Comment les jeunes investissent-ils dans les actions en 2025 ?
Découvrez comment optimiser votre investissement boursier en 2024 et exploiter les avantages fiscaux du PEA.

Face à l’érosion du pouvoir d’achat, l’investissement boursier séduit un public plus large et plus jeune. L’enjeu n’est pas d’anticiper les coups d’éclat, mais de bâtir un socle robuste. Voici une feuille de route concrète pour démarrer, en privilégiant la simplicité, la fiscalité adaptée et une discipline de fer.
Un basculement discret vers l’actionnariat individuel
Longtemps méfiants, les ménages français réévaluent la place des actions dans leur patrimoine. Les labels de prudence classiques restent majoritaires, mais la part d’épargne orientée vers le risque augmente progressivement.
Le moteur est double. D’abord, la recherche de rendement réel dans un contexte d’inflation. Ensuite, l’essor d’outils simples d’accès, comme les applications de courtage et les fonds indiciels cotés. Cette montée en puissance reste mesurée, mais elle s’inscrit dans la durée, portée par les générations connectées.
En toile de fond, l’Insee a confirmé un ralentissement de la croissance française à +1,2 % en 2024 et un taux d’épargne des ménages élevé à 18,8 % du revenu disponible (Insee, Les comptes de la Nation 2024). Le capital patiente en liquidités, mais cherche des alternatives au pilotage automatique sur fonds euros.
Qui rejoint les marchés aujourd’hui
3,2 millions de Français ont réalisé au moins une transaction en actions ces cinq dernières années selon l’AMF. Les nouveaux venus sont plus jeunes, majoritairement masculins et très digitaux. Leur activité s’est intensifiée en 2023 et 2024, avec un intérêt marqué pour les ETF et les enveloppes fiscales adaptées.
Diversifier sans s’éparpiller avec des etf éligibles au pea
Pour se lancer, la règle d’or tient en quelques mots simples. Faire peu, mais bien, et très régulièrement. Les ETF offrent une exposition immédiate à des centaines d’entreprises via un seul titre, avec des frais de gestion comprimés.
Un ETF mondial type MSCI World couvre plus de 1 500 sociétés de pays développés. La dispersion géographique et sectorielle amortit l’impact d’un choc isolé. Sur longue période, la prime de risque actions reste positive, avec des rendements annualisés historiques de l’ordre de 7 à 9 % selon les indices MSCI. Rien n’est garanti, mais la diversification joue en faveur de la résilience.
Msci world et ses biais: ce que vous achetez vraiment
L’étiquette globale ne signifie pas neutralité parfaite. Le MSCI World est fortement pondéré sur les États-Unis, et par ricochet sur la tech et la santé. L’Europe et le Japon restent présents, mais à des poids plus modestes.
Ce biais n’est pas un défaut, plutôt un reflet de la capitalisation boursière mondiale. Les épargnants qui souhaitent rééquilibrer peuvent compléter avec des ETF Europe, émergents ou petites capitalisations.
Le PEA impose une éligibilité centrée sur les actions européennes. Des ETF mondiaux peuvent toutefois être éligibles s’ils utilisent une réplication synthétique et détiennent un panier d’actions européennes tout en répliquant un indice global via swap.
Pièges à éviter: confondre code ISIN et éligibilité, ignorer le domicile fiscal du fonds, ou négliger la tracking difference qui traduit l’écart entre la performance de l’ETF et de l’indice. Vérifiez prospectus et site émetteur avant d’acheter.
Pea: cadre fiscal et mécanismes à connaître
Le PEA, accessible aux résidents fiscaux français majeurs, offre un atout fiscal majeur. Au-delà de 5 ans, les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu et ne supportent que les prélèvements sociaux de 17,2 %. Sur un compte-titres ordinaire, s’applique la flat tax de 30 % sur les gains réalisés.
Les ETF éligibles permettent ainsi de capitaliser sur le long terme tout en limitant l’empreinte fiscale. L’épargnant peut ajouter un PEA-PME pour élargir le périmètre, notamment vers les petites et moyennes valeurs françaises et européennes.
Fiscalité: détails pratiques utiles
Les dividendes et plus-values générés dans le PEA ne sont pas imposés à l’impôt sur le revenu tant qu’il n’y a pas de retrait. Au moment des retraits après 5 ans, seule la part de gains est soumise aux 17,2 % de prélèvements sociaux. La taxe sur les transactions financières de 0,3 % s’applique à l’achat de grandes capitalisations françaises sur actions, pas sur les parts d’ETF.
Temporalité d’investissement: s’imposer une cadence plutôt que viser l’instant parfait
Le market timing met en échec les meilleurs. Tenter d’acheter au plus bas et vendre au sommet dégrade souvent la performance, ne serait-ce qu’en ratant quelques séances de forte hausse.
