En plein essor de l’EdTech, les innovations pédagogiques se multiplient pour faciliter le quotidien des enseignants. C’est dans cette dynamique que la jeune pousse Ed.AI, fondée en 2024, a récemment annoncé une levée de fonds de 1,7 million d’euros.

Quand la correction empiète sur la transmission

Dans un établissement secondaire français, un professeur consacre souvent plus de six heures par semaine à corriger des copies. Ce temps conséquent consacré à l’évaluation réduit mécaniquement les possibilités d’un suivi individualisé. Or, on sait que l’attention personnalisée demeure un levier majeur de la progression scolaire, notamment lorsque les élèves rencontrent des lacunes.

Pour de nombreux spécialistes de l’éducation, le système actuel contraint l’enseignant à jongler entre des tâches administratives, l’évaluation écrite et l’animation de sa classe. Il en résulte une tension permanente entre le temps passé à corriger et le temps d’accompagnement. Dans le cadre des réformes de l’Éducation nationale, cette question de la charge de travail figure régulièrement dans le débat public.

Une étude de l’OCDE montre que les enseignants français figurent parmi ceux qui passent le plus de temps à la correction et au travail administratif, avec un volume hebdomadaire moyen supérieur à la moyenne européenne.

Ed.AI propose de repenser cette réalité, en ciblant directement la phase de correction et de remédiation pédagogique. Au lieu d’engendrer un surcroît d’écrans pour les élèves, la solution se positionne comme un outil de back-office, réservé aux professeurs et conçu pour dégager des marges de manœuvre indispensables.

Un dispositif d’automatisation pensé pour l’éducation

La solution proposée par Ed.AI automatise la correction des rendus écrits dans trois matières clés : mathématiques, français et histoire-géographie. Grâce à une intelligence artificielle spécialisée, l’outil détecte les erreurs, met en évidence les lacunes récurrentes et génère automatiquement des parcours de remédiation. Ces parcours sont personnalisables et peuvent être diffusés sous format numérique ou papier, afin de s’adapter aux préférences des enseignants et des établissements.

Le grand atout de cette plateforme réside dans l’absence de rupture méthodologique pour les professeurs. Ils conservent le contrôle, tout en bénéficiant d’un gain de temps appréciable. L’élève, quant à lui, demeure concentré sur sa copie manuscrite et ses supports habituels. À l’heure où certaines solutions EdTech misent sur l’interaction directe IA-élève, Ed.AI choisit de se placer en coulisses pour valoriser le rôle pédagogique de l’enseignant.

Focus sur la remédiation pédagogique

Dans le jargon éducatif, la remédiation regroupe l’ensemble des actions menées pour aider un élève à surmonter ses difficultés d’apprentissage. La solution Ed.AI se veut une force de proposition en suggérant des contenus personnalisés et réactifs, directement dérivés des lacunes identifiées.

En pilotant mieux la correction, les enseignants peuvent repérer plus rapidement les erreurs récurrentes et cibler leurs interventions. Dans un système où la taille des classes peut souvent dépasser la trentaine d’élèves, toute économie de temps revêt une importance stratégique pour la réussite scolaire.

L’histoire d’Ed.AI : une triple expertise

Si Ed.AI est née à Lyon en 2024, ce n’est pas un hasard. La métropole lyonnaise s’impose progressivement comme un hub de l’innovation pédagogique, grâce à une fertilisation croisée entre chercheurs, entrepreneurs et enseignants du terrain. Les trois cofondateurs de la startup, Jonathan Banon (ex-Le Livre Scolaire), Cédric Bignon (ex-Microsoft) et Rémi Mazières (ex-Le Choix de l’École), incarnent à eux seuls cette convergence de compétences.

Leur complémentarité se reflète dans la nature du produit : Jonathan Banon apporte sa connaissance de l’édition pédagogique et de la production de contenus, Cédric Bignon s’appuie sur son expérience dans les infrastructures logicielles, tandis que Rémi Mazières est un fin connaisseur du terrain éducatif. Cette combinaison permet d’aborder les spécificités du secteur scolaire avec un regard global, aussi bien technique que didactique.

