Un campus agroécologique pour former la nouvelle génération de maraîchers
La startup Cultive lève 1,8 M€ pour son campus agroécologique à Montaigu: formation immersive, accompagnement financier et méthodes bio-intensives.

Une nouvelle dynamique est en train de se déployer en Vendée, où la jeune entreprise Cultive vient de lever 1,8 million d’euros pour soutenir l’installation de futurs maraîchers.
Cette initiative, largement décrite dans cet article, suscite de l’intérêt car elle associe formation, accompagnement financier et innovation agricole dans un secteur parfois jugé trop traditionnel.
Renouveler le visage de la production maraîchère
Le maraîchage français traverse depuis plusieurs années une période délicate, marquée par la diminution notable du nombre de fermes et la difficulté pour de nouveaux porteurs de projets de s’installer durablement. Selon des estimations relayées par différents observateurs, plus de 100 000 exploitations agricoles ont disparu au cours de la dernière décennie, tous secteurs confondus.
Dans ce contexte, les projets menés par des personnes non issues du milieu agricole se multiplient mais peinent souvent à s’ancrer dans une logique pérenne. L’impact financier, l’absence de réseaux et la dureté du métier figurent parmi les obstacles fréquents. Cultive répond à cette situation en proposant un accompagnement complet à Montaigu (Vendée), avec un campus qui dispense non seulement une formation technique, mais aussi un véritable appui économique et légal, permettant aux porteurs de projets de bien cerner l’ensemble des réalités du métier.
En capitalisant sur un modèle agroécologique, Cultive vise à installer des maraîchers mieux formés, de sorte à éviter que 70 % des nouveaux projets échouent dans les cinq premières années. D’après les responsables de la structure, l’expérience de terrain et l’accompagnement continu demeurent cruciaux pour relever ce défi.
Avec 1,8 million d’euros récemment réunis auprès d’investisseurs divers (fonds d’impact, investisseurs citoyens, Banque des Territoires), l’entreprise entend donc donner un coup d’accélérateur à la transition vers une agriculture durable.
Des formations plus proches de la réalité du terrain
Au cœur du projet Cultive, on retrouve l’idée d’une formation immersive associée à une pratique concrète tout au long de l’année. Historiquement, les centres de formation agricole s’adressaient majoritairement aux fils et filles d’agriculteurs, ce qui réduisait la nécessité d’approfondir la pratique réelle, déjà acquise au sein du cadre familial.
Aujourd’hui, les profils en reconversion – souvent appelés “Nima” (non issus du monde agricole) – sont de plus en plus nombreux et demandent une approche pédagogique adaptée. Cultive propose donc :
- Plusieurs mois d’enseignements théoriques pour comprendre les bases de l’économie agricole, des réglementations et des normes environnementales.
- Une période d’apprentissage pratique d’une durée d’au moins huit mois, permettant aux apprenants de vivre plusieurs saisons et de faire face aux aléas climatiques (sécheresses, variations de températures, etc.).
- Un suivi sur un à trois ans après la formation, selon la maturité du projet.
Ce campus ouvert en janvier 2025 à Montaigu est considéré comme un “laboratoire grandeur nature”. Ses espaces de culture, couvrant cinq hectares, permettront aux participants de se forger un savoir-faire réellement opérationnel.
L’idée est aussi de développer une forme de compagnonnage, afin que les futurs maraîchers explorent les techniques respectueuses de l’environnement : semis en pépinière, plantation à haute densité, rotation rapide des cultures, limitation du travail du sol.
Pour se lancer dans le maraîchage, il ne suffit pas de savoir cultiver des légumes. Il convient aussi de se familiariser avec les statuts juridiques (GAEC, EURL, etc.), les contrats de bail rural, les réglementations locales sur l’usage de l’eau et des produits phytosanitaires. Cultive accorde une attention particulière à ces points, gages d’une installation pérenne.
