Néobanques vertes : Entre promesses et réalité
Découvrez les enjeux des néobanques vertes en matière d'investissement durable et leurs réelles contributions à l'écologie.

Les comptes bancaires se teintent de vert pour séduire les Français à la recherche d’un impact positif. Pourtant, la route vers une finance vraiment durable demeure semée d’embûches, entre campagnes marketing et réels engagements climatiques. Décrypter ce qui se cache derrière les promesses des néobanques vertes permet de comprendre les enjeux et de repérer des solutions adaptées pour un monde plus vert.
Les paradoxes d’une banque engagée : entre idéal et réalité
Les acteurs financiers disposent d’un rôle décisif dans l’orientation de l’économie vers une empreinte environnementale réduite. En effet, leurs choix d’investissement influencent la dynamique des énergies fossiles et des projets durables. Plus globalement, cet arbitrage façonne l’avenir du climat, car la trajectoire collective reste encore loin de l’objectif de 1,5 °C fixé lors de l’Accord de Paris. Les grandes banques mondiales, malgré des discours très affirmatifs, maintiennent des financements considérables en faveur des industries polluantes. D’après un rapport largement commenté (Banking on Climate Chaos 2024), on estime qu’en 2024, près de 869 milliards de dollars de capitaux ont été attribués à l’extraction de charbon, de pétrole et de gaz, ce qui souligne une hausse de 23 % par rapport à 2023.
Le paysage ne diffère pas fondamentalement en France, où la BNP Paribas, le Crédit Agricole et la Société Générale ont accumulé environ 405,8 milliards de dollars de soutiens aux énergies fossiles depuis 2016 (données issues de plusieurs ONG). Pour beaucoup d’observateurs, la banalisation de ces chiffres est le révélateur d’un système bancaire qui peine à s’affranchir des énergies carbonées. Sur ce point, les prétendues néobanques “vertes” proposent une alternative, souvent plus accessible et prometteuse que les grandes banques. Leurs discours incitent les consommateurs à croire que leurs dépôts ne soutiendront ni le forage pétrolier, ni l’extraction de gaz, et contribueront plutôt à des projets “verts”. Mais la question clé demeure : ces promesses s’inscrivent-elles vraiment dans un modèle de rupture ou s’apparentent-elles davantage à un simple argument de communication ?
On parle de financement climaticide lorsqu’un soutien financier est octroyé à un projet ou une entreprise ayant un impact négatif important sur le climat. Cela inclut, par exemple, les infrastructures pétrolières, l’exploration de nouveaux gisements charbonniers et la construction d’oléoducs qui vont à l’encontre des stratégies de neutralité carbone.
Derrière l’étiquette de banque verte se cache donc un ensemble de nuances. Les comparaisons entre acteurs bancaires historiques et néobanques soulèvent l’idée que, pour avoir un réel levier de changement, il ne suffit pas de refuser de financer les projets polluants : il faut avant tout identifier et soutenir des initiatives réellement en manque de capitaux. Par ailleurs, l’évaluation des fonds “verts” n’est pas forcément simple, car la fongibilité de l’argent et les multiples partenariats bancaires complexifient les circuits financiers.
Une montée en puissance des néobanques vertes
Plusieurs marques à consonance “éco” ont germé en France ces dernières années. On retrouve notamment Green-Got, Helios, OnlyOne, ou encore des services annexes tels que Goodvest dans l’assurance-vie, tous engagés à des degrés divers dans la lutte contre le réchauffement climatique. Installées sur des créneaux de niche, elles vantent une expérience client épurée, des services pilotés via smartphone et un placement orienté vers la transition écologique. La promesse commune ? Ne pas cautionner les énergies fossiles et contribuer à des activités propres.
Mais si la démarche se veut transparente, la réalité semble plus complexe. Dans un marché bancaire mondialisé, retirer son argent des grandes banques ne garantit pas toujours une baisse effective du financement fossile. Les dirigeants d’entreprises pétrolières l’ont souvent rappelé : si les banques françaises réduisent leurs soutiens, d’autres encore plus souples entreront sur le marché. C’est tout le paradoxe : le retrait de capitaux, louable dans son principe, n’a qu’un impact symbolique si, en parallèle, de nouveaux bailleurs de fonds apparaissent. Et l’appât du rendement reste un moteur puissant pour maintenir, voire augmenter, la production de charbon, de pétrole ou de gaz.
