Près de Wissous, au sud de Paris, une jeune pépite française bouscule la production de carburants bas-carbone. KHIMOD vient d’annoncer une levée de 23 millions d’euros pour accélérer son industrialisation. Les détails de ce tour de table, marquent un tournant vers la décarbonation industrielle. Retour sur l’annonce du 18 juin 2025 et sur les perspectives qu’elle ouvre.

Nouveaux investisseurs et ambition renforcée

Avec l’entrée remarquée du Fonds SPI (Sociétés de Projets Industriels) géré par Bpifrance pour le compte de l’État dans le cadre de France 2030, ainsi que du fonds de décarbonation industrielle d’Audacia, KHIMOD ambitionne de franchir un cap décisif dans la production à grande échelle de carburants de synthèse. Les 23 millions d’euros obtenus doivent permettre de doubler la capacité de développement et de multiplier les projets pilotes. Le soutien renouvelé du groupe ALCEN, investisseur historique, témoigne de la solidité du modèle et de la confiance à long terme. Certains observateurs estiment que ce tour de table illustre la volonté d’ancrer, en France et en Europe, la production d’e-fuels concurrentiels aux carburants fossiles.

Bon à savoir sur le rôle stratégique du groupe ALCEN

ALCEN est un groupe industriel français intervenant dans plusieurs domaines clés, comme la défense ou l’énergie. En tant qu’actionnaire principal de KHIMOD, il a soutenu en continu la R&D nécessaire au développement de réacteurs novateurs, démontrant ainsi la volonté de pérenniser l’activité et de faire rayonner l’innovation française.

Si l’on compare les ambitions de KHIMOD à celles d’autres acteurs de la climate-tech, on perçoit une différence notable : la société ne propose pas seulement une source d’énergie « verte », elle restructure entièrement la production de certains carburants d’aviation et de méthanol, grâce à son réacteur-échangeur unique. Cette technologie monolithique, ultrarésistante aux changements de pression et de température, pourrait contribuer à élargir substantiellement le champ de la décarbonation industrielle.

Une technologie au cœur des enjeux de la transition

Le réacteur-échangeur, développé et amélioré sur le site industriel de Wissous, forme l’axe névralgique la démarche de KHIMOD. Assemblé via une technique de soudage par diffusion, ce bloc métallique favorise des échanges thermiques intensifs et procure aux industriels une modularité exceptionnelle. Ainsi, la solution de KHIMOD s’adapte aussi bien à de petits démonstrateurs locaux qu’à des unités d’envergure industrielle. Cette flexibilité, associée à la robustesse et à la fiabilité de l’appareil, positionne la société comme un atout de la transition écologique en France.

Pour décarboner plusieurs secteurs (aérien, maritime ou chimie lourde), l’entreprise exploite la conversion du CO₂ recyclé et de l’hydrogène bas-carbone – ou du syngas – en e-méthane, e-méthanol ou carburant d’aviation durable (e-SAF). Cette approche, parfois appelée Power-to-X, se retrouve au-devant de la scène industrielle depuis quelques années. Cependant, beaucoup de projets se heurtent à des contraintes de coûts, de volumes de production ou de complexité technologique. KHIMOD défie ces contraintes grâce à un procédé en flux continu et un réacteur conçu pour tenir de forts régimes de température et de pression.

Cette méthode consiste à assembler des plaques métalliques pré-usinées, puis à les chauffer et les compresser dans des conditions extrêmes, créant une soudure homogène et sans couture. Contrairement au soudage classique, il ne reste quasi aucun point de discontinuité, ce qui renforce la solidité et la compacité de l’équipement.

Afin de poursuivre sa révolution industrielle, KHIMOD compte s’appuyer sur une nouvelle dynamique d’investissements. L’apport financier du fonds SPI et d’Audacia permettra en effet d’implanter de futurs démonstrateurs, de capitaliser sur l’actuel outil de production et de pousser plus loin sa pénétration des marchés internationaux. La société ne cache pas non plus son intention d’itérer, en multipliant les cadres d’application de sa technologie dans d’autres secteurs de la chimie verte.

Des projets pilotes prometteurs

La levée de fonds aura surtout pour effet de conforter l’exécution de différentes initiatives déjà lancées, et considérées comme des étapes stratégiques pour la maturité de la filière. Parmi ces projets, on peut notamment citer THOR, une opération orientée vers la production d’e-méthanol, en collaboration avec d’importants partenaires industriels, ou encore la phase pilote d’AVEBIO, vouée à fabriquer du carburant d’aviation durable à partir de CO₂ biogénique.

