15 000 milliards de dollars d’écart d’ici 2040 : la facture mondiale des infrastructures dépasse désormais la seule capacité des finances publiques. En France, les flux liés au climat reculent en 2024. Résultat : le capital privé s’impose comme pivot de financement, avec des stratégies qui privilégient l’énergie, le numérique et les actifs essentiels garantissant disponibilité et résilience.

Infrastructure privée : définition opérationnelle et enjeux macroéconomiques

L’infrastructure privée regroupe des actifs physiques essentiels financés, détenus ou opérés par des investisseurs privés. Elle irrigue l’économie via les réseaux électriques, les systèmes de transport, l’hydraulique, les hôpitaux et les réseaux numériques. Sa force tient à des actifs durables, générateurs de revenus récurrents et peu substituables.

Sur le plan mondial, la pression s’intensifie. Les besoins de modernisation et de transition énergétique creusent un déficit d’investissement estimé à 15 000 milliards de dollars d’ici 2040. Les contraintes budgétaires publiques amplifient ce décalage, alors même que les priorités se multiplient : énergie décarbonée, mobilité intelligente, eau résiliente, connectivité ultra-rapide.

En France, le signal est tangible. Les investissements publics et privés liés au climat ont baissé en 2024 à 102,2 milliards d’euros, soit −5 % par rapport à 2023, avec un recul marqué dans l’immobilier et les renouvelables (Le Monde, 10 juillet 2025). La capacité d’entraînement du privé se retrouve au premier plan pour préserver la trajectoire de transition et l’effort d’équipement.

Écart mondial de financement à l’horizon 2040 : repères clés

Le déficit cumulé de financement des infrastructures est évalué à 15 000 milliards de dollars d’ici 2040. Cet écart s’explique par la montée des besoins de transition énergétique, la digitalisation et la modernisation d’actifs vieillissants. Les capitaux privés se positionnent pour combler les segments où rapidité, innovation et effet d’échelle sont décisifs.

Les portefeuilles d’infrastructure privée couvrent généralement :

  • Énergie et réseaux : production renouvelable, stockage, réseaux électriques.
  • Transport et logistique : mobilité urbaine, hubs logistiques.
  • Eau et déchets : traitement, efficacité, sécurité d’approvisionnement.
  • Infrastructures sociales : hôpitaux, écoles, logements abordables.
  • Infrastructure numérique : centres de données, fibre optique, pylônes.

Point commun : des actifs à longue durée de vie, adossés à une demande intrinsèque et des régimes contractuels visés pour la stabilité.

Capitaux privés : où s’oriente l’allocation en 2025

Le capital privé se déploie sur les segments où la scalabilité et la vitesse d’exécution sont critiques. Cette dynamique concerne l’énergie renouvelable et le stockage, la mobilité urbaine, l’eau et les déchets, les infrastructures sociales et, plus encore, l’infrastructure numérique.

Énergie : éolien, solaire et batteries en première ligne

Le passage à une fourniture d’électricité décarbonée repose sur quatre piliers : accélération des actifs éoliens et solaires, intégration du stockage pour lisser l’intermittence, renforcement des réseaux et digitalisation des systèmes d’équilibrage. La prime à l’expertise d’exécution favorise les plateformes capables de structurer des projets à cadence rapide.

Mobilité et logistique : pression urbaine et arbitrages capex

Les territoires modernisent les systèmes de mobilité et de logistique pour fluidifier les flux. Les investisseurs visent des actifs avec visibilité de revenus et cadres contractuels robustes, capables d’absorber des chocs de fréquentation ou de coûts d’exploitation par une ingénierie contractuelle et opérationnelle claire.

Eau et déchets : efficience et sécurité

Les réseaux d’eau et de traitement des déchets montent en gamme sur l’efficience, la raison d’être étant double : fiabilité d’approvisionnement et réduction des pertes. Les modernes systèmes de gestion intégrée promettent des gains d’exploitation et des trajectoires d’investissement planifiées.

Infrastructure numérique : l’IA dope la demande

Segment le plus dynamique, l’infrastructure numérique profite d’un choc de demande porté par l’IA, la 5G et la consommation de données. Conséquence : prolifération des centres de données, densification des raccordements fibre, et montée des pylônes et backbones. Les dépenses mondiales pour les centres de données ont atteint un record de 57 milliards de dollars en 2024, avec des opérations de fusions-acquisitions à 73 milliards de dollars la même année.

