+38 % au premier semestre 2025 : Enerfip accélère sa trajectoire et capte une majorité de l’épargne verte dédiée aux projets d’énergies renouvelables en France. Sur fond d’appétit croissant des particuliers pour l’investissement à impact, la plateforme montpelliéraine affiche une collecte record et confirme la place du financement participatif dans la chaîne de financement des infrastructures énergétiques.

Collecte record au 1er semestre 2025 : dynamique et structure des financements

Enerfip a bouclé le premier semestre 2025 sur un niveau inédit de collecte, avec plus de 84 millions d’euros levés auprès d’investisseurs particuliers. Par rapport au premier semestre 2024, la hausse atteint +38 %. Cette performance, annoncée par la société et corrélée aux données du baromètre du crowdfunding de Forvis Mazars, représente plus de 50 % du total dédié aux énergies renouvelables en France au cours de la période, total estimé à 159,5 millions d’euros.

A l’échelle opérationnelle, 67 projets ont été financés, essentiellement via des prêts obligataires qui concentrent 97 % des montants. Les investissements annoncés sont, à environ 90 %, alloués à des projets d’ENR de toute nature, dont le solaire, l’éolien, l’hydraulique et la biomasse. La plateforme indique un déploiement à la fois en France et en Europe, ce qui favorise la diversification des portefeuilles d’actifs et des bassins de production.

Métriques Valeur Évolution
Montant collecté (S1 2025) 84+ M€ +38 % vs S1 2024
Nombre de projets financés 67 NC
Part des prêts obligataires 97 % NC
Part de projets ENR dans les investissements ≈ 90 % NC
Part de marché sur les ENR en France (S1 2025) Plus de 50 % NC

Le total collecté en France pour les ENR au S1 2025 s’élève à 159,5 M€. Les plus de 84 M€ annoncés par Enerfip dépassent la moitié de ce volume. Cette mesure de part de marché est arithmétique : elle rapporte le montant collecté par la plateforme au cumul sectoriel sur la même période.

Cinq repères chiffrés du S1 2025

  • 84+ M€ collectés par Enerfip.
  • +38 % par rapport au S1 2024.
  • 67 projets accompagnés.
  • 97 % des montants via des prêts obligataires.
  • Plus de 50 % du total des collectes ENR en France.

Cartographie des investissements : Occitanie, Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes en tête

La répartition géographique confirme l’attractivité de quelques bassins clés. Occitanie capte 18,8 M€, devant Île-de-France à 17,7 M€ et Auvergne-Rhône-Alpes à 16,7 M€. A elles trois, ces régions concentrent plus de 60 % des montants investis au premier semestre 2025 par les particuliers via la plateforme.

En nombre d’investisseurs, l’Île-de-France domine avec 8 429 contributeurs, suivie par l’Occitanie et ses 7 507 participants. Cette distribution reflète une base d’épargnants dense dans les grandes aires urbaines et un engagement citoyen marqué, notamment dans les territoires dynamiques.

Occitanie : montants mobilisés et ancrage citoyen

Avec 18,8 M€ investis, l’Occitanie arrive en tête des montants. Région d’implantation historique d’Enerfip, elle concentre une communauté d’investisseurs active, qui alimente le financement de projets solaires, éoliens, hydrauliques ou biomasse. La présence régionale s’appuie sur des agences et un réseau de proximité, éléments propices à l’animation d’une épargne territoriale.

Île-de-France : base d’investisseurs et projets urbains

L’Île-de-France rassemble 8 429 contributeurs et 17,7 M€ investis. Le tissu métropolitain offre une profondeur d’épargne et une visibilité forte pour des levées rapides. La dynamique illustre l’intérêt grandissant des particuliers franciliens pour des placements à impact mesurable, notamment dans le cadre de projets locaux ou régionaux.

Auvergne-Rhône-Alpes : capital patient et filières historiques

Auvergne-Rhône-Alpes affiche 16,7 M€ mobilisés. Le positionnement industriel de la région favorise des projets liés à l’hydraulique et à la biomasse, filières historiques du territoire. La complémentarité avec les actifs solaires et éoliens renforce la structure de production, tout en diversifiant les risques techniques et de production.

Plusieurs facteurs convergent : densité d’épargne, maturité des développeurs de projets, localisation des gisements ENR et pipelines en état de financement. L’Île-de-France bénéficie d’une large base d’investisseurs, l’Occitanie d’un ancrage local historique d’Enerfip, et Auvergne-Rhône-Alpes d’un écosystème industriel propice aux filières hydro et biomasse.

Qui est Enerfip : ancrage montpelliérain et modèle de financement

Basée à Montpellier, Enerfip se présente comme la première plateforme française et européenne d’investissement dédiée à la transition énergétique. Fondée en 2014, la société compte 53 salariés et s’appuie sur six agences. Sa proposition de valeur est claire : mettre en relation des particuliers avec des porteurs de projets ENR pour canaliser une épargne fléchée vers des actifs productifs d’énergie verte.

La plateforme a franchi un cap symbolique, avec plus de 700 M€ levés depuis sa création, orientés vers environ 550 projets. Ce cumul souligne l’essor d’un modèle où des instruments de dette, en premier lieu les prêts obligataires, dominent la structuration des financements. La promesse faite aux investisseurs lie rendement financier et impact environnemental, tout en rappelant la nature risquée des placements en titres non cotés.

Faits saillants sur Enerfip

  • Création : 2014, à Montpellier.
  • Effectif : 53 collaborateurs.
  • Réseau : 6 agences.
  • Cumul levé : plus de 700 M€ pour environ 550 projets.
  • Positionnement : plateforme dédiée au financement participatif de la transition énergétique.

