Okeiro, jeune pépite française de la médecine de précision, fait parler d’elle en annonçant une levée de fonds de 10 millions d’euros destinée à consolider sa plateforme d’aide à la décision clinique et à poursuivre son expansion, comme l’indique la publication de l’entreprise. Mais l’exploit réside surtout dans l’approche innovante adoptée par cette ex-« Predict4Health » : anticiper les défaillances d’organes et accélérer la recherche clinique, notamment dans les maladies chroniques.

Un nouvel élan pour l’ex-Predict4Health

Née d’une équipe d’experts en données de santé et en intelligence artificielle, la start-up se tournait auparavant vers des solutions prédictives sous le nom de Predict4Health. Désormais, la société opère sous la bannière Okeiro, un nom dérivé du grec « Kairos », qui symbolise le moment opportun où les décisions médicales cruciales doivent être prises.

La stratégie d’Okeiro n’est pas de se limiter à un seul champ médical. L’entreprise s’est spécialisée dans la transplantation d’organes (reins, poumons, cœur, foie) et, plus largement, dans la prise en charge des maladies chroniques avancées. L’objectif est clair : offrir une aide à la décision qui soit à la fois médicalement rigoureuse, scientifiquement validée et simplifiée grâce à la puissance de l’intelligence artificielle.

Fondée par le PDG et cofondateur Pierrick Arnal, Okeiro s’appuie également sur l’expertise de chercheurs renommés de l’APHP et de l’INSERM. Si le changement de nom illustre un tournant stratégique, il démontre surtout la volonté de l’entreprise de s’imposer comme un acteur majeur de la médecine personnalisée et de la télésurveillance médicale.

La télésurveillance médicale consiste à suivre l’état de santé d’un patient à distance grâce à des outils de mesure et de collecte de données. En France, l’Assurance Maladie propose depuis quelques années un cadre de remboursement spécifique pour encourager le déploiement de ces technologies, notamment dans les pathologies chroniques.

En migrant vers un nom plus évocateur, Okeiro souhaite souligner ce moment « critique », ou Kairos, où la décision thérapeutique peut changer le cours de la vie d’un patient. Avec cette philosophie, la plateforme développe un arsenal d’algorithmes capables de prévoir la défaillance d’un organe greffé plusieurs années à l’avance.

Le grand chantier : prévenir les échecs de greffes et réduire la mortalité

L’innovation phare d’Okeiro repose sur l’algorithme iBox, un modèle prédictif qui anticipe la perte d’un greffon rénal ou d’un autre organe transplanté. Selon des études réalisées en interne et validées par des experts indépendants, iBox a déjà fait ses preuves dans des centres hospitaliers français de renom. D’après l’entreprise, l’algorithme est certifié dispositif médical et reconnu comme biomarqueur de substitution par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis et par l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Cette reconnaissance d’iBox par les autorités internationales permet d’améliorer la qualité des essais cliniques, en remplaçant partiellement des critères d’évaluation traditionnels beaucoup plus longs à mesurer. En pratique, l’algorithme est intégré à une plateforme d’aide à la décision qui fournit aux médecins des estimations du risque d’échec de la greffe. Il s’agit d’un atout majeur pour mieux adapter la thérapie immunosuppressive et optimiser le parcours de soins.

Repère essentiel : qu’est-ce qu’un biomarqueur de substitution ?

Un biomarqueur de substitution est un paramètre biologique utilisé pour estimer l’efficacité d’un traitement sans attendre l’évolution finale de la maladie. Dans le cas d’Okeiro, iBox joue ce rôle auprès des agences réglementaires, accélérant ainsi le déroulement des essais cliniques et la mise sur le marché de nouvelles thérapies.

Alors que les maladies rénales chroniques touchent environ 850 millions de personnes dans le monde, la pertinence d’une telle innovation saute aux yeux. Les insuffisances rénales, en particulier, représentent une proportion conséquente des cas de maladies chroniques. En France, on estime que plusieurs dizaines de milliers de patients vivent sous dialyse ou avec un rein transplanté, et plus de 3 000 greffes rénales sont réalisées chaque année. Les perspectives d’un dispositif prédictif solide sont donc cruciales pour mieux gérer les risques de rejets et réduire la mortalité associée.

