MagIA Diagnostics prépare un nouveau tour de financement pour son test rapide multi-infections
MagIA Diagnostics prépare une levée de fonds de 7-10 M€ pour finaliser son test point-of-care mobile, capable de détecter le VIH, les hépatites et la syphilis e

L’initiative entrepreneuriale de la medtech grenobloise MagIA Diagnostics attire l’attention de nombreux acteurs du secteur en France. La société prépare une nouvelle levée de fonds pour consolider sa stratégie et accélérer son arrivée sur le marché du diagnostic rapide, notamment contre le VIH, les hépatites et d’autres maladies infectieuses.
MagIA Diagnostics et sa solution médicale inédite
La technologie conçue par MagIA Diagnostics se fonde sur une approche unique alliant micromagnétisme et tests biologiques. Cette combinaison permet de disposer d’un dispositif de détection des maladies infectieuses qui offre trois avancées majeures : sa rapidité (15 minutes), sa mobilité (un lecteur facilement transportable) et sa polyvalence (capable de dépister simultanément plusieurs infections grâce à un kit unique).
Née en 2017 dans la région de Grenoble, la startup s’inspire des travaux menés depuis plus de 15 ans dans des laboratoires reconnus, comme le G2Elab ou le Laboratoire des Matériaux et du Génie Physique (LMGP). Elle s’ancre dans l’écosystème local via son partenariat avec la Société d’Accélération du Transfert de Technologie Linksium, un acteur clé pour le passage de la phase de recherche à la mise sur le marché. L’ambition de la société est claire : améliorer l’accessibilité des tests diagnostics partout où l’enjeu sanitaire est critique, en commençant par des maladies telles que le VIH, les hépatites B et C, ou encore la syphilis.
On parle de tests “point-of-care” ou POCT lorsque l’analyse médicale est réalisée directement sur le terrain, sans infrastructure complexe. Cette approche, promue par MagIA Diagnostics, s’avère cruciale puisque le patient reçoit un résultat fiable en un temps très court, idéal dans des environnements médicaux sous-équipés ou pour des actions de dépistage ciblées.
De la simple goutte de sang à l’interprétation automatisée, tout est conçu pour limiter l’intervention d’un laboratoire traditionnel. La startup, basée initialement à Grenoble, a déménagé à Échirolles en 2019 afin d’installer une ligne pilote de production capable de fabriquer 1 million de cartouches par an, socle indispensable pour déployer cette technologie à grande échelle.
Un parcours financier étape par étape
Pour mener à bien son évolution, MagIA Diagnostics a procédé à plusieurs tours de table depuis sa création. D’abord, elle a convaincu des investisseurs privés et des business angels en phase d’amorçage, puis a élargi sa base de soutien, notamment grâce à la plateforme de crowdfunding Wiseed et des partenaires bancaires comme BNP Paribas, Banque Populaire ou Bpifrance. Chaque apport de capital a permis à la jeune pousse de franchir de nouvelles étapes stratégiques, de la construction de prototypes à la mise en place d’essais cliniques.
À Grenoble et dans ses environs, la dynamique d’innovation repose sur une forte collaboration entre laboratoires publics, instituts de recherche et entreprises émergentes. SATT Linksium, Business France, Bpifrance et les organismes de financement régionaux soutiennent régulièrement des stratégies de R&D ou d’industrialisation, fournissant un environnement favorable à la deeptech.
Le projet d’une prochaine levée de fonds à hauteur de 7 à 10 millions d’euros vise, entre autres, à assurer le marquage CE du dispositif médical, à engager la préqualification auprès de l’Organisation Mondiale de la Santé et à initier une expansion à l’international plus ambitieuse, notamment sur le continent africain, en Asie et aux États-Unis.
Investissement et vision stratégique
Les dirigeants de MagIA Diagnostics considèrent la puissance des investisseurs institutionnels comme un levier pour soutenir leur industrie en pleine maturation. De précédents programmes, comme le Grand Défi BioProduction, ont déjà distingué la startup pour sa contribution aux innovations de santé publique. L’idée est de sécuriser l’industrialisation, de pérenniser la recherche et de se positionner durablement sur le marché mondial du diagnostic rapide.