Les rendus écrits sont incontournables en milieu scolaire, notamment pour évaluer la compréhension et la capacité d’analyse. Gagner du temps sur la correction, c’est permettre aux professeurs de mieux suivre la progression de leurs élèves, tout en consacrant plus d’efforts aux explications et soutiens individuels.

Ed.AI mène actuellement une phase d’expérimentation dans 40 établissements publics de l’académie de Lyon, couvrant environ 4 000 élèves. Ce pilote à échelle intermédiaire sert à ajuster l’outil, affiner les algorithmes et recueillir des retours concrets de terrain. La startup mise ainsi sur l’ancrage local avant de viser un déploiement plus étendu.

Le financement : 1,7 million d’euros pour passer à l’échelle

Le secteur de l’EdTech en France a souvent souffert d’un sous-financement, au regard de ses homologues nord-américains. Pourtant, ces dernières années, on observe un regain d’intérêt des fonds d’investissement pour des projets innovants dans le monde de l’éducation. Ed.AI en est un exemple concret : la jeune pousse annonce un premier tour de table à hauteur de 1,7 million d’euros.

Parmi les investisseurs, on retrouve RING CAPITAL via son fonds Generations powered by EDHEC, le fonds à impact AFI VENTURES (géré par Ventech) et CENTRALESUPÉLEC VENTURE. Leur soutien financier dépasse l’enjeu purement économique : ces acteurs se positionnent également comme des partenaires stratégiques. Les sommes levées permettront de renforcer la R&D, d’optimiser l’IA et de déployer la solution à plus grande échelle.

Bon à savoir sur les fonds d’impact

Un fonds à impact (Impact Investing) est un véhicule d’investissement qui finance des entreprises visant un retour sur investissement financier, mais aussi un impact social, environnemental ou sociétal tangible. La présence d’AFI VENTURES illustre la portée sociale que revêt la solution d’Ed.AI en matière d’inclusion et de réussite éducative.

En France, le cadre réglementaire encourage de plus en plus ces financements alternatifs, surtout lorsqu’ils touchent à l’innovation pédagogique. Les programmes d’accompagnement et les incubateurs spécialisés dans l’éducation se multiplient, facilitant l’accès aux subventions et aux réseaux de mentors. Pour Ed.AI, cette conjoncture favorable offre l’opportunité de mettre en place un déploiement national sans tarder.

Avec 1,7 million d’euros, la startup envisage de consolider son offre, étendre son réseau d’établissements pilotes et affiner sa solution d’IA. Les objectifs consistent, à moyen terme, à couvrir l’ensemble du cycle secondaire dans plusieurs académies, et à long terme, à explorer l’opportunité de se développer sur d’autres segments éducatifs ou d’autres pays francophones.

Analyse du marché EdTech en France

Le marché EdTech français évolue dans un environnement à la fois dynamique et concurrentiel. Les acteurs sont nombreux : logiciels de gestion de la vie scolaire, plateformes d’e-learning, applications ludiques pour l’apprentissage des langues, etc. Dans ce paysage, Ed.AI se démarque par son positionnement très ciblé sur la correction écrite et la remédiation pédagogique.

Selon certaines projections (Baromètre EdTech France, par exemple), le secteur devrait croître de près de 20 % par an au cours des cinq prochaines années. Cette expansion résulte principalement d’une forte demande pour des outils numériques de plus en plus sophistiqués, capables de s’intégrer aisément dans le quotidien des enseignants. Le pari d’Ed.AI consiste donc à répondre à un besoin précis plutôt que de multiplier les fonctionnalités.

En outre, les récentes crises sanitaires ont mis en lumière la nécessité de disposer de solutions pédagogiques hybrides, capables de fonctionner en présentiel comme à distance. Ed.AI, en automatisant une partie chronophage du travail, se place dans une logique d’efficience : faire gagner du temps sans bouleverser la pratique traditionnelle.

Les algorithmes d’IA doivent constamment être entraînés et mis à jour pour éviter les biais ou les erreurs de correction. Ed.AI s’appuie sur des bases de données pédagogiques solides, ainsi que sur les retours de terrain, pour offrir une solution robuste et évolutive.

Au-delà de l’automatisation, l’ambition est de valoriser le rôle clé des enseignants dans le processus d’apprentissage. La startup défend une approche résolument centrée sur l’humain : l’IA n’a pas vocation à remplacer l’expertise pédagogique, mais à la renforcer.