La levée de 10 millions d’euros : un signe fort pour le secteur

Cette levée de fonds à hauteur de 10 millions d’euros, menée par Alven, Forepont Capital Partners et Red River West, va permettre à Okeiro d’accélérer considérablement son développement. Les ambitions sont multiples : renforcer la présence de la solution sur le territoire français et poursuivre l’expansion à travers l’Europe, notamment en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne. L’Amérique du Nord n’est pas en reste, puisque la start-up prévoit aussi de pénétrer le marché américain dès cette année.

Outre la volonté de conquérir de nouveaux marchés, l’entreprise compte investir dans la recherche et le développement. L’objectif ? Améliorer davantage la précision diagnostique et l’efficacité thérapeutique via de nouveaux outils basés sur l’IA. Cela concerne non seulement la transplantation, mais aussi l’ensemble des patients atteints de maladies chroniques à risque élevé de complications.

La numérisation de la santé, accélérée par la pandémie de Covid-19, répond à plusieurs problématiques : éviter l’engorgement des hôpitaux, accroître la précision diagnostique grâce aux algorithmes et améliorer la qualité de vie des patients à distance. Dans ce contexte, les investisseurs voient un fort potentiel de rentabilité et d’impact sociétal, notamment pour les maladies chroniques.

Du point de vue de la dynamique économique de la French Tech, cette levée s’inscrit dans une tendance marquée : plusieurs start-up spécialisées en e-santé et dispositifs médicaux ont bouclé des tours de table de grande ampleur ces derniers mois. C’est notamment le signe que la convergence entre santé et intelligence artificielle séduit un nombre croissant d’investisseurs de renom.

Une recherche clinique éclairée par l’intelligence artificielle

Pour les maladies chroniques, la recherche clinique est souvent longue et coûteuse. Chaque nouveau protocole implique un nombre important de patients suivis pendant plusieurs années. L’intégration de la technologie iBox accélère ce processus : en tant que biomarqueur de substitution, l’algorithme permet de détecter plus tôt l’inefficacité potentielle d’un traitement, ce qui réduit le temps nécessaire pour valider (ou écarter) une nouvelle molécule.

La plateforme Okeiro se distingue également par son modèle économique : elle peut être déployée dans différents centres hospitaliers et adaptée aux spécificités de chaque établissement. Une partie du montant levé sera ainsi consacrée à l’optimisation de l’outil, afin de couvrir davantage de pathologies chroniques, comme la maladie rénale chronique (MRC).

En Europe, la MRC est déjà un défi majeur pour les systèmes de santé, et la situation est encore plus préoccupante aux États-Unis où 15% de la population souffre d’une forme de MRC. Les conséquences financières et sociales de l’hémodialyse et de la transplantation imposent des réponses nouvelles, à la fois plus précoces et plus personnalistes. C’est dans ce contexte que l’IA appliquée à la santé gagne ses lettres de noblesse.

Une étude multicentrique pour valider l’impact clinique

L’une des forces d’Okeiro réside dans sa volonté de prouver l’efficacité de sa plateforme avec une étude clinique randomisée de grande envergure. L’essai inclut 16 centres hospitaliers dans 6 pays (France, Allemagne, Autriche, Royaume-Uni, Israël et Espagne). Il consiste à comparer deux groupes de médecins : l’un utilisant la plateforme Okeiro et l’autre appliquant le protocole standard sans cet outil prédictif.

Les résultats intermédiaires, diffusés auprès des investigateurs, semblent prometteurs : une meilleure détection des complications post-transplantation et une amélioration du suivi des patients, d’après les premiers retours. Cette étude doit s’achever dans quelques mois, et si les tendances se confirment, cela pourrait ouvrir la voie à un changement de paradigme dans la gestion des risques de rejet d’organe.

Bon à savoir : le principe d’une étude randomisée

Dans une étude randomisée, les participants sont répartis de manière aléatoire entre un groupe de test et un groupe témoin. Cette méthodologie est considérée comme le « gold standard » pour évaluer l’efficacité d’une intervention médicale, puisqu’elle limite les biais de sélection et garantit une meilleure fiabilité des résultats.

Cette démarche reflète l’exigence de rigueur scientifique propre à Okeiro. Au-delà de la performance purement technologique, l’entreprise doit convaincre cliniciens, régulateurs et assureurs santé (en particulier l’Assurance Maladie en France). La reconnaissance de la plateforme par l’Assurance Maladie dans le cadre de la télésurveillance médicale est d’ailleurs déjà un signal que l’outil répond à un réel besoin, tout en offrant des garanties de sécurité et de qualité des soins.

