La biotech EG 427 lève 27 M€ pour transformer la thérapie génique en neurologie
EG 427 lève 27 M€ pour accélérer sa plateforme HERMES, ciblant la vessie neurogène et promettant des avancées majeures dans la thérapie génique.

Entre prouesses scientifiques et enjeux financiers, la biotech française EG 427 a récemment bouclé un tour de table de 27 millions d’euros, donnant un nouveau souffle à la recherche sur les troubles neurologiques. Les détails de cette avancée stratégique sont disponibles dans l’annonce officielle de l’entreprise.
Une ambition renouvelée pour la neurologie
EG 427 s'est imposée au fil des années comme un acteur de référence dans le développement de technologies liées à la médecine génomique. L’objectif principal de la société est d’apporter des solutions durables et précises à des patients souffrant de pathologies neurologiques chroniques, encore orphelines de traitements efficaces. Le financement fraîchement obtenu va non seulement renforcer les capacités de recherche de l’entreprise, mais aussi accélérer la mise à disposition de nouvelles approches thérapeutiques.
Pour le marché français, cette levée de fonds s’inscrit dans un contexte où la recherche biomédicale attire de plus en plus de capitaux, notamment grâce au soutien des pouvoirs publics et de partenaires institutionnels de renom. Dans un univers concurrentiel dominé par les acteurs américains et asiatiques, l’essor de solutions thérapeutiques novatrices en Europe, et plus particulièrement en France, consolide le statut de la place hexagonale en tant que hub innovant dans le domaine de la santé.
Gros plan sur la série B
Le tour de financement atteint 27 millions d’euros, un montant significatif pour une société en pleine expansion. Il a été co-dirigé par Andera Partners et Bpifrance, rejoints par le fonds spécialisé SCI Ventures et d’autres investisseurs déjà engagés dans l’aventure EG 427 depuis les premiers stades de développement.
Un financement de série B est une étape cruciale pour une entreprise souhaitant étoffer son équipe, intensifier sa recherche et développement, ou encore amorcer la phase d’industrialisation de sa technologie. Après une série A souvent dédiée à la validation du produit ou du concept, la série B vise à soutenir la croissance rapide et la structuration interne.
Ce tour de table répond à deux besoins majeurs. D’une part, il permet de couvrir les coûts associés à l’étude clinique de phase 1b/2a, actuellement en cours. D’autre part, il sécurise des fonds pour étendre la plateforme propriétaire HERMES, sur laquelle la société compte développer un pipeline plus large de vecteurs thérapeutiques dédiés à d’autres indications en neurologie.
Dans le paysage français, voir des fonds institutionnels comme Bpifrance ou Andera Partners s’engager confirme la vitalité du secteur des biotechnologies. Ces investisseurs réputés apportent non seulement des capitaux, mais également un réseau d’expertise et de potentiels partenariats qui peuvent accélérer le parcours d’un médicament vers le marché.
EG 427 : l’émergence d’une nouvelle voie thérapeutique
Née avec l’idée de révolutionner le traitement des maladies neurologiques chroniques, EG 427 a rapidement focalisé ses recherches sur les vecteurs non-réplicatifs dérivés de HSV-1. Cette technologie, qui permet d’apporter un gène directement au niveau des neurones pour corriger ou moduler une fonction spécifique, aspire à être plus précise et mieux tolérée que les approches conventionnelles en thérapie génique.
La particularité de la biotech est de miser sur une vectorisation ciblée, visant à réduire les effets secondaires et à améliorer l’efficacité clinique. Grâce à des mécanismes sophistiqués de contrôle de l’expression des transgènes, la plateforme HERMES pourrait ouvrir la voie à une médecine personnalisée et adaptée aux besoins de chaque patient.
Au-delà de la seule technologie, la stratégie commerciale d’EG 427 met l’accent sur une approche pragmatique : identifier les domaines thérapeutiques présentant un déficit majeur d’innovations et proposer des solutions adaptées. Cette philosophie se reflète pleinement dans la décision de démarrer avec des applications en neuro-urologie, où le besoin médical est considérable, notamment pour traiter les dysfonctionnements de la vessie liés à des affections neurologiques.
Focus sur EG110A : une réponse ciblée pour la vessie neurogène
Au cœur du dispositif, on retrouve EG110A, un produit phare développé par EG 427. Il s’agit d’une thérapie génique visant à cibler spécifiquement les neurones sensoriels responsables de l’hyperactivité du muscle vésical, tout en préservant les autres fonctions importantes pour la miction. Les essais cliniques en phase 1b/2a évaluent à la fois la sécurité de ce candidat-médicament et ses premiers signaux d’efficacité.
