Orakl Oncology, le spin-off de l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif, vient de réaliser une levée de fonds de 3 millions d’euros. Sa solution ? Une plateforme d’avatars de tumeurs permettant de reproduire les réponses de ces dernières aux traitements. Une somme qui devrait permettre à la jeune pousse d’améliorer les résultats de ses essais cliniques, d’agrandir son équipe et de se lancer dans la construction d’un laboratoire humide. 

Un tour de table de 3 millions d’euros 

La levée de fonds a été réalisée avec le soutien de Speedinvest. Estelle Botbol, senior associate au sein de Speedinvest, témoigne de l’intérêt du fond de capital-risque pour le projet : « La technologie d'Orakl Oncology a le potentiel de révolutionner la recherche en oncologie » a-t-elle déclaré. 

Grâce aux fonds obtenus, Orakl Oncology espère améliorer le taux de réussite de ses essais clinique, dont le taux d’échec s’élève actuellement à 96 %, selon l’entreprise. Selon Fanny Jaulin, PDG et cofondatrice d'Orakl Oncology, « les candidats médicaments rencontrent les tumeurs de patients beaucoup trop tard, seulement au moment des essais cliniques ».

De même, la jeune pousse espère agrandir son équipe, actuellement composée de quatre personnes. Dans l’année à venir, 10 postes devraient être créés afin de recruter des professionnels aux profils divers, notamment des chercheurs en intelligence artificielle et en oncologie, ou bien un responsable de laboratoire. Enfin, Orakl Oncology ambitionne de faire construire un laboratoire humide.

Page d'accueil du site d'Orakl oncology qui vient de réaliser une levée de fonds

Une plateforme de recherche contre le cancer

Orakl Oncology a développé une plateforme d’avatars de tumeurs. Ces derniers permettent de reproduire les réactions des tumeurs aux médicaments testés. Une alternative permettant de mieux observer les résultats de ces derniers. « En outre, le développement des médicaments se fait sur des modèles de tumeurs, par exemple des modèles de souris, qui ne ressemblent pas du tout à celles des patients » précise Fanny Jaulin.

Pour essayer d’embrasser le spectre très hétérogène que représente le cancer, la jeune pousse dispose d’un large panel d’avatars. Cependant, selon Gustave Ronteix, CTO et cofondateur d’Orakl Oncology, le focus portera sur deux cancers en particulier, dans un premier temps. « Nous avons décidé de nous focaliser sur les cancers du pancréas et du colon, secondes causes de mortalité par cancer sans innovation thérapeutique depuis plus de 50 ans » a-t-il déclaré.

Une mission de taille que la start-up souhaite réaliser en coopération avec les experts de différents secteurs. Diane-Laure Pagès, COO et cofondatrice de Orakl Oncology confie à ce sujet : « Nous construisons une véritable plateforme en oncologie en collaborant avec à la fois les hôpitaux et les industries développant des médicaments : industrie pharmaceutique, biotechs, AI-biotechs… ».

À ce jour, Orakl Oncology est toujours hébergée au sein de l’incubateur Agoranov. Ce dernier avait notamment accueilli Doctolib, Dataiku et Alan à leurs débuts. Forte de son succès, la jeune pousse devrait très prochainement investir ses propres locaux au sein de l’université de médecine de Paris-Saclay.