Des investisseurs conquis par la force scientifique du projet

Le tour de table mené par trois fonds de prestige — Alven, Forepont Capital Partners et Red River West — illustre la confiance accordée à Okeiro. Chacun de ces investisseurs occupe une place stratégique, tantôt axée sur l’expansion internationale, tantôt sur l’innovation thérapeutique. D’après le Dr. Ismail Kola, Partner chez Forepont Capital Partners, l’avance technologique d’Okeiro est telle que le critère iBox est déjà jugé suffisamment probant pour être intégré aux essais cliniques comme endpoint de substitution.

Pour Alven, la logique d’investissement s’inscrit dans la continuité de projets passés comme Cardiologs, un autre acteur de l’IA médicale. Le but est de miser sur des solutions de deeptech disposant d’une solide protection intellectuelle et capables de s’implanter sur le marché américain. Quant à Red River West, le fonds apporte non seulement un soutien financier, mais aussi un réseau transatlantique pour faciliter l’installation de la société outre-Atlantique.

Alven est un fonds d’investissement early-stage ayant soutenu plus de 170 start-up en Europe et aux États-Unis. Forepont Capital Partners se spécialise dans la santé et les sciences de la vie, avec un focus sur des technologies à fort impact clinique. Quant à Red River West, il s’agit d’un fonds transatlantique qui aide les entreprises européennes à conquérir le marché américain grâce à une expertise opérationnelle et financière.

Des retombées économiques et sanitaires pour la France

Le marché français de la e-santé connaît aujourd’hui une croissance soutenue, encouragée par le gouvernement et soutenue par des initiatives européennes comme le programme Horizon Europe. Dans ce contexte, la solution d’Okeiro offre plusieurs retombées positives :

  • Réduction des coûts de santé : en prévenant les rejets de greffe, la plateforme diminue la nécessité d’hospitalisations répétées et de traitements lourds, potentiellement économes pour l’Assurance Maladie.
  • Soutien à la recherche : les essais cliniques et la collecte de données en vie réelle (Real-World Evidence) fournissent un levier de compétitivité pour la France dans le domaine biomédical.
  • Création d’emplois : l’expansion d’Okeiro en France et à l’étranger pourrait se traduire par des recrutements dans les domaines de la data science, de la recherche clinique et de la gestion hospitalière.

En s’appuyant sur des partenariats solides, notamment avec l’APHP et l’INSERM, Okeiro consolide encore sa capacité à innover sur le territoire national avant d’exporter ses solutions. Cette démarche illustre parfaitement le potentiel du modèle français : un mélange de savoir-faire scientifique, d’infrastructures de recherche de pointe et de volontarisme politique.

Une ambition internationale déjà concrète

L’un des principaux objectifs de la start-up est de déployer sa plateforme au Royaume-Uni et en Allemagne, deux marchés-clés en Europe. Dans un second temps, elle mise sur l’Espagne, où la demande en solutions de gestion des greffes et d’optimisation du parcours de soins est également forte. Mais le véritable tremplin réside dans le marché américain, réputé très lucratif et dynamique en matière de medtech.

D’après les déclarations d’Okeiro, l’entrée aux États-Unis se fera dès cette année. Le fait que l’algorithme iBox soit déjà approuvé comme biomarqueur de substitution par la FDA constitue un atout non négligeable. Cela implique un gain de temps significatif pour les démarches réglementaires et l’intégration dans les protocoles d’essais cliniques américains.

L’intention de l’entreprise est aussi de s’attaquer aux autres maladies chroniques : la même logique d’algorithmes prédictifs pourrait s’appliquer aux patients présentant des affections comme l’insuffisance cardiaque, la maladie hépatique chronique ou encore certains troubles respiratoires. Le socle technologique est extensible, et la levée de fonds vise justement à renforcer cette portée multisectorielle.

Du prédictif à la personnalisation thérapeutique

Au-delà de la simple prédiction, la plateforme vise à personnaliser le traitement pour chaque patient. Lorsqu’un risque est identifié, la solution propose des scénarios d’interventions possibles : modification de la posologie des immunosuppresseurs, examen spécifique à anticiper ou renforcement du suivi ambulatoire.

Dans la perspective d’une médecine de précision, cette personnalisation se fonde sur la collecte et l’analyse de données issues de plusieurs sources : dossiers médicaux, examens biologiques, retours de consultation, objets connectés, etc. Pour les équipes médicales, la plateforme d’Okeiro devient un outil d’orchestration globale, où chaque décision thérapeutique s’appuie sur un score de risque étayé par des données probantes.

