Nouveau cap pour CCEP France avec une neuvième ligne à Socx
CCEP investit 68 millions € à Socx pour créer 50 emplois d'ici 2026, boostant la production de boissons plates.

À Socx, près de Dunkerque, Coca-Cola Europacific Partners France accélère encore: 68 millions d’euros de CAPEX pour une neuvième ligne de production, la troisième entièrement dédiée aux boissons plates. Ce jalon industriel propulse le site dans une nouvelle phase d’expansion, avec des retombées directes sur l’emploi, la compétitivité et la trajectoire de décarbonation du leader français des boissons sans alcool.
Investissement à Socx : neuvième ligne et montée en cadence
L’usine CCEP France de Socx, entrée en service en 1989, franchit un cap avec l’installation d’une neuvième ligne prévue à l’horizon septembre ou octobre 2026. Cette ligne est la troisième dédiée aux boissons non gazeuses, une spécialité rare dans le réseau industriel national de CCEP. Elle vient s’ajouter à une capacité déjà robuste: le site produit chaque année 102 millions de caisses unitaires, chacune équivalant à 5,678 litres.
Le périmètre de modernisation ne se limite pas à la nouvelle ligne. CCEP France prévoit aussi une nouvelle siroperie et une mise à niveau transversale des équipements, afin de sécuriser à la fois la qualité, l’hygiène et la productivité. La montée en puissance s’inscrit dans une trajectoire d’investissements soutenue depuis 2020, déjà portée à 150 millions d’euros sur le site pour optimiser l’outil industriel.
Calendrier industriel et périmètre du projet
La mise en service de la neuvième ligne est annoncée pour fin T3 ou début T4 2026. Les travaux couvrent l’intégration d’équipements pour boissons plates, la refonte partielle des flux de sirops et un renforcement du contrôle qualité. Socx reste le seul site français de CCEP capable de produire des boissons non gazeuses à grande échelle, un atout distinctif dans le maillage industriel de l’embotteleur.
CCEP France : périmètre et marques en portefeuille
Basée à Issy-les-Moulineaux, CCEP France assure la production, le conditionnement et la distribution des marques de The Coca-Cola Company en France. Son portefeuille comprend Coca-Cola (avec ou sans sucre), Coca-Cola light, Sprite, Fanta, Fuze Tea, Minute Maid, Powerade, Tropico, ainsi que la distribution de Monster. En 2024, l’entreprise revendiquait près de 2 500 salariés pour un chiffre d’affaires de 2,83 milliards d’euros, d’après ses rapports internes.
CCEP France en chiffres (2024)
Deux indicateurs attestent de la taille de l’acteur en France :
- 2 500 collaborateurs environ sur le territoire.
- 2,83 milliards d’euros de chiffre d’affaires consolidé, selon les données internes communiquées.
Impacts chiffrés sur l’emploi en 2026
L’extension industrielle de Socx s’accompagne de la création d’environ 50 postes d’ici fin 2026. Les effectifs du site progresseraient ainsi de 470 à 520 salariés.
La dynamique n’est pas isolée: 100 recrutements ont déjà été menés sur les trois dernières années. Au-delà du site, CCEP France indique soutenir 8 500 emplois directs et indirects dans les Hauts-de-France, illustrant un effet d’entraînement sectoriel.
Cette trajectoire de l’emploi s’inscrit dans une région où les indicateurs s’améliorent. Selon des données déjà publiées, le taux de chômage en Hauts-de-France a reculé de 1,2 point en 2024, apportant un contexte favorable à la montée en charge des recrutements. Pour CCEP, l’ajustement des équipes accompagne la complexification technique propre aux boissons plates et la densification des plages de production.
Hauts-de-France : emploi et sous-traitance locale
Le tissu économique local bénéficie d’effets indirects: besoins logistiques, maintenance, services industriels, gestion des flux d’emballages. La massification des volumes à Socx et la proximité des bassins de consommation soutiennent ces activités connexes. Des médias régionaux ont relayé une estimation de jusqu’à 200 emplois indirects potentiels dans la chaîne d’approvisionnement locale, liée à la montée en puissance du site.
Chiffres clés du site de Socx
- Année de mise en service : 1989.
- Surface : 85 000 m².
- Production annuelle : 102 millions de caisses unitaires, équivalant chacune à 5,678 litres.
- Formats : verre 25 cl et 35 cl, PET de 40 cl à 1,5 L, canettes aluminium 20 cl et 33 cl.
- Cadence : jusqu’à 33 canettes par seconde sur les lignes les plus rapides.
Boissons plates : dynamique de marché et positionnement
La neuvième ligne à Socx répond à une demande qui se renforce sur les catégories dites plates (sans gaz). Fuze Tea occupe désormais environ 20 % du marché des thés en France et domine le segment en CHR (cafés, hôtels, restaurants), alors que la marque était absente il y a encore sept ans. Dans le sillage, Tropico et Powerade bénéficient d’une traction commerciale robuste, alimentant l’arbitrage stratégique de CCEP en faveur de lignes aseptiques.
La société indique viser une progression de la production de 15 % sur ces catégories grâce à l’extension, ce qui renforce sa compétitivité vis-à-vis des concurrents internationaux et des marques locales. Pour contextualiser la demande, les séries de prix au détail signalent des évolutions sur les boissons au cola en métropole en avril 2025, avec un niveau de consommation demeurant stable malgré des fluctuations conjoncturelles (INSEE).
François Gay-Bellile : cap sur les boissons plates
Le président de CCEP France souligne un double effet de marché: l’attrait pour des boissons perçues comme plus saines et diversifiées, et l’installation durable des références de thés prêts à boire dans les circuits CHR. Cette dynamique, nourrie post-pandémie, justifie un recentrage partiel de l’outil industriel sur des procédés plus exigeants mais à plus forte valeur ajoutée.
La croissance des thés glacés, eaux aromatisées et boissons fonctionnelles recompose la production: lignes aseptiques, contrôles microbiologiques renforcés, cadence adaptée aux contenants PET et verre. Ce repositionnement suppose des investissements plus lourds qu’une ligne de gazeux, mais offre une différenciation durable sur des segments où l’élasticité prix et l’innovation de recettes jouent davantage.
Les séries de prix moyens mensuels en salle agrègent des niveaux de prix constatés. Elles éclairent l’évolution des tickets moyens et des arbitrages des consommateurs, mais ne mesurent pas directement les volumes vendus. Couplées à des données internes d’écoulement, elles aident à calibrer les promotions, la répartition des formats et la planification de la production.
Socx : procédés aseptiques et chaîne d’approvisionnement
Socx se distingue par la maîtrise des procédés aseptiques, indispensables aux boissons plates. Ce process, plus complexe que pour les gazeux, exige une chaîne rigoureuse: stérilisation des contenants, ambiance contrôlée, qualité microbiologique irréprochable des sirops et des ingrédients. L’ensemble renchérit les exigences de CAPEX et d’exploitation, mais sécurise une qualité stable sur des marchés en croissance.
Arnaud Lallemant : exigence aseptique et organisation du site
Le directeur du site rappelle l’effort de modernisