C’est en 2021 que Benjamin Rombaut, Gautier de Carcouet et Wissal Ben Moussa ont lancé Sand to Green. La start-up franco-marocaine vient de boucler sa première levée de fonds à l’issue de trois années de recherche et développement. L’objectif : mettre en place sa solution visant à cultiver les déserts. L’entreprise a déjà mené un premier projet et annonce ceux à venir.

Un constat : l’agriculture responsable en grande partie de la déforestation

La déforestation liée à l'agriculture est un grave problème pour l'environnement. Ce processus est celui par lequel des terres sont défrichées, transformées et mises en culture pour la production agricole.  Mais la déforestation cause notamment la destruction de la biodiversité et des habitats naturels, la perte de la couverture végétale et des sols fertiles, le réchauffement climatique et la destruction des écosystèmes.

La destruction des forêts et des terres à végétation naturelle entraîne la perte des habitats des animaux et des plantes. Cela peut mener à la disparition d'espèces entières. De plus, la déforestation contribue au réchauffement climatique en réduisant la capacité de la terre à absorber le dioxyde de carbone.

« 80 % de la déforestation est directement imputable à l'agriculture, secteur qui représente 22 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre », chiffre la start-up sur son site internet. La déforestation et la mise en culture des terres sont les principales causes de la perte de biodiversité. Par ailleurs, la mise en culture des terres et l'utilisation intensive des produits chimiques contribuent à la pollution des eaux et à la contamination des sols. Enfin, les déchets agricoles et la perturbation des écosystèmes aquatiques sont également des problèmes majeurs. 

Une start-up aux objectifs climatiques et sociaux

A travers son concept, l’entreprise Sand to Green souhaite apporter des solutions pour limiter ces phénomènes. En effet, elle se donne pour mission de régénérer la nature et de cultiver des dizaines d’hectares de déserts. Par ces procédés, « nous créons des puits de carbone grâce à la masse végétative aérienne des arbres mais également grâce à la refertilisation des sols »

L’objectif est aussi de préserver la biodiversité en offrant aux animaux de nouveaux abris. En travaillant dans les déserts, Sand to Green répond également à un enjeu de revitalisation des terres atteintes par le réchauffement climatique. Par ailleurs, l’entreprise préseente une dimension sociale : « nous formons les agriculteurs de demain aux techniques d'agroécologie, tout en leur offrant un emploi dans des régions victimes d'exode rural ».

Sand to Green possède un logiciel qui lui permet d’élaborer des plantations en fonction des terrains et de ses particularités. Cet outil permet également le suivi des plantations grâce à des données récoltées sur le terrain et par satellite. L’entreprise est aussi impliquée dans la revalorisation des déchets liés au dessalement de l’eau de mer, utilisée pour irriguer les terrains au goutte à goutte.

Sand to Green utilise le système d'irrigation au goutte à goutte. 

Déployer ses plantations agroforestières

Le premier projet réalisé par Sand to Green a lieu sur le domaine de Nzaha, dans la plaine d’Azwarig, au Maroc. Cette ferme agricole s’étend sur 20 hectares sur lesquels sont produits « des légumes et des fruits biologiques en adéquation avec les contraintes du milieu »​. Par la suite, la start-up souhaite déployer ce type de production pour couvrir davantage de terrains dans le désert marocain. A terme, elle souhaite implanter ses solutions « sur l’ensemble du continent africain ».

Afin de parvenir à cet objectif, Sand to Green a clôturé une levée de fonds d’un million de dollars. Ce financement a été réalisé par Catalyst Fund, Katapult ainsi que quelques business angels. Il s’agit du premier tour de table réalisé par l’entreprise franco-marocaine. Ces fonds lui permettront également de poursuivre le développement de sa R&D pour continuer à améliorer ses solutions.