Le projet THOR, déployé en France, mise sur la transformation de CO ou CO₂ et d’hydrogène décarboné pour fournir un e-méthanol compétitif. Il s’inscrit dans un contexte où le méthanol de synthèse pourrait rapidement servir de base pour des carburants alternatifs dédiés aux domaines maritime ou automobile.

En Italie, la société s’investit dans PEGASUS, un programme qui utilise la même plateforme technologique pour injecter de l’e-méthane directement dans un réseau local. L’intérêt de cette production décentralisée réside dans la valorisation de déchets agricoles et d’hydrogène vert, deux éléments particulièrement abondants dans certaines régions. Au-delà des retombées écologiques, le projet ambitionne d’apporter une certaine souveraineté énergétique locale, dans une Europe cherchant constamment à diversifier ses sources.

Bon à savoir : le potentiel du CO₂ biogénique

Le CO₂ biogénique provient de la fermentation ou de la dégradation de matières organiques. Il s’agit d’une ressource considérée presque neutre en carbone, puisque le CO₂ émis provient d’éléments naturellement présents (plantes, déchets agricoles, etc.). De plus en plus d’acteurs industriels l’utilisent pour produire des carburants de synthèse plus respectueux de l’environnement.

D’ici au second semestre 2025, KHIMOD entend mettre en route son premier démonstrateur AVEBIO, validant la conversion de CO₂ en e-SAF et e-kérosène pour le secteur aérien. Les ambitions sont corsées, puisque le transport international demeure l’un des domaines les plus difficiles à décarboner. Toutefois, si l’expérience réussit en grandeur nature, la croissance pourrait être exponentielle.

Rôle moteur des investisseurs institutionnels

La participation du Fonds SPI geré par Bpifrance n’est pas anodine. En jouant à la fois le rôle d’accélérateur financier et de garant institutionnel, SPI a pour mandat d’épauler des projets présentant une forte contribution à la transition écologique. KHIMOD, avec ses réacteurs et procédés inédits, coche justement toutes les cases : un usage réfléchi de la ressource en carbone, un soutien direct à la production d’énergies propres et la création d’emplois qualifiés sur le territoire français.

France 2030 est un vaste plan d’investissement initié par l’État pour permettre la conversion structurelle de l’économie française vers des modèles durables et innovants. Il veut faire émerger des champions industriels dans des domaines tels que la santé, l’énergie, l’automobile ou la décarbonation. SPI, géré par Bpifrance, est un des outils opérationnels majeurs de ce plan.

Audacia, un autre incontournable du capital-investissement français, veut, pour sa part, ouvrir la voie à la transition énergétique de manière pragmatique. L’intervention de son fonds de décarbonation industrielle dans KHIMOD concrétise la volonté de diversifier les sources de carburants et d’aider à l’émergence de nouvelles filières industrielles innovantes. Audacia a d’ailleurs souligné son enthousiasme à accompagner un acteur qui se distingue par la compétitivité de son réacteur-échangeur, hérité de scénarios R&D largement inspirés des technologies nucléaires avancées (du type ITER).

Ces deux partenaires jouent un rôle majeur pour assurer la viabilité financière des nouveaux procédés, en couvrant les risques d’industrialisation et en assurant une certaine visibilité sur le long terme. Plus encore, ils crédibilisent les actions de KHIMOD dans des environnements internationaux parfois réticents à verrouiller leurs investissements sur des technologies naissantes.

Vers une gouvernance restructurée

Ce nouveau tour de table va se traduire par la création d’un conseil d’administration rassemblant la direction de KHIMOD, les actionnaires historiques et les représentants des entrants. En complément, des membres indépendants rejoindront l’organe décisionnel, dans l’objectif d’instaurer une gouvernance plus transparente. À ce titre, ALCEN demeure un pilier essentiel : partenaire de premier rang, il apporte son expertise dans la conduite de projets industriels d’envergure et dans la commercialisation d’environnements exigeants.

Le management de la société, sous la présidence de Nicolas Serrie, voit dans cette évolution une opportunité de mutualiser les compétences. Avec Bpifrance et Audacia à bord, KHIMOD se prépare à intensifier ses relations avec des grands comptes stratégiques, tout en se rapprochant potentiellement d’autres investisseurs ou industriels de la transition énergétique. L’équilibre trouvé entre capitaux publics, fonds privés et un acteur industriel historique dessine une coopération fructueuse et rassurante pour les clients, les salariés et les partenaires de KHIMOD.

