Levée de fonds eHP² : un nouveau souffle pour la motorisation hybride des drones
eHP² franchit une étape majeure : levée de fonds et innovations hybrides pour dominer le marché des drones français, civils et militaires.
![eHP² booste la propulsion hybride des drones français](https://media.infonet.fr/lancement-ehp2-levee-fonds-drones-hybrides-67adcee784bbd.png)
L’entreprise française eHP² vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle levée de fonds pour consolider sa position de pointe dans le secteur des drones hybrides. Les détails de cette opération, rendus publics sur cette plateforme d’investissement, confirment l’ambition de la société de devenir un acteur incontournable de la propulsion « nouvelle génération » et de stimuler la compétitivité industrielle française.
Les ambitions d’eHP² : une opportunité pour l’industrie nationale
La création d’eHP² remonte à 2018, sous l’impulsion de Jean-François Nicolino. Depuis son lancement, la société entend répondre à un enjeu majeur : la nécessité de motorisations plus puissantes et plus efficientes pour les drones, dont l’utilisation est en plein essor dans des domaines variés (défense, agriculture, sécurité, etc.). Selon les estimations du secteur, ces aéronefs pilotés à distance devraient représenter, d’ici la fin de la décennie, un levier stratégique pour la souveraineté économique et technologique de la France.
Dans ce contexte, la décision d’eHP² de lever des capitaux supplémentaires – pour un montant initial de 500 000 € – nourrit un projet d’investissements dont le total pourrait atteindre 11 millions d’euros entre 2025 et 2030. Ce plan de financement a pour ambition d’accompagner les évolutions de la société en matière de recherche, de développement et d’industrialisation. L’objectif est clair : dominer le marché tricolore des groupes motopropulseurs hybrides et consolider la position de la France sur les applications stratégiques liées aux drones.
Une motorisation hybride associe un moteur thermique à un moteur électrique (ou plusieurs). Ce mariage permet souvent de réduire la consommation, d’augmenter l’autonomie et de limiter les émissions de CO₂. Dans le cas des drones, c’est particulièrement intéressant pour des missions qui exigent à la fois légèreté, endurance et polyvalence opérationnelle.
En parallèle, grâce au soutien du programme France 2030, eHP² bénéficiera de subventions dédiées à la transition vers une aéronautique bas carbone. La société a ainsi été lauréate en 2023 pour développer un prototype de propulsion à l’hydrogène. Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’approche innovante déjà démontrée par eHP² : développer des groupes motopropulseurs souverains, tant pour le marché civil que militaire.
Qui est eHP² ? D’une expertise automobile à l’aventure drone
L’entreprise eHP² a bâti son identité en s’appuyant sur la vaste expérience de son dirigeant, Jean-François Nicolino, qui a œuvré dans l’industrie automobile et l’ingénierie moteurs pendant plus de 30 ans (Peugeot Sport, Mecachrome, TEOS PE). Cette base solide dans le développement de moteurs de course et de systèmes de propulsion complexes a préparé la société à relever les défis d’un secteur du drone de plus en plus exigeant.
Chiffres-clés sur le CV du fondateur
30 ans d’expérience dans la conception de moteurs et la direction de la R&D (Peugeot Sport, Mecachrome, TEOS PE).
Des collaborations avec de grands groupes aéronautiques comme Thalès, Safran ou Dassault Aviation.
Un engagement continu en faveur de l’innovation, d’abord pour l’industrie automobile, puis pour le secteur des drones.
L’intérêt d’eHP² pour l’aviation légère et les systèmes téléopérés n’est pas un hasard : la recherche de motorisations alternatives dans l’automobile a montré l’importance de combiner performances, économies d’énergie et fiabilité. À la différence des voitures, les drones se caractérisent par des contraintes de poids drastiques et des conditions de vol qui demandent une fiabilité à toute épreuve. Cette synergie de compétences dans le domaine thermique et électrique a constitué le point de départ idéal pour concevoir des groupes motopropulseurs hybrides.
Concrètement, eHP² se spécialise dans la mise au point d’ensembles complets : réservoir, système de combustion, batteries, moteurs électriques… Chaque segment est pensé pour interagir harmonieusement avec le reste, aboutissant à des drones qui consomment moins, volent plus longtemps et demandent moins d’entretien. Pour les industriels, c’est un gage de qualité : tout est développé et assemblé en France, avec un suivi rapproché de chaque composant.