France 2030 : leviers pour des infrastructures durables

Le plan France 2030 vise l’innovation et la transition écologique, avec des financements orientés vers des technologies stratégiques et des chaînes de valeur d’avenir. Les infrastructures durables constituent un axe d’activation, avec un effet d’entraînement attendu sur l’énergie, la santé et le numérique.

Cadre français : contrôle des investissements et arbitrages budgétaires

Le flux de capitaux vers des actifs considérés comme « stratégiques » s’inscrit en France dans un cadre de contrôle des investissements étrangers piloté par la Direction générale du Trésor. Les secteurs sensibles incluent notamment l’énergie et les télécoms. L’objectif est clair : préserver les intérêts essentiels de la Nation tout en assurant une ouverture maîtrisée aux capitaux internationaux.

Cette politique s’articule avec une réalité macroéconomique moins porteuse : selon les comptes nationaux, la croissance du PIB en France s’établit à 1,2 % en volume en 2024, après 1,4 % en 2023 (Insee Première n°2053). La rigueur dans l’allocation publique renforce mécaniquement la place du privé dans les cycles d’investissement lourd, notamment pour des programmes de long terme.

Investissements étrangers en France : secteurs sous contrôle DG Trésor

La DG Trésor encadre les investissements étrangers dans des secteurs sensibles, dont l’énergie et les télécoms. Les opérations qualifiées de sensibles peuvent être soumises à autorisation préalable. Le dispositif vise à concilier sécurité des infrastructures et attractivité économique.

Lecture économique : l’effet d’éviction budgétaire et le relais privé

Le repli constaté des dépenses liées au climat en 2024 à 102,2 milliards d’euros (Le Monde, 10 juillet 2025) traduit des arbitrages plus serrés sur les dépenses et l’investissement. Les investisseurs privés lisent ces signaux comme une opportunité d’entrer plus tôt dans des actifs à fort besoin de capital initial, en privilégiant des structures contractuelles robustes et une gouvernance exigeante sur la performance opérationnelle.

Nombre de contrats d’infrastructure intègrent des clauses d’indexation à l’inflation pour préserver la valeur réelle des flux :

  • Indexation partielle ou totale des revenus régulés.
  • Pass-through de certaines charges d’exploitation via les tarifs.
  • Revalorisations périodiques selon des indices de référence.

Pour l’investisseur, l’indexation amortit les chocs macroéconomiques et soutient la prévisibilité des cash-flows.

Thèse d’investissement : revenus indexés, diversification et empreinte ESG

L’infrastructure privée est plébiscitée pour trois raisons majeures. D’abord, la stabilité de la demande qui sous-tend des flux de revenus réguliers.

Ensuite, une décorrélation relative par rapport aux cycles boursiers, utile en phase de volatilité. Enfin, une contribution directe à des objectifs climatiques, sociaux et numériques, cohérente avec des mandats ISR et des exigences de matérialité.

En 2024, les encours sous gestion en infrastructure privée atteignent environ 1 300 milliards de dollars, un plus haut historique. Les levées de fonds progressent de 14 % par rapport à 2023 pour totaliser 87 milliards de dollars.

Après un ralentissement en 2023 lié à un environnement monétaire plus strict et à une baisse des transactions, le rebond s’observe avec une montée en puissance de l’énergie durable et des infrastructures numériques. Les enquêtes d’investisseurs institutionnels confirment une augmentation de l’allocation en 2025, notamment sur le numérique.

Métriques Valeur Évolution
Écart mondial d’infrastructure d’ici 2040 15 000 Md$ N/A
Investissements climat en France 2024 102,2 Md€ −5 % vs 2023
PIB France 2024 (volume) +1,2 % après +1,4 % en 2023
Encours infrastructure privée 2024 1 300 Md$ Record
Levées de fonds 2024 87 Md$ +14 % vs 2023
Capex data centers 2024 57 Md$ Record
M&A data centers 2024 73 Md$ Sommet annuel

Décorrélation et rôle de stabilisateur

En période de resserrement monétaire et d’incertitudes macro, les actifs d’infrastructure à régimes de revenus contractuels agissent comme amortisseurs dans les portefeuilles diversifiés. L’indexation à l’inflation sécurise la valeur réelle des flux, tandis que les profils de risque diffèrent selon les sous-secteurs, de l’énergie régulée aux plateformes numériques plus cycliques mais en hypercroissance.