La vessie neurogène (ou hyperactivité vésicale neurogène) survient principalement lorsque les voies nerveuses contrôlant la vessie sont endommagées ou altérées par un traumatisme de la moelle épinière, une sclérose en plaques ou d’autres affections neurologiques. Les patients ressentent souvent des besoins impérieux d’uriner ou des fuites incontrôlées, ce qui affecte lourdement leur qualité de vie.
Les premiers résultats d’EG110A sont attendus avec impatience, car ils pourraient marquer une avancée majeure dans le traitement de la vessie neurogène. En proposant une intervention localisée, EG 427 espère limiter les coûts de prise en charge et éviter la lourdeur d’options thérapeutiques jusqu’ici limitées en efficacité ou associées à des effets indésirables importants.
La plateforme HERMES : vecteur d’une nouvelle ère en thérapie génique
Le déploiement de la plateforme HERMES est un autre atout fort de la société. Cette technologie, basée sur le vecteur non-réplicatif HSV-1, vise à offrir plusieurs avantages : une expression durable du gène thérapeutique, la possibilité de ré-administrer le traitement si nécessaire et des coûts de production potentiellement inférieurs à ceux des vecteurs AAV (adeno-associated virus), fréquemment utilisés dans la thérapie génique.
L’approche d’EG 427 s’appuie sur un principe d’administration locale ciblée, afin d’optimiser l’impact thérapeutique en minimisant la dispersion du vecteur dans l’organisme. Cette précision ouvre des perspectives pour traiter d’autres troubles neurologiques, voire certaines maladies neurodégénératives, tant la modularité du vecteur HERMES laisse entrevoir diverses possibilités d’adaptation.
En parallèle, l’entreprise reste sensible à la sécurité du patient, un enjeu majeur lorsque l’on parle de thérapie génique. Les vecteurs non-réplicatifs dérivés de HSV-1 sont déjà utilisés dans certains protocoles de recherche pour d’autres indications. Les données préliminaires laissent entendre un risque maîtrisé d’effets secondaires, une caractéristique essentielle pour convaincre les organismes de régulation et faciliter une approbation ultérieure.
Le choix stratégique des investisseurs
Cette levée de 27 millions d’euros n’aurait pas été possible sans le soutien conjoint de Andera Partners et Bpifrance. Tous deux affichent une solide expérience dans le financement de projets à fort potentiel, particulièrement dans le secteur des sciences de la vie.
Bon à savoir sur Andera Partners
Andera Partners est un investisseur majeur spécialisé dans des domaines variés : sciences de la vie, capital-développement, transmission, transition écologique, etc. Depuis près de 25 ans, ses équipes gèrent plusieurs milliards d’euros. Leur logique d’intervention privilégie les entreprises offrant un potentiel de croissance soutenu, comme c’est le cas de EG 427.
Pour Andera Partners, soutenir EG 427 va au-delà d’un simple investissement : c’est la conviction que l’avancée de cette biotech française peut réellement transformer le paysage thérapeutique. Les vecteurs non-réplicatifs HSV-1 suscitent en effet un intérêt croissant pour de nombreuses pathologies neurologiques, où l’offre de soin reste encore insatisfaisante.
De son côté, Bpifrance apporte une touche institutionnelle et un sceau de sérieux. Acteur public au service de l’innovation et du développement des PME-ETI, Bpifrance dispose de fonds dédiés aux sciences de la vie, dont InnoBio. Son implication dans le capital d’EG 427 témoigne de la reconnaissance de la biotech comme un acteur de premier plan sur la scène française et internationale.
L’apport du fonds SCI Ventures et des investisseurs historiques
Au-delà de ces deux co-leaders, la présence du fonds spécialisé SCI Ventures ajoute une dimension particulière à l’opération. Ce fonds est soutenu par plusieurs fondations dédiées aux blessés médullaires. Son implication n’est pas uniquement financière : elle est aussi philanthropique et s’inscrit dans la recherche de solutions pour des patients souffrant de lésion de la moelle épinière, victimes d’un manque criant de traitements efficaces.
Les investisseurs historiques d’EG 427 ont également remis au pot, signe de leur confiance renouvelée. Cette fidélité témoigne de la pertinence du modèle d’affaires de la société et du potentiel de sa technologie, déjà validé à plusieurs reprises par des experts du secteur.
Applications cliniques et retombées économiques
Les fonds récoltés vont principalement servir à financer l’essai clinique de phase 1b/2a pour EG110A dans l’hyperactivité du détrusor d’origine neurogène. Cette étude, menée aux États-Unis, constitue un passage obligatoire pour mesurer l’innocuité et commencer à évaluer l’efficacité du produit. Si les résultats se révèlent concluants, le champ des indications pourrait s’élargir considérablement.