Aspects légaux et protection des contenus

Dans le contexte français, la propriété intellectuelle des contenus pédagogiques et la protection des données des élèves représentent des enjeux majeurs. Ed.AI rappelle d’ailleurs que les contenus, qu’il s’agisse de textes, d’images ou de vidéos, sont soumis au droit français en matière de propriété intellectuelle et commerciale. Seule une copie à usage privé demeure autorisée.

Pour les établissements scolaires, il est crucial de veiller à ce que l’intégration d’une solution externe respecte les directives du Ministère de l’Éducation nationale. Les données personnelles des élèves doivent être protégées, conformément au Règlement général sur la protection des données (RGPD). Les solutions EdTech sont donc tenues de mettre en place des protocoles de sécurité rigoureux, de gérer les consentements et de garantir la confidentialité des informations scolaires.

Dans le cas d’Ed.AI, les flux de données se limitent essentiellement à l’analyse des copies et des retours pédagogiques. L’entreprise insiste sur la dimension « back-office éducatif », sans interaction directe avec les élèves, ce qui limite d’autant plus les risques d’usage détourné de la donnée.

Pour un usage professionnel des contenus et un déploiement à grande échelle, Ed.AI conseille de prendre contact avec les services compétents ou de solliciter directement content@decode.media si des images ou des textes leur appartiennent. Cela garantit une mise en conformité avec les politiques de diffusion en vigueur.

Un concept éprouvé sur le terrain

Avant de se lancer dans une levée de fonds, Ed.AI a multiplié les phases de tests et d’ajustement auprès des enseignants. Dans les 40 établissements de l’académie de Lyon, l’accent a été mis sur la facilité d’adoption. « L’enseignant reste maître de sa pédagogie », souligne l’équipe, qui mise sur une intégration sans rupture. Le retour des professeurs pilotes témoigne d’un gain de temps réel et d’une meilleure réactivité lorsqu’il s’agit de corriger rapidement des lacunes.

Les élèves, de leur côté, ne perçoivent quasiment pas l’interaction avec l’IA. Ils continuent à composer sur des supports traditionnels. C’est dans la phase suivant la correction que l’outil propose des axes de remédiation. En identifiant des problématiques communes à plusieurs élèves, la plateforme peut générer des supports de révision transversaux ou des exercices de rattrapage.

Cette manière de procéder collectivise certaines faiblesses et évite la stigmatisation individuelle, tout en autorisant un accompagnement plus affiné quand nécessaire. Les enseignants conservent une liberté totale : ils peuvent accepter, modifier ou refuser les propositions formulées par Ed.AI.

Quels bénéfices financiers pour les établissements ?

Même si le temps du professeur n’est pas nécessairement quantifié d’un point de vue strictement financier, la surcharge administrative a un coût indirect pour l’institution. Moins de temps pour l’individualisation se traduit souvent par plus de besoins en soutien scolaire, en heures de tutorat ou en redoublements. À l’échelle d’un établissement, ces facteurs peuvent peser sur la gestion budgétaire.

En permettant aux professeurs de récupérer plusieurs heures par semaine, Ed.AI peut contribuer à optimiser les ressources déjà allouées. S’y ajoute une forme d’innovation sociale : l’allègement de la correction écrite pourrait limiter l’épuisement professionnel, un phénomène qui touche une part croissante d’enseignants.

Le modèle économique d’Ed.AI reste pour l’instant centré sur des licences accordées aux établissements ou aux collectivités territoriales, avec possiblement l’intégration dans des groupements d’achats. Des discussions sont en cours avec divers partenaires afin de proposer un abonnement adapté aux budgets publics, généralement contraints.

Impact sur le coût global de l'éducation

Une amélioration de la remédiation et de la correction peut se traduire, sur le long terme, par une baisse du taux de décrochage ou de redoublement. Cela signifie une potentielle réduction des charges pour le système éducatif, tout en améliorant les chances de réussite des élèves.

Perspectives de déploiement national et international

Avec l’appui de ses investisseurs, Ed.AI vise une extension de son outil vers d’autres académies, au-delà de la seule agglomération lyonnaise. Les cofondateurs envisagent également une adaptation à plusieurs niveaux d’enseignement (collège, lycée, voire formation professionnelle), à condition que les disciplines s’y prêtent.

