Levée de fonds pour Goshaba qui gamifie le recrutement
La start-up Goshaba vient de boucler une levée de fonds de 3,5 millions d'euros pour booster sa solution de jeux appliqués au recrutement.
Nouvelle levée de fonds dans le recrutement ! Si vous pensez que jeux vidéo et processus d’embauche n’ont rien à faire ensemble, Goshaba prouve l’inverse. Créée en 2014, la start-up parisienne a mis au point une solution aussi scientifique que ludique à appliquer lors de la sélection des talents. Pour mener son projet à l’étape supérieure, Goshaba vient de conclure une levée de fonds de 3,5 millions d’euros.
Sciences cognitives et jeux vidéo au service du recrutement
Se retrouver les manettes en main lors d’un processus d’embauche ? Rien de surprenant chez BNP Paribas, McDonald’s, Crédit Agricole ou Orange qui font partie des grands groupes à avoir adopté la solution de Goshaba.
Camille Morvan, docteure en neurosciences, et Djamil Kemal et Minh Phan, experts du jeu vidéo, sont les têtes pensantes derrière cette start-up. Ils ont mis au point des modules d’évaluation à inclure dans les processus de recrutement. Des activités semblables à de célèbres jeux comme Candy Crush sont proposées aux candidats et permettent de mieux cerner leur personnalité et de souligner des compétences comportementales telles que la réactivité, l’esprit d’équipe, la logique, l’empathie ou la persévérance.
Levée de fonds et prochaines étapes pour Goshaba et sa solution de recrutement
Après une première levée de fonds de 2 millions d’euros en 2019, Goshaba vient de boucler un nouveau tour de table à 3,5 millions pour continuer de réinventer le recrutement. Une fois encore, elle a compté sur le soutien de ses investisseurs historiques. Au capital, on retrouve donc Daphni, Inco, Founders Future et BNP Paribas. Orange Venture vient, quant à lui, de rejoindre l’aventure. Grâce à ce nouveau financement, Goshaba prévoit d’agrandir son effectif mais pas seulement.
La start-up qui tronque les traditionnels entretiens d’embauche pour des jeux vidéo en guise de tests de personnalité veut également diversifier sa cible. Jusqu’ici plutôt proche des grands groupes, Goshaba veut maintenant se diriger vers les ETI. « Nos clients sont principalement des grands comptes depuis le début de Goshaba car notre ambition est de révolutionner le recrutement et de le rendre plus juste. Forcément, en travaillant avec des grands comptes nous touchons des millions de candidats ». Maintenant que la start-up a atteint ce premier objectif de faire une différence à grande échelle, elle souhaite se tourner vers un nouveau profil de client.
Toujours dans ce souci de bouleverser le monde du recrutement, Goshaba compte aussi sur cette levée de fonds pour perfectionner son outil dans une perspective de mobilité interne. « Notre solution pour les candidats est très aboutie, et on veut en faire de même avec notre produit qui permet aux salariés et à leurs employeurs de savoir, en fonction de leurs compétences, à quels autres postes ils pourraient prétendre au sein même de leur société ».
Offrir l’égalité des chances aux talents : la mission au-delà du produit
En plus d’allier l’utile à l’agréable, la technologie développée par Goshaba repose sur de réels fondements. Elle permet de gommer les inégalités entre les candidats et de faire ressortir leurs soft skills, si précieuses aux yeux des recruteurs aujourd’hui. La start-up défend ainsi une mission bien plus grande qu’elle. En effet, les fondateurs de Goshaba estiment que leur solution offre une plus grande égalité des chances dans le recrutement.
Plutôt que de s’arrêter aux maigres informations décontextualisées listées dans un CV, les recruteurs ont la chance d’en apprendre davantage sur la personnalité de leurs futurs collaborateurs. À travers l’expérience de jeu, « les sciences cognitives prennent le relai pour mesurer la capacité de planification, à travailler en équipe, ou encore une série d’autres compétences comme la mémoire de travail, par exemple ». D’après Camille Morvan, cette façon d’évaluer les candidats permet d’éviter les discriminations.
« Quand on présélectionne des candidats sur la base du CV, c’est totalement imprécis, et les recruteurs ont 8 chances sur 10 de se tromper. Cela pose aussi un problème de choix en fonction du pedigrée des candidats, et donc de leur origine sociale, ethnique, de leur âge ou de leur genre », constate-t-elle. Avec sa solution, Goshaba « souhaite contribuer à l’empowerment des talents, en faisant en sorte qu’ils se sentent à l’aise dans le processus de recrutement et qu’ils soient tous logés à la même enseigne, sur des données fines et précises ».