Situation des entreprises en septembre 2025 : une alerte rouge
Découvrez les chiffres alarmants sur les défaillances d'entreprises en septembre 2025 et l'impact sur l'emploi.

1,7 milliard d’euros en 2025 : l’Association pour la gestion du régime de garanties des créances des salariés maintient un rythme de versement élevé, pendant que le nombre de procédures collectives bat des records. En septembre, les défaillances d’entreprises ont atteint un pic inédit depuis 2009, renforçant la pression sur l’emploi et la trésorerie sociale. Les données convergent et dessinent un environnement d’affaires plus risqué pour les employeurs.
Défaillances en 2025 : cap critique en septembre
Les procédures collectives franchissent un seuil significatif en 2025. Près de 6 800 entreprises ont cessé leur activité en septembre, dépassant le sommet observé lors de la crise financière de 2009.
La dynamique se voit dans les séries par date de jugement, qui montrent une progression robuste sur douze mois glissants, sans cassure nette à ce stade. Les statistiques publiques soutiennent cette lecture, et plusieurs acteurs du restructuring évoquent un point haut technique susceptible d’annoncer une stabilisation, sans certitude.
Cette montée des défaillances touche l’ensemble du tissu entrepreneurial, avec un impact visible sur les capacités de paiement des employeurs au moment des redressements et liquidations judiciaires. Le flux d’affaires traitées se traduit directement par une sollicitation plus intense du régime de garantie des salaires.
Point haut depuis 2009 : un repère macro à relativiser
Le record de septembre s’inscrit dans une séquence de normalisation post-crise sanitaire et de durcissement financier. S’il marque une tension aiguë, il n’implique pas mécaniquement un retournement durable. Les praticiens du restructuring observent souvent un décalage entre le pic mensuel des jugements et l’inflexion des tendances sur douze mois.
Les séries suivent principalement les entreprises soumises à un jugement ouvrant une procédure collective. Dans les chiffres mobilisés ici, sont mis en avant les redressements et liquidations judiciaires, tels que comptabilisés par les organismes statistiques et les cabinets spécialisés. L’objectif est d’obtenir une photographie de la pression qui s’exerce sur le tissu productif, toutes tailles confondues.
Lecture des séries INSEE : cumul glissant et franchissement des seuils
Le cumul glissant sur douze mois reflète la trajectoire de fond. Il confirme la montée des défaillances tout au long de l’année, dans un environnement de coûts durables et de demande hétérogène selon les secteurs. Les séries par date de jugement, très suivies par les directions financières et les administrateurs judiciaires, signalent un flux soutenu de dossiers transmis aux juridictions commerciales.
En synthèse, la photographie de septembre valide un diagnostic de pression élevée et appelle à suivre de près le T4 2025 pour distinguer un pic passager d’une vague plus persistante (source pour le pic de septembre: Altares via Economie Matin, 14 octobre 2025).
AGS : intensification des avances et tension de trésorerie sociale
L’AGS fonctionne en amortisseur social lorsque l’employeur n’est plus en mesure d’honorer les rémunérations. Depuis le début de l’année, près de 1,7 milliard d’euros ont été mobilisés pour sécuriser le paiement des salaires, primes et indemnités dans les entreprises placées en redressement ou liquidation. Au troisième trimestre, plus de 6 000 affaires ont été ouvertes pour un volume d’avances de 581 millions d’euros, soit une hausse de 5,3 % par rapport à la même période en 2024.
Cette accélération traduit à la fois un nombre élevé de dossiers et une hausse du poids moyen des entreprises concernées. L’association qualifie la tendance trimestrielle de « préoccupante », estimant que la diffusion sectorielle et la taille des structures impliquées exigent une vigilance renforcée. Les fonds avancés ont permis d’éviter des ruptures de revenus pour des dizaines de milliers de salariés.
L’AGS règle des créances salariales lorsque l’entreprise est placée en redressement ou en liquidation judiciaire et ne peut plus payer. Les avances visent les salaires, primes et indemnités éligibles. Elles sont ensuite récupérées dans le cadre de la procédure collective. Ce mécanisme limite les ruptures de revenus et stabilise, autant que possible, l’emploi pendant la phase judiciaire.
Rôle opérationnel élargi par la montée des dossiers « lourds »
Le nombre grandissant de procédures impliquant des structures de taille plus importante impose une logistique plus exigeante pour les établissements qui gèrent les paiements. Les volumes trimestriels constatés sont cohérents avec l’augmentation des défaillances et la diffusion sectorielle vers des segments industriels et de services à plus forte intensité de main-d’œuvre. Cela renforce la centralité de l’AGS dans la gestion du risque social en période de turbulence (source pour le volume cumulé d’avances: Presse Agence).
