ExxonMobil s'engage à soutenir 250 emplois à Port-Jérôme
Découvrez la convention d'ExxonMobil pour créer 250 emplois à Port-Jérôme, avec un investissement de 1,8 M€ sur 3 ans.

À Port-Jérôme-sur-Seine, ExxonMobil et l’État ont officialisé une convention de revalorisation territoriale le mardi 21 octobre 2025. Montant engagé : 1,8 million d’euros sur trois ans pour soutenir la création de 250 emplois dans le bassin de Lillebonne. Cette enveloppe s’inscrit dans la réponse publique et privée à l’arrêt des activités chimiques du site normand et à ses effets économiques.
Revalorisation territoriale à Port-Jérôme : un engagement de 1,8 million d'euros
La convention signée le 21 octobre 2025 formalise un mécanisme de compensation territoriale consécutif à la fermeture du vapocraqueur et à l’arrêt des activités chimiques d’ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine. Le groupe américain s’engage à mobiliser 1,8 million d’euros sur trois ans, orientés vers l’accompagnement de projets économiques, l’insertion professionnelle et l’économie solidaire, avec un objectif affiché de 250 créations d’emplois dans le bassin de Lillebonne.
Au-delà de la stricte obligation réglementaire, la convention cible des filières identifiées localement, à la fois pour diversifier l’appareil productif et pour absorber les reconversions induites par la réorganisation industrielle. L’accent est mis sur des dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat, des passerelles de retour à l’emploi et des programmes d’innovation à ancrage territorial.
Gouvernance et trajectoire des financements
La dotation sera déployée en tranches annuelles, conformément à la période triennale annoncée. La priorisation des projets repose sur un diagnostic territorial et un pilotage partagé entre l’État et les parties prenantes locales. Les investissements ciblent des initiatives structurantes pour enclencher des effets d’entraînement dans la durée.
Le ratio théorique par emploi visé ressort à environ 7 200 euros pour 250 postes. Il s’agit d’un ordre de grandeur qui n’intègre ni les cofinancements publics ou privés, ni l’effet de levier d’aides complémentaires. La création d’emplois découle le plus souvent d’un panier d’interventions mêlant subventions, accompagnement et investissement matériel, avec des calendriers différenciés.
Ce que couvre une convention de revalorisation
La convention vise des actions économiques locales concrètes :
- Appui à la création et au développement d’entreprises pour accélérer les relocalisations et les nouvelles filières.
- Insertion et reconversion via des formations ciblées et des parcours de retour à l’emploi.
- Projets solidaires afin de sécuriser les populations et les sous-traitants fragilisés.
Impacts chiffrés sur l'emploi et le tissu entrepreneurial en 2025
L’arrêt des activités chimiques annoncé en avril 2024 a provoqué un choc d’ampleur pour l’économie locale. La fermeture du vapocraqueur, unité pivot, a entraîné 575 suppressions de postes chez ExxonMobil. Selon les données communiquées, 3 suppressions relèvent de licenciements et 572 de départs volontaires ou de retraites anticipées.
L’effet de contagion se mesure chez les partenaires industriels : 65 sous-traitants sont impactés, dont 15 identifiés comme très fragilisés. Sur le bassin d’emploi de Lillebonne, qui intègre Port-Jérôme-sur-Seine, l’emploi salarié a reculé de 1,6 % en un an. Le taux de chômage s’établit à 6,4 % au deuxième trimestre 2025, sous la moyenne du département de Seine-Maritime, mesurée à 7,2 % sur la même période (INSEE, T2 2025).
Lillebonne : indicateurs à surveiller
- Dynamisme relatif par rapport au département, mais tension accrue sur les métiers industriels qualifiés.
- Risque d’effet ciseau sur les sous-traitants fragilisés, avec des délais de reconstitution de carnets de commandes.
- Transferts sectoriels possibles vers le public et le médico-social, en cohérence avec les offres publiées dans les services territoriaux et hospitaliers.
Chiffres clés récents
- 575 suppressions de postes chez ExxonMobil sur le site chimie.