Il s’agit d’un organe décisionnel dont certains membres ne sont pas directement liés à l’entreprise ou à ses principaux actionnaires. Leur rôle : garantir une prise de décision objective, veiller à l’équilibre des intérêts et maintenir l’exigence de bonnes pratiques de gouvernance.

Les échanges avec les milieux financiers renseignent sur l’importance de ces conseils indépendants, surtout dans des entreprises en pleine croissance, souvent appelées à nouer des partenariats internationaux. Les investisseurs exigent de plus en plus de structures rigoureuses afin de diminuer tout risque de gouvernance hasardeuse. KHIMOD, en s’entourant d’experts reconnus, envoie ainsi un signal positif et consolide ses capacités d’exécution au bénéfice de sa roadmap 2025-2030.

L’histoire de KHIMOD : un projet français ambitieux

Basée en Île-de-France, KHIMOD s’est forgé une réputation d’acteur innovant dans le paysage de la greentech. Sa spécialité : transformer le CO₂ ou le syngas en carburants et molécules de substitution, dans l’objectif de fournir des solutions immédiatement intégrables aux process industriels. Le tout construit sur un héritage scientifique solide, alimenté par des ingénieurs chevronnés et soutenu par le groupe ALCEN.

Au fil des années, la société a breveté nombre de procédés relatifs à la configuration de son réacteur et à la manière d’utiliser efficacement la chimie en flux continu. Cette approche favorise des rendements plus élevés et une meilleure fiabilité que dans la chimie traditionnelle. Grâce à ces capacités, KHIMOD a su convaincre des partenaires de tout premier plan, consolidant sa place au sein des projets européens dédiés aux e-fuels.

Bon à savoir sur la chimie en flux continu

La chimie en flux continu consiste à faire réagir les substances (gazeuses ou liquides) pendant leur écoulement dans un réacteur, plutôt que de les batcher dans une cuve. Cela améliore généralement la sécurité, l’efficacité énergétique et le contrôle des réactions, tout en réduisant le volume de solvants et de déchets générés.

Petit à petit, KHIMOD a étendu son champ d’activité. D’abord tournée vers des technologies de niche, la société s’est mise à adapter ses solutions à différents volumes de production, afin de répondre aux défis d’industrialisation de masse. Cet effort d’ouverture technique et de diversification a scellé son destin d’acteur essentiel dans le paysage de la lutte contre le changement climatique.

Une dynamique soutenue par la reconnaissance européenne

Plusieurs projets, menés en partenariat avec des consortiums internationaux, ont déjà souligné la robustesse des solutions de KHIMOD. L’un des exemples marquants est la réception du Prix de l’Intensification des Procédés pour l’Innovation Industrielle décerné par l’EFCE (Fédération européenne de génie chimique) et Europic le 5 juin 2025, lors de la conférence EPIC à Athènes. Cette distinction vient souligner les apports concrets de la start-up dans l’optimisation des procédés.
De manière plus large, elle démontre que KHIMOD répond aux critères d’excellence technique et de durabilité attendus au sein de l’Union européenne. Les autorités locales et internationales sont souvent réticentes à accorder leur confiance à de jeunes entreprises. Le fait de rafler de tels prix aide à crédibiliser la capacité de KHIMOD à conduire un changement d’échelle.

Ce prix récompense des solutions de pointe qui améliorent la productivité dans la chimie tout en réduisant la consommation d’énergie et les coûts. Les lauréats sont jugés sur leur capacité à offrir des procédés compacts, plus verts et plus intensifs, ce qui correspond parfaitement à la philosophie de KHIMOD.

En misant sur la notoriété acquise, la direction espère multiplier les collaborations avec des ingénieristes, des centres de recherche ou des majors de l’industrie pétrochimique. L’enjeu central demeure de démontrer la rentabilité et la fiabilité des e-fuels à chaque étape de la chaîne de valeur, depuis la production d’hydrogène vert jusqu’à l’application finale dans les moteurs d’avion ou de navire.

Pourquoi miser sur l’hydrogène vert et les e-fuels ?

Les carburants de synthèse prennent de plus en plus de place dans le débat public, surtout face aux impératifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’hydrogène (H₂) est un vecteur énergétique durable lorsque produit à partir d’énergies renouvelables : on parle alors d’hydrogène « vert ». En réagissant avec du CO₂ récupéré, il est possible d’obtenir de l’e-méthanol, de l’e-méthane ou d’autres dérivés carbonés.

Bon à savoir : différences entre carburant d’aviation durable (SAF) et e-SAF

Le SAF renvoie à du carburant aviation réduisant l’empreinte carbone (à base de biocarburants ou via des approches de recyclage de CO₂). La mention e-SAF pointe plus spécifiquement une production synthétique utilisant de l’hydrogène et du CO₂, sans recourir à la ressource fossile.