La finalité : assurer, à travers un test unique, la détection fiable d’infections qui restent parfois non diagnostiquées, faute d’infrastructures adaptées ou de systèmes de dépistage performants. Dans l’Hexagone, l’appui des institutions publiques, couplé à la participation d’acteurs privés, permet d’envisager des essais cliniques à plus grande échelle, indispensables pour satisfaire les exigences réglementaires.
Des opportunités remarquables sur le marché médical
Face à une augmentation du nombre de personnes vivant avec des infections non dépistées, l’initiative de MagIA Diagnostics tombe à point nommé. Dans les pays industrialisés, combler rapidement le manque d’accessibilité à des tests multi-paramétriques représente un enjeu crucial. Dans les zones géographiques à faible infrastructure médicale, cette solution mobile peut faire la différence entre une prise en charge inadaptée et un diagnostic salvateur.
En Europe, l’idée de proposer un statut sérologique complet en 15 minutes intéresse particulièrement les centres de dépistage communautaires et les organisations humanitaires. Entre VIH, hépatites B et C, et syphilis, le fait de combiner plusieurs analyses dans une même cartouche est un atout considérable, notamment pour les structures qui interviennent auprès des publics marginalisés (toxicomanes, détenus, migrants).
Le phénomène de “deeptech” en France
Le terme “deeptech” se réfère à des solutions technologiques complexes ayant souvent une forte base scientifique, à l’image de MagIA Diagnostics. En France, la vogue de ces entreprises se renforce grâce à des dispositifs publics et des investisseurs privés, conscients de l’importance de développer des innovations de rupture pour stimuler la compétitivité industrielle.
Au niveau mondial, selon certaines estimations, le marché du “point-of-care testing” devrait progresser de façon significative dans les dix prochaines années, porté par les pressions épidémiologiques et la recherche de solutions de dépistage rapide. Les opportunités de partenariats avec des organisations internationales (comme l’OMS) ou des ONG (à l’image de Médecins Sans Frontières) renforcent l’intérêt stratégique de cette nouvelle génération de tests diagnostics.
Médecins Sans Frontières : stratégie et résultats
Dans les régions les plus reculées, certaines associations humanitaires menées par Médecins Sans Frontières ont déjà expérimenté des appareils portables pour lutter contre le VIH. Les résultats montrent qu’une réponse rapide et personnalisée contribue à retenir les patients dans un programme de soins, évitant ainsi la propagation accrue et le manque de suivi. MagIA Diagnostics s’inscrit dans ce sillage, avec l’espoir d’établir des collaborations fructueuses pour déployer ses cartouches multi-paramétriques au plus près des populations vulnérables.
L’histoire et la croissance de la société
Fondée à l’initiative de quatre spécialistes, MagIA Diagnostics officialise son enregistrement en juillet 2017. Les années précédentes, l’équipe travaillait sur les bases scientifiques du concept, grâce à des partenariats universitaires (CNRS, Inserm, Université Grenoble Alpes…). L’objectif initial restait clair : concevoir un outil de dépistage capable de simplifier l’analyse sérologique et de combiner plusieurs marqueurs dans un même test.
Les premiers succès financiers de la startup arrivent rapidement. En 2018, une première levée de fonds auprès de structures comme BH Invest ou MagIA Invest injecte un million d’euros dans le projet, suffisamment pour lancer les prototypes. Le passage à Échirolles en 2019 coïncide avec la création d’une ligne pilote. En 2020, l’entreprise sécurise 3 millions d’euros supplémentaires, grâce à un mélange de fonds propres, de prêts bancaires et de dispositifs publics. L’installation de l’unité de production démarre, renforçant l’ambition de passer à l’échelle industrielle.
Exemple avec SATT Linksium
La contribution de SATT Linksium s’avère décisive dès la genèse du projet. À travers une aide à la maturation industrielle et un accompagnement financier, cet entremetteur entre monde académique et entreprises a favorisé la transformation des brevets issus du laboratoire en produits concrets. En ciblant notamment de jeunes pousses à fort potentiel, Linksium stimule la naissance de solutions spécialisées dans la santé connectée et l’analyse de données.
Au fil du temps, diverses bourses et subventions (PIA Région Auvergne-Rhône-Alpes, Programme Industrie du Futur – France Relance, Grand Défi BioProduction) reconnaissent le caractère innovant du dispositif de MagIA. Cette reconnaissance institutionnelle renforce la confiance des partenaires privés. Ainsi, la startup valide son positionnement de deeptech prometteuse dans le secteur de la medtech française.