La méthode à privilégier reste l’investissement programmé, ou DCA. Il s’agit d’allouer la même somme chaque mois, quelles que soient les nouvelles. On lisse le prix d’entrée et l’on renforce la discipline, clef des performances à horizon 10 à 20 ans.
Mettre en place un dca sans se créer des frictions
Fixez un montant récurrent compatible avec votre trésorerie. Programmez l’ordre juste après le virement mensuel pour éviter la procrastination.
Choisissez un ETF coeur de portefeuille et évitez de multiplier les lignes. Le but n’est pas de tout couvrir, mais de capter la croissance mondiale avec un risque maîtrisé et des coûts réduits.
Au-delà des frais de gestion, surveillez: spread entre prix acheteur et vendeur, frais de courtage et éventuelle tracking difference. Préférez les créneaux de liquidité maximale et les ordres à cours limité pour encadrer l’exécution.
Sur PEA, la fiscalité est favorable mais ne compense pas des coûts d’exécution mal maîtrisés. Calibrez la taille de vos ordres pour que les frais pèsent moins de 0,2 % par transaction.
Fomo et bulles sectorielles: garde-fous simples
La tentation de suivre la dernière vedette boursière est universelle. Plutôt que de la nier, encadrez-la. Allouez une petite poche satellite pour des thèmes ou titres individuels, et cantonnez-la à 5 ou 10 % du portefeuille.
Dans tous les cas, le coeur doit rester diversifié et porteur d’une stratégie claire, indépendante des modes.
Gérer le risque comme un directeur financier: processus et métriques
Le particulier performant pense en termes de processus, pas de coups d’éclat. Il définit en amont les règles d’entrée, de suivi et de sortie. Il mesure les écarts. Et il documente ses décisions.
Trois piliers structurent cette approche: la diversification, l’horizon de détention et le contrôle émotionnel. Ces piliers sont simples à décrire, mais exigent de la rigueur dans la mise en oeuvre.
Check-list avant achat
- Rôle de la ligne: coeur, diversification géographique, thématique, ou poche satellite.
- Coûts: frais de gestion, spread, courtage, fiscalité de l’enveloppe.
- Risque: volatilité de l’indice, concentration sectorielle, devises.
- Liquidité: actifs sous gestion, volumes, écart-type de la tracking difference.
- Cadre fiscal: éligibilité PEA, traitement des dividendes et des retraits.
Journal d’investissement et règles simples de pilotage
Notez vos raisons d’achat, l’horizon visé et le critère de remise en cause. Sans cela, l’émotion reprend la main au premier repli.
Évitez l’effet cliquet: réévaluez chaque ligne au regard de la répartition cible. Si une thématique enflamme le portefeuille, rebalancer objectivement permet d’encaisser des gains et de réduire le risque.
Réplication physique vs synthétique: la première détient les titres de l’indice, la seconde utilise des swaps. Les deux ont leurs atouts. La synthétique est fréquente pour offrir une exposition mondiale au sein du PEA.
Tracking difference: écart de performance entre l’ETF et l’indice, souvent plus pertinent que le seul TER. Elle intègre frais réels, fiscalité en amont et efficacité de réplication.
Volatilité: mesure l’amplitude des mouvements. Plus elle est élevée, plus la valeur de votre portefeuille peut varier à court terme. Elle n’est pas synonyme de risque permanent si l’horizon est long et la diversification en place.
Choisir son enveloppe et son courtier: critères mesurables
La performance nette passe par l’infrastructure. Un bon courtier se juge sur les frais, la qualité d’exécution et l’ergonomie. L’enveloppe, elle, conditionne la fiscalité et la sélection d’actifs.
Un PEA bien construit couvre déjà l’essentiel pour un particulier en France. Le compte-titres ordinaire garde son utilité pour accéder à des ETF non éligibles ou à certaines obligations, mais il faut intégrer la fiscalité.
Pea ou compte-titres: arbitrage chiffré
Sur 15 ans, l’écart fiscal devient déterminant. À frais identiques et performance brute équivalente, la capitalisation dans un PEA conserve davantage de rendement grâce à la non-imposition à l’impôt sur le revenu des plus-values au-delà de 5 ans.
Le CTO reste pertinent pour des besoins spécifiques: ETF très spécialisés, expositions exotiques ou stratégies de couverture. Mais pour un portefeuille coeur, le PEA s’impose dans la majorité des cas.
Frais et exécution: petit détail, grand effet composé
Un écart de 0,30 point de frais annuels détruit une part visible du rendement à horizon 20 ans. Préférez les ETF larges, liquides et peu chargés. Pour l’exécution, privilégiez les ordres à limite en heures de forte liquidité.