Regard sur le financement et la viabilité économique
L’enjeu financier est souvent central pour les entrepreneurs agricoles qui amorcent une nouvelle vie professionnelle. Les exigences en infrastructures (serres, matériel d’irrigation, chambres froides) et les besoins en trésorerie ne sont pas toujours anticipés de manière précise. Face à cet écueil, Cultive positionne son modèle économique de manière à répondre à plusieurs objectifs :
- Rendre l’agriculture rentable sur de petites surfaces, sans attendre d’hypothétiques subventions.
- Appuyer les maraîchers dans leur recherche de financements. Par exemple, Cultive dispose de partenariats avec des banques et des organismes d’investissement, facilitant la levée de fonds pour l’installation.
- Sécuriser le revenu des nouveaux installés, particulièrement pendant la période de lancement, via un salariat progressif sur les parcelles de l’école.
Le principe du “bio-intensive” – popularisé en France par des pionniers inspirés du modèle développé au Québec par Jean-Martin Fortier – occupe une place importante dans cette viabilité économique. Cultiver sur des surfaces réduites de manière très dense, en effectuant plusieurs rotations annuelles, génère des rendements élevés qui peuvent atteindre de 60 à 70 tonnes de légumes par hectare. Dans ces conditions, le chiffre d’affaires potentiel d’une petite ferme varie souvent entre 120 000 et 150 000 euros la première année, ce qui montre que la rentabilité est envisageable, à condition d’optimiser chaque étape.
Un modèle multifacette
En se structurant autour de trois piliers (économie, écologie, social), Cultive anticipe mieux les risques et favorise une dynamique de groupe. Plusieurs leviers financiers (ventes de légumes, frais de formation, consulting) rendent le système autonome d’ici 2027. Les partenaires, eux, apprécient la cohérence d’ensemble et la clarté des projections.
Selon les estimations publiées dans différentes sources, le soutien logistique et stratégique offert par Cultive représente un avantage différenciant pour les apprentis maraîchers, qui peuvent limiter les erreurs de débutant et consolider un fonds de roulement grâce à la vente des premiers légumes produits sur le campus. Ainsi, la structure reçoit des revenus provenant :
- Des frais de formation, financés partiellement par des dispositifs comme le Compte Personnel de Formation (CPF).
- De la commercialisation des récoltes issues des parcelles d’apprentissage.
- De prestations de conseil auprès de collectivités ou d’autres exploitants souhaitant réorienter leur modèle vers l’agroécologie.
Cette approche évite de dépendre exclusivement des aides de la Politique Agricole Commune (PAC), même si celle-ci peut également constituer un appui complémentaire.
Dans le cas précis de Cultive, la Banque des Territoires, Citizen Capital et Impact Business Angels comptent parmi les soutiens financiers. Sur le volet citoyen, l’investissement participatif via la plateforme LITA.co a aussi permis de fédérer la communauté.
Entre écologie et rentabilité : un cadre en pleine mutation
Au-delà de l’argent et de la technique, une question émerge : comment installer massivement de nouveaux exploitants dans un secteur où le foncier coûte cher, où l’accès à la terre peut être complexe et où l’environnement est de plus en plus instable (aléas climatiques, pression foncière, etc.) ? Cultive mise sur des partenariats fonciers pour garantir l’accès à la terre et sur des techniques favorisant la pérennité écologique du sol. Selon l’équipe dirigeante, la préservation à long terme des ressources n’est pas optionnelle, c’est une nécessité vitale pour créer de la valeur sur la durée.
Fermes en Vie (FEVE), un fonds solidaire bordelais, intervient pour acheter des parcelles et les mettre à disposition des agriculteurs qui utilisent le modèle défendu par Cultive. Car il n’est plus seulement question de produire ; il faut produire en protégeant aussi la biodiversité, en développant des haies, en couvrant le sol, en limitant l’usage de machines lourdes qui le compactent. Toutes ces dimensions renforcent la résilience des exploitations face aux chocs climatiques.
FEVE : l’apport stratégique du foncier solidaire
FEVE ne se contente pas d’acheter et de louer des terres : elle s’engage dans un travail d’accompagnement pour sécuriser la mise en place de projets viables. Avec l’appui de programmes comme “Entrepreneurs du Vivant” de France 2030, FEVE dispose de moyens financiers conséquents (plusieurs millions d’euros) pour consolider un modèle dans lequel la rentabilité passe par la bonne gestion des parcelles, mais aussi par une vision sociale (relogement d’agriculteurs en difficulté, préservation des espaces naturels).