Sur le plan européen, le terrain est également propice à ce type de solution. D’autres pays partagent le même constat : la correction manuelle des copies accapare un temps précieux des enseignants, au détriment de l’accompagnement ciblé. Dans un marché unique où la mutualisation de ressources pédagogiques est favorisée, Ed.AI pourrait trouver des opportunités pour s’implanter dans des systèmes scolaires voisins.

Cependant, cette ambition nécessite une adaptation linguistique, culturelle et réglementaire. Chaque pays dispose de règles propres en matière de protection des données scolaires et de droits d’auteur sur les contenus. L’IA devra également être calibrée en fonction de programmes et de référentiels disciplinaires différents, ce qui représente un challenge technique non négligeable.

Un outil au service du pouvoir d’agir de l’enseignant

« L’IA n’est là que pour aider l’enseignant à aller plus loin, plus vite, auprès de plus d’élèves », résume Rémi Mazières, Chief Learning Officer d’Ed.AI. Cette phrase traduit l’essence même de la démarche : loin de déposséder le professeur de sa mission, l’outil vise à amplifier ses capacités d’intervention.

Dans une époque marquée par la défiance vis-à-vis des machines et la crainte d’une substitution progressive de l’humain, le choix de rester « en arrière-plan » se veut rassurant. L’enseignant, qui demeure au cœur de la dynamique pédagogique, gagne en efficacité grâce à une assistance intelligente. Le risque d’aliénation, souvent évoqué à l’égard de l’IA, est ici minimisé.

La grande différence entre Ed.AI et d’autres plateformes de correction automatisée réside dans la philosophie de co-construction. Les modules de correction et de remédiation s’enrichissent au fil des retours terrain, au contact des réalités de la classe. Cette co-construction assure la pertinence des contenus et la flexibilité face à la diversité des approches pédagogiques.

Contenus et droit français de la propriété intellectuelle

Ed.AI s’inscrit dans un écosystème protégeant les créations de chacun. En vertu du droit français, l’ensemble des textes, images, vidéos et autres ressources mises à disposition restent la propriété des ayants droit. Cette protection vise notamment à éviter tout usage commercial non autorisé. Par ailleurs, dans le cadre d’une exploitation pédagogique, il est souvent admis de copier ou d’utiliser des extraits à des fins d’illustration, de recherche ou d’étude.

Toutefois, dans le secteur de l’édition scolaire, certaines règles sont plus strictes. Les manuels et leurs contenus sont couverts par des licences spécifiques, qui permettent ou non la reproduction d’extraits. Le respect de ces dispositions se révèle essentiel pour garantir une relation saine entre les éditeurs, les établissements et les outils numériques émergents comme Ed.AI.

Pour les établissements intéressés par un usage plus étendu, il reste judicieux de prendre contact avec l’éditeur ou le détenteur des droits. L’objectif : vérifier la compatibilité de la solution proposée avec les autorisations de reproduction ou d’utilisation de ressources préexistantes.

Des retombées sociales et pédagogiques prometteuses

Le pilotage fin de la correction pourrait contribuer à un meilleur suivi individualisé des élèves et, par conséquent, à une réduction des écarts de niveau au sein d’une même classe. Les lacunes identifiées collectivement peuvent faire l’objet d’un plan d’action pédagogique commun, réduisant le risque de décrochage scolaire pour les profils les plus fragiles.

En France, la question de l’égalité des chances à l’école demeure un enjeu crucial. Les innovations technologiques, lorsqu’elles sont bien calibrées, peuvent soutenir la mission républicaine de l’Éducation nationale. Ed.AI s’inscrit dans cette tradition, en offrant au corps enseignant des moyens supplémentaires pour cibler les besoins spécifiques de chaque élève.

Par ailleurs, l’amélioration des pratiques de remédiation peut rejaillir sur la réussite globale : un élève aidé à temps, avant que ses lacunes ne s’accumulent, a davantage de chances de décrocher un diplôme. In fine, c’est tout un parcours scolaire et professionnel qui peut s’en trouver facilité, avec un impact positif sur l’insertion et la compétitivité globale du pays.

