Goodvest annonce une levée stratégique de 12 millions d’euros
Découvrez comment Goodvest transforme la finance durable avec une levée de fonds de 12 millions d'euros pour soutenir l'épargne responsable.

À Paris, Goodvest officialise une nouvelle étape de sa trajectoire: une levée de 12 millions d’euros pour doper la finance durable accessible aux particuliers. L’opération, annoncée le 24 septembre 2025, mêle fonds propres et dette, signe d’une stratégie d’accélération maîtrisée et orientée performance, au moment où l’épargne responsable se structure et gagne en exigence.
Série B de 12 M€ chez Goodvest : contours du tour et ambitions
La fintech tricolore boucle un tour de table de 12 millions d’euros réunissant Serena, Ring Capital, Polytechnique Ventures et AG2R La Mondiale, rejoints par des business angels. La levée inclut une portion de dette, non détaillée, destinée à soutenir l’expansion sans dévoiler davantage de paramètres financiers. Cette annonce intervient quelques jours après celle de Finary, autre plateforme d’investissement, confirmant une séquence de financements marquante pour les acteurs grand public de l’épargne digitale en France (Journal du Net et L’Agefi).
Goodvest, fondée en 2020, revendique un positionnement clair: orienter l’épargne vers des activités compatibles avec l’Accord de Paris et exclure les secteurs fossiles, l’armement ou le tabac. Le message est directement porté par la nature des investisseurs présents, dont AG2R La Mondiale, institution de l’assurance engagée sur les thématiques climatiques.
Investisseurs, gouvernance et logique d’allocation
Le consortium d’investisseurs réunit capital-risque, corporate et fonds académiques. Serena et Ring Capital apportent leur expertise dans les scale-up européennes.
Polytechnique Ventures incarne un réseau technologique de haut niveau. AG2R La Mondiale apporte l’assise d’un acteur institutionnel et un ancrage long terme. La combinaison permet à la fois de solidifier le modèle et d’ouvrir des portes auprès de nouveaux partenaires d’investissement.
Une part de dette pour accélérer sans dilution
L’inclusion d’un financement non dilutif illustre une approche financière équilibrée: préserver les actionnaires tout en finançant des chantiers opérationnels concrets. La part de dette n’est pas chiffrée. Elle vise, selon la société, à soutenir la croissance rapide et l’industrialisation de la distribution, en complément des fonds propres.
Données clés de l’opération Goodvest
Voici les éléments saillants communiqués par la société et la presse spécialisée:
- Montant levé : 12 millions d’euros, dont une part de dette non précisée.
- Investisseurs : Serena, Ring Capital, Polytechnique Ventures, AG2R La Mondiale et des business angels.
- Historique : 2 millions d’euros levés en 2022, puis 6,7 millions en 2023.
- Objectifs : renforcer la gestion privée, étoffer les équipes, nouer de nouveaux partenariats avec des fonds.
Les tours de Série B intègrent de plus en plus une composante crédit, notamment pour financer l’acquisition clients et les frais marketing récurrents, sans dilution excessive. Ce schéma suppose une visibilité suffisante sur les revenus et des ratios de liquidité robustes. Il favorise également la discipline financière, via des clauses classiques de dette de croissance.
Portefeuille d’offres : de l’assurance-vie au PER, cap sur la gestion privée
Goodvest s’adresse aux épargnants souhaitant concilier rendement financier et impact mesurable. La plateforme distribue une assurance-vie, un plan d’épargne retraite (PER) et un livret d’épargne. La montée en gamme passe par une offre de gestion privée donnant accès au private equity, à l’immobilier et à des produits structurés, avec un filtre d’exclusions sectorielles et une sélection thématique.
Sept thématiques d’investissement et filtres d’exclusion
La construction de portefeuille s’articule autour de sept thèmes ciblés:
- Transition écologique et solutions climatiques.
- Emploi et solidarité et santé.
- Forêts et accès à l’eau.
- Pays émergents avec approche d’impact.
