Crème de la Crème se renforce avec Mindstone : la nouvelle ère du freelancing
Découvrez comment Crème de la Crème, soutenue par Mindstone, ambitionne de devenir l’Adecco du freelancing en misant sur l’innovation et la croissance externe.

Il y a des projets qui font parler d’eux non seulement pour leur audace, mais aussi pour la transformation profonde qu’ils insufflent à un secteur. C’est le cas de Crème de la Crème, qui entame une nouvelle étape stratégique en s’associant à Mindstone. Pour en savoir plus, voici l’annonce publiée sur LinkedIn. L’objectif ? Devenir un acteur majeur du freelancing premium et du conseil auprès des grands groupes, tout en renforçant une démarche de croissance externe qui pourrait redessiner les contours du marché français.
Une nouvelle dynamique pour le freelancing premium
La récente alliance entre Crème de la Crème et le fonds Mindstone s’inscrit dans une logique de transformation profonde du marché de la prestation de services de haut niveau. Historiquement, Crème de la Crème a acquis sa notoriété en mettant en relation des entreprises et des talents freelances de grande expertise. Or, l’ambition se révèle aujourd’hui plus vaste : passer d’un service de niche à une plate-forme de consolidation capable d’accueillir et d’absorber différents acteurs du conseil, notamment dans des domaines aussi critiques que la cybersécurité, le cloud, l’IA ou encore le management de transition.
Ce tournant résulte d’une décision stratégique importante : au lieu de recourir à un schéma classique de levée de fonds qui mise souvent sur une croissance à court terme, Crème de la Crème opte pour un LBO (Leveraged Buy-Out). Concrètement, cette démarche permet à l’équipe fondatrice et dirigeante de remonter au capital pour conserver une maîtrise totale de la trajectoire tout en bénéficiant d’une ligne de dette de 10 millions d’euros pour mener ses acquisitions. C’est un mouvement fort dans un écosystème qui, en France, tend à privilégier la recherche de fonds auprès de capital-risqueurs. Crème de la Crème fait donc un pas de côté et trace sa propre route.
Le financement assuré par Mindstone, un fonds porté par Christophe Eberlé (fondateur d’Optimind), va ainsi donner un second souffle à la stratégie de Crème de la Crème. L’ambition affichée ? Devenir un véritable pivot sur le marché du conseil et du freelancing, à l’image de ce que représente un acteur comme Adecco dans l’intérim. En filigrane, on perçoit une volonté de changer de catégorie : sortir de l’univers des start-up pour bâtir un groupe solide, rentable, et surtout pérenne à long terme.
L’alliance Crème de la Crème – Mindstone : un levier de croissance externalisée
Crème de la Crème s’appuie désormais sur la force de frappe de Mindstone pour réaliser un ensemble d’acquisitions ciblées. Bien plus qu’un simple soutien financier, ce partenariat offre une nouvelle dimension stratégique. L’éditeur de la plateforme de freelancing premium prend un sérieux élan vers la consolidation de marchés de niche, souvent peu structurés mais en pleine expansion (services autour de la data, plateformes spécialisées en cybersécurité, etc.).
De son côté, Mindstone apporte non seulement du capital, mais aussi une expertise en matière de gouvernance et de gestion du risque, héritée de l’expérience de son fondateur. Dans une époque marquée par la prudence des investisseurs traditionnels, cette configuration privilégie la viabilité à long terme. Il est intéressant de constater que cette stratégie rompt avec les modèles de croissance purement “scalables” soutenus par les fonds de capital-risque. Ici, l’accent est mis sur la notion de rentabilité et de diversification à travers des rachats bien pensés.
Selon Jean-Charles Varlet, cofondateur et dirigeant de Crème de la Crème, cette formule est idéale pour bâtir un véritable groupe apte à durer. Loin de l’euphorie des licornes, l’entreprise revendique un choix de maturité qui la positionne comme un nouvel « acteur consolidant », susceptible de rallier plusieurs entités spécialisées. Cette tendance illustre un certain tournant dans l’écosystème français : la course à la levée de fonds laisse place à une quête de solidité, en lien avec les nouvelles attentes du marché et des dirigeants.
Le modèle du LBO (Leveraged Buy-Out) consiste à racheter une société en finançant une partie du rachat par la dette, souvent sécurisée par les actifs ou la capacité de génération de trésorerie de l’entreprise. Dans le contexte français, ce mécanisme se popularise auprès de start-up désirant privilégier une croissance plus maîtrisée, sans dépendre systématiquement des tours de table classiques.
Les racines de Crème de la Crème : du campus étudiant à la reconnaissance internationale
Pour comprendre le virage actuel, il est utile de se plonger dans l’histoire de Crème de la Crème. Lancée en 2015 par Jean-Charles Varlet, Théo Drop et Romain Abidonn, la start-up voulait initialement mettre en relation des étudiants des meilleures écoles françaises avec des entreprises à la recherche de profils dynamiques pour des missions ponctuelles. Ce concept a rencontré un franc succès, porté par la notoriété d’écoles comme Polytechnique ou HEC, dont les étudiants étaient valorisés pour leur expertise et leur motivation.
Quelques années plus tard, Crème de la Crème a monté en gamme. L’entreprise a pris la décision d’abandonner la seule cible étudiante pour se concentrer sur des freelances experts répondant aux exigences des grands groupes du CAC 40 et du SBF 120. Un premier tour de table de 3 millions d’euros, bouclé en 2018, avait alors validé ce repositionnement. Parmi les investisseurs figuraient Alto Invest et des business angels reconnus dans l’écosystème numérique français, à l’instar de Loïc Le Meur ou encore de Christophe Courtin.
Aujourd’hui, l’entreprise se targue d’avoir franchi un cap en termes de crédibilité auprès des grands comptes. Avec environ 50 collaborateurs, Crème de la Crème affiche un chiffre d’affaires avoisinant désormais les 50 millions d’euros. Un niveau qui n’était pas nécessairement attendu à l’origine, mais qui atteste de l’efficacité du pivot opéré en 2018 et de la justesse de la vision portée par les dirigeants.
Bon à savoir
En 2018, Crème de la Crème décide de réorienter son offre vers des experts confirmés. Cette stratégie se concrétise par un tour de table de 3 millions d’euros, qui permettra de financer l’automatisation de son Freelancer Management System et de poser les bases de sa croissance dans le segment premium.
Comprendre la notion de LBO et le rôle de Mindstone dans cette opération
Si le LBO permet traditionnellement la reprise d’une entreprise par ses dirigeants, dans le cadre de Crème de la Crème, il s’agit d’une forme de rationalisation capitalistique destinée à pérenniser le modèle et à financer une stratégie de rachats externes. Concrètement, les fondateurs remontent au capital en s’appuyant sur une dette de 10 millions d’euros : un moyen de garder la mainmise sur la direction stratégique et de dégager les ressources nécessaires pour l’expansion.
C’est Mindstone qui rend viable ce montage en devenant actionnaire. Le fonds, récemment créé par l’entrepreneur Christophe Eberlé, apporte une double compétence : un apport financier d’une part, et une expertise dans le pilotage d’entreprises de conseil de l’autre. Cette connaissance fine des enjeux B2B, combinée à l’expérience de Crème de la Crème sur le segment du freelancing, ouvre de nouvelles perspectives de développement, notamment dans la consolidation d’acteurs spécialisés.
Aujourd’hui, beaucoup de start-up françaises cherchent à s’extraire de la pression continue des fonds de capital-risque. Dans ce contexte, cette opération illustre un mouvement plus large : celui d’entreprises soucieuses de stabiliser leurs sources de financement, tout en gardant une marge de manœuvre stratégique conséquente. Plutôt que de viser une hypercroissance à tout prix, Crème de la Crème choisit l’option d’une croissance progressive, mais d’autant plus durable.
La ligne de dette vise à financer plusieurs opportunités de rachats externes. Concrètement, c’est un crédit revolving permettant d’intervenir rapidement sur le marché pour acquérir ou intégrer des structures complémentaires (start-up spécialisées dans l’IA, cabinets experts en management de transition, etc.). L’objectif est de compléter l’éventail de services offerts aux grands groupes partenaires.
Cap sur l’automatisation et l’innovation
Crème de la Crème se démarque aussi par sa volonté de digitaliser l’ensemble de la chaîne de valeur du freelancing. Au cœur de ce dispositif, on retrouve la plateforme de Freelancer Management System (FMS). Celle-ci se veut un outil tout-en-un, permettant de sélectionner, d’onboarder et de gérer des freelances de haut niveau tout en répondant aux exigences de grandes entreprises, souvent soumises à des contraintes réglementaires et de conformité assez strictes.
Une des clés du succès ? L’usage d’intelligences artificielles pour filtrer et recommander les meilleurs talents en fonction des besoins précis des clients. Les algorithmes développés par Crème de la Crème optimisent la qualité et la rapidité des mises en relation. Résultat : plus les référencements de freelances et de missions s’étoffent, plus la plateforme gagne en efficacité, générant un cercle vertueux qui alimente la croissance.
En outre, l’entreprise a pu prouver la pertinence de ce modèle durant la période 2020-2022, lorsque la pandémie a changé la donne du marché du travail. Crème de la Crème a alors enregistré une croissance moyenne de 140 % par an, démontrant sa capacité à répondre aux besoins urgents de digitalisation et de flexibilité des grands groupes. Cette dynamique n’a fait que renforcer sa légitimité et sa rentabilité.
Les effets d’un marché en pleine mutation
En France, le nombre de freelances atteint déjà des sommets, et l’on estime qu’ils seront près de 1,3 million d’ici 2026. Parallèlement, le marché de l’IT dans l’Hexagone, avoisinant les 65 milliards de dollars, génère un besoin accru en compétences spécialisées. De la cybersécurité à la transition numérique, les grands groupes recherchent des prestataires capables d’intervenir sur des problématiques complexes, avec un degré de réactivité et d’expertise très élevé.
C’est dans ce contexte que Crème de la Crème veut consolider son positionnement sur le segment premium. Plutôt que de viser le volume et l’exhaustivité, la plateforme s’oriente vers une offre sélective, orientée grands comptes. Au-delà de la simple mise en relation, l’idée est de proposer un accompagnement sur mesure, incluant un suivi opérationnel complet et la possibilité de bâtir une relation durable entre l’entreprise et les freelances sélectionnés.
Ce positionnement semble répondre à une mutation structurelle : les entreprises cherchent moins à faire gonfler leurs effectifs permanents et se tournent davantage vers des ressources externes de haut niveau. En parallèle, les travailleurs indépendants de l’économie du savoir se professionnalisent et sont de plus en plus exigeants quant aux plateformes qui les mettent en relation. Gagner la confiance de ces deux publics demeure le principal défi pour les opérateurs du secteur.
La croissance du freelancing s’explique par plusieurs facteurs : d’une part, la recherche accrue de flexibilité par les entreprises, soumises à des cycles économiques incertains ; d’autre part, l’essor de professions spécialisées (devops, data scientist, consultant en cybersécurité, etc.) qui se valorisent mieux en tant qu’indépendants. Enfin, le télétravail généralisé a conforté l’idée que la productivité pouvait être assurée sans présence physique constante.
Comment Crème de la Crème veut se transformer en champion du conseil
Le modèle Adecco est souvent évoqué pour décrire la nouvelle ambition de Crème de la Crème : devenir la référence du freelancing premium et s’imposer comme un incontournable des services B2B. Pour ce faire, l’entreprise compte combiner la puissance technologique de sa plateforme FMS avec une approche de croissance externe agressive. Cette dernière passe par le rachat d’acteurs spécialisés, afin de proposer un éventail de services toujours plus large aux grands comptes.
L’idée est de bâtir un véritable écosystème autour de la prestation intellectuelle. Ce qui veut dire dépasser la simple intermédiation pour offrir des solutions globales : évaluation des besoins, recommandation de profils ultra-qualifiés, suivi de projet, et pourquoi pas, accompagnement en management de transition. Dans cette logique, Crème de la Crème souhaite maîtriser toute la chaîne de valeur, depuis l’identification du talent jusqu’à la finalisation du projet chez le client.
En parallèle, la société compte renforcer sa notoriété en cultivant une image de marque forte auprès des grandes entreprises. Celle-ci repose à la fois sur l’exigence de sélection des freelances et sur la vision de long terme de ses dirigeants. En sortant du schéma traditionnel des levées de fonds, Crème de la Crème affiche un cap : faire grandir l’entreprise sur plusieurs décennies, et non se contenter d’un “coup” pour la revendre au plus offrant.
Perspectives de développement
Crème de la Crème veut non seulement être rentable, mais aussi orchestrer l’évolution du secteur. Son ambition va au-delà du freelancing strict : l’entreprise vise à proposer une palette de services de conseil, renforcée par la maîtrise de technologies propriétaires en matière de gestion et d’automatisation des missions.
Feuille de route : acquérir pour se renforcer
Avec la ligne de dette de 10 millions d’euros mise à disposition par Mindstone, Crème de la Crème vise au moins une acquisition dès cette année, et potentiellement plusieurs dans les prochaines. L’idée est de rassembler sous une même bannière différentes “mini-Crème de la Crème”, c’est-à-dire des structures partageant le même ADN – expertise sectorielle, base de freelances qualifiés, orientation grands comptes – mais opérant sur des créneaux spécifiques (cybersécurité, IA, data, etc.).
Cette stratégie de build-up s’avère particulièrement adaptée à un marché où la demande pour des compétences pointues est en hausse constante. En regroupant des entités spécialisées dans différentes verticales, Crème de la Crème s’assure non seulement d’élargir son offre, mais aussi de sécuriser sa croissance en multipliant ses sources de revenus. Cette consolidation crée une masse critique qui peut devenir un argument de poids pour séduire encore plus d’entreprises du CAC 40 et du SBF 120.
Le défi restera néanmoins de préserver l’ADN de l’entreprise, à savoir une relation de proximité avec les freelances et une capacité d’innovation technologique. Ces deux dimensions constituent un avantage concurrentiel fort pour Crème de la Crème, dont la plateforme se démarque déjà par sa facilité d’utilisation et la richesse de ses fonctionnalités. Maintenir un haut niveau de qualité tout en absorbant de nouvelles équipes et en gérant plusieurs structures ne sera pas chose aisée, mais la direction semble confiante dans la robustesse de son modèle.
Rachat ciblé : une stratégie payante
Dans le conseil et l’IT, la consolidation par acquisition est souvent la voie la plus rapide pour atteindre une taille critique. Chaque rachat cible des compétences complémentaires et un vivier de clients. L’enjeu pour Crème de la Crème est de bâtir une plateforme intégrée, capitalisant sur les synergies entre les différentes spécialités pour maximiser la valeur créée.
Élargir l’horizon : vers un nouveau modèle du freelancing en France
En quittant l’univers des levées de fonds classiques, Crème de la Crème s’affranchit des contraintes inhérentes à la culture de la “start-up nation” focalisée sur les “burn rates” et la valorisation à court terme. Le choix d’une dette structurante plutôt qu’un capital-risque à répétition reflète une volonté de s’inscrire dans la durée, en misant sur la rentabilité opérationnelle et la création de valeur pour tous : clients, freelances et partenaires financiers.
Ce mouvement traduit aussi une tendance plus large dans l’écosystème français. Après plusieurs années d’effervescence autour des levées de fonds records, beaucoup d’entrepreneurs cherchent désormais à consolider leur position sans sacrifier la profitabilité. L’exemple de Crème de la Crème pourrait inspirer d’autres acteurs souhaitant conserver une autonomie dans leur stratégie, tout en accédant à des moyens financiers conséquents pour accélérer leur développement.
En définitive, la société affiche clairement son ambition : bâtir un groupe solide, capable de rester compétitif dans 30 ou 40 ans, et non de signer une croissance éclair pour ensuite disparaître ou changer de mains rapidement. Dans un marché en pleine mutation, cette approche prudente mais audacieuse a de quoi séduire les grands comptes, déjà très sensibles aux signaux de pérennité et de fiabilité. Devenir le “Adecco du freelancing premium” est un objectif qui semble à portée de main pour Crème de la Crème, si les acquisitions s’enchaînent avec succès et si la rentabilité demeure au rendez-vous.