Sur les plateformes, le prêt obligataire prend la forme d’un titre de créance émis par le porteur de projet. La durée et le taux sont définis au moment de la levée. Les investisseurs perçoivent des intérêts, avec un risque de perte en capital inhérent à tout financement d’entreprise.

Indicateurs sectoriels en France : trajectoire des ENR et dispositifs publics

Les données officielles décrivent une montée en puissance soutenue des énergies renouvelables sur le territoire. En 2023, la part des ENR atteint 15,4 % de la consommation d’énergie primaire.

Les investissements totaux dans le secteur s’établissaient à 14,4 milliards d’euros en 2021, avec 102 000 emplois en équivalent temps plein soutenus. La production photovoltaïque progresse, avec une hausse d’environ 20 % entre 2022 et 2023 selon les statistiques officielles (statistiques du Ministère de la Transition Écologique).

Du côté des politiques publiques, les leviers de soutien sont réaffirmés. Le gouvernement met en avant les aides à la rénovation énergétique, en particulier MaPrimeRénov' et les certificats d’économies d’énergie, avec une mise à jour du portail de l’État en août 2025. Ces dispositifs visent la performance énergétique des bâtiments et la substitution de systèmes de chauffage polluants, avec une compatibilité renforcée avec l’intégration d’énergie renouvelable dans l’habitat et les infrastructures.

Sur le terrain du financement participatif, le flux ne faiblit pas. Malgré des discours critiques à l’égard des ENR régulièrement relayés dans les médias, les volumes collectés progressent, comme l’illustre une analyse publiée en septembre 2025. Cette tendance confirme la capacité du crowdfunding vert à agréger une épargne de long terme, même en période de débat public clivant.

Rôle des plateformes dans l’allocation de l’épargne

Les plateformes permettent de canaliser des tickets d’investissement fractionnés vers des projets capitalistiques, historiquement réservés aux acteurs institutionnels. Ce mécanisme élargit la base de souscripteurs, réduit le temps de bouclage financier et, par effet de démonstration, renforce l’acceptabilité socio-économique des projets ENR. Les chiffres du S1 2025 d’Enerfip illustrent ce rôle d’agrégateur de confiance.

Une progression de la production photovoltaïque de l’ordre de 20 % entre 2022 et 2023 signale simultanément des mises en service d’actifs et une amélioration des facteurs de charge dans certaines zones. Pour les plateformes, cela élargit la réserve de projets finançables et peut soutenir la confiance des épargnants via des historiques de production plus fournis.

Cadre réglementaire et lecture économique : AMF, gouvernance et retombées territoriales

Le marché s’inscrit dans un cadre de supervision financière. L’Autorité des Marchés Financiers encadre les plateformes comme Enerfip, avec des exigences de transparence et de protection des investisseurs.

Des communications récentes évoquent un renforcement de la réglementation en 2025 pour favoriser des pratiques de place durables et la lisibilité des risques pour les particuliers. Cette surveillance contribue à structurer la confiance, un actif clé dans un segment où la matérialité des projets et la lisibilité des cash-flows font la preuve de leur robustesse dans la durée.

Sur le plan macroéconomique, les investissements ENR sont cités par l’INSEE comme moteurs de l’activité régionale. En 2023, ils ont contribué à une croissance de 1,2 % du PIB dans des régions comme l’Occitanie, à la faveur de projets solaires et éoliens en développement. En Auvergne-Rhône-Alpes, la présence d’un tissu industriel lié à l’hydraulique et à la biomasse soutient l’emploi et la valeur ajoutée locale.

Au niveau européen, la France aligne ses objectifs sur le Green Deal. Selon le Commissariat général au développement durable, les collectes similaires à celles d’Enerfip pourraient doubler d’ici 2030, soutenues par des financements européens. La perspective d’un pipeline de projets ample, combinée à la montée des outils d’épargne verte, dessine un marché profond pour la décennie.

Pour les entreprises, plusieurs implications se dégagent :

  • Accès au capital : le financement participatif diversifie les sources, complète la dette bancaire et fluidifie les phases d’amorçage ou de construction.
  • Acceptabilité locale : l’ouverture du capital aux riverains améliore le portage social des projets et peut accélérer les calendriers.
  • Coût de financement : la granularité des obligations souscrites par les particuliers peut stabiliser le coût, sous réserve d’un calibrage prudent du risque.

Dans un schéma de prêt obligataire, les investisseurs souscrivent un titre émis par l’entité projet. Les paramètres clés à examiner incluent : la durée, la structure d’intérêts, la séniorité par rapport aux autres dettes, les sûretés éventuelles, et le profil de production attendu. Le risque de défaut existe et la perte en capital ne peut être exclue.

Cap 2025-2030 : ce que disent les chiffres pour Enerfip et les ENR

Le premier semestre 2025 installe Enerfip parmi les acteurs les plus visibles de l’épargne énergétique en France, avec une collecte supérieure à la moitié du marché national des ENR sur la période. La plateforme indique vouloir élargir son spectre, notamment via l’intégration renforcée de technologies de stockage et par des partenariats de proximité, en particulier en Occitanie et en Île-de-France. La dynamique des souscriptions, l’ancrage territorial et l’effet d’entraînement de projets concrets soutiennent cette trajectoire.

Au-delà de 2025, la combinaison d’un cadre public incitatif, d’une régulation financière active et d’un pipeline industriel en croissance laisse entrevoir un rôle accru de l’épargne citoyenne dans la transition énergétique. Les chiffres publiés au S1 2025 posent un jalon, sans préjuger des cycles futurs, mais confirment l’appétit des particuliers pour des actifs à impact, lisibles et ancrés dans les territoires.

La demande d’investissement vert se structure, et les plateformes qui maîtrisent transparence et ancrage local semblent mieux placées pour la capter.