Les secteurs controversés sont écartés, dont les énergies fossiles, l’armement et le tabac. La plateforme travaille avec environ trente fonds partenaires, ce qui lui permet d’assembler des solutions alignées sur l’Accord de Paris.
Frais, encours et base clients
Goodvest affiche 200 millions d’euros d’encours et 15 000 utilisateurs. La tarification repose sur des frais de gestion variables. La société indique l’absence de frais d’entrée, de sortie ou de versement, un positionnement conçu pour encourager la souscription et la périodicité d’investissement.
L’alignement sur l’Accord de Paris vise la cohérence climat à long terme, via des trajectoires d’émissions compatibles. Le label ISR, piloté par les pouvoirs publics, encadre des pratiques d’investissement responsable selon un cahier des charges précis. Un fonds peut être labellisé sans être totalement aligné Paris, et inversement. L’intérêt réside dans la combinaison des deux approches pour réduire les écarts méthodologiques.
Capacité opérationnelle et feuille de route 2025-2027
Après deux tours précédents, 2 millions d’euros en 2022 puis 6,7 millions en 2023, cette Série B consolide la trajectoire d’équipement de la plateforme. Le PDG et cofondateur Joseph Choueifaty annonce le renforcement des effectifs, avec une dizaine de recrutements d’ici la fin de l’année, pour étoffer des équipes déjà constituées d’environ 30 collaborateurs. Objectif: densifier la relation clients, accélérer la gestion privée et élargir les partenariats avec de nouveaux fonds.
Recrutements et montée en gamme
Les embauches attendues doivent soutenir plusieurs chantiers concomitants:
- Distribution et partenariats, afin d’augmenter la profondeur de marché.
- Structuration produits pour la gestion privée, notamment sur private equity, immobilier et structurés.
- Conformité et reporting d’impact afin de maintenir un haut niveau de transparence réglementaire et extra-financière.
Objectif 1 Md€ d’encours : leviers commerciaux
L’ambition de franchir 1 milliard d’euros d’encours d’ici fin 2027 suppose une intensification commerciale soutenue. Trois leviers clés se détachent:
- Montée en valeur par le développement de la gestion privée et l’accès à des supports moins corrélés aux marchés cotés.
- Partenariats de distribution avec des réseaux complémentaires pour capter de nouveaux bassins d’épargnants.
- Crédibilité ESG renforcée, indispensable pour convertir une base client sensible aux preuves d’impact.
Repères de conformité pour les acteurs de l’investissement responsable
Goodvest indique intervenir en tant que CIF et respecter les exigences de l’AMF. Le rapport annuel 2024 de l’autorité fait état d’une dynamique d’agréments liée aux plateformes d’investissement durable, avec une accentuation sur la transparence et la qualité des informations ESG. Ces points structurent les contrôles et le dialogue de place.
Contexte français 2025 : régulation, fiscalité et écosystème fintech
Le marché français de l’épargne digitale arrive à maturité en 2025. Les plateformes renforcent leur discipline financière, multiplient les coopérations avec les institutions et se concentrent sur la rentabilité. Cette tendance, relevée par des analyses sectorielles publiées à l’été 2025, cadre la trajectoire des acteurs de l’investissement pour particuliers.
Sur le terrain de l’innovation à impact, les programmes publics structurants, comme French Tech Next40/120, actualisés en juin 2025, affinent leurs critères objectifs de croissance. Goodvest n’y figure pas à ce stade, mais son positionnement ESG s’inscrit dans le mouvement national visant à orienter l’investissement vers la transition écologique.
Supervision AMF et exigences ESG
L’AMF maintient une vigilance accrue sur les communications financières, les méthodologies d’impact et la cohérence ESG. L’autorité mentionne une progression significative des agréments sur le segment durable, tout en rappelant la nécessité d’une information claire, sourcée et comparable par produit. Les plateformes doivent distinguer soigneusement les allégations d’impact de la documentation réglementaire, et garantir une traçabilité robuste des données sous-jacentes.