En parallèle, les laboratoires pharmaceutiques et les instituts de recherche voient dans cet outil un moyen de gagner du temps et de réduire les coûts lors des phases d’évaluation de nouveaux médicaments. Au lieu d’attendre l’apparition de signes cliniques tardifs, l’algorithme iBox fournit des indices précoces sur l’efficacité ou la toxicité d’une thérapie, ce qui peut accélérer le développement de nouvelles molécules pour des maladies encore mal prises en charge.

L’histoire d’Okeiro, de la science des données à la clinique

Derrière cette réussite récente, on retrouve une philosophie ancrée dans la rigueur scientifique. Les cofondateurs, dont Pierrick Arnal, se sont entourés d’experts médicaux, de data scientists et de développeurs spécialisés en solutions de santé. L’objectif initial était déjà clair : améliorer le quotidien des patients greffés en rendant plus prévisible l’évolution de leur état de santé.

L’approche est d’abord passée par des collaborations avec de grands centres de transplantation en France, où l’équipe a pu valider, affiner et perfectionner ses algorithmes. Puis, sous l’ancienne appellation Predict4Health, la société a décroché différentes distinctions dans l’écosystème français d’innovation. Le partenariat étroit avec l’APHP et l’INSERM a constitué un accélérateur déterminant, permettant d’intégrer des données issues de registres hospitaliers et de cohorts patients sur le long terme.

En se structurant autour de projets de recherche clinique, Predict4Health a franchi le pas vers la certification de dispositif médical, une étape clé pour rassurer les autorités sanitaires. Enfin, le changement de nom en Okeiro, couplé à cette récente levée de fonds, marquent la volonté assumée d’industrialiser et de déployer la plateforme à large échelle.

L’importance de la protection intellectuelle

Dans le secteur de la medtech, la propriété intellectuelle est stratégique. Les algorithmes de prédiction nécessitent une phase de recherche longue et coûteuse, et les brevets ou protections équivalentes constituent souvent un impératif pour sécuriser la valorisation. Okeiro l’a bien compris en collaborant avec des équipes de recherche publique et en bâtissant un socle de publications scientifiques dans des revues médicales reconnues.

Cette crédibilité scientifique permet non seulement de convaincre les hôpitaux de tester et d’adopter la solution, mais aussi d’attirer des investisseurs de premier plan. Le fait que la FDA et l’EMA reconnaissent le caractère innovant et l’efficacité de l’algorithme iBox renforce cet avantage compétitif, difficile à reproduire pour de nouveaux entrants.

Les hôpitaux, de leur côté, s’intéressent de plus en plus aux solutions de santé numériques pour fluidifier les parcours de soins et fiabiliser la prédiction d’événements indésirables. Dans un environnement où les données hospitalières sont à la fois massives et dispersées, l’IA prend tout son sens pour structurer l’information et en extraire des signaux précoces.

Zoom sur la transplantation d’organes en France

Selon l’Agence de la biomédecine, la France compte plus de 66 000 patients greffés tous organes confondus, dont une majorité de greffes rénales. Les besoins sont tels que plus de 20 000 personnes restent sur liste d’attente. Dans ce contexte, la pérennité des greffes est un enjeu majeur : prévenir la perte de l’organe transplanté évite aux patients de revenir dans un parcours de dialyse ou d’attendre une nouvelle greffe.

En dépit des avancées médicales, le rejet reste un risque réel, souvent lié à une incompatibilité immunologique ou à des complications post-opératoires. Les médecins ont donc besoin d’indicateurs fiables pour identifier les patients à risque, ajuster les doses de médicaments immunosuppresseurs et planifier un suivi plus rapproché. C’est là qu’Okeiro s’inscrit : fournir un score prédictif fiable, validé scientifiquement.

De plus, la télésurveillance et l’anticipation du rejet permettent de désengorger les services hospitaliers, déjà sous pression. Cela contribue à rationaliser les coûts, à améliorer la qualité de vie des patients et à garantir une meilleure équité d’accès aux soins complexes dans toute la France.

Alven, Forepont et Red River West : quelles synergies ?

Derrière cette levée de fonds, on retrouve trois profils de fonds de capital-risque aux approches complémentaires :

  • Alven : société d’investissement early-stage, réputée pour soutenir des projets technologiques audacieux (ex. Qonto, Stripe, Dataiku). Alven apporte une expertise dans le développement commercial et la mise à l’échelle des logiciels cliniques.
  • Forepont Capital Partners : basé à New York, ce fonds se consacre aux innovations dans la santé et la biotechnologie, en particulier sur des approches de rupture. Son rôle consiste souvent à aider les start-up à valider scientifiquement leurs produits et à tisser des liens avec des acteurs industriels.
  • Red River West : focalisé sur l’internationalisation et l’accompagnement de start-up européennes souhaitant s’implanter aux États-Unis. L’équipe est composée de vétérans de la tech capables de conseiller Okeiro dans sa stratégie de pénétration du marché nord-américain.