Sur le plan économique, la validation d’EG110A représenterait une manne potentielle pour EG 427 et ses investisseurs, dans la mesure où la vessie neurogène et les dysfonctionnements associés touchent des centaines de milliers de patients à travers le monde. Les coûts de prise en charge de ces pathologies sont élevés, autant pour les systèmes de santé que pour les familles, souvent confrontées à des soins lourds. Une solution thérapeutique plus ciblée et moins contraignante aurait donc un impact financier considérable.
Les vecteurs non-réplicatifs dérivés de HSV-1 sont conçus pour livrer un gène thérapeutique sans se propager dans l’organisme. Cela réduit le risque de toxicité systémique et permet une action ciblée sur des groupes de neurones précis. Contrairement à d’autres vecteurs viraux, ils peuvent être administrés localement, limitant ainsi les effets indésirables et augmentant la sécurité pour le patient.
Afin de consolider la robustesse de leurs travaux, EG 427 collabore avec des experts reconnus et s’appuie sur une solide infrastructure de recherche. L’approbation de la Food and Drug Administration (FDA) pour le premier essai clinique d’un vecteur non-réplicatif HSV-1 en neurologie (obtenue en juin 2024) témoigne de l’avance technologique de la société, et nourrit des espoirs quant à la commercialisation de produits dérivés de cette plateforme.
Un pipeline prometteur porté par HERMES
EG 427 ne compte pas s’arrêter à la vessie neurogène. La plateforme HERMES doit être déclinée pour d’autres indications neurologiques, en particulier dans le domaine des douleurs chroniques, des troubles sensoriels et potentiellement certains types de maladies neurodégénératives. L’idée est de capitaliser sur la même approche de vectorisation ciblée, réputée sûre, pour développer plusieurs produits et élargir le pipeline de la société.
Cette stratégie de diversification repose sur la modularité de HERMES : il est possible de changer aisément le gène d’intérêt à introduire, ou d’ajuster les séquences de régulation pour s’attaquer à différents types de neurones. Cette flexibilité est perçue comme un levier de compétitivité face à d’autres acteurs de la thérapie génique, plus concentrés sur une approche unique ou sur un seul vecteur viral.
La dynamique de partenariats est aussi à l’ordre du jour. EG 427 reste ouverte à d’éventuelles collaborations avec de grands laboratoires pharmaceutiques ou d’autres biotechs, afin de mutualiser les ressources et d’accélérer la mise sur le marché des nouvelles thérapies. Une telle alliance pourrait fluidifier le processus réglementaire et amplifier la capacité de production.
Histoire et vision d’EG 427
Fondée par des experts du secteur pharmaceutique et de la recherche académique, EG 427 s’est orientée très tôt vers les thérapies géniques ciblant le système nerveux. Inspirée par des travaux pionniers sur les virus HSV-1, l’équipe dirigeante a su anticiper la montée en puissance des approches localisées de délivrance de gènes.
Dès ses débuts, la biotech a misé sur le développement d’une plateforme modulaire, à même de s’adapter à un large panel de maladies neurologiques. Soutenue par un premier cercle d’investisseurs convaincus de l’intérêt de la technologie, EG 427 a franchi plusieurs étapes clés : validations précliniques, obtention d’un statut réglementaire favorable pour mener des essais chez l’humain, et signature de partenariats de recherche ciblés.
Le management, dirigé par Philippe Chambon (MD, PhD), allie une solide connaissance de la médecine, de la biologie moléculaire et de la stratégie industrielle. Cette complémentarité a permis de crédibiliser rapidement la société auprès d’investisseurs institutionnels et de convaincre d’autres experts de rejoindre l’aventure.
Andera Partners : un acteur clé de la croissance
Créé il y a près de 25 ans, Andera Partners est une figure incontournable du capital-investissement européen. Ses équipes gèrent environ 4,5 milliards d’euros autour de pôles thématiques : sciences de la vie, capital-développement et transmission, transition écologique, etc. Pour la partie “Life Sciences”, Andera Partners cible des entreprises en phase de développement clinique ou préclinique avancé, susceptibles de devenir des chefs de file dans leur domaine.
Leur approche se caractérise par une véritable partenariat avec les entreprises, favorisant un transfert de compétences et un réseau de contacts solides. Dans le cas d’EG 427, Andera Partners voit l’opportunité de contribuer à la naissance d’une solution susceptible de transformer la prise en charge des troubles neurologiques au sens large. Grâce à son équipe spécialisée, le fonds peut apporter une expertise stratégique sur la conduite des essais cliniques et la recherche de nouveaux débouchés commerciaux.
Bpifrance et son fonds InnoBio : un partenaire institutionnel engagé
En France, Bpifrance représente un pilier majeur du soutien public à l’innovation. Par l’intermédiaire de ses fonds propres, de ses garanties bancaires ou encore de ses prêts, Bpifrance est présent dans tous les secteurs à fort potentiel de croissance. Les fonds InnoBio, dédiés aux sciences de la vie, permettent de miser sur des projets innovants, particulièrement dans le champ de la biotechnologie, du dispositif médical ou de la pharmacie.