Avantages fiscaux du PER pour les particuliers
Le PER distribué par Goodvest bénéficie du régime fiscal de droit commun: les versements volontaires peuvent être déduits dans la limite usuelle de 10 % du revenu professionnel, selon l’article 163 quatervicies du Code général des impôts, dans le respect des plafonds réglementaires. Cette mécanique reste un puissant moteur d’adoption pour les épargnants à forte imposition marginale.
Le statut de Conseiller en investissements financiers (CIF) encadre le conseil et la commercialisation, impose une inscription à l’ORIAS, le respect de règles de bonne conduite et un dispositif de gestion des conflits d’intérêts. Le CIF doit évaluer l’adéquation du produit au profil client, documenter ses recommandations et conserver les preuves de conformité.
PER et fiscalité : points d’attention pour l’épargnant
- Déductibilité à confirmer selon l’enveloppe disponible du foyer fiscal et les plafonds reportables.
- Horizon de placement long, avec disponibilité encadrée jusqu’à la retraite sauf cas de déblocage.
- Sortie en capital ou rente, fiscalisée selon la forme choisie et la composition de l’épargne.
Risques de marché et crédibilité ESG : points de vigilance
Les marchés en 2025 demeurent chahutés par les tensions géopolitiques et le cycle de taux. Les stratégies responsables ne sont pas immunes contre la volatilité.
Le discours des régulateurs et de la Banque de France au cours de l’été 2025 a souligné l’exposition aux risques de greenwashing et recommandé des vérifications indépendantes plus systématiques. Goodvest met en avant des standards méthodologiques alignés avec l’Accord de Paris et des filtrages sectoriels stricts.
Volatilité, duration et allocation défensive
Sur le plan financier, plusieurs tensions peuvent affecter la performance: revalorisation des valorisations sur les thématiques climat, sensibilité aux taux pour les segments croissance, et cyclicité des émergents. Les portefeuilles ont intérêt à combiner:
- Exposition multithématique pour éviter la concentration sectorielle.
- Une poche immobilière ou privée pour lisser la volatilité de court terme.
- Une gestion des maturités et de la sensibilité aux taux dans les poches obligataires.
Lutte contre le greenwashing et vérifications indépendantes
Les acteurs d’épargne responsable doivent documenter leurs critères d’exclusion, expliciter les méthodologies d’alignement climat et publier des indicateurs comparables dans le temps. Les certifications tierces, les labels et la standardisation des données sont des gages de crédibilité. Les investisseurs institutionnels impliqués au capital, comme AG2R La Mondiale, constituent également un signal de confiance sur la gouvernance et les contrôles.
Trois familles d’indicateurs sont structurantes: intensité carbone normalisée du portefeuille, trajectoire d’émissions projetée vs 1,5 °C et part des activités réellement « vertes » au sens des taxonomies. Sans ces briques, la comparaison entre fonds reste fragile et les discours d’impact peu vérifiables.
Ce que cette levée signifie pour l’épargne responsable en France
La levée de 12 millions d’euros confirme la place prise par Goodvest dans l’investissement responsable grand public. Avec des encours de 200 millions d’euros, une base de 15 000 utilisateurs et une feuille de route orientée gestion privée, la société vise l’effet d’échelle et la preuve d’impact mesurable, dans un marché où la transparence et l’exécution commerciale feront la différence (Journal du Net et L’Agefi).
La dynamique observée sur l’écosystème fintech en 2025, conjuguée à la pression réglementaire sur l’ESG, crée un terrain favorable aux modèles disciplinés et lisibles. Si l’objectif de 1 milliard d’euros d’encours d’ici 2027 est atteint, Goodvest pourrait contribuer à installer durablement les standards de l’épargne à impact auprès d’un public élargi.
Rendez-vous fin 2025 pour jauger la montée en puissance commerciale, l’intégration des nouvelles expertises et la matérialisation des partenariats annoncés.