Green-Got : une ambition affichée de transparence
Parmi les néobanques se démarquant par une communication très inspirante, Green-Got met en avant plusieurs idées fortes, comme le financement de projets d’énergies renouvelables et la reforestation. D’après l’un de leurs rapports, Green-Got annonce avoir injecté environ 55 millions d’euros dans la transition écologique sur 18 mois, tout en soutenant des projets de réduction et de stockage du carbone.
La structure revendique notamment environ 2 550 tonnes de CO2 évitées et plus de 4 000 tonnes stockées, ce qui, à première vue, est une avancée encourageante. Toutefois, ramené à l’échelle planétaire ou même nationale, l’effet demeure assurément limité. Si Green-Got gagne en visibilité, la solidité de ces actions dépendra de la capacité à évaluer précisément la “valeur ajoutée” de chaque euro investi pour la planète.
Helios : un désengagement mesuré pour des projets plus verts
Citant l’exemple d’Helios, de nombreux articles relatent que cette néobanque a désinvesti environ 600 millions d’euros d’actifs issus de banques conventionnelles pour les replacer sur des supports jugés plus responsables. Selon leurs propres chiffres, cette manœuvre aurait permis d’éviter 320 000 tonnes de CO2 depuis leur création, un volume mis en avant par une comparaison facile à retenir : près de 79 % d’émissions en moins liées à ces fonds. Cependant, cette réussite se doit d’être nuancée, car l’argent est particulièrement fongible. Helios déclare s’appuyer largement sur la Banque Européenne d’Investissement pour cibler la transition verte, mais l’ampleur des capitaux reste faible en regard des financements massifs engagés dans les énergies fossiles par le secteur conventionnel.
Par ailleurs, il convient de souligner que d’autres néobanques, comme OnlyOne, s’appuient parfois sur des partenaires bien établis dont la politique environnementale n’est pas irréprochable, à l’image de la Société Générale ou de BNP Paribas (accusées de poursuivre le financement de projets pétroliers). Ceci a pour effet de diluer l’impact écologique promis, puisqu’une partie de l’argent transite quand même par des réseaux bancaires soumis à la logique compétitive et aux financements fossiles.
Mesurer son impact bancaire
Des applications comme Rift aident à examiner la répartition des fonds en calculant l’empreinte carbone d’un compte courant, d’une assurance-vie ou d’un plan d’épargne. Cet outil donne un aperçu du degré de soutien aux énergies fossiles et met en évidence d’éventuelles pistes pour réorienter son argent.
Désinvestir : un symbole plus qu’une arme de masse
Nombreuses sont les organisations militant pour que le désinvestissement agisse comme un levier de transformation. L’idée est simple : priver l’industrie fossile de l’argent des particuliers ou des institutions pour accélérer la baisse de production et forcer la reconversion vers des usages bas-carbone. Or, plusieurs études universitaires (dont Platinga et al., Ansar et al. ou Marupanthorn et al.) démontrent que la portée réelle du désinvestissement reste difficile à quantifier. L’impact entraîné se trouve souvent proche de quelques pourcents au mieux, tandis que les industries visées trouvent aisément des financements alternatifs.
Parallèlement, les grandes banques affichent souvent des feuilletons d’annonces “responsables” sans infléchir durablement leurs pratiques. La plupart des projets de forages ou d’oléoducs continuent de recevoir des prêts importants, justifiés par un besoin de “transition progressive”. Cette double dynamique illustre que le désinvestissement demeure un geste utile pour la prise de conscience collective, mais ne brise pas réellement le modèle économique des énergies fossiles. Les recettes élevées générées par la vente de pétrole et de gaz, en particulier ces dernières années, facilitent un refinancement via d’autres canaux financiers.
Il est également indispensable de rappeler que certains produits financiers présentés comme “verts” ou “ISR” (investissements socialement responsables) peuvent avoir une part d’expositions aux secteurs fossiles, bien que réduites, sous prétexte d’investir dans des groupes pétroliers en phase de diversification. Les labels ne sont donc pas un gage absolu de durabilité, comme l’ont démontré plusieurs enquêtes de presse (en 2022 notamment, révélant que 50 % des fonds labellisés ISR investissaient encore en partie dans l’aviation ou les hydrocarbures). De petites marges fossiles (jusqu’à 0,5 %) étaient même présentes dans certains fonds Greenfin.
