Inscoper, start-up rennaise développant des logiciels rendant les microscopes utilisés dans les laboratoires de recherche plus performants, a lancé une campagne de financement participatif. Cette dernière a pour but de financer le développement de leur solution, qui met l'intelligence artificielle au service de la recherche biomédicale. À ce jour, plus de 900 000 euros ont été récoltés.

Améliorer les microscopes pour faire avancer la recherche

Entre les microscopes se trouvant dans les salles de travaux pratiques dans les lycées et ceux que les chercheurs utilisent au quotidien, il y a un monde. En effet, la sophistication dont a fait l'objet cette technologie fait que les microscopes destinés aux lycéens et ceux destinés à la recherche n'ont de commun que le nom et la fonction première. En plus de permettre le grossissement, les images que capturent les microscopes de dernière génération sont acquises à l'aide de systèmes complexes intégrés à l'appareil. Celles-ci sont ensuite traitées par des logiciels installés sur l'ordinateur auquel le microscope est connecté.

Ces logiciels doivent suivre la cadence de sophistication que connaissent les microscopes pour que le rendement de ces derniers soit optimal. Tout le panel de données qu'ils permettent de récolter doit en effet pouvoir être traité. Et à l'ère de l'intelligence artificielle (IA), cela passe par l'incorporation de cette technologie aux microscopes d'aujourd'hui. Dès lors, le recours à l'IA par les microscopes ouvrira la voie à de nouvelles avancées scientifiques. 

Roboscope dope les microscopes à l'IA

Forte d'un tour de financement leur ayant permis de récolter 600 000 euros en 2019 auxquels se sont ajoutées des subventions, Inscoper a pu commercialiser dans 10 pays sa première solution. Olivier Chanteux, CEO d'Inscoper, présente sa solution en ces termes : « La technologie à la base de notre produit provient de l'Institut Génétique & Développement de Rennes (IGDR). Nous avons développé un logiciel qui, connecté à un boîtier électronique, améliore considérablement les performances des microscopes, multipliant par trois la vitesse d'acquisition d'images par seconde. Une résolution temporelle particulièrement intéressante pour observer des phénomènes dynamiques comme une division cellulaire. Deux années ont été nécessaires pour développer notre premier logiciel qui permet par ailleurs de personnaliser l'utilisation du microscope. »

page d'accueil du site de inscoper

Compatible avec toutes les marques de microscope, ce prototype a permis aux fondateurs de la start-up rennaise de récolter de précieux retours. Ce sont ces derniers qui ont permis à l'équipe d'Inscoper de commencer le développement de Roboscope (un logiciel de machine learning) venant compléter l'offre de leur première solution. Ce dernier, en fonction des résultats obtenus par le microscope, ajustera de manière autonome les paramètres du microscope afin de mettre en évidence les éléments les plus pertinents. Au fur et à mesure du temps, les ajustements seront de plus en plus précis, les données alimentant l'IA étant de plus en plus exhaustives.

Une campagne de financement participatif pour déployer Roboscope

Inscoper ambitionne aujourd'hui de confronter son logiciel au marché américain. Dans cette optique, la start-up a lancé une campagne de financement qui leur permettra de déployer leur solution aux États-Unis, où le besoin est criant. Elle utilisera ces fonds également pour étoffer son réseau de distributeurs et de fabricants qui intègrent nativement leurs solutions logicielles dans leur microscope. D'après Olivier Chanteux, « cette campagne devrait nous permettre d'atteindre un objectif de 5 à 10 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici aux quatre prochaines années. »