- 65 sous-traitants affectés, dont 15 très fragilisés.
- -1,6 % d’emploi salarié sur un an dans le bassin de Lillebonne.
- 6,4 % de chômage dans le bassin au T2 2025, contre 7,2 % en Seine-Maritime (INSEE).
Sous-traitants : 15 acteurs très fragilisés
Le maillon sous-traitant concentre une part du risque. La convention peut jouer un rôle d’amortisseur à travers des appels à projets ciblant la montée en gamme, l’innovation procédurale, l’accès à de nouveaux marchés et la consolidation financière. La rapidité de mise en œuvre et la coordination avec les collectivités seront décisives pour éviter la casse productive.
Un taux inférieur à la moyenne départementale ne neutralise pas les chocs sectoriels. Les bassins industriels peuvent afficher un chômage contenu tout en souffrant d’une contraction brutale d’emplois qualifiés. L’enjeu est la vitesse d’appariement entre compétences disponibles et projets émergents, qui dépend des programmes de formation et de l’attractivité des nouveaux postes.
Obligations légales et cadre social : ce que la convention exige
La revalorisation territoriale est une obligation légale pour les entreprises de grande taille lorsque des restructurations altèrent l’équilibre socio-économique local. Dans ce cadre, ExxonMobil doit contribuer à compenser les impacts de sa réorganisation sur le territoire. L’entreprise indique par ailleurs répondre à ses obligations sociales vis-à-vis des salariés concernés, avec des mesures d’accompagnement à la reconversion et des dispositifs de formation.
Architecture de la convention et suivi
La convention structure un ensemble d’actions fléchées et mesurables. Le suivi repose sur des comités de pilotage réguliers associant l’État et des partenaires locaux. Le calibrage des enveloppes et des critères d’éligibilité doit concilier redressement rapide pour les activités en tension et investissements de long terme dans les filières d’avenir.
Le vapocraqueur est une unité essentielle de production chimique, utilisée pour casser des hydrocarbures et générer des bases de la chimie. Sa fermeture touche des chaînes de valeur amont et aval, pénalisant à la fois la production locale de produits chimiques et l’activité des fournisseurs et mainteneurs spécialisés.
Bon à savoir sur les obligations sociales
Les mesures d’accompagnement mentionnées incluent :
- Formations qualifiantes alignées sur les besoins d’entreprises locales.
- Aides à la reconversion et accompagnement au projet professionnel.
- Dispositifs de mobilité et passerelles pour les salariés souhaitant changer de secteur.
Ces leviers s’articulent avec les modalités de départs volontaires et de retraites anticipées, qui représentent l’essentiel des sorties liées à l’arrêt de l’activité chimique.
Projets financés : Cité du textile de demain et Cité de la chimie de demain
Le fléchage des 1,8 million d’euros vise des initiatives d’avenir. Deux projets totems bénéficient d’un appui identifié : la Cité du textile de demain à Bolbec et la Cité de la chimie de demain à Port-Jérôme. Au-delà du symbole, ces projets doivent soutenir la diversification de l’économie locale, traditionnellement adossée à la pétrochimie, et faciliter l’émergence de compétences transposables.
Entrepreneuriat et insertion : le tandem opérationnel
L’allocation prévoit des enveloppes pour l’entrepreneuriat et l’insertion professionnelle. Objectif : catalyser la création d’activités dans des segments complémentaires à l’industrie lourde et accélérer la transition des salariés vers des métiers porteurs. Les programmes d’économie solidaire peuvent compléter le dispositif pour sécuriser les transitions individuelles.
Effets attendus et critères de réussite
- Effet-levier sur des investissements privés grâce à un cofinancement public-privé mieux coordonné.
- Alignement compétences-postes via des parcours de formation ciblés, en lien avec les besoins des entreprises locales.
- Temporalité maîtrisée pour éviter un décrochage entre la fin des activités chimiques et la montée en charge des nouveaux projets.