À retenir pour les directions financières
Les niveaux T3 témoignent d’une hausse de la sinistralité corporate. Les entreprises exposées à des coûts fixes élevés ou à des cycles longs doivent anticiper leurs besoins de liquidité, sécuriser le paiement des salaires et monitorer l’évolution de leurs covenants. Les pics de défaillances se répercutent rapidement sur les charges sociales et la trésorerie.
Industrie en première ligne : emploi sous contrainte
Au troisième trimestre 2025, l’industrie devient le premier secteur accompagné par l’AGS. Plus de 16 000 salariés ont été aidés dans ce périmètre, soit environ 20 % des bénéficiaires sur la période.
La progression atteint 15 % par rapport au troisième trimestre 2024. Depuis le début de l’année, les avances liées à l’industrie dominent la répartition sectorielle, selon les publications relayées.
Cette priorité s’explique par la conjonction d’éléments défavorables : chaînes d’approvisionnement fragilisées, coûts énergétiques encore élevés et concurrence internationale qui pèse sur les marges. Les analyses régionales montrent par ailleurs une relative stabilisation de l’emploi dans certains territoires, mais un maintien des tensions dans les bassins industriels historiques.
Mouvements sur l’emploi et chocs de coûts
Les entreprises industrielles, plus capitalistiques et intensives en énergie, subissent davantage les chocs exogènes. La moindre élasticité des coûts face au ralentissement de la demande entraîne des arbitrages de production et de ressources. D’où la montée du besoin d’intervention pour sécuriser le versement des salaires dans les procédures collectives du secteur.
Trois facteurs dominent l’analyse sectorielle : 1) une structure de coûts peu compressible à court terme, 2) des cycles de carnet de commandes plus volatiles, 3) un effet de taille, les dossiers industriels impliquant souvent plus de salariés et des enjeux logistiques complexes. La conséquence est un recours plus fréquent et plus volumineux à la garantie salariale.
Effet d’entraînement sur les sous-traitants
Les fragilités dans l’industrie se transmettent par la chaîne d’approvisionnement. Les défaillances d’un donneur d’ordre peuvent précipiter celles de PME sous-traitantes, avec, à la clé, un besoin accru d’avances pour couvrir les créances salariales. Cette logique d’entraînement justifie un suivi attentif des groupes et des filières locales.
Cartographie régionale : Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur
Les écarts territoriaux confirment la dimension structurelle du choc. Les régions à plus forte densité industrielle comptent des progressions marquées du nombre de dossiers confiés à l’AGS.
Hauts-de-France : rebond des ouvertures et emploi stabilisé à court terme
Au troisième trimestre 2025, les ouvertures d’affaires auprès de l’AGS progressent de 14,4 % dans les Hauts-de-France. Si l’emploi salarié s’y est stabilisé au premier trimestre 2025 après un recul de 0,3 %, le marché du travail s’est re-tendu avec un retour à la hausse du chômage, inversant la tendance antérieure. L’indicateur régional met en évidence une conjoncture fragile où l’industrie pèse lourd dans la dynamique des défaillances.
Auvergne-Rhône-Alpes : tension sur les filières industrielles
La région enregistre une augmentation de 13,6 % des ouvertures d’affaires auprès de l’AGS au T3 2025. Ce territoire, généralement résilient et tourné vers l’industrie et la technologie, affronte néanmoins des vents contraires globaux qui affectent les marges et la trésorerie des entreprises. Les signaux convergent vers une pression accrue sur l’appareil productif régional.
Provence-Alpes-Côte d’Azur : diffusion aux services et au manufacturier
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la hausse atteint 9,4 %. Bien que moins prononcée, elle témoigne d’une diffusion sectorielle où l’industrie et certains segments de services sont concernés. Les volumes d’affaires traitées indiquent un terrain économique hétérogène, mêlant tourisme, activités de services et poches d’industrie qui subissent la dégradation du cycle.
Indicateurs régionaux à surveiller
Trois métriques aident à anticiper la sinistralité : 1) la dynamique trimestrielle des jugements d’ouverture, 2) la part industrielle dans l’emploi local, 3) le rapport entre créations et défaillances d’entreprises. Leur combinaison renseigne sur la probabilité de hausse des interventions de l’AGS à court terme.
Profil des dossiers : des entreprises plus grandes dans le périmètre
Les analyses récentes signalent que les défaillances touchent davantage des structures de grande taille qu’au cours des cycles précédents. Ce déplacement du centre de gravité rend les plans de restructuration plus sensibles à l’exécution et intensifie les besoins de financement transitoire des salaires. Les avancées trimestrielles de l’AGS traduisent cette transformation du risque, avec des montants unitaires plus élevés et une dimension sociale plus critique.
Pour les tribunaux de commerce et les organes de la procédure, cette évolution implique une coordination renforcée autour des enjeux d’emploi, de continuité de l’activité et de cession éventuelle d’actifs. Pour l’écosystème bancaire, elle réactive les dispositifs de surveillance des contreparties et le calibrage des lignes court terme.
Effets de structure : intensité de main-d’œuvre et signal-prix
Les entreprises plus grandes portent une masse salariale et des passifs sociaux plus conséquents. Les hausses de coûts, notamment énergétiques, se répercutent avec retard et peuvent accélérer la dégradation de trésorerie. Sur le plan statistique, cela se manifeste par des affaires plus volumineuses et une montée des avances par dossier, cohérente avec la photographie sectorielle du T3.
Les avances de l’AGS au T3 ont soutenu des dizaines de milliers de salariés, toutes tailles d’entreprises confondues. Les nombres exacts par dossier ne sont pas communiqués ici, mais la priorité donnée à l’industrie et l’augmentation des ouvertures en régions industrielles expliquent l’ampleur de l’intervention.
Impacts opérationnels pour les entreprises et leurs financeurs
L’élévation du nombre de procédures et la présence accrue d’entreprises plus grandes modifient les priorités de gestion. Au-delà du constat statistique, plusieurs enjeux concrets émergent pour les directions générales, financières et RH.
Trésorerie sociale et continuité d’activité
Le maintien du paiement des salaires devient une ligne critique en amont de l’ouverture éventuelle d’une procédure. Les retards de facturation, la contraction de la demande et la volatilité des prix de l’énergie rendent l’équation plus tendue. Les entreprises en filières industrielles doivent réévaluer la capacité de leurs contreparties à honorer leurs engagements, pour éviter les cascades de défauts.
Dialogue avec les partenaires et cartographie des risques
La remontée des défauts incite banques, assureurs-crédit et fournisseurs à revisiter leurs expositions. La granularité sectorielle et géographique est décisive : les régions à forte empreinte industrielle et les filières en tension exigent un suivi renforcé. Dans ce contexte, la qualité de l’information financière et sociale devient un actif stratégique pour sécuriser la confiance des partenaires.
- Gestion du besoin en fonds de roulement avec des délais d’encaissement maîtrisés.
- Suivi des contrats à prix fixe exposés aux chocs d’achats d’énergie.
- Planification RH pour amortir les pics d’activité ou de sous-activité.
- Recalibrage des investissements à retour différé dans les segments cycliques.
Lecture des signaux faibles
Les séries par date de jugement agrègent des décisions de justice qui reflètent des dégradations antérieures. Pour anticiper, les directions financières ont intérêt à observer les tensions de trésorerie chez les principaux clients et fournisseurs, l’allongement des délais de paiement et les alertes sociales internes. Ces signaux, conjugués aux statistiques régionales, aident à se positionner en amont des pics de défauts.
Repères pour les comités d’audit
Lors des revues trimestrielles, mettre à l’ordre du jour : 1) exposition aux secteurs et régions en sur-risque, 2) trajectoire du cash et sensibilité aux prix de l’énergie, 3) dépendances à des donneurs d’ordre en fragilité. La priorité est de réduire la volatilité de trésorerie et d’anticiper les stress tests sociaux.
Vers une stabilisation ou un plateau élevé des défauts
Les spécialistes du marché des défaillances évoquent un possible plateau après le pic de septembre, sans trancher sur la durée. La trajectoire des ouvertures d’affaires à l’AGS au T3 2025, en hausse de 5,3 % en montants d’avances, témoigne d’une intensité encore élevée. Le rôle de l’AGS demeure central pour amortir le choc sur l’emploi, tandis que les données de l’INSEE indiquent une progression persistante sur douze mois glissants.
La clé de lecture des prochains mois réside dans la capacité de l’industrie à absorber le choc de coûts et à reconstituer ses marges. Un repli mesuré des défauts est envisageable si la demande tient et si les postes énergétiques se normalisent. En attendant, le régime de garantie des salaires reste un pilier de stabilité pour les salariés et un baromètre avancé de la pression qui s’exerce sur le tissu productif.
À ce stade, les chiffres de 2025 dessinent une économie sous tension, où la garantie salariale joue le rôle d’assureur de dernier ressort et les entreprises s’emploient à maîtriser un cycle des défauts encore en mouvement.