Le déploiement industriel à Échirolles
La structuration d’une ligne pilote de production à Échirolles est un jalon majeur vers la commercialisation. L’investissement a porté sur l’installation d’équipements assurant la fabrication de cartouches, ces unités consommables qui reçoivent le sang du patient et contiennent tous les réactifs nécessaires. L’objectif est d’atteindre 1 million de cartouches produites chaque année, accompagnées d’une sous-traitance en Europe de l’Est pour la fabrication des appareils lecteurs.
L’adoption d’une ligne pilote répond à deux impératifs : prouver la faisabilité industrielle et produire en quantité suffisante pour effectuer les essais cliniques de grande ampleur. Selon les estimations internes, l’entreprise vise un recrutement de 3000 individus ou plus sur plusieurs centres médicaux, afin de tester des cartouches différentes. Cela permettra de certifier la qualité et la fiabilité du dispositif sur diverses populations cibles.
La ligne pilote, par définition, n’atteint pas encore les cadences de masse. Toutefois, elle autorise une adaptation rapide et une optimisation continue des procédures. Réaliser ces ajustements avant la production complète favorise la maîtrise des coûts et limite les risques d’erreur lors du passage à une plus grande échelle.
En choisissant de s’installer dans la métropole grenobloise, MagIA Diagnostics profite des compétences régionales et d’un environnement technique adapté (accès à des ingénieurs spécialisés, proximité avec la recherche, etc.). À terme, la fabrication des cartouches pourrait s’automatiser davantage et s’étendre vers de nouvelles maladies à dépister : malaria, fièvres tropicales, voire d’autres besoins de diagnostic vétérinaire.
À la conquête des marchés émergents et internationaux
En plus du marquage CE qui facilite la mise en vente dans l’Union européenne, MagIA Diagnostics a placé la préqualification OMS au cœur de sa stratégie. Cette certification, avant tout destinée aux pays aux ressources limitées, représente un atout commercial majeur lorsque l’on souhaite répondre aux appels d’offres internationaux (avec les ministères de la Santé ou des ONG). Elle consolide aussi la réputation scientifique du dispositif.
L’Afrique, où l’accès aux hôpitaux modernes demeure parfois problématique, est une zone de prédilection pour déployer ces tests multi-pathogènes. Aux États-Unis, l’entreprise se prépare également à aborder les structures de santé communautaire et les cliniques mobiles, grâce au programme NEXT Healthcare US de Business France. Cette initiative aide les sociétés françaises innovantes à établir des connexions avec le marché américain, réputé exigeant et fortement concurrentiel.
MagIA Diagnostics : perspective à l’international
La présence de la startup dans plusieurs projets pilotés par l’État et par l’Union européenne montre sa volonté de conquérir différents continents. L’industrialisation du produit, combinée à des validations réglementaires multiples, ouvre la perspective de partenariats avec des distributeurs spécialisés. Par ailleurs, l’intérêt pour les tests combinés, moins coûteux et plus rapides que plusieurs diagnostics indépendants, suscite une curiosité grandissante auprès d’institutions de santé publique étrangères.
Se posent toutefois des défis logistiques, allant de l’envoi sécurisé des cartouches à la formation des personnels soignants locaux. MagIA Diagnostics s’appuie sur la flexibilité de son dispositif portable pour minimiser les obstacles. Et elle estime que la réactivité du test (15 minutes) correspond à une demande forte des campagnes médicales souvent organisées à la hâte, en milieu isolé ou sous-équipé.
Regards sur les financements déjà réalisés
Pour comprendre la solidité du modèle financier de MagIA, examinons les levées de fonds effectuées entre 2018 et 2022. Chaque apport a correspondu à une étape significative : développement du prototype, industrialisation pilote, essais cliniques.
Ce parcours confirme que les acteurs privés et publics font confiance à la technologie, soutenant la démarche par des capitaux conséquents ou des dispositifs de prêts. Les partenaires bancaires, Wiseed et les business angels restent souvent présents durablement, misant sur la pertinence du produit pour disrupturer un marché du diagnostic médical devenu très concurrentiel.