Le label ISR vise à promouvoir les pratiques ESG (environnement, social, gouvernance), mais il tolère souvent un pourcentage marginal de placements fossiles. Le label Greenfin se veut plus restrictif, cependant certaines critiques pointent le manque de transparence concernant le finançable, en particulier sur les projets dits « moins polluants » dans le domaine pétrolier.
L’investissement vert : des espoirs à confirmer
Au-delà de la démarche de ne pas financer le fossile, les néobanques vertes mettent en avant l’objectif de construire un futur plus responsable en redirigeant l’argent vers l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables ou la protection de la biodiversité. Green-Got, comme déjà évoqué, a indiqué un flux de 55 millions d’euros dans des projets environnementaux. Helios, quant à lui, mentionne 10 millions d’euros dédiés à des technologies bas-carbone. Pour que de tels projets aient un réel impact, plusieurs conditions doivent être réunies :
- Appuyer des secteurs à fort besoin de capitaux : Investir dans une petite entreprise en phase d’amorçage développant de nouvelles solutions de captage du CO2, par exemple, peut avoir plus de portée que de soutenir une grande infrastructure déjà subventionnée.
- Avoir une performance financière moindre : Les innovations écologiques trop récentes peuvent présenter des risques et des rendements à court terme faibles. Les néobanques, soumises elles aussi à la rentabilité, doivent trouver un équilibre subtil.
- Éviter de financer ce qui aurait trouvé des fonds ailleurs : L’effet d’aubaine surgit quand le capital investi dans un projet “vert” serait de toute façon arrivé via d’autres financeurs. Dans ce cas, l’impact additionnel frise le néant.
L’écueil majeur reste la difficulté de mesurer l’efficacité réelle de chaque décision d’investissement. Une obligation verte peut mettre en avant l’extension d’un parc éolien, mais elle peut aussi inclure des compromis moins transparents, comme un soutien indirect à des filiales pétrolières. Les audits restent rares et souvent peu lisibles pour le grand public.
Donner plutôt qu’investir : une piste plus directe
Dans une perspective de transformation concrète, certains experts estiment qu’orienter son argent sous forme de don ciblé est plus efficace que de chercher un profit financier par le biais d’investissements verts. Contrairement à un placement, un don n’est pas tributaire des rendements ni du discours d’une équipe marketing pour promouvoir tel ou tel label. Le soutien à des organisations qui font avancer la recherche sur le climat, le plaidoyer ou l’accélération des technologies bas-carbone se répercute directement sur le terrain. Par exemple, des associations comme la Clean Air Task Force se concentrent sur la réduction des émissions industrielles, la promotion de la captation de carbone et l’influence auprès des décideurs.
Le principe est qu’un euro donné à une structure réellement performante (vérifiée par des organisations d’évaluation indépendantes) peut générer un effet de levier considérable, d’autant qu’il ne recherche pas un retour financier. D’après certains instituts (GiveWell, Founders’ Pledge) dédiés à l’analyse d’impacts, les structures retenues exercent un plaidoyer puissant, parfois mieux à même de provoquer des transformations législatives majeures, lesquelles ont des conséquences supérieures à celles d’un unique retrait de capitaux.
Étude comparative : poids des grandes banques françaises dans les fossiles
Alors que beaucoup de clients hésitent entre solutions bancaires traditionnelles et alternatives vertes, il est utile de dresser un aperçu chiffré du poids des institutions financières françaises dans les énergies fossiles.
D’après les analyses associatives, ces volumes de 405,8 milliards de dollars (depuis 2016) reflètent le maintien d’une politique d’expansion fossile, en contradiction avec les objectifs climatiques européens. Devant de tels montants, on mesure la contrainte que subissent les néobanques vertes : leur taille émergente rend leur action potentiellement marginale face à ces sommes colossales. Toutefois, leur influence peut aussi résider dans l’impact culturel, via l’information du public et la sensibilisation à l’utilisation de nos comptes courants pour soutenir des œuvres plus vertes.