Selon des communications officielles déjà publiées sur gouv.fr, des conventions de revitalisation comparables ont montré leur capacité à créer des emplois dans d’autres territoires industriels. Cette expérience accumulée constitue un référentiel utile pour maximiser les résultats attendus ici.
Le soutien aux structures de type "Cité" facilite l’agrégation d’acteurs autour de plateformes de compétences, d’essais et de démonstrateurs. À la clé : accélération des transferts technologiques, mises en réseau entre PME et grands comptes, et ancrage territorial de formations spécifiques.
Sécurisation des sites industriels et investissement
Des projets de Plans de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) pour la Seine ont été annoncés en 2025. Mieux connaître et prévenir le risque inondation contribue à réduire la prime de risque perçue par les investisseurs et à sécuriser les nouvelles implantations industrielles dans la vallée de la Seine.
Raffinerie de Port-Jérôme : activité maintenue et processus de rachat par North Atlantic
Si l’activité chimique a cessé, la raffinerie de Port-Jérôme demeure en exploitation sur un site de 600 hectares, présenté comme la deuxième plus grande raffinerie de France. En 2024, elle a transformé neuf millions de tonnes de pétrole brut, produisant des carburants, lubrifiants et bitumes. L’effectif dédié à la raffinerie s’établit à 1 300 salariés.
Sur le plan capitalistique, des négociations sont en cours pour un rachat par North Atlantic, groupe canadien. Une étape clé a été franchie le 24 septembre 2025, dans la continuité de négociations exclusives engagées le 28 mai 2025. La finalisation est attendue avant la fin de l’année 2025 selon un communiqué de North Atlantic relayé par des médias nationaux et régionaux.
North Atlantic : étapes franchies en 2025
- 28 mai 2025 : ouverture de négociations exclusives entre ExxonMobil et North Atlantic.
- 24 septembre 2025 : signature d’un contrat d’acquisition, étape déterminante du processus.
- Avant fin 2025 : objectif de finalisation annoncé par le repreneur.
Ce processus pourrait contribuer à stabiliser l’emploi et l’outil industriel sur le site, sous réserve de clôture et de conditions opérationnelles confirmées. La portée exacte sur l’emploi reste à préciser, tout comme les éventuelles évolutions de gamme produite.
Qui est ExxonMobil en France ?
Groupe énergétique d’origine américaine, ExxonMobil a opéré des activités raffinage et chimie à Port-Jérôme-sur-Seine. En 2024, l’entreprise a officialisé l’arrêt de la chimie sur le site, incluant la fermeture du vapocraqueur.
La raffinerie, pour sa part, poursuit ses opérations avec un effectif de 1 300 personnes. La convention signée en octobre 2025 matérialise la responsabilité territoriale de l’industriel à la suite de cette réorganisation.
Ce que la vente ne change pas à court terme
La production de la raffinerie reste en cours. L’éventuel transfert de propriété ne préjuge pas d’ajustements immédiats sur les volumes ou la gamme. Les effets sur l’emploi dépendront des choix industriels du repreneur une fois l’opération finalisée et validée par les parties.
Cap 2026 : effets attendus sur le bassin de Lillebonne
Au total, la convention de revalorisation territoriale et le processus de reprise de la raffinerie dessinent un cap à moyen terme. L’enveloppe de 1,8 million d’euros vise à enclencher 250 créations d’emplois et à amortir l’impact de la fermeture du vapocraqueur. Le calibrage des projets, la capacité d’exécution et la coordination avec les collectivités seront déterminants pour transformer l’élan en résultats mesurables sur le marché du travail local.
La trajectoire dépendra également de la finalisation du rachat par North Atlantic et des orientations industrielles qui suivront. La combinaison d’une industrie raffinage stabilisée et de filières émergentes soutenues par la convention peut poser les bases d’un rééquilibrage durable du bassin de Lillebonne, sous réserve de résultats concrets dès 2026.
Le suivi rigoureux de ces engagements dira si la promesse d’un nouveau cycle industriel, plus diversifié, se concrétise pour la vallée de la Seine.