Un marché des drones en plein essor : entre besoins civils et militaires
Le secteur des drones, ces dix dernières années, connaît une croissance exponentielle. Selon plusieurs études de marché, les appareils compris entre 25 kg et 150 kg devraient particulièrement bénéficier d’une augmentation de la demande pour la surveillance, la logistique et la reconnaissance. Dans le domaine militaire, ils sont devenus des outils fondamentaux pour la collecte d’informations, le suivi des troupes au sol et l’appui tactique, tandis que dans le civil, ils servent dans des applications variées (agriculture de précision, cartographie, sécurité intérieure, etc.).
Là où eHP² se démarque, c’est dans l’offre d’une motorisation hybride adaptée à ces usages de moyenne gamme, pouvant concilier capacité d’emport, autonomie conséquente et maintenance facilitée. Pour demeurer concurrentiel, un drone doit non seulement proposer des performances élevées, mais il doit aussi rester simple à exploiter et abordable à l’achat. Autrement dit, eHP² ambitionne d’incarner la prochaine référence dans ce créneau technique, indispensable à la souveraineté nationale.
Dans le civil, la demande en drones s’explique par :
• L’essor de la surveillance environnementale (forêts, littoral, glaciers).
• La sécurité publique (festivals, grands événements, lutte anti-incendie).
• La logistique “dernier kilomètre” en zones difficiles d’accès.
• L’agriculture de précision (traitement phytosanitaire ciblé, cartographie des sols).
En 2023, la France a réaffirmé sa volonté de relocaliser et de renforcer certaines filières industrielles clé, dont fait partie la fabrication de drones et de leurs composants. En sécurisant un accès « à portée nationale » aux groupes motopropulseurs, le pays s’assure d’une plus grande indépendance face aux aléas géopolitiques, tout en soutenant l’emploi local et la recherche technologique. Les perspectives de développement semblent donc prometteuses pour eHP², qui se positionne précisément au croisement de ces intérêts stratégiques.
Atouts technologiques : vers un nouveau standard de motorisation hybride
L’approche d’eHP² diffère de celle de nombreux concurrents. Plutôt que d’acheter des pièces maîtresses à différents sous-traitants, la société intègre intégralement la conception et la production de ses modules : moteurs, batteries, réservoirs et même des éléments de stockage avancés comme le réservoir d’hydrogène liquide en préparation. Cette intégration verticale permet de mieux maîtriser les coûts, de renforcer la qualité et de proposer des systèmes plus homogènes sur le plan technique.
En termes de performance, la motorisation mise en avant propose des chiffres difficiles à ignorer :
• Consommation réduite de 50 % par rapport à des solutions équivalentes.
• Coûts de maintenance en baisse de 90 %, grâce à une architecture plus simple et à une fiabilité renforcée.
• Un prix global jugé compétitif, équivalent à celui des systèmes actuellement disponibles sur le marché conventionnel.
En sus, eHP² aligne ses innovations sur les défis environnementaux pressants. Alors que la décarbonation est devenue un objectif prioritaire pour les industriels, l’entreprise propose déjà des moteurs hybrides faiblement émissifs et mise sur l’hydrogène pour la prochaine génération de drones. Cette anticipation des futures réglementations (et attentes client) témoigne d’une stratégie tournée vers le long terme.
Bon à savoir : la question de l’homologation
L'agrément d'un drone destiné à des missions civiles ou militaires exige un processus de certification rigoureux (DGAC, EASA, etc.). Les motorisations hybrides peuvent exiger des validations supplémentaires, liées à la sécurité incendie (batteries), la fiabilité du moteur thermique et les procédures d’urgence. eHP² anticipe ces contraintes en adaptant ses prototypes aux standards officiels.
Les sources de revenus et la diversification : un modèle pour la pérennité
Au cœur de la stratégie d’eHP² se trouve une volonté de ne pas dépendre d’un seul marché. Outre la filière drone, la société conserve des liens solides avec le secteur automobile. Ses compétences historiques en conception de systèmes de propulsion intéressent encore aujourd’hui Renault, Stellantis, Valeo ou d’autres acteurs émergents cherchant à optimiser leurs moteurs thermiques ou hybrides.
En parallèle, les grands groupes de l’aéronautique (Safran, Dassault Aviation, Thalès, Airbus, MBDA) suivent de près les évolutions de l’entreprise. Les phases de test et de prototypage menées avec certains de ces partenaires servent à valider la robustesse des technologies, tout en ouvrant la voie à de futurs déploiements à plus large échelle. Cette posture de « fournisseur clé » dans diverses filières constitue un atout précieux pour la stabilité financière de l’entreprise.