Les limites structurelles des néobanques engagées
Au-delà des questions de désinvestissement et de financement vert, il subsiste plusieurs défis de taille :
- La pression de la rentabilité : Les néobanques doivent couvrir leurs coûts de fonctionnement, rémunérer leur personnel et proposer des services digitaux attractifs. Cette contrainte peut nuancer leurs engagements, car elles recherchent aussi des formules d’investissement qui génèrent un rendement viable.
- Une portée limitée : Les volumes d’épargne concernés par ces startups bancaires restent modestes comparés aux flux massifs traités par les banques historiques. Tant que leur part de marché demeure faible, leur capacité de transformation à l’échelle du système financier reste réduite.
- Opacité de certaines collaborations : Beaucoup de néobanques s’associent avec des institutions plus grandes pour assurer la gestion courante, ce qui peut générer un “double discours” sur la non-exposition aux énergies fossiles.
En outre, on peut se demander si canaliser de modestes encours vers des organisations écologiques est réellement plus influent que agir sur le plan juridique et législatif. De nombreuses associations appellent à se concentrer sur des campagnes exigeant plus de régulations, forçant la publication complète des financements fossiles au sein des bilans bancaires et imposant des contraintes plus strictes pour décourager le soutien à l’exploration de nouveaux gisements.
Agir autrement : les dons climatiques au cœur de la stratégie d’impact
Face au débat entre placements verts et désinvestissement, un troisième pilier gagne en notoriété : le don. Les spécialistes du “charity effectiveness” soutiennent l’idée que donner à une organisation réputée pour son efficacité a une portée plus certaine qu’investir sans savoir où ira exactement le rendement. Les fonds confiés à des associations engageant des contentieux juridiques ou poussant des politiques favorables au climat peuvent enclencher des changements législatifs profonds et durables, conduisant à un bouleversement systémique.
Aux États-Unis, The Sunrise Movement et 350.org ont illustré à plusieurs reprises cette dynamique : en mobilisant l’opinion, elles ont contraint des universités, des fonds de pension ou des villes entières à repenser leurs partenariats bancaires. En Europe, des associations comme Reclaim Finance et Oxfam France multiplient les actions de communication, y compris en assignant les banques en justice pour non-respect des objectifs climatiques. S’adresser à ces structures par un appui financier rend l’action citoyenne plus incisive. Il ne s’agit pas de dire que le désinvestissement n’ajoute rien, mais il est parfois jugé plus pertinent d’alimenter des organisations expertes dans le plaidoyer.
Parmi les institutions caritatives, une exigence grandit concernant la transparence et la mesure précise de l’impact : certains évaluateurs comparent par exemple le coût de la tonne de CO2 évitée, ou l’ampleur des réformes publiques obtenues par chaque euro investi. Le don gagne ainsi en clarté : il n’existe pas d’ambiguïté sur le fait que l’objectif est de limiter au maximum l’empreinte carbone et de promouvoir les normes plus ambitieuses. Le procédé est aussi rapide à mettre en œuvre pour l’épargnant.
Conseils pratiques pour optimiser son empreinte financière
Pour les particuliers soucieux d’allier leurs finances et leurs convictions environnementales, combinant indicateurs, évaluations et arbitrages, voici quelques étapes utiles :
- S’assurer de la fiabilité de son établissement bancaire. Se renseigner sur l’engagement réel qu’il propose, en vérifiant s’il travaille avec un organisme historique fortement exposé aux énergies fossiles. Certains estiment que La Nef ou le Crédit Coopératif assurent une meilleure cohérence éthique que les établissements classiques.
- Examiner la transparence sur l’impact des projets. Bien regarder les rapports d’impact fournis par la néobanque. Les montants, la nature des projets soutenus et l’évaluation de leur rentabilité environnementale peuvent aider à distinguer l’approche sérieuse du pur argument marketing.
- Penser philanthrope. Un don bien placé auprès d’associations climatiques (Clean Air Task Force, 350.org) a souvent un effet direct et améliore les politiques publiques. Pour qui ne souhaite pas une démarche stricte d’investissement, ce choix peut se révéler plus utile.