L’humain au cœur du dispositif
Derrière chaque exploitation maraîchère issue du programme Cultive, on trouve un ou plusieurs porteurs de projet souvent en reconversion : anciens salariés du tertiaire, restaurateurs, sportifs, etc. Ils ont en commun la volonté de s’engager dans un travail de la terre qui fasse sens, en rupture avec une carrière précédente jugée trop éloignée des réalités environnementales.
Les cofondateurs de Cultive, Vanessa Correa et Baptiste Saulnier, incarnent parfaitement cette diversité de parcours. L’une a formé des agriculteurs en agroécologie dans le nord-ouest de la France, l’autre s’est lancé dans le maraîchage après une expérience dans la restauration. Leur objectif ? Diffuser, via le campus de Montaigu, une méthode à la confluence de la performance économique et du respect du vivant.
Les participants à la formation bénéficient d’une immersion progressive : d’abord sous contrat de formation (avec possibilité de rémunération via des dispositifs dédiés), puis sous statut de salarié agricole sur le site pilote, avant de prendre leur envol sur leurs propres parcelles. Cette logique par étapes permet d’acquérir la maîtrise de l’ensemble du cycle agricole, de la sélection variétale jusqu’à la commercialisation des produits.
Cultive : l’accompagnement post-formation
Parallèlement à la transmission de techniques maraîchères, Cultive met à disposition un réseau d’experts pour conseiller les jeunes installés sur des aspects variés : recherche de fonds complémentaires, optimisation de la logistique ou encore structuration de la commercialisation (vente directe, paniers de légumes, marchés locaux). L’objectif est d’offrir un suivi jusqu’à cinq ans après l’installation, période critique où nombre de vocations se brisent faute de soutien.
Un modèle original pour la France : chiffres et perspective
La levée de 1,8 million d’euros constitue une étape décisive pour amplifier la portée du projet. La somme permettra essentiellement d’accueillir et de former plusieurs cohortes sur le site de Montaigu, et d’esquisser un développement dans d’autres régions. L’ambition affichée : atteindre à terme un réseau national de plusieurs centaines de fermes, chacune formée selon le cahier des charges de Cultive.
La session inaugurale de la formation, estimée à janvier 2025, devrait rassembler une première promotion d’une vingtaine de stagiaires. Les responsables évaluent que la capacité pourrait monter à 24 apprenants simultanément par cycle. Pour soutenir cette montée en charge, Cultive souhaite ajouter des fermes plainement opérationnelles, intégrant chacune plusieurs hectares, des serres et ateliers, afin d’accueillir les futurs maraîchers.
Selon les responsables de Cultive, construire un maillage de plusieurs sites en France permettra d’adapter la formation aux réalités de chaque région : climat, type de sol, accès au foncier. Dans le Sud-Est, par exemple, les contraintes de sécheresse imposent d’autres techniques d’irrigation que celles en vigueur dans l’Ouest. L’idée est de faire de ce réseau un pôle d’apprentissage réactif et diversifié.
Exemple : Citizen Capital et l’impact investing
Parmi les investisseurs figurent des structures qui se spécialisent dans “l’impact investing”. C’est le cas de Citizen Capital, qui injecte des capitaux au sein d’entreprises capables de générer des externalités positives sur le plan social ou environnemental. Son engagement dans Cultive reflète la volonté plus large de soutenir une agriculture respectueuse des écosystèmes et génératrice de nouveaux emplois, avec un angle financier solide.
Enjeux juridiques et sociaux au service du maraîchage moderne
Si le concept de Cultive place l’accent sur la formation technique, l’aspect collectif et social revêt également une importance de premier plan. Les futurs maraîchers sont encouragés à se regrouper en collectif pour :
- Partager certaines infrastructures onéreuses, comme les chambres de conservation, les tunnels de culture ou les véhicules de transport.
- Contractualiser des partenariats avec des magasins de proximité ou des groupements de consommateurs.
