont en ligne de mire, car c’est en unissant les forces publiques et privées que la vidéo-intelligence européenne pourra véritablement émerger.
À plus long terme, la start-up devra également affronter les défis de la concurrence mondiale. Les capitaux levés aujourd’hui sont un premier pas, mais la bataille pour l’innovation et la conquête de marchés internationaux nécessitera probablement des tours de table plus importants. Orasio pourra alors envisager des alliances stratégiques ou des acquisitions, pour ne pas se laisser distancer dans une industrie où la course à la performance est sans relâche.
Une nouvelle ère semble s’ouvrir pour la vidéo-intelligence, et Orasio incarne la possibilité d’une voie européenne, performante et responsable, prête à rivaliser avec les leaders mondiaux.