La discrète pépite de la sécurité connectée, CountAct, fait parler d’elle avec une levée de fonds de 1,3 million d’euros, annoncée sur LinkedIn. Cette jeune pousse grenobloise vise à protéger les occupants de bâtiments publics et privés grâce à un système automatisé de gestion des flux en situation critique. Un projet qui attire déjà l’attention de plusieurs investisseurs et institutions bancaires.

Nouveau cap pour la sécurité des établissements en France

La sécurité des bâtiments, qu’il s’agisse d’écoles, de musées ou d’entreprises, est aujourd’hui un enjeu prioritaire dans l’Hexagone. Les récents débats liés à la protection des lieux publics et l’obligation de se conformer à des normes strictes de sûreté alimentent la demande de solutions modernes, rapides et hautement connectées.

Dans ce contexte, CountAct a su développer une plateforme logicielle permettant de localiser et de prendre en charge les occupants de manière quasi instantanée, notamment en cas de sinistre, de menace terroriste ou de tout autre incident majeur. Les responsables de sites, confrontés à une réglementation stricte et à la nécessité de garantir un niveau de protection optimal, affichent un intérêt grandissant pour ces technologies en temps réel.

En parallèle, le marché français de la cybersécurité et de la sécurité physique connaît une transformation profonde. Les acteurs traditionnels côtoient désormais de jeunes entreprises innovantes qui proposent des concepts résolument tournés vers l’interopérabilité et la gestion centralisée de l’information. CountAct illustre ainsi cette tendance, combinant connectivité, analyse de données et réactivité opérationnelle.

Les racines de CountAct : un duo familial et déterminé

L’entreprise CountAct a vu le jour en 2022, portée par deux frères issus de la région grenobloise : Lounis et Iliès Lakhal. Leur volonté commune ? Mettre au point un dispositif technologique capable de répondre à des évacuations d’urgence et à des scenarii complexes comme les alertes à la bombe ou les confinements visant à faire face à des intrusions ou des accidents nucléaires.

Forts de leurs compétences complémentaires, ces cofondateurs ont très tôt identifié un créneau précis : la sécurisation automatisée et connectée dans les lieux publics et privés. Leur démarche s’appuie sur une observation simple : la gestion d’un incident critique implique souvent un manque de coordination et de visibilité sur le nombre de personnes présentes, ainsi que sur leurs éventuelles difficultés à se déplacer vers des zones sécurisées.

Au-delà de l’aspect purement technique, l’ambition des deux frères est de créer un écosystème collaboratif autour de la sécurité. En rendant possible l’analyse instantanée des flux et la communication automatique avec les forces de l’ordre, CountAct cherche à optimiser à la fois l’efficacité des procédures d’évacuation et la prise en compte de la sécurité humaine.

Les fondateurs de CountAct ont eux-mêmes vécu des expériences d’évacuation d’urgence jugées confuses. Ils se sont alors demandé comment simplifier ces protocoles critiques. Leur solution repose sur des capteurs intelligents et une plateforme en ligne qui permettent de suivre, en temps réel, le nombre exact de personnes présentes dans un bâtiment et de communiquer sans délai des consignes adaptées.

Si la création de la start-up est relativement récente, son positionnement dans le secteur de la sécurité intelligente ne cesse de prendre de l’ampleur. L’équipe compte déjà cinq collaborateurs et prévoit un accroissement rapide de son effectif pour soutenir les projets en cours.

Une solution de sécurité connectée : fonctionnement et atouts

La proposition de valeur de CountAct s’organise autour d’une suite logicielle accessible aux gestionnaires de bâtiments et aux équipes de sûreté. Cet outil, pensé pour fonctionner sur différents supports (ordinateurs, tablettes, smartphones), fournit une cartographie complète de l’établissement, associée à des capteurs de détection et à un système de localisation individuel.

Le concept est conçu pour alléger la charge administrative et logistique souvent associée aux protocoles de sécurité. Les responsables peuvent procéder à des recensements automatisés du nombre de présents, organiser des exercices d’évacuation virtuels et partager des procédures adaptées à chaque scénario d’urgence. Les alarmes ou alertes critiques (incendie, intrusion, risque chimique) déclenchent une opération quasi instantanée permettant l’orientation des personnes vers les issues les plus sûres.

Cette approche connectée se révèle d’autant plus cruciale dans des environnements complexes. Les établissements scolaires, par exemple, doivent prendre en considération la supervision de centaines d’élèves, parfois dispersés entre salles de classe, laboratoires ou gymnases. Les structures industrielles peuvent se heurter à des contraintes encore plus sévères : manipulation de produits dangereux ou circulation de machines en continu. Dans tous ces cas, CountAct offre une vision à la fois globale et granulaire de la situation, gage d’une meilleure réactivité.

Grâce à l’Internet des objets (IoT), CountAct peut équiper les bâtiments de capteurs capables de transmettre des informations (compteurs de passage, détecteurs de mouvement, badges intelligents, etc.). L’ensemble de ces données est consolidé sur une plateforme qui génère des indicateurs clés, permettant d’ajuster en temps réel les mesures de sécurité et d’améliorer l’information des usagers lors d’événements critiques.

Selon l’entreprise, plus de 10 000 personnes seraient déjà sous la protection de son système, réparties au sein de douze établissements publics (écoles, musées) et de six sociétés privés, principalement autour de Grenoble. Parmi les références notables, on retrouve BD et Schneider Electric, deux poids lourds industriels de la région.

Levée de fonds à 1,3 M€ : un signal fort pour le marché

La réussite financière de CountAct repose sur deux volets distincts : 780 000 euros en capital-investissement et 520 000 euros en prêts bancaires. Les acteurs impliqués dans le premier bloc sont des business angels et Grenoble Angels, le réseau 50 Partners et Kapa Invest. Du côté des financements bancaires, on retrouve Bpifrance, la Banque Populaire AURA et BNP Paribas.

Cette combinaison de fonds propres et de dettes démontre la confiance des investisseurs dans la capacité de la start-up à transformer ses idées en succès commercial. Historiquement, les levées de fonds dans le secteur de la sécurité connectée sont soutenues par des institutions publiques et des fonds d’investissement privés, conscients du besoin d’innover dans le domaine de la protection des personnes.

Pour CountAct, disposer d’un tel soutien représente non seulement une opportunité d’accélérer son expansion, mais aussi de renforcer son équipe de R&D. L’entreprise a d’ailleurs fait savoir qu’elle compte développer davantage de fonctionnalités, notamment autour de l’analyse prédictive et de l’optimisation en temps réel des scénarios d’intervention.

Bon à savoir : capital-investissement et prêts bancaires

Le capital-investissement (ou equity) désigne l’investissement direct au capital d’une entreprise. En contrepartie, les investisseurs peuvent détenir des parts ou des actions. Les prêts bancaires, eux, s’accompagnent d’un calendrier de remboursement assorti d’un taux d’intérêt. Le cumul de ces deux types de financements permet souvent de mieux répartir les risques et de stabiliser la trésorerie.

En s’appuyant sur ces fonds, la jeune pousse prévoit de conquérir d’autres segments de marché, à commencer par les collectivités territoriales et les grands groupes soucieux de leur image et de la sécurité de leurs employés.

Un marché en plein essor et déjà concurrentiel

Le secteur de la sécurité connectée en France connaît une effervescence particulière. De grands groupes internationaux côtoient de plus petites structures tricolores, toutes convaincues que la protection des personnes et des biens passera par l’automatisation, la data et la connectivité IoT. Les offres se multiplient, allant de la simple alarme reliée à une application jusqu’à des centres de contrôle intégrant des systèmes d’analyse vidéo sophistiqués.

Néanmoins, CountAct se démarque par sa focalisation sur la gestion en temps réel du flux lors d’événements critiques, au-delà de la simple alerte. Les acteurs historiques du marché français proposent des systèmes de détection et de surveillance, mais peu d’entre eux fournissent une solution globale incluant la localisation précise des occupants et la coordination automatisée des évacuations.

D’un point de vue économique, l’arrivée de nouvelles réglementations relatives à la sécurité dans les établissements recevant du public (ERP) ouvre des perspectives commerciales considérables. Outre les obligations légales, la sensibilisation croissante du public face aux risques (attentats, incidents industriels, catastrophes naturelles) rend la demande pour ces solutions plus pressante que jamais.

Par ailleurs, la montée en puissance de la smart city et de la 5G pourraient accélérer la diffusion de plateformes connectées dans l’ensemble de la chaîne de valeur. Les collectivités locales voient souvent dans ces technologies l’occasion de moderniser leurs infrastructures, de mieux partager l’information entre différents services (pompiers, police, centres d’urgence) et, à terme, de diminuer le coût global de la prévention et de la gestion de crise.

Repères juridiques en France

La législation française impose des exercices d’évacuation périodiques et un plan de sécurité pour tout établissement recevant du public. En cas de manquement, la responsabilité de l’exploitant peut être engagée, tant sur le plan civil que pénal. Face à cette pression juridique, de nombreux gestionnaires de sites envisagent des solutions automatisées pour réduire les risques et prouver leur conformité.

Une implantation solide : douze établissements publics, six sociétés privées

Le succès de la solution CountAct ne se mesure pas seulement au montant de la levée de fonds, mais aussi à la diversité de ses références. L’entreprise est déjà présente dans douze structures publiques, dont des établissements scolaires et des musées, preuve de l’intérêt que suscitent les dispositifs à la fois simples à installer et robustes dans leur fonctionnement.

Du côté privé, six entreprises ont choisi de s’équiper des services de la start-up, y compris dans le secteur industriel. À Grenoble, des poids lourds tels que BD ou Schneider Electric misent sur le logiciel de CountAct pour fiabiliser leurs procédures de sécurité. Ces premières collaborations ont permis à la jeune pousse de consolider son savoir-faire et d’enrichir son offre avec des fonctions personnalisées (gestion de données sensibles, intégration avec d’autres systèmes internes, etc.).

Les dirigeants de CountAct soulignent que leur clientèle s’étend progressivement à l’ensemble du territoire français. Les problématiques de sécurité étant quasi universelles, la start-up se targue de pouvoir adapter son application aux spécificités de différents secteurs, du milieu hospitalier jusqu’aux infrastructures de transport, en passant par la grande distribution.

La préservation du public dans les musées et les écoles revêt une importance particulière. Outre la contrainte de protéger des enfants ou de précieuses œuvres, ces établissements doivent assurer la fluidité des évacuations. Avec CountAct, ils bénéficient d’une mise à jour en temps réel du nombre de visiteurs, d’indications pour des parcours de sortie optimisés et de l’automatisation des alertes aux forces de l’ordre.

Vers de nouveaux projets : recrutement et développement R&D

Avec un effectif actuel de cinq collaborateurs, CountAct a annoncé vouloir embaucher quatre nouveaux profils au cours des prochains mois. Les postes prévus concerneraient principalement la recherche et développement et le support technique. L’objectif est de répondre à la hausse de la demande et de renforcer la capacité d’innovation, notamment en matière d’analyses prédictives d’incidents ou de gestion évoluée des données recueillies par les capteurs.

Au-delà de cet aspect humain, la société se donne pour mission de consolider son infrastructure technologique. Les dirigeants entendent investir dans des serveurs haute performance et dans des protocoles de sécurité informatique avancés. Cette démarche vise à protéger les flux de données échangés, un point crucial dans un secteur où la fiabilité est essentielle.

La protection des données personnelles est également un axe majeur de préoccupation. Même si CountAct ne collecte pas nécessairement toutes les informations sensibles de ses utilisateurs, la centralisation de données liées à la présence d’individus dans un bâtiment nécessite une vigilance accrue. L’entreprise affirme respecter la réglementation RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et prévoir des audits réguliers pour maintenir un niveau élevé de conformité.

Stratégie de déploiement : écoles, entreprises et au-delà

Dans sa feuille de route, CountAct ambitionne de s’imposer comme un partenaire de référence pour les établissements scolaires. Les incidents ou les exercices d’alerte dans les écoles requièrent une coordination instantanée des différentes parties prenantes : direction, professeurs, élèves et potentiellement services de sécurité municipaux. Grâce à son système logiciel et ses capteurs, la start-up grenobloise se positionne comme un facilitateur entre tous les acteurs impliqués.

Du côté des entreprises, la demande de services de sécurisation connectée s’accroît. Les protocoles de sûreté ne concernent pas uniquement les situations extrêmes (incendie, terrorisme), mais incluent également la gestion des accès, la protection des données ou l’organisation d’évacuations simulées. Les PME françaises, tout comme les grands groupes, cherchent des solutions qui puissent mutualiser les coûts et optimiser la productivité tout en assurant un cadre de travail sécurisé.

Si la priorité affichée reste l’Hexagone, CountAct n’exclut pas une expansion internationale à moyen terme. En effet, nombre de pays voisins adoptent des normes de sécurité similaires ou cherchent à moderniser leurs procédures. L’un des défis sera toutefois de s’adapter aux réglementations locales, parfois très différentes d’un État à l’autre en termes de collecte et d’utilisation des données.

Le chiffre d’affaires prévu de CountAct

L’entreprise anticipe un chiffre d’affaires de 130 000 euros pour 2024. Si ce montant peut sembler modeste comparé à d’autres startups de la French Tech, il témoigne d’une ascension rapide dans un univers particulièrement concurrentiel. Les dirigeants misent sur la consolidation de leurs premiers clients et sur l’effet de réputation lié aux nouvelles références pour accroître leur CA.

Enjeux et perspectives à long terme

La modernisation des processus de sécurité dans les secteurs publics et privés soulève de nombreuses questions, parmi lesquelles la protection des données, la fiabilité des réseaux de communication ou encore la résilience face aux cyberattaques. Dans ce contexte, la solution de CountAct pourrait évoluer vers la mise en place d’un écosystème plus large, intégrant intelligence artificielle et maintenance prédictive.

Autrement dit, il s’agirait de franchir un cap : passer d’une simple application d’alerte et de localisation à un système capable de détecter en amont les signaux faibles d’une menace ou d’un dysfonctionnement, puis de préconiser les actions correctives en temps réel. Les retombées pourraient intéresser autant les entreprises soucieuses de continuité d’activité que les institutions publiques, régulièrement confrontées à la gestion de foules.

Reste à savoir si l’infrastructure française saura soutenir le déploiement massif d’objets connectés et de solutions logicielles à large échelle. Dans un pays en quête d’autonomie stratégique, la fabrication de capteurs et l’hébergement des données en France constituent également des enjeux clés pour préserver la souveraineté technologique.

Par ailleurs, la question du modèle économique retient l’attention : si CountAct mise sur un abonnement mensuel ou annuel pour l’accès à sa plateforme, la start-up pourrait aussi développer des services complémentaires (analyse de données, formation des personnels, consulting en cybersécurité). Cette diversification offrirait une manne financière supplémentaire et renforcerait le lien avec les utilisateurs.

La place de CountAct dans l’écosystème grenoblois

Grenoble, reconnue pour son pôle d’innovation technologique et scientifique, apporte un environnement propice à l’émergence de start-up comme CountAct. La région abrite en effet un grand nombre de laboratoires, d’incubateurs, et d’acteurs institutionnels dédiés au soutien de la recherche et du développement industriel. L’écosystème local favorise les rencontres entre ingénieurs, entrepreneurs et investisseurs, accélérant souvent la montée en puissance de projets à fort potentiel.

Cette dynamique s’appuie aussi sur la réputation universitaire et scientifique de la ville. De nombreuses entreprises choisissent d’implanter leurs services de R&D à proximité des campus pour bénéficier de compétences spécialisées et de collaborations de haut niveau. Dans ce décor, CountAct profite d’un réseau de partenaires solides, allant du monde académique jusqu’aux grands groupes installés dans la région.

À long terme, cette proximité avec des acteurs majeurs de l’industrie et de la recherche pourrait permettre à la jeune pousse d’expérimenter de nouvelles fonctionnalités ou de tester l’intégration de ses capteurs dans des environnements exigeants. Le soutien de la French Tech in the Alps et des initiatives régionales dédiées à l’innovation renforce encore la crédibilité du projet sur la scène nationale.

Un regard analytique sur la sécurité d'aujourd'hui et de demain

Les événements récents, qu’il s’agisse de crises sanitaires ou d’attaques ciblées, ont remis en lumière la fragilité de certains dispositifs de protection des populations. Dans un monde où la menace peut survenir à tout instant, la réactivité et la cohérence des systèmes d’alerte sont primordiales.

Au-delà de la technologie, la réussite de solutions comme celle de CountAct dépendra également de l’adhésion des utilisateurs. Dans des contextes de stress intense, la lisibilité des consignes et la simplicité d’usage demeurent essentielles. Systèmes trop complexes ou non entretenus risquent de se révéler inutiles en cas de panique. Dès lors, la formation du personnel et la pédagogie auprès du grand public constituent un enjeu de premier plan.

En outre, la concurrence entre start-up et géants du secteur va s’intensifier. Les entreprises mondiales de la sûreté investissent massivement dans la recherche et misent sur leurs portefeuilles de clients existants pour déployer rapidement de nouveaux produits. Pour une jeune pousse, trouver sa place implique souvent une spécialisation poussée, un angle d’approche original ou un partenariat stratégique avec un grand groupe. À ce titre, les alliances que CountAct entretient avec Grenoble Angels ou 50 Partners pourraient se révéler décisives dans la course à la visibilité.

Un investissement pour l’avenir : l’essor du capital humain

Le secteur de la sécurité connectée n’est pas qu’une affaire de technologies. Il repose également sur la disponibilité de profils capables de concevoir, mettre en place et maintenir les systèmes. En recrutant des développeurs spécialisés et des experts en sécurité informatique, CountAct anticipe la complexité croissante des projets à venir, notamment l’ajout de fonctionnalités d’intelligence artificielle ou de suivi comportemental.

Ces créations de postes contribuent par ailleurs au dynamisme économique local. Dans la région grenobloise, de nombreux jeunes diplômés cherchent à intégrer des structures innovantes, susceptibles d’offrir des parcours de carrière riches en évolution. La start-up répond en partie à cette demande en proposant un cadre à la fois stimulant et en pleine croissance.

La question de la fidélisation du personnel se pose cependant : comment faire en sorte que les talents restent au sein de la société, surtout quand la concurrence internationale propose des salaires souvent plus élevés ? De nombreuses jeunes pousses optent pour des plans de stock-options ou d’autres avantages (horaires flexibles, ambiance de travail décontractée, projets de R&D innovants) afin d’attirer et de retenir les meilleurs profils.

Analyser les risques : un impératif dans le financement et la commercialisation

Tout financement implique une prise de risque, qu’il s’agisse d’investisseurs en capital ou de banques. Les business angels qui ont accompagné CountAct, notamment Grenoble Angels, veillent à ce que leur mise se concrétise en résultats concrets, comme une croissance du nombre de clients, un chiffre d’affaires en hausse ou des partenariats structurants. Pour eux, la visibilité et la scalabilité du modèle économique sont cruciales.

Quant aux établissements bancaires (Bpifrance, Banque Populaire AURA, BNP Paribas), ils examinent également la robustesse du projet. Outre la technologie, la santé financière de la société et la solidité du business plan sont passées au crible. Dans le cadre d’un prêt, la capacité de remboursement prime, ce qui exige un calendrier cohérent et une trésorerie maîtrisée. En s’entourant de ces partenaires, CountAct a fait montre de sa crédibilité naissante, tant sur le plan technologique que commercial.

D’un point de vue marché, les cycles de vente peuvent être longs, notamment lorsqu’il s’agit de s’adresser aux administrations publiques. Cependant, la notoriété acquise au fil des premières installations et la recommandation d’acteurs reconnus dans l’industrie (comme Schneider Electric) renforcent la confiance des futurs clients. La capacité à adapter l’outil aux contraintes spécifiques de chaque site reste néanmoins déterminante pour maintenir cette dynamique.

Un pari sur la sécurité 2.0 : l’exemple CountAct pour d’autres secteurs

L’approche innovante de CountAct pourrait inspirer des avancées dans d’autres domaines. La gestion de la foule est notamment un défi majeur lors d’événements culturels, sportifs ou religieux. La solution développée par la start-up grenobloise, axée sur la localisation en temps réel et l’anticipation, pourrait se décliner dans la logistique, la gestion de grandes manifestations ou le tourisme.

Par ailleurs, le module d’évacuation intelligente pourrait être intégré à des dispositifs de smart building, où le bâtiment lui-même devient réactif en fonction des données reçues (par exemple, en bloquant certaines issues jugées moins sécurisées ou en déclenchant des systèmes d’extinction d’incendie ciblés). Les partenariats avec des entreprises spécialisées dans l’automatisation et l’IoT industriel pourraient alors ouvrir la voie à des synergies inédites.

La France dispose déjà d’une multitude de normes et de certifications pour régir la sécurité des bâtiments. Dans ce cadre, disposer d’une solution certifiée et reconnue par les organismes compétents peut fournir un avantage concurrentiel majeur. À mesure que CountAct consolide son déploiement, elle pourrait participer à l’élaboration de nouveaux standards, voire contribuer à la formation d’équipes professionnelles dédiées à la gestion d’événements critiques.

Enfin, l’enjeu de la vulnérabilité numérique ne peut être écarté. Les systèmes intelligents, reliés à des capteurs et à internet, peuvent devenir la cible de pirates informatiques cherchant à créer la confusion ou à perturber des procédures de sécurité. Prévenir ce type d’attaques nécessite une cybersécurisation approfondie, des audits réguliers et la mise à jour continue de l’infrastructure logicielle et matérielle.

Un retour d’expérience positif pour les acteurs publics et privés

Les premiers clients de CountAct confirment que l’installation de cette solution facilite grandement la coordination entre les différents services : directions d’établissement, équipes de maintenance, responsables de sûreté et éventuellement forces de l’ordre. La mise en place d’exercices réguliers permet aussi de familiariser le personnel avec la plateforme et de rassurer les usagers quant à la capacité de l’organisation à gérer une crise.

Pour les musées, par exemple, la combinaison d’un suivi des visiteurs et de la protection des œuvres reste un casse-tête permanent. En disposant d’un système d’alerte centralisé, ils peuvent déclencher plus rapidement un confinement des salles sensibles ou orienter le public vers les issues de secours adéquates.

Côté entreprises, le retour sur investissement s’évalue en fonction de la réduction du temps nécessaire à l’évacuation, de la diminution des erreurs humaines dans la comptabilisation des effectifs et de la possibilité de mener des audits internes pour repérer d’éventuelles failles. La réduction des primes d’assurance peut aussi constituer un avantage non négligeable, certains assureurs valorisant l’usage de solutions technologiques avancées qui limitent les risques.

Il sera néanmoins crucial pour CountAct de maintenir un niveau élevé de service et de support client. Dans le secteur de la sécurité, une panne ou une défaillance logicielle peut avoir des conséquences graves, tant sur la crédibilité de la jeune pousse que sur la confiance des utilisateurs finaux.

Dernier regard sur CountAct et le marché de la sécurité en France

En moins de deux ans, CountAct est passée d’une idée portée par deux frères à une réalité concrète soutenue par des investisseurs privés et des banques de renom. La levée de 1,3 million d’euros confirme l’attractivité d’un segment en plein boom : la sécurisation connectée des personnes et des bâtiments. Bien que la concurrence demeure féroce, cette start-up grenobloise semble avoir trouvé son créneau en misant sur l’automatisation et la gestion fine des flux lors d’événements critiques.

Alors que la modernisation de la sécurité devient un pilier essentiel pour les établissements publics et privés, CountAct se positionne comme un acteur d’avant-garde, prêt à accompagner écoles, musées et entreprises dans leurs ambiances de travail ou de visite. Les embauches annoncées et les projets de R&D promettent d’apporter de nouvelles fonctionnalités, toujours plus orientées vers la prévention et la réactivité.

Dans ce paysage en mutation, CountAct incarne la synthèse d’une technologie prometteuse et d’une vision résolument humaine, où la sécurité n’est plus une contrainte, mais un levier d’amélioration continue.