Mais l’innovation ne s’arrête pas à la propulsion hybride classique. Le programme France 2030, qui a distingué eHP² en 2023, lui permet d’amorcer la transition vers l’hydrogène. De l’aveu même de la direction, l’objectif final est de proposer une motorisation capable de combiner hydrogène liquide et stockage électrique afin d’atteindre un niveau de performances encore supérieur, tout en réduisant drastiquement l’empreinte carbone.
L’hydrogène, en tant que vecteur d’énergie, présente l’avantage de n’émettre aucune pollution directe lors de sa combustion. Pour un drone, c’est un moyen de prolonger l’autonomie sans ajouter du poids excessif (contrairement à de grosses batteries). Les défis résident dans la production décarbonée de l’hydrogène et dans la conception de réservoirs sûrs et suffisamment légers.
La dynamique de financement : vers un leadership souverain
Le plan d’investissement d’eHP² prévoit donc un total de 11 millions d’euros sur la période 2025-2030. La première étape, consistant à réunir 500 000 €, s’inscrit dans une démarche de cofinancement : chaque euro investi pourrait être doublé par les subventions accordées dans le cadre du programme France 2030 ou de dispositifs mis en place par la BPI. Au total, près de 960 000 € pourraient donc être injectés dans la société dès cette première phase.
Parmi les axes d’allocation des fonds, on retrouve :
• La finalisation du développement de nouvelles technologies pour les drones de prochaine génération.
• La création d’une usine d’assemblage afin de répondre rapidement aux demandes spécifiques.
• Le déploiement d’une force commerciale pour gagner des parts de marché en France et à l’international.
• Le renforcement de la propriété intellectuelle par le dépôt de brevets complémentaires.
• Le poursuite du R&D sur le moteur à hydrogène (463 k€ de déblocage du dispositif France 2030).
D’un point de vue économique et financier, ces investissements visent à transformer eHP² en un leader légitime de la motorisation hybride pour drone. Les retombées positives attendues : une montée en compétence de l’outil industriel national, la consolidation de la filière drone et une perspective de retours sur investissement soutenue par l’explosion prévisible du marché.
Risques, maîtrise et perspectives d’avenir
Comme pour toute entreprise innovante, la réussite dépendra de la capacité d’eHP² à naviguer dans un environnement concurrentiel et à éviter les écueils habituels : surcoûts de R&D, retards d’homologation, fluctuations de la demande. Toutefois, plusieurs éléments atténuent ces risques :
1. L’expertise managériale : le parcours de Jean-François Nicolino, avec ses succès dans le développement de moteurs de course et de systèmes de propulsion innovants, rassure les investisseurs quant à la solidité de la vision.
2. Les partenariats stratégiques : en s’appuyant sur des industriels reconnus comme Safran ou Airbus, eHP² s’assure un soutien technique et commercial précieux.
3. Les soutiens institutionnels : l’entreprise bénéficie de l’élan du programme France 2030, ainsi que du soutien éventuel de la BPI (via « 1ère Usine ») pour structurer l’industrialisation.
4. La diversification sectorielle : l’engagement dans des secteurs variés (automobile, aéronautique, défense) protège la société d’un effondrement brutal d’un seul marché.
5. La demande croissante en drones : au vu de l’évolution géopolitique et de la nécessité de surveiller les espaces complexes (méridionaux, forestiers, frontaliers…), les drones semblent promis à un bel avenir.
Le fait de miser sur une technologie hybride (et bientôt à l’hydrogène) place eHP² en bonne posture pour répondre à la transition énergétique tout en comblant les besoins militaires et civils. De plus, la capacité de production « made in France » est un argument fort, alors que la souveraineté industrielle redevient une priorité pour les pouvoirs publics.
L’ampleur de l’enjeu pour la France
Au-delà du cas particulier d’eHP², c’est toute la filière drone qui se retrouve au cœur de réflexions nationales. Avec des drones utilisés pour la surveillance des frontières, la lutte contre le terrorisme ou encore la sécurisation des grands événements, le besoin de maîtriser la chaîne technologique en interne se fait impérieux. En s’appuyant sur un champion local tel qu’eHP², la France s’équipe contre les éventuelles ruptures d’approvisionnement externe et renforce son autonomie stratégique.
Les choix d’investissement à court terme peuvent avoir des répercussions sur la position du pays dans la compétition mondiale. Les technologies aéronautiques et spatiales ont toujours été un marqueur fort de puissance, et la question du drone n’échappe pas à cette règle. Avoir un leader national du GMP hybride permet d’entraîner tout un écosystème de PME et de laboratoires de recherche dans son sillage.