Un encours record signale un marché institutionnel arrivé à maturité, avec des fonds spécialisés, une diversité stratégie géographie-classe d’actifs, et une liquidité secondaire plus profonde. Les risques ne disparaissent pas : sensibilité aux taux, risques politiques et réglementaires, exécution industrielle, et effet prix d’entrée sur la performance nette.

Qui est Tiera Capital : l’offre Indosuez Wealth Management sur les marchés privés

Tiera Capital opère comme une plateforme de référence sur les marchés privés. L’équipe gère ou conseille plus de 10 milliards d’euros d’actifs, avec un historique de plus de 500 investissements sur plus de vingt ans. Son positionnement repose sur l’innovation et la différenciation dans l’accès aux meilleurs gérants et aux transactions opportunistes.

Positionnement et encours

En tant qu’acteur majeur, Tiera Capital structure une couverture complète des classes d’actifs non cotées : private equity, dette privée, infrastructure et immobilier. Les mandats se déclinent en Europe, en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique, avec une gestion des risques calibrée par géographie, cycle et profil de maturité des actifs.

Accès aux stratégies

L’offre met à disposition des fonds millésimés multi-stratégies combinant primaire, secondaire et co-investissement, des fonds nourriciers pour faciliter l’accès à des véhicules phares, ainsi que des fonds semi-liquides pour des fenêtres de liquidité plus fréquentes. Cet éventail permet d’ajuster la vitesse d’allocation et de capter des discounts secondaires lorsque les marchés se tendent.

Services aux investisseurs

Tiera Capital propose des services sur mesure pour construire et piloter des portefeuilles d’actifs non cotés : gestion discrétionnaire, conseil en investissement, allocation dynamique par millésime et suivi de la courbe en J. L’objectif : combiner diversification, visibilité du cash-flow et discipline d’entrée dans des marchés devenus plus sélectifs.

Avertissement et cadre de distribution

Ce document est une communication marketing. Il ne constitue ni offre, ni sollicitation, ni conseil en investissement, juridique, fiscal, d’audit ou professionnel. Les informations, jugées fiables à la date d’édition, peuvent évoluer sans préavis.

Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements comportent des risques politiques, de crédit, de change, économiques et de marché. Avant toute décision, il convient de s’adresser à son conseiller et, le cas échéant, à un professionnel indépendant.

Certains produits et services sont soumis à des restrictions légales et réglementaires selon les juridictions et ne sont pas disponibles partout. Ils ne sont notamment pas destinés aux résidents des États-Unis et du Canada. Les entités du groupe Indosuez Wealth Management peuvent détenir des intérêts ou fournir des services relatifs aux instruments mentionnés, en respectant la primauté de l’intérêt de l’investisseur.

La Publication peut être distribuée par les entités Indosuez Wealth Management habilitées conformément aux réglementations locales, notamment en France par CA Indosuez (établissement de crédit et courtier d’assurances, RCS Paris 572 171 635, siège 17 rue du Docteur Lancereaux, 75008 Paris, supervision ACPR et AMF), au Luxembourg par CA Indosuez Wealth (Europe) (agréée CSSF), en Espagne, en Italie, en Belgique, au Portugal, dans l’UE en libre prestation, à Monaco par CFM Indosuez Wealth, en Suisse par CA Indosuez (Switzerland) SA et CA Indosuez Finanziaria SA, à Hong Kong et à Singapour par les succursales de CA Indosuez (Switzerland) SA, ainsi qu’au DIFC et aux EAU selon les cadres réglementaires en vigueur. Certaines communications sont destinées aux investisseurs professionnels ou catégories assimilées et ne constituent pas une offre publique.

La reproduction ou distribution de la Publication requiert l’accord préalable de la Banque. © 2025, CA Indosuez (Switzerland) SA.

Cap sur 2025 : arbitrages privés au cœur des besoins essentiels

La priorité va se jouer à la jonction de trois impératifs : transition énergétique, renforcement des réseaux et accélération numérique. La baisse des investissements climat constatée en 2024 crée une zone d’opportunité pour les capitaux privés, notamment sur des actifs régulés et des plateformes digitales soutenues par l’IA, la fibre et les centres de données.

Pour les décideurs financiers, l’équation est claire : privilégier des actifs résilients, adossés à des cadres contractuels robustes et à une gouvernance exigeante, afin de sécuriser des flux indexés et une création de valeur pérenne au service de l’économie réelle.

Les infrastructures privées s’imposent comme un socle d’allocation de long terme, à la croisée de la stabilité, de l’utilité publique et de la transformation durable.