L’association de ces trois partenaires permet à Okeiro de bénéficier à la fois d’un soutien logistique, financier et scientifique. Sur le plan économique, cette synergie annonce un potentiel de croissance rapide et un solide positionnement sur le marché mondial de la healthtech, estimé à plusieurs centaines de milliards d’euros à l’horizon 2030.

La feuille de route : IA, recherche et expansion

Une partie des 10 millions d’euros sera ainsi investie dans le renforcement de l’infrastructure technique, afin de supporter la montée en charge. L’équipe R&D d’Okeiro devrait également s’agrandir pour développer de nouveaux algorithmes, destinés à couvrir d’autres aspects de la maladie rénale chronique et peut-être d’autres pathologies transversales.

Si le champ d’application initial reste la prévention des rejets, les potentialités se multiplient avec la croissance des bases de données cliniques et l’utilisation croissante de technologies cloud dans le secteur médical. De plus en plus d’hôpitaux sont désormais équipés pour transmettre des informations en temps réel, créant un écosystème propice au déploiement rapide d’outils prédictifs de haute précision.

L’internationalisation passera par des accords avec des hôpitaux, des réseaux de recherche et des associations de patients dans divers pays. Aux États-Unis, la validation par la FDA offre un cadre réglementaire clair, mais la concurrence y est rude avec de multiples acteurs de la medtech cherchant à percer. Fort de son avance technologique et de son ancrage scientifique, Okeiro se dit prêt à relever le défi.

Une identité repensée : Okeiro, un nom porteur de sens

Avec le lancement de la nouvelle identité, Okeiro réaffirme sa mission principale : offrir aux équipes médicales le bon outil au bon moment, pour optimiser l’espérance de vie et la qualité de vie des patients greffés ou chroniques. Cette notion de moment clé — Kairos — fait écho à la prise de décision cruciale qui peut éviter un rejet d’organe ou ralentir une progression pathologique.

La dimension symbolique ne se limite pas au simple changement de nom. Elle inclut une stratégie marketing qui valorise l’aspect humaniste et personnalisé de la technologie, loin d’une approche uniquement algorithmique. Dans la même optique, Okeiro communique sur l’intérêt de rapprocher les professionnels de santé et les patients via la télésurveillance, rendant chaque intervention plus proactive et moins subie.

À l’échelle de l’entreprise, ce renouveau identitaire va de pair avec une remise à niveau de la charte graphique, du site web et des supports de communication. L’objectif est d’apparaître comme un acteur global de la médecine de précision, légitime pour s’implanter à l’international et répondre aux exigences réglementaires de chaque zone géographique.

Perspectives pour un futur en mutation

De nombreux spécialistes estiment que la santé prédictive et la personnalisation thérapeutique constitueront la prochaine grande révolution médicale. Le fait qu’Okeiro ait déjà convaincu plusieurs fonds d’investissement, qu’elle dispose d’un produit validé et d’un ancrage dans des centres hospitaliers majeurs, lui confère un avantage concurrentiel significatif.

L’enjeu reste toutefois de garantir la fiabilité des algorithmes dans des conditions cliniques complexes, d’assurer l’adhésion des professionnels de santé et de déployer à grande échelle une plateforme en respectant les spécificités réglementaires de chaque pays. L’étude multicentrique en cours, dans 16 hôpitaux à travers 6 pays, devrait fournir une preuve d’efficacité supplémentaire pour asseoir la crédibilité internationale de l’entreprise.

En parallèle, Okeiro nourrit l’ambition de s’adresser à de nouvelles aires thérapeutiques. Les maladies chroniques représentent un champ immense : diabète, pathologies cardio-respiratoires, cancers… L’idée de générer des modèles prédictifs pour chaque grande maladie chronique ouvre des opportunités industrielles majeures, à condition de surmonter les défis techniques et de garantir la confidentialité des données de santé.

En définitive, Okeiro illustre le virage décisif que prend le secteur de la santé, où la technologie, la science et les investisseurs s’allient pour créer une approche plus préventive, plus ciblée et plus durable de la médecine.