Ambitions autour de la nouvelle levée de fonds
La prochaine étape visée par MagIA Diagnostics implique de renforcer non seulement l’industrialisation, mais aussi d’obtenir les labels réglementaires essentiels. Les essais cliniques en cours et futurs devront prouver l’exactitude des résultats obtenus pour chaque paramètre (VIH, hépatites, syphilis, etc.). Sans ce gage de fiabilité, impossible d’espérer un marquage CE rapide et encore moins la préqualification de l’OMS.
Dans un contexte où les investisseurs institutionnels se montrent de plus en plus sélectifs, la société espère lever de 7 à 10 millions d’euros. Les fondateurs soulignent leur volonté de rester indépendants, notamment en protégeant les fondations scientifiques qui caractérisent cette deeptech. Cela dit, l’apport financier de poids lourds du capital-risque ou de fonds institutionnels aiderait à franchir la barrière des autorisations sur différents marchés.
La capacité de fabriquer des cartouches en volume et la poursuite des recrutements (déjà environ 20 collaborateurs) finaliseront une offre complète permettant à MagIA Diagnostics de s’affirmer comme une référence du dépistage combiné.
Exemple avec BNP Paribas
Parmi les partenaires bancaires ayant parié sur la réussite de MagIA, on retrouve BNP Paribas. Régulièrement engagée auprès des PME innovantes, la banque crée des instruments financiers spécifiques adaptés aux besoins de croissance sur le long terme. Dans le cas de MagIA, le soutien de BNP a pris la forme de prêts et de facilités bancaires, visant à faciliter la montée en puissance industrielle.
Cette collaboration illustre l’intérêt qu’ont les établissements financiers pour les projets à fort impact sociétal et pour les technologies ayant une dimension ESG prononcée. Le diagnostic rapide, combiné et accessible, coche ces critères, car il touche à la santé publique et à la réduction des inégalités d’accès aux soins.
Vers une solution de santé publique internationale
Au-delà de la simple vaccination, les gouvernements et organisations internationales accordent désormais une importance majeure au dépistage précoce, en particulier pour des infections qui peuvent rester asymptomatiques ou peu visibles. La rapidité du test MagIA révèle son rôle potentiel dans la prévention : si l’on identifie rapidement un cas positif, l’intervention thérapeutique ou la prise en charge démarre aussitôt, limitant le risque de complication ou de transmission.
Enjeux cruciaux en santé globale
L’OMS a pour objectif d’éliminer le VIH, les hépatites virales et d’autres pathologies d’ici 2030. Pour y parvenir, renforcer le dépistage répété joue un rôle clé, combiné à des campagnes de sensibilisation plus larges. Les systèmes point-of-care comme celui proposé par MagIA Diagnostics contribuent directement à ces objectifs planétaires.
Sur un plan économique, la société s’ouvre aussi aux coopérations avec des laboratoires pharmaceutiques déjà implantés à l’échelle mondiale. Dans le cas des hépatites ou de la syphilis, la mise sur le marché de kits diagnostics combinés accélère souvent la prescription de traitements antiviraux (hépatite C, VIH). Ainsi, le succès de MagIA pourrait influencer positivement la coordination avec les industriels qui développent les thérapies correspondantes.
Anticiper les prochains défis et perspectives
Les principaux freins auxquels se heurtera MagIA Diagnostics dans son ascension relèvent principalement de la réglementation et du contexte concurrentiel. Obtenir les certifications de sécurité médicale (CE, OMS) nécessite un investissement substantiel en matière d’essais cliniques, de documentation et de démarches administratives. Parallèlement, le marché du diagnostic rapide compte déjà des géants comme Abbott ou Cepheid, capables de déployer des solutions reconnues à grande échelle.
La stratégie de différenciation de MagIA repose notamment sur la polyvalence et le temps de réponse court. D’autres acteurs du POCT proposent généralement des tests spécifiques (VIH seul ou hépatite seule), alors que ce projet made in Grenoble ambitionne de combiner plusieurs détections en un seul geste rapide. Les futurs recrutements d’ingénieurs, la poursuite de la R&D et l’évolution continue des méthodes de production constituent autant de leviers de compétitivité.
Abbott : une concurrence redoutable
Entreprise de référence dans le domaine des dispositifs médicaux, Abbott dispose d’un catalogue de tests point-of-care déjà opérationnels à l’échelle planétaire. Son expertise et ses moyens financiers considérables lui permettent d’innover rapidement. MagIA Diagnostics, de son côté, mise sur la souplesse d’une structure plus agile et sur sa technologie brevetée. Reste à convaincre les marchés émergents et occidentaux que l’approche combinée est mieux adaptée aux enjeux urgents de santé publique.