Ces e-fuels présentent deux points clés : ils tirent parti de ressources locales (comme l’électricité verte ou la biomasse) et sont compatibles, à divers degrés, avec les infrastructures déjà existantes (tuyauteries, réservoirs). Pour l’aviation, le maritime ou la pétrochimie, ce potentiel de basculement progressif est particulièrement attrayant : passer au carburant « vert » sans repenser tout l’outillage en place soulage les coûts et accélère l’adoption.

En France, plusieurs programmes publics et privés soutiennent activement cette transition. Ainsi, le plan France 2030 s’oriente sur la structuration de filières industrielles permettant la production d’hydrogène propre, la capture du carbone et l’intégration de procédés intensifs dont KHIMOD est représentatif.

Enjeux de compétitivité et de souveraineté

Dans un monde où la course aux technologies de décarbonation est devenue un enjeu de souveraineté, l’Europe et la France cherchent à acquérir rapidement les moyens techniques et financiers pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles importées. KHIMOD, par son réacteur compact et sa démarche Power-to-X, aide à atteindre ces objectifs. De plus, la volonté d’intégrer toutes les étapes de production – de l’hydrogène vert jusqu’au produit fini – permet un meilleur contrôle des coûts et de la qualité.

D’après certains analystes, cette nouvelle levée de fonds consolide la place de la France sur l’échiquier mondial des e-carburants. En décloisonnant la R&D, en industrialisant des solutions matures et en obtenant rapidement des retours d’expérience positifs, KHIMOD participe à la mise en œuvre concrète de l’ambition européenne : dépasser les énergies fossiles en se penchant massivement sur l’hydrogène, la biomasse et la valorisation du CO₂.

Elle consiste, pour un pays ou un continent, à maîtriser sa production énergétique et à s’affranchir d’importations trop déstabilisantes. C’est garanti par divers leviers comme l’éolien, le solaire, l’hydrogène et, de plus en plus, les e-carburants. Cela assure la stabilité des coûts, la résilience face aux crises géopolitiques et la baisse des émissions carbone.

Au-delà de l’indépendance énergétique, la mise en place d’une filière locale soutient l’emploi et les savoir-faire nationaux. Les usines de KHIMOD, ainsi que d’autres acteurs du secteur, pourraient ouvrir des opportunités dans la conception, la maintenance et la distribution de nouvelles installations bas-carbone.

Feuille de route industrielle : concrétiser la transition

Quels sont les objectifs concrets de KHIMOD dans les prochains mois ? D’après les déclarations officielles, l’entreprise entend déjà déployer plusieurs démonstrateurs en France et en Europe, afin de valider chaque phase du cycle (hybridation entre alimentation en électricité verte, captage de CO₂, production de gaz et distribution). KHIMOD envisage aussi de s’attaquer à la chimie fine, secteur gourmand en réactifs carbonés, souvent importés.

L’étape suivante sera d’assurer la production en série des réacteurs-échangeurs, avec la volonté de baisser les coûts unitaires. L’un des verrous au développement des e-fuels reste en effet le prix de revient, souvent supérieur à celui des carburants fossiles. Toute avancée dans la fabrication de réacteurs modulaires et économiques pourrait réduire ces écarts, encourager la demande et faciliter la mise en conformité environnementale d’industries lourdes.

Industriels en ligne de mire

KHIMOD vise notamment les industries qui doivent composer avec des hautes pressions et températures extrêmes, par exemple la pétrochimie et la sidérurgie. La société espère remplacer une partie de leurs besoins en combustibles fossiles par des e-fuels localement fabriqués, plus respectueux du climat.

Selon le président Nicolas Serrie, ce plan d’action s’accompagne d’un large dispositif de recrutement : ingénieurs, chimistes, techniciens... afin de disposer en interne d’une palette de compétences renforçant la capacité d’innovation. Les échanges avec le monde académique, les pôles de compétitivité et les entreprises partenaires s’avèrent cruciaux pour garder une longueur d’avance sur la concurrence internationale, en particulier américaine et asiatique.

Focus sur la stratégie d’ALCEN et les retombées pour KHIMOD

L’engagement d’ALCEN, confirmé par cette augmentation de capital, apporte à KHIMOD un soutien industriel et financier déterminant. Spécialisé dans des systèmes de pointe pour la sécurité, la santé, l’énergie et la défense, ALCEN met à disposition son expertise de la R&D et sa connaissance des grands projets nationaux. Un tel appui est capital pour optimiser la conception et la production des réacteurs-échangeurs.