- Bénéficier d’une entraide dans les périodes de pointe (plantations, récoltes).
Ainsi, le travail en commun constitue un rempart contre l’épuisement personnel et financier souvent rencontré dans les projets isolés. Les montages juridiques sous forme de coopératives ou de groupements agricoles d’exploitation en commun (GAEC) sont d’ailleurs fréquemment évoqués par l’équipe dirigeante, qui accompagne activement les participants dans ces démarches. Il s’agit de sécuriser la gestion administrative et de faire profiter chacun des avantages collectifs, qu’il s’agisse d’aides publiques ou de synergies sur le matériel.
Prise en compte de la santé et de la qualité de vie
Dans un secteur réputé pour ses cadences exigeantes, Cultive défend un équilibre entre productivité et bien-être. Le modèle prévoit une organisation du travail limitant le nombre d’heures hebdomadaires et respectant des plages de repos. En standardisant certaines tâches, il devient plus faciles de gérer l’emploi du temps tout au long de l’année.
Potentialités de développement dans d’autres régions
L’ambition de Cultive va bien au-delà d’un unique site en Vendée. Grâce à l’expérience acquise sur le campus de Montaigu, l’entreprise entend essaimer son concept dans d’autres bassins de production, y compris dans des zones périurbaines. Les porteurs de ce projet estiment que l’approche bio-intensive peut s’appliquer à des surfaces très variables, de la microferme de moins d’un hectare jusqu’à des exploitations plus vastes.
Dans le viseur, on retrouve notamment les métropoles de l’axe Sud (Marseille, Montpellier, Toulouse), où la demande en fruits et légumes locaux est forte.
L’idée est de proposer un modèle clé en main : un parcours de formation, un soutien technique et un accès facilité aux investisseurs ou aux dispositifs publics locaux. Afin de s’adapter aux spécificités régionales, chaque antenne réaliserait des expérimentations sur les variétés de légumes et les modes de commercialisation (circuits courts, supermarchés coopératifs, paniers hebdomadaires).
Exemple : Stratégie autour de Montaigu
Sur l’exploitation-pilote de Montaigu, la rotation des cultures a été programmée afin de produire des légumes de saison alignés avec la demande régionale.
Ce planning optimise la disponibilité des produits (radis et laitues au printemps, tomates et courgettes l’été, poireaux et choux en automne-hiver). En soutenant les stagiaires pendant tout le processus, Cultive souhaite montrer qu’une surface de seulement 1 à 5 hectares peut être extrêmement rentable lorsqu’elle est gérée en bio-intensif.
Des opportunités d’affaires pour les territoires
De plus en plus de collectivités locales s’intéressent à l’initiative portée par Cultive, car l’installation de maraîchers présente des avantages multiples : maintien de l’activité en zone rurale, préservation d’espaces verts, dynamisation de l’emploi local. Les chambres d’agriculture et les municipalités signent parfois des conventions avec Cultive afin de relancer la production de légumes de proximité, voire d’alimenter les cantines scolaires en produits bio.
Pour les communes, l’enjeu est également d’éviter la friche agricole. Les terres délaissées, faute de repreneurs ou d’intérêt, peuvent être remises en culture si Cultive intervient. Cet apport d’une agriculture écoresponsable, tournée vers la vente en circuits courts, contribue à créer du lien entre agriculteurs et consommateurs, tout en redonnant de la valeur au foncier.
Le rôle de l’accompagnement légal et administratif
Dans le parcours de création d’une ferme maraîchère, les points de blocage ne se limitent pas aux techniques de production : il faut également maîtriser les volets juridiques (droit rural, contrats d’achat ou de location), fiscaux (TVA agricole, exonérations partielle de charges) et sociaux (cotisations MSA, congés, etc.). Cultive dédie une partie de sa formation, ainsi qu’un suivi personnalisé, pour éclairer les porteurs de projet sur l’ensemble de ces sujets.
Le discours de Cultive tend à souligner que la réussite d’un projet agricole repose sur l’intelligence globale : comprendre et anticiper les normes, sécuriser le financement à moyen terme et se prémunir des risques (aléas météo, volatilité des prix, etc.). C’est pourquoi la formation inclut des modules sur la gestion de trésorerie, la recherche de subventions régionales et l’optimisation des charges.