Il faudra donc développer une offre claire, documenter précisément les avantages en milieu hospitalier et en campagne de dépistage mobile, et souligner la pertinence d’une panoplie intégrée capable de traiter plusieurs maladies en peu de temps.
Promesse d’avenir pour la région grenobloise et au-delà
En restant fermement attachée à Grenoble, MagIA Diagnostics valorise un terreau de recherche exceptionnel. La région Auvergne-Rhône-Alpes se distingue par sa première place industrielle française, sa proximité avec des centres de recherche de haut niveau et son élan entrepreneurial (plusieurs milliers de startups déjà présentes, dont une partie évolue dans la filière medtech). Cet ancrage géographique apporte des atouts en ressources humaines et en infrastructures, et nourrit la dynamique deeptech locale.
Les retombées économiques concernent aussi la sous-traitance, avec la création d’emplois indirects. Les perspectives incluent une montée en capacité de la future ligne de production et le développement de nouvelles solutions diagnostiques, s’appuyant sur les brevets existants. Dans cette optique, l’entreprise pourrait devenir un fer de lance de la medtech iséroise, tout en étendant sa réputation au niveau international.
Aller plus loin : combler le manque d’infrastructures médicales
Dans certaines régions isolées (Afrique subsaharienne, Asie du Sud-Est), la disponibilité d’hôpitaux spécialisés demeure faible. L’approche “tout-en-un” portée par MagIA Diagnostics permet de réduire la dépendance à des installations fixes, contribuant ainsi à démocratiser le dépistage et à détecter rapidement les maladies infectieuses.
De surcroît, la réputation scientifique de Grenoble, dans des domaines allant des nanotechnologies à l’ingénierie biomédicale, apporte une confiance non négligeable aux relais institutionnels à l’étranger. Les responsables de MagIA savent pouvoir s’appuyer sur un réseau densifié de chercheurs, sur le soutien d’établissements tels que Grenoble INP ou l’Université Grenoble Alpes, sans oublier d’autres fleurons de la recherche française (Inserm, CNRS).
Un horizon porteur pour la santé connectée
Le projet MagIA n’est pas qu’une aventure isolée. Il s’inscrit dans l’accélération des avancées de la e-santé, la santé connectée et la téléconsultation. Grâce à la miniaturisation de l’électronique, les lecteurs portables pourraient évoluer vers des plateformes intégrées, directement reliées au dossier médical du patient. Un tel scénario vaudrait surtout dans les zones urbaines, où les infrastructures 4G/5G raccordent les professionnels de santé en temps réel.
Pour autant, même sans connexion stable, la portabilité du test demeure un outil précieux. Les données collectées peuvent être synchronisées dès que la connexion Internet devient disponible. Dans cette logique, l’ambition de MagIA dépasse la simple détection : l’entreprise vise à simplifier et à standardiser tout le cheminement du dépistage, depuis le prélèvement sanguin jusqu’aux retours cliniques, en passant par le partage d’information entre différents opérateurs sanitaires.
Se projeter plus loin : quelles tendances réinventer ?
En France, le marché des medtechs connaît une croissance soutenue. Les estimations de certaines fédérations sectorielles indiquent un chiffre d’affaires global supérieur à 30 milliards d’euros et plus de 2000 entreprises spécialisées. Dans ce cadre, les combinaisons diagnostiques constituent un segment innovant, toujours exposé aux aléas réglementaires mais soutenu par une demande de plus en plus pressante pour des analyses rapides.
La nouvelle levée de fonds annoncée par MagIA Diagnostics répond donc à un continuum logique : passer d’un positionnement local à une commercialisation internationale, renforcer l’industrialisation et nouer des alliances pour faire évoluer le modèle économique. À terme, la société souhaitera peut-être élargir sa gamme de tests rapide à d’autres pathologies. Son expertise actuelle sur les maladies infectieuses pourrait se décliner, par exemple, dans des pathologies chroniques ou dans la bioproduction pharmaceutique.
Ainsi, l’entreprise s’inscrit dans le courant de la deeptech française qui mise sur la rupture technologique pour accompagner la révolution du diagnostic médical et améliorer la santé mondiale.