La réglementation sur les drones ne se limite pas à la certification aéronautique. Elle inclut les règles de survol, la protection de la vie privée, l’autorisation pour la prise de vue ou la géolocalisation, etc. Pour tout opérateur ou constructeur, comprendre et anticiper ces aspects est crucial pour commercialiser efficacement ses appareils et éviter les blocages administratifs.
Enfin, l’émergence de champions technologiques français aide à soutenir un réseau d’innovation qui pourrait renforcer la compétitivité du pays. Les transferts de connaissances entre la filière automobile, l’aéronautique et la R&D militaire sont propices à l’éclosion de solutions transversales. Dans le cas d’eHP², cette transversalité se matérialise déjà, et la société compte bien continuer à l’exploiter pour décrocher de nouveaux partenariats.
Une feuille de route claire : de la R&D à l’usine de production
Afin d’atteindre sa « vitesse de croisière », eHP² va concentrer ses efforts sur plusieurs fronts opérationnels au cours des cinq à sept prochaines années :
1. Continuer le développement de la gamme de motorisation hybride pour drones légers et intermédiaires (25 à 100 kg). Les ingénieurs d’eHP² prévoient d’améliorer encore la densité énergétique des batteries, d’optimiser le ratio poids-puissance et de réduire la consommation en vol stationnaire.
2. Assurer la montée en puissance industrielle via l’installation d’une usine d’assemblage, où les composants critiques (moteur thermique, module électrique, réservoir) seront intégrés localement. Cette démarche doit garantir une meilleure réactivité face à la demande du marché et consolider la valeur ajoutée en France.
3. Renforcer la protection intellectuelle en multipliant les dépôts de brevets, afin de sécuriser les avancées technologiques. Dans un univers où la compétition internationale fait rage, la propriété intellectuelle constitue un levier de différenciation majeur.
4. Structurer une équipe commerciale et marketing pour faire connaître les solutions d’eHP² auprès des entités publiques (armées, collectivités) et des industriels qui souhaitent intégrer des drones dans leur chaîne de production ou de contrôle qualité. L’objectif est d’essaimer sur plusieurs marchés en Europe et potentiellement au-delà.
5. Finaliser le programme R&D autour du moteur à hydrogène, en partenariat avec les instances liées à France 2030, afin d’acquérir une longueur d’avance sur la concurrence dans la course à la décarbonation.
Regard économique : un placement stratégique pour les investisseurs
D’un point de vue purement financier, la levée de fonds d’eHP² constitue une occasion de soutenir un projet à la fois innovant et stratégique. Les perspectives de rendement sont étroitement liées à la réussite commerciale des moteurs hybrides et à la prise de conscience grandissante de la nécessité de technologies souveraines.
En 2022, le marché mondial des drones avoisinait plusieurs dizaines de milliards d’euros et pourrait doubler d’ici 2027. La progression prévue pour les moteurs hybrides, plus complexes, est tout aussi notable. Pour eHP², la conjoncture est favorable : la transition écologique, les besoins de sécurité accrus et le soutien politique rendent le secteur très porteur.
En termes de retour sur investissement, les investisseurs peuvent espérer bénéficier d’un alignement fort entre les priorités gouvernementales (défense, réduction des émissions de CO₂, réindustrialisation) et la proposition d’eHP². Le fait que l’entreprise soit lauréate d’un programme national conforte l’idée que sa technologie répond à un besoin identifié et prioritaire. Cependant, il convient évidemment d’évaluer les risques, notamment la vitesse d’adoption du marché et les potentiels retards liés aux certifications.
Bon à savoir : mécanismes de financement en France
La BPI (Banque Publique d’Investissement) propose différents dispositifs, dont « 1ère Usine », pour soutenir le passage du stade prototype à la production industrielle.
France 2030 est un plan d’envergure visant à financer des innovations de rupture (dont la propulsion propre dans l’aéronautique).
Grâce à ces mécanismes, les PME innovantes peuvent lever d’importants capitaux tout en sécurisant une partie de leurs besoins en fonds propres.
Une industrie innovante
eHP² symbolise aujourd’hui la convergence de plusieurs tendances majeures : la montée en puissance des drones, l’impératif de décarbonation et la nécessité pour la France de protéger son indépendance industrielle. Cette entreprise française, soutenue par les géants de l’aéronautique et de l’automobile, a donc toutes les cartes en main pour s’imposer comme un fournisseur essentiel de motorisations hybrides et, à terme, à hydrogène.
Son parcours illustre comment l’innovation, la volonté politique et la recherche d’efficacité peuvent accélérer l’émergence d’un nouveau champion national, à la fois gardien de la souveraineté et catalyseur d’une industrie tournée vers l’avenir.