- Participer au plaidoyer. Les changements légaux reposent grandement sur la pression citoyenne. Soutenir des campagnes visant à exiger la fin du financement de nouveaux projets fossiles, ou le renforcement des normes “vertes” pour les fonds d’investissement, demeure crucial.
Pourquoi la finance alternative ne peut pas tout résoudre seule
Les énergies carbonées restent un pilier du système économique mondial. Par conséquent, même une transition massive vers les néobanques vertes ne suffirait pas à faire chuter drastiquement les émissions si, dans le même temps, d’autres établissements internationaux comblent le vide. Le monde bancaire étant interconnecté, une action collective et systémique s’avère indispensable. Cela passe par la régulation, la fiscalité, les normes environnementales contraignantes et la mise en place de plafonds de financement fossile. De plus, l’essor d’énergies propres nécessite d’importants flux d’investissement et de subventions, qui ne peuvent reposer uniquement sur les petites banques éthiques.
Les néobanques vertes doivent néanmoins être saluées pour ce qu’elles apportent : elles mettent en lumière le pouvoir des citoyens-consommateurs. En proposant des applications ergonomiques, des partenariats avec des projets verts et un discours climatiquement responsable, elles valorisent une finance plus en conformité avec la préservation de la planète. Leur montée en puissance suscite un signal au secteur bancaire tout entier, indiquant qu’il existe un nouveau segment de consommateurs vigilants. À terme, cette niche peut s’élargir.
Toutefois, pour concrétiser un changement majeur, il convient de multiplier les angles d’attaque : investir dans des projets réellement innovants, faire pression sur les grands établissements, militer pour des réglementations exigeantes, et faire des dons. Ainsi, ceux qui souhaitent faire évoluer la trajectoire climatique pourront employer un outillage complet, plus efficace que la seule transposition de leur épargne vers une néobanque.
Vers une culture financière plus responsable
Un argument souvent entendu est que la transition repose avant tout sur la volonté politique. Pourtant, l’éducation financière des citoyens se révèle aussi primordiale. En comprenant mieux le fonctionnement des flux financiers, on perçoit que chaque euro bankable influence la direction du marché. Les investisseurs individuels, détenteurs de comptes courants, épargnants, assurés et contribuables, peuvent tous peser sur les arbitrages des organismes qu’ils choisissent, à condition de savoir quels indicateurs suivre.
Améliorer cette culture financière pourrait réduire l’opacité dans laquelle les banques classiques ont longtemps agi, en finançant, parfois discrètement, des projets climato-critique. Qu’il s’agisse de repérer des labels ou de comprendre les bilans d’une banque, le développement d’une véritable conscience écologique chez les usagers s’impose pour moduler le marché.
Le risque carbone est la probabilité qu’un actif ou une entreprise perde de la valeur en raison des politiques climatiques, de la volatilité des prix du CO2 ou du durcissement des normes. Les placements exposés aux hydrocarbures pourront être pénalisés à mesure que la législation se durcit et que la demande d’énergies propres augmente.
Pour aller plus loin : renforcer l’impact sur le climat
Abandonner une banque traditionnelle au profit d’une néobanque verte est une étape louable, mais il importe d’admettre que cette décision ne saurait à elle seule suffire pour garantir une réelle baisse des émissions globales. Les organismes financiers installés poursuivent leurs financements fossiles, tandis que le désinvestissement reste en partie compensé par d’autres investisseurs. La valorisation de projets verts, même si elle grandit, se trouve parfois limitée par les logiques de rentabilité ou un manque de suivi transparent.
En parallèle, le don à des causes climatiques, surtout celles ayant prouvé leur efficacité par des évaluations indépendantes, constitue une approche judicieuse pour un effet concret. Soutenir les ONG qui luttent pour la protection des écosystèmes, ou lancent des actions légales contre les banques non respectueuses des objectifs climatiques, élargit la portée d’une démarche personnelle. Dans un monde où chaque euro peut influer sur la direction prise par la société, conjuguer un choix bancaire vigilant et un engagement philanthropique ciblé donne plus de puissance aux citoyens.
Ce parcours à mi-chemin entre finance verte et dons stratégiques met en évidence la condition sine qua non d’un avenir bas-carbone : une approche scientifique, collaborative, et résolument déterminée à faire de chaque ressource monétaire un réel moteur de changement.