Dans le cadre de la décarbonation, il n’est pas rare de voir de grands groupes d’ingénierie prendre une participation dans des start-up prometteuses. Ils leur apportent un appui logistique (usines, laboratoires, prototypage), tout en leur ouvrant des portes commerciales. Dans le cas de KHIMOD, dont la technologie est en partie dérivée des techniques mises au point pour ITER, cette synergie illustre la volonté d’accélérer la reproduction industrielle de produits complexes. Pour ALCEN, le gain est également stratégique : se positionner dans la production de molécules bas-carbone et anticiper les mutations des marchés de l’énergie.

Audacia : un fonds qui parie sur les nouvelles énergies

La participation du fonds de décarbonation industrielle d’Audacia confirme l’appétit croissant du secteur privé pour les solutions de rupture en matière d’énergie. Audacia, fondé en 2006 par Charles Beigbeder, a su se distinguer par son positionnement pionnier dans le capital-investissement. Ses investissements ciblent aujourd’hui la transition énergétique, les technologies quantiques, la santé du futur, et plus largement tout ce qui contribue à renforcer la compétitivité française.

Audacia met en avant la technique d’assemblage de KHIMOD comme un critère majeur de rentabilité et de scalabilité. En permettant des géométries de réacteurs complexes à moindre coût, ce procédé améliore l’intégration de la solution chez les industriels. L’objectif ultime consiste à pousser rapidement l’e-SAF sur le marché, de manière à fournir aux compagnies aériennes une alternative solide à l’importation de carburants fossiles ou de biocarburants produits hors du territoire national.

Le capital-investissement (ou private equity) consiste à injecter des fonds propres dans des entreprises non cotées. Il représente un levier financier essentiel pour les start-up greentech, car elles nécessitent souvent davantage de temps pour développer leurs innovations avant d’atteindre un seuil de rentabilité.

L’implication d’Audacia va au-delà du simple apport de capital : elle inclut un accompagnement stratégique, un accès à un réseau d’acteurs clés et une visibilité sur les évolutions réglementaires à venir. Tous ces atouts facilitent la montée en puissance de KHIMOD ainsi que ses partenariats avec des industriels de renoms, en France comme à l’étranger.

Dans les coulisses de Bpifrance et du Fonds SPI

Bpifrance, bras armé de l’État pour financer l’innovation, joue un rôle structurel dans la réussite des entreprises françaises à fort potentiel. En plus de proposer des aides et des financements à la R&D, la banque publique constitue aussi un interlocuteur de confiance pour sécuriser des investissements privés. À travers le Fonds SPI, Bpifrance agit comme un catalyseur afin que les filières industrielles stratégiques se renforcent sur le sol national.

En misant sur KHIMOD, le Fonds SPI remplit l’une de ses missions premières : industrialiser des innovations capables de transformer durablement un secteur majeur de l’économie, tout en créant de l’emploi et en renforçant la chaîne d’approvisionnement. La présence d’au moins un investisseur public, dans certaines opérations, apporte une stabilité capitale, que les fonds privés seuls ne pourraient pas garantir.

En bref : Bpifrance en quelques lignes

Bpifrance soutient les projets d’entreprises à différents stades : amorçage, développement, internationalisation et innovation. Son offre inclut notamment des prêts, des garanties bancaires, des interventions en fonds propres et des accompagnements sur-mesure (conseil, formation, mise en réseau…).
Son objectif : fortifier le tissu entrepreneurial français et encourager l’émergence de pépites technologiques.

Par ce financement, Bpifrance espère voir KHIMOD franchir le seuil de la production massive, se placer comme un acteur incontournable de la filière et contribuer à la transformation énergétique. Le rôle de l’État via France 2030 donne une légitimité supplémentaire, tout en accélérant l’adoption des technologies de décarbonation.

Cap sur de nouveaux horizons

En résumé, KHIMOD amorce un cycle de croissance plus ambitieux, soutenu par un tour de table inédit associant Bpifrance, Audacia et ALCEN. Un pari sur la transition énergétique qui se concrétise par des programmes industriels en France et à l’international, des retombées positives pour l’emploi et la souveraineté énergétique. À travers l’installation de nouveaux démonstrateurs, la multiplication de projets de Power-to-X et l’émergence des e-fuels, KHIMOD se positionne comme un intense moteur de la décarbonation.

Cette avancée reflète l’ingéniosité et l’audace de l’ingénierie française, prête à revisiter la chimie industrielle du XXIe siècle pour bâtir un futur moins dépendant du carbone fossile.