Cap sur la collaboration avec d’autres exploitations
La philosophie de Cultive est également de tisser un réseau collaboratif entre les fermes existantes, les nouveaux projets et les structures partenaires. Les fermiers en place peuvent devenir des référents pour accompagner les jeunes maraîchers, tandis que les acteurs institutionnels (chambres d’agriculture, collectivités) fournissent un cadre propice à l’installation.
Par ailleurs, l’émergence de réseaux digitaux facilite la mise en commun de ressources et de connaissances : fiches pratiques sur la lutte biologique contre les ravageurs, mutualisation d’outils de commercialisation, carnet d’adresses de grossistes. Ainsi, si un maraîcher formé par Cultive choisit de s’implanter en Bretagne, il aura la possibilité de se connecter à des pairs déjà implantés dans la région, de solliciter des retours d’expérience, voire de partager certains équipements. Cette mutualisation limite le risque économique et renforce l’impact social du projet.
Exemple : le cas d’une installation réussie
Imaginons un porteur de projet qui, après une reconversion professionnelle, décide de créer sa microferme près de Nantes. Il intègre la formation Cultive, y apprend les techniques bio-intensives et les principes de planification des cultures.
À l’issue de son parcours, il obtient un accompagnement financier (via une banque partenaire ou un financement participatif), et profite de l’aide logistique de Cultive pour s’implanter sur un terrain préempté par une structure solidaire.
Après une première saison de mise en route, il parvient à générer un chiffre d’affaires annuel suffisant pour se rémunérer et embaucher un apprenti. C’est ainsi que la dynamique de Cultive se concrétise sur le terrain.
Nouveaux débouchés et marchés existants
La demande grandissante pour les produits bio et locaux offre de réelles opportunités aux maraîchers qui réussissent à se différencier par la qualité et la diversité de leur offre. La distribution peut se faire via des boutiques de producteurs, des épiceries spécialisées ou des partenariats avec des restaurateurs. Les enseignes de la grande distribution s’intéressent aussi à ces nouveaux producteurs pour répondre aux attentes de consommateurs plus soucieux de l’empreinte carbone de leurs achats.
En parallèle, des modèles très variés émergent : la vente en ligne, les paniers hebdomadaires en point relais, la livraison directe au consommateur. L’un des grands défis reste la logistique, souvent coûteuse, surtout pour les exploitations de petite taille. Cultive sensibilise donc ses stagiaires à l’importance de la planification : programmer la récolte, constituer des stocks tampon, identifier les créneaux de livraison et, si possible, mutualiser le transport avec d’autres fermes.
Vers de nouvelles perspectives pour l’agriculture française
En plus de renforcer le maillage local, l’initiative de Cultive s’inscrit dans une tendance plus large : l’essor des fermes à taille humaine, spécialisées dans une production variée de légumes de saison, associant parfois des poulaillers ou des vergers.
Cet élan répond à une nécessité de renouveler les générations agricoles, dans un contexte où 60 % des agriculteurs français partiront à la retraite d’ici dix ans selon certaines études sectorielles.
Le volet écologique est tout aussi important. Le bio-intensif cherche à limiter au maximum les pratiques polluantes, à favoriser la biodiversité, à contenir l’érosion des sols et à réduire la consommation d’eau. Il participe ainsi aux objectifs de neutralité carbone et de souveraineté alimentaire défendus par différents organismes.
Beaucoup y voient une prolongation des méthodes maraîchères historiques, remises au goût du jour à travers des approches modernes et des outils informatisés pour la planification agricole.
En définitive, la levée de fonds de 1,8 million d’euros consacre le potentiel d’une agriculture à taille humaine, portée par une nouvelle génération de professionnels. À Montaigu, le campus incarné par Cultive représente un jalon incontournable pour quiconque souhaite se lancer dans le maraîchage, avec la promesse d’un modèle rentable, écologique et humainement équilibré. Un cap que l’ensemble des filières agricoles, en pleine mutation, pourrait observer de près pour se réinventer.