Ordres de Bourse: ne pas se tromper de bouton
Au marché: exécution immédiate mais sans contrôle du prix, à éviter sur titres peu liquides. À cours limité: prix plafond pour un achat ou plancher pour une vente. Stop: déclenche l’ordre quand un seuil est touché. Stop suiveur: sécurise des gains en accompagnant une tendance. La simplicité réduit les erreurs.
Indicateurs macro à suivre sans sur-réagir
La macroéconomie influence la trajectoire des marchés, mais c’est le bruit à court terme qui désoriente. Suivez peu d’indicateurs, mais suivez-les bien. Votre plan d’investissement doit résister à la rotation des narratifs.
La croissance française a ralenti en 2024, tandis que la désinflation progresse graduellement en zone euro. Une politique monétaire moins restrictive renforce l’attrait des actifs risqués, mais les chocs exogènes et les aléas géopolitiques restent des variables.
Inflation, pib, banque centrale: l’essentiel pour l’allocation
- Inflation: oriente les anticipations de taux d’intérêt. Une désinflation ordonnée soutient les valorisations.
- PIB: l’indicateur agrégé de l’activité. Une croissance modérée peut suffire aux marchés si les marges restent élevées.
- Politiques monétaires: la visibilité sur les taux guide le coût du capital et les multiples de valorisation.
Ces éléments ne doivent pas déclencher des paris tactiques permanents, mais éclairer la répartition stratégique actions contre liquidités et obligations dans une logique de long terme.
Qu’indiquent les derniers signaux de marché côté investisseurs particuliers
Les données disponibles confirment un désir de diversification chez les épargnants français. Les ETF captent une part grandissante des flux, portés par la simplicité, les faibles coûts et l’accès au PEA. Selon le tableau de bord de l’AMF relayé début 2025, l’activité sur ETF a accéléré en 2024, en cohérence avec la consolidation d’un public d’investisseurs plus jeunes et connectés.
Ce mouvement n’est pas une mode passagère. Il reflète la combinaison d’un environnement de taux qui se normalise, d’une culture financière qui progresse et d’une technologie qui aplanit les barrières d’entrée. L’important reste de mettre en place une architecture d’investissement claire et durable.
KYC et questionnaires d’adéquation: répondez précisément pour que l’offre du courtier soit adaptée à votre profil.
SRD et effet de levier: réservés aux investisseurs aguerris. Le levier amplifie autant les gains que les pertes et peut déclencher des appels de marge.
Transparence des frais: exigez la ventilation complète des coûts. Surveillez la politique de prêt de titres des émetteurs d’ETF et l’usage des revenus de ces prêts.
Les réseaux sociaux reflètent l’appétit pour les ETF et le PEA, mais les opinions qui y circulent sont subjectives. Elles ne remplacent ni la lecture des documents réglementaires ni une allocation alignée avec votre horizon et votre tolérance au risque.
Mettre en musique son plan: portefeuille type et points de contrôle
La composition du portefeuille dépend d’abord de l’horizon de détention et de la capacité à absorber la volatilité. Un cadre simple et évolutif suffit dans la majorité des cas.
Un socle d’allocation adaptable
- 70 % à 90 % en ETF actions mondiales éligibles PEA pour les horizons supérieurs à 10 ans.
- 10 % à 30 % en monétaire ou fonds euro pour lisser les à-coups et financer les décaissements prévisibles.
- 0 % à 10 % en poche satellite pour des thèmes ou titres spécifiques, avec des règles strictes de taille et de sortie.
Des rebalancements semestriels ou annuels permettent de revenir à l’allocation cible. C’est un geste simple qui automatise la prise de profits sur les composantes en excès de performance.
Indicateurs de suivi pertinents
- Écart à l’allocation cible par classe d’actifs.
- Poids des 10 premières positions de l’ETF principal pour détecter une concentration excessive.
- Tracking difference glissante de l’ETF coeur vs indice.
- Frais totaux annuels et coûts d’exécution par rapport au portefeuille.
Ce monitoring tient en une page. Il remplace avantageusement le défilement compulsif des cours en intraday.
Ce qu’il faut retenir pour les nouveaux entrants sur la bourse française
Pour démarrer, privilégiez une architecture simple centrée sur des ETF diversifiés, logés dans un PEA pour optimiser la fiscalité. Automatisez les apports mensuels, balisez les exceptions et documentez vos décisions.
Deux repères chiffrés guident le cap: la croissance française modérée et un taux d’épargne encore haut rappellent l’intérêt d’une allocation disciplinée et fiscalement efficiente, avec un coeur en actions mondiales et une poche de liquidités de sécurité. Les statistiques de comportement des particuliers confirment cette dynamique vers des outils diversifiés et peu coûteux (AMF, Baromètre et tableau de bord 2024).
Commencer par la diversification, continuer par la régularité et finir par la discipline émotionnelle: trois leviers concrets pour transformer une épargne statique en capital productif à l’échelle du temps.