La stratégie produit : vers de nouveaux modules

Aujourd’hui axé sur le secondaire, Ed.AI pourrait étendre son offre au cycle primaire, notamment pour l’apprentissage de la lecture et des mathématiques élémentaires. Ces premières années constituent un socle déterminant dans la scolarité : les difficultés rencontrées à ce stade peuvent peser durablement sur la suite du parcours.

Le développement de modules supplémentaires suppose toutefois un financement adéquat et une collaboration étroite avec les acteurs du premier degré (instituteurs, formateurs, inspecteurs). Les spécificités pédagogiques, les méthodes d’apprentissage de la lecture ou du calcul diffèrent largement du collège ou du lycée.

À plus long terme, Ed.AI pourrait également envisager des partenariats avec des éditeurs de manuels scolaires, afin de proposer des corrections calibrées en fonction d’un manuel précis. Ce type d’intégration verticale accroîtrait encore l’efficacité de la remédiation, en liant directement la source de l’exercice à une correction automatisée et un parcours de rattrapage pertinent.

Un environnement réglementaire porteur

La France encourage depuis plusieurs années l’innovation pédagogique, via des programmes comme le Plan Numérique pour l’Éducation, ou encore des partenariats public-privé. Dans ce cadre, les solutions EdTech trouvent un appui institutionnel, à condition de respecter les protocoles imposés par l’administration et de démontrer leur utilité sur le terrain.

Par ailleurs, les rectorats organisent régulièrement des appels à projets ou des expérimentations dans des établissements volontaires. Les retours issus de ces initiatives peuvent influencer les choix budgétaires et la stratégie d’équipement numérique. Pour Ed.AI, intégrer ces dynamiques d’expérimentation à plus grande échelle constituerait un vecteur de diffusion accéléré.

Cependant, la législation française en matière de données est scrupuleuse et exigeante, ce qui impose une transparence totale sur l’usage des informations collectées. Chaque établissement doit être en mesure d’expliquer clairement aux parents et aux élèves la finalité de la solution mise en place. Cette traçabilité est l’une des raisons pour lesquelles Ed.AI a opté pour un modèle de correction “back-office” plutôt qu’une interface visible directement par l’élève.

Un écho dans le monde des entreprises

Le succès d’Ed.AI illustre la vitalité de l’écosystème entrepreneurial français, où les innovations répondant à des problématiques sociétales réussissent à trouver leur marché. L’éducation, tout comme la santé, constitue un secteur particulièrement sensible et porteur de sens pour les investisseurs.

Dans un monde de plus en plus concurrentiel, la qualité de la formation initiale influence directement le niveau de compétences des futurs salariés. Les entreprises se montrent attentives à l’évolution de l’Éducation nationale, car elles y voient un moyen de renforcer l’adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail. Les solutions comme Ed.AI, axées sur l’efficacité et le progrès pédagogique, suscitent par conséquent l’intérêt de capitaux en quête de retours économiques et sociétaux.

Les acteurs privés peuvent aussi nouer des partenariats avec l’Éducation nationale sur des projets d’innovation. Les fonds d’impact, à l’exemple d’AFI VENTURES, se positionnent à la croisée de l’investissement financier et de l’engagement social. En soutenant la modernisation de l’école, ils contribuent à l’émergence d’une économie plus solidaire et inclusive.

Réflexions pour l’avenir

La levée de fonds à hauteur de 1,7 million d’euros n’est qu’une étape dans le parcours d’Ed.AI. L’enjeu est désormais de prouver la pertinence et la résilience de la solution à plus grande échelle, dans un contexte éducatif complexe et pluriel. Si la startup parvient à maintenir le cap, son approche pourrait façonner durablement la manière dont la correction et la remédiation sont envisagées en France.

Au-delà du marché français, l’avenir réside peut-être dans des collaborations internationales, en particulier avec des pays partageant des modèles d’éducation comparables. Les partenaires financiers, eux, attendent un retour d’expérience concret : à quel point cette IA changera-t-elle le quotidien des professeurs ? Réduira-t-elle réellement l’échec scolaire ? Les prochains mois seront décisifs pour éclairer ces interrogations.

À travers son premier tour de table et son positionnement unique, Ed.AI cristallise l’espoir d’une intégration harmonieuse de l’IA dans le monde enseignant, soutenant la réussite de tous sans dénaturer le rôle central de l’éducateur.