Le fonds InnoBio en quelques mots
Géré par Bpifrance, InnoBio compte parmi ses souscripteurs des industriels pharmaceutiques et des investisseurs institutionnels. L’objectif est de soutenir les innovations biomédicales prometteuses jusqu’à la preuve de concept clinique. Ce fonds joue un rôle crucial pour le dynamisme de la R&D française et accélère l’émergence de leaders technologiques nationaux.
En rejoignant le tour de table d’EG 427, Bpifrance valide la portée de la plateforme HERMES et l’intérêt thérapeutique d’EG110A. Cette implication peut aussi faciliter d’autres collaborations avec des entités publiques ou des laboratoires nationaux, ouvrant la voie à une croissance rapide et une mise sur le marché potentiellement plus fluide en France et en Europe.
MTS Health Partners : le conseil financier exclusif
Le conseil financier exclusif de cette opération a été assuré par MTS Health Partners. Ce cabinet, spécialisé dans les secteurs de la santé et des sciences de la vie, est reconnu pour son savoir-faire en matière de fusions-acquisitions et de levées de fonds complexes. Son accompagnement illustre la volonté d’EG 427 de s’entourer d’experts maîtrisant les spécificités de la biotechnologie et de la réglementation internationale.
Dans un marché concurrentiel, l’appui de MTS Health Partners a sans doute contribué à structurer le tour de table, à sécuriser la participation d’acteurs institutionnels majeurs et à positionner la biotech française sur une trajectoire de croissance pérenne. Au-delà de l’aspect financier, ce partenariat conforte l’image d’EG 427 comme une société ambitieuse et structurée, prête à affronter les défis de la phase clinique.
Perspectives et impacts économiques
La réussite de la phase 1b/2a pour EG110A aura des conséquences multiples. Sur le plan médical, un nouveau traitement ciblé pour la vessie neurogène améliorera la qualité de vie de nombreux patients, réduisant au passage les coûts médicaux liés à des hospitalisations ou à des complications. Si l’essai se révèle concluant, la même technologie pourrait être déclinée pour d’autres troubles urologiques, voire d’autres pathologies neurologiques.
D’un point de vue économique, cette avancée place la France au cœur de l’innovation en thérapie génique, secteur en pleine effervescence à l’échelle mondiale. L’investissement massif d’Andera Partners et de Bpifrance dans EG 427 peut aussi servir d’exemple pour d’autres fonds qui hésitent à soutenir des projets complexes, mais potentiellement révolutionnaires. Enfin, la création d’emplois dans la recherche et le développement, la production, ou encore le marketing contribuera à renforcer le tissu économique local.
La France se positionne comme un acteur majeur dans la recherche biotech, en particulier grâce à des instituts renommés (Inserm, CNRS, etc.), et à un soutien étatique fort. Les avancées en immuno-oncologie, génomique ou encore en neurosciences témoignent d’un écosystème fertile, capable d’attirer talents et capitaux étrangers. EG 427 incarne l’exemple de cette dynamique en pleine expansion.
Sur la scène internationale, EG 427 pourrait cristalliser de nouveaux partenariats ou accords de licence avec des industriels pharmaceutiques souhaitant étendre leur portefeuille de solutions en neurologie. À terme, si les phases d’essais cliniques et réglementaires se déroulent favorablement, il est envisageable qu’EG110A fasse partie des standards de traitement contre la vessie neurogène, générant des retombées économiques substantielles pour l’entreprise et ses investisseurs.
Un horizon d’innovations pour EG 427
L’enthousiasme suscité par cette levée de fonds vient aussi de la volonté d’EG 427 de repousser les frontières des traitements neurologiques. Forte d’une autorisation d’essai clinique (IND) obtenue auprès de la FDA en juin 2024, la société est en mesure de déployer sa plateforme HERMES dans des conditions optimales de recherche, notamment aux États-Unis, où la régulation encourage l’émergence de solutions thérapeutiques disruptives.
Bien que plusieurs défis subsistent, notamment sur le plan réglementaire et de la production à grande échelle, le futur apparaît prometteur pour EG 427. Son approche hybride — mélange d’expertise scientifique, de stratégies cliniques intelligentes et de partenariats institutionnels — la place en bonne position pour mener la course à l’innovation dans la prise en charge des maladies neurologiques chroniques.
EG 427 symbolise aujourd’hui l’audace nécessaire pour changer la donne dans le traitement des affections neurologiques, tout en portant un message d’espoir pour une médecine plus ciblée et plus économe à l’échelle mondiale.