On entend parler depuis quelques années de nouveaux projets pour développer la FrenchTech. Les pays souhaitent aujourd’hui afficher leur rayonnement technologique à l’international et se positionner comme des sources d’innovation.

Daniel Ek, le fondateur et CEO de Spotify, a lui décidé d’investir et de développer la tech au niveau européen. C’est 1 milliard d’euros de sa fortune personnelle qu’il a décidé de consacrer pour encourager les entreprises à se développer localement.

Des investissements pour développer la tech européenne

Daniel Ek est le fondateur d’une société qui est un bon exemple de success story européenne. Spotify est en effet la première plateforme de streaming mondiale, bien devant des géants tels qu’Amazon ou Apple.

Cet entrepreneur connaît bien les rivalités du monde de la tech entre l’Europe et les États-Unis. Il met en lumière un point fondamental des différences entre les deux continents : « Si vous comparez l’Europe face aux États-Unis, vous voyez que nous sommes toujours deux à trois fois moins financés pour chaque phase, par rapport aux sociétés américaines ».

En effet, si on compare les chiffres cette année, les start-up européennes ont levé 7,4 milliards de dollars en 843 transactions. Sur la même période, aux États-unis, on dénombre un total de 28,9 milliards de dollars pour 1479 transactions. Si l’on compare les chiffres, les entreprises lèvent donc plus de deux fois plus d’argent aux États-Unis qu’en Europe.

Il n’y a pas moins d’idées ou de moins bonnes idées de start-up en Europe. C’est simplement qu’elles sont moins soutenues dès les débuts, au moment où elles en ont le plus besoin. C’est dans ce but que Daniel Ek souhaite encourager les entrepreneurs, pour qu’ils choisissent de rester en Europe, et non de partir aux États-Unis chercher des financements. En effet, des start-up lancées ici ont parfois eu à quitter l’Europe pour se rendre outre-atlantique. Elles y vont pour chercher les fonds qui leur sont nécessaires mais aussi plus de considération et d’encouragement.

Daniel Ek vise le financement d’entreprises ultra ambitieuses

Pour choisir les sociétés dans lesquelles il va investir, Daniel Ek a un seul mot d’ordre : il recherche des projet Moonshots !

Ce terme désigne les idées qui sont ambitieuses voire révolutionnaires. Ce sont des idées parfois futuristes sur lesquelles il faut parier gros et dont la rentabilité n’est pas visible à court terme.

On retrouve des projets « moonshots » principalement dans les domaines du machine-learning, de la biotechnologie et du matériel scientifique. On estime aujourd’hui à 3,2 milliards d’euros la fortune de Daniel Ek. C’est donc près d’un tiers de son patrimoine que l’entrepreneur souhaite investir. Comme exemple de projets à succès qu’il recherche, il cite sa propre compagnie : Spotify, ou des entreprises comme Skype.

Le but est de révéler dans quelques années de nouveaux géants de la tech, qui feront concurrence aux colosses comme Amazon, Facebook… L’idée est aussi de positionner l’Europe comme pôle de leaders face à des pays qui génèrent des licornes chaque année comme la Chine ou le Japon.

En juin 2020, on comptait 228 licornes aux États-Unis, contre 43 en Europe (Royaume-Uni, Allemagne et France). Pour rappel, les licornes sont les entreprises non-côtées en bourse dont la valorisation dépasse le million de dollars.

Avec son projet, Daniel Ek espère convaincre d’autres business angels ou fonds à miser sur les pépites européennes, et ce, dès le début des projets.