Coucoo Cabanes accède à un nouveau financement pour sa croissance
Coucoo Cabanes réussit une levée de 14 millions d'euros pour ouvrir six nouveaux sites, renforçant son modèle de tourisme durable en France.

Conçue au cœur des forêts et des plans d’eau, l’offre de Coucoo Cabanes gagne une nouvelle impulsion. L’entreprise de Raray, connue pour ses cabanes perchées, flottantes et sur pilotis, attire des capitaux frais pour accélérer sa croissance. Avec des partenaires financiers de premier plan et un plan d’expansion ciblé, la PME s’installe comme un acteur solide du tourisme durable en France.
Nouvelle étape capitalistique chez coucoo cabanes
Coucoo Cabanes accueille à son capital deux investisseurs régionaux, Crédit Agricole Régions Investissement et BFC Croissance, aux côtés d’Bpifrance et d’investisseurs privés déjà présents. L’opération n’a pas fait l’objet d’une communication officielle sur son montant, mais la presse économique régionale fait état d’une levée d’environ 14 millions d’euros destinée à financer l’expansion en France (L’Est Républicain, 9 juin 2025).
Cette injection de fonds est positionnée comme une brique de croissance. L’enjeu est d’accélérer l’ouverture de nouveaux sites, d’industrialiser le savoir-faire écoresponsable et de consolider l’organisation interne pour absorber le changement d’échelle. La stratégie affiche une logique de capital-développement, sans rupture d’ADN produit.
La transaction intervient après une précédente levée de 3,5 millions d’euros qui avait permis à Coucoo d’atteindre quatre domaines et 75 cabanes, selon Le Journal des Entreprises. L’entreprise franchit donc un nouveau palier, avec des moyens renforcés et une visibilité opérationnelle accrue, notamment sur les achats, la construction et la commercialisation.
Gouvernance et tour de table
Crédit Agricole Régions Investissement intervient traditionnellement en fonds propres et quasi-fonds propres auprès de PME régionales. BFC Croissance soutient les entreprises de Bourgogne-Franche-Comté à fort potentiel. Leur arrivée crée un triangle financier pertinent avec Bpifrance, promoteur historique de la montée en puissance de ce marché du tourisme responsable.
Pour la direction, ce tour table vise un levier double. D’un côté, sécuriser le financement de la croissance organique et des acquisitions foncières. De l’autre, apporter un réseau de partenaires bancaires et institutionnels capables d’accélérer les décisions d’aménagement, d’équiper les sites et d’optimiser la chaîne d’approvisionnement en matériaux durables.
Les points-clés de l'opération Coucoo Cabanes
Cette opération de capital-développement s’articule autour de trois axes concrets :
- Financer l’ouverture de six domaines et renforcer les sites existants en équipements autonomes en énergie.
- Stabiliser la chaîne d’approvisionnement en matériaux biosourcés pour sécuriser coûts et délais de construction.
- Structurer la gouvernance en intégrant des investisseurs régionaux forts et en consolidant les expertises ESG.
Un tour de growth equity permet de financer des actifs longs et de muscler la fonction support sans diluer la qualité du produit. Dans le tourisme, il s’agit d’investir simultanément dans la capacité d’hébergement, la marque, la distribution et la conformité réglementaire. L’effet combiné est décisif sur la montée en échelle, car il réduit l’aléa de chantier, réhausse la visibilité commerciale et sécurise les autorisations locales.
Feuille de route 2025-2027 et critères d’implantation
Le plan d’exécution vise l’ouverture de six nouveaux domaines. Ils viendront compléter un parc déjà présent en Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’objectif affiché consiste à densifier le maillage national tout en préservant un modèle bas carbone reposant sur des cabanes autonomes en énergie, construites avec des matériaux locaux et faiblement émissifs.
Sur le terrain, la sélection des sites obéit à plusieurs critères. Des zones naturelles préservées, une intégration paysagère fine, un accès maîtrisé, ainsi que des schémas d’assainissement adaptés, parfois décentralisés. À cette échelle, le design technique des cabanes et la gestion des flux visiteurs deviennent deux leviers déterminants pour minimiser l’empreinte écologique.
La montée en cadence de la construction suppose une coordination stricte entre architectes, charpentiers, bureaux d’études et autorités locales. L’entreprise doit converger vers des standards réplicables sans tomber dans l’uniformisation. C’est là que l’investissement sert d’appui, en finançant catalogues techniques, logistique, et capacités internes de suivi chantier.
Dans l’hébergement nature, l’autonomie repose souvent sur un mix photovoltaïque, stockage en batteries, solutions de chauffe à faible intensité et équipements sobres. L’eau chaude peut combiner solaire thermique et appoint économe.
L’assainissement opte pour des filières agréées, avec déconnexion partielle du réseau si le site l’impose. La clef est d’équilibrer confort, maintenance et faible empreinte carbone.
Identité, concept et modèle économique
Coucoo Cabanes s’inscrit dans l’éco-tourisme depuis 2009. Fondée par Gaspard de Moustier, l’entreprise a été rejointe en 2012 par Emmanuel de la Bédoyère. Son siège se situe à Raray, dans l’Oise. Son offre repose sur des cabanes immersives, entièrement pensées pour se fondre dans le paysage et inviter à un séjour au ralenti, en couple ou en famille.
Avec six domaines en exploitation et une équipe de 116 salariés, la société a défini une proposition de valeur simple. Des hébergements singuliers, une attention à la sobriété énergétique, des matériaux locaux et un équilibre entre confort et nature. Les expériences bien-être et les partenariats de proximité nourrissent l’attractivité de chaque site.
Qui est coucoo cabanes
Le catalogue s’articule autour de trois architectures. Les cabanes perchées pour une immersion forestière, les cabanes flottantes pour l’expérience lacustre, et les cabanes sur pilotis pour des terrains plus variés. Au-delà de la forme, le socle commun est la réduction de l’impact. La conception vise la légèreté, l’entretien maîtrisé et la durabilité.
Le modèle économique s’appuie sur des nuitées tarifées à partir de 150 euros. L’entreprise optimise son mix via le yield management, la saisonnalité, l’upsell bien-être et les paniers de producteurs locaux. L’occupation a connu un point haut déclaré à 80% en 2021, ce qui traduit un produit désiré, mais aussi des arbitrages de pouvoir d’achat qui jouent différemment selon les régions et les périodes.
Côté coûts, la structure de marge dépend du foncier, de la construction bois, des raccordements et de la maintenance. La standardisation de certains composants et la densification intelligente du parc peuvent lisser les coûts fixes. L’enjeu reste de préserver la singularité du séjour sans glisser vers un format hôtelier classique.
La marge opérationnelle par nuitée dépend de l’ADR (tarif moyen), du taux d’occupation et du coût de maintenance par clé. Les hébergements nature imposent une maintenance spécifique aux matériaux bois, aux accès et aux équipements autonomes.
Les coûts d’énergie sont contenus si le site est bien conçu, mais le coût de ménage et la logistique des paniers pèsent sur la marge. Mieux vaut ajuster l’ADR aux pics de demande et rationaliser les process.
Urbanisme, environnement et leviers de financement public
L’expansion dans des zones naturelles exige une maîtrise fine des cadres d’urbanisme et environnement. Permis de construire, déclarations préalables, gestion des zones boisées, proximité des plans d’eau, périmètres Natura 2000, règles locales des PLU. Chaque site présente une mosaïque de contraintes. Anticiper les études d’impact, impliquer les riverains et travailler avec des bureaux d’études permet d’accélérer les jalons administratifs.
La trajectoire nationale vers la zéro artificialisation nette (ZAN) rehausse l’exigence de sobriété foncière. Les projets doivent démontrer l’absence d’atteinte durable aux sols, une réversibilité possible et une insertion maîtrisée.
L’architecture bois et les fondations légères constituent des réponses crédibles. Elles ne dispensent pas de justifier la compatibilité avec les documents d’urbanisme, ni d’assurer la protection des milieux aquatiques et forestiers.
Côté financements, Bpifrance et ses dispositifs dédiés au tourisme peuvent accompagner des projets combinant innovation, transition écologique et montée en gamme. Les régions et les banques partenaires apportent aussi des prêts, garanties et aides à l’investissement.
Par ailleurs, France 2030 soutient des projets de décarbonation et de transformation industrielle. Les acteurs du tourisme peuvent, selon éligibilité, mobiliser des appels à projets orientés vers l’efficacité énergétique, la numérisation et l’éco-conception.
Check-list réglementaire avant implantation d’un domaine
Avant d’ouvrir un site, une trajectoire de conformité robuste est indispensable. Les points d’attention prioritaires sont les suivants :
- Urbanisme Compatibilité avec le PLU, permis ou déclaration préalable, avis des services de l’État.
- Environnement Évaluation des incidences Natura 2000, trames vertes et bleues, gestion des zones humides.
- Eau et assainissement Dimensionnement des filières, gestion des eaux pluviales, respect des prescriptions sanitaires.
- Sécurité des constructions Structure bois, dispositifs anti-incendie, accessibilité adaptée selon les cabanes.
- Voisinage Études acoustiques et plan d’intégration paysagère.
En complément des apports en fonds propres, plusieurs leviers sont activables selon la maturité du projet. Prêts bancaires amortissables adossés aux actifs, prêts verts pour l’efficacité énergétique, garanties publiques, aides régionales et dispositifs d’accompagnement à la numérisation des parcours clients. L’accès à ces instruments dépend d’un dossier solide, d’indicateurs ESG suivis et d’un plan d’investissement précis.
Empreinte locale, emploi et trajectoire climat
Avec 116 salariés, Coucoo Cabanes participe à l’animation économique des territoires ruraux. Les retombées touchent l’emploi direct et la chaîne de valeur locale. Charpentiers, artisans, guides, producteurs, sociétés de nettoyage et de maintenance. Les paniers et prestations bien-être irriguent l’écosystème autour des sites, qui bénéficient d’une fréquentation étalée sur l’année.
L’entreprise indique maintenir des cabanes accessibles aux personnes à mobilité réduite sur certains domaines. Ce choix renforce l’inclusivité de l’offre et ouvre des marchés additionnels. Du côté environnemental, Coucoo revendique une réduction de l’empreinte carbone de l’ordre de 20% depuis 2020, grâce au déploiement solaire, à la sobriété des équipements et à une politique de gestion des déchets orientée vers le zéro déchet.
La direction a mis la certification au cœur de sa feuille de route. Les labels reconnus, tels que Green Key ou l’Écolabel européen, constituent des gages de crédibilité. Ils exigent un suivi structuré des consommations d’énergie et d’eau, le tri, des achats responsables et un travail sur la mobilité des clients. L’alignement des futurs domaines avec ces critères consolidera la promesse de l’enseigne.
L’acceptabilité sociale est également critique. Les projets nature soulèvent des questions d’usage des sols, de nuisance sonore et de cohabitation avec la biodiversité. Un travail d’écoute en amont, des engagements publics et des mécanismes de feedback local permettent de répondre aux attentes des élus, des associations et des habitants tout en sécurisant le calendrier de réalisation.
Les leviers les plus efficaces combinent plusieurs niveaux. Conception bioclimatique des cabanes, isolation biosourcée, systèmes de chauffage basse consommation, solaire photovoltaïque, apports passifs, gestion fine des flux d’eau.
Côté exploitation, pilotage des consommations, réemploi des matériaux et mobilité douce pour les visiteurs. L’ensemble doit tenir un budget d’investissement raisonnable pour préserver la rentabilité.
Un marché de l’hébergement nature en recomposition
L’intérêt des investisseurs pour le tourisme responsable s’ancre dans des tendances lourdes. Recherche d’expériences, besoin de plein air, sensibilité environnementale, télétravail étendu qui lisse certains départs en semaine. Les hébergements insolites captent une clientèle prête à payer la singularité tant que l’expérience tient ses promesses et que la relation qualité-prix reste lisible.
La montée en gamme s’accompagne d’une professionnalisation de la distribution. Moteurs de réservation, marketing de contenu, CRM, partenariats avec des plateformes. Coucoo a un avantage de pionnier et une marque installée. Sa croissance devra toutefois composer avec une pression concurrentielle plus forte et des coûts de construction sensibles aux prix du bois et aux normes techniques.
Pression concurrentielle et maturité du segment
Le segment des cabanes, lodges et glamping attire des acteurs variés, du pure player nature à des groupes hôteliers qui testent des concepts. La différenciation se joue sur la qualité de site, la cohérence écologique, le design et la qualité de service. Une fois les plus beaux emplacements réservés, la loi du marché impose davantage d’efficience, d’où l’intérêt d’un capital patient et de procédés de construction reproductibles.
La réplicabilité n’a de sens que si elle n’érode pas l’authenticité. L’équation gagnante consiste à standardiser l’invisible, c’est-à-dire la technique et la maintenance, et à laisser chaque domaine raconter une histoire propre. L’accompagnement des investisseurs régionaux peut accélérer cette bascule opérationnelle en mixant ressources locales et standards de pilotage groupe.
Pouvoir d’achat, taux d’intérêt et calendrier de déploiement
Dans un contexte de taux encore élevés et de vigilance budgétaire des ménages, le calendrier d’ouverture des six nouveaux domaines compte. Privilégier des sites à retour sur investissement clair, assurer une montée en charge rapide, calibrer l’offre entre haute et basse saison. L’équilibre financier repose sur la capacité à lisser la demande et à sécuriser la trésorerie en phase de lancement.
Le financement en fonds propres additionné à la dette bancaire adaptée au cycle du tourisme nature permet de partager les risques. La maturité de la marque et l’existant opérationnel plaident en faveur d’une exécution progressive, avec un pilotage fin du coût par clé et des délais de chantier. Les nouveaux partenaires financiers sont précisément mobilisés pour professionnaliser ces étapes.
Données-clés crédibles à suivre
Pour juger de la trajectoire 2025-2027, quelques indicateurs feront foi.
- Taux d’occupation par domaine et saison, avec point d’attention sur l’automne et l’hiver.
- ADR et RevPAR, en lien avec l’upsell bien-être et la vente directe.
- Coût d’investissement par cabane et délais de mise en service.
- Consommations énergétiques réelles toutes saisons et taux d’autoproduction.
- Taux de recommandation des clients et part de la clientèle fidèle.
Autre déterminant, la question des mobilités. L’accès aux domaines conditionne l’expérience et l’empreinte carbone. Parkings discrets, navettes, partenariats avec des loueurs de véhicules électriques, itinéraires de randonnée. La cohérence globale se joue ici, tant pour l’impact que pour le confort client.
Un positionnement consolidé par la crédibilité opérationnelle
Coucoo Cabanes aborde sa croissance avec plusieurs atouts. Une marque identifiée, une expertise technique du bois et de l’intégration paysagère, un catalogue éprouvé, des investisseurs régionaux engagés et un appui continu de Bpifrance. L’entreprise a également la capacité de présenter un bilan tangiblement amélioré par l’investissement, sans rupture stratégique.
La transparence sur la performance extra-financière sera clé. Les labels, les audits énergétiques, les données de consommation, les plans de mobilité et le suivi des déchets apportent une crédibilité mesurable. Ils ancrent le discours dans des résultats. Pour les territoires, ils offrent une garantie que l’accueil de ces domaines se conjugue avec protection des milieux.
La montée en compétences interne conditionne aussi le succès. Gestion de projets multi-sites, contrôle de gestion, achats responsables, maintenance préventive, méthode de chantier et formation client. Avec six domaines supplémentaires, le modèle change d’échelle. Il appelle une gouvernance plus outillée, des indicateurs unifiés et un dialogue constant avec les partenaires locaux.
À mesure que le marché se structure, la différenciation par l’expérience et le respect des engagements écologiques fera la différence. L’entreprise l’a compris. L’extension du parc sera d’autant mieux perçue qu’elle s’accompagnera d’une documentation publicisée et d’objectifs chiffrés, tout en préservant la magie de l’expérience in situ.
Ce que l’entrée d’investisseurs change pour la suite
L’arrivée de Crédit Agricole Régions Investissement et de BFC Croissance matérialise l’alignement entre besoins d’actifs durables et appétit des capitaux pour des modèles résilients. La présence de Bpifrance renforce le signal envoyé au marché. La levée de fonds rapportée à 14 millions d’euros fixe un cap réalisable, appuyé sur des actifs tangibles et une marque déjà éprouvée.
Au-delà du financement, l’enjeu est d’accélérer sans se dénaturer. Coucoo Cabanes devra démontrer que l’industrialisation de la construction peut rimer avec singularité, que la croissance du parc ne pèse pas sur les écosystèmes locaux, et que l’efficience opérationnelle améliore effectivement l’empreinte carbone. Ce faisant, l’entreprise a la possibilité d’installer un standard français de l’hébergement nature exigeant et crédible.
En s’appuyant sur un tour de table régional et un savoir-faire consolidé, Coucoo Cabanes se donne les moyens d’un passage à l’échelle responsable, où la qualité d’exécution et la preuve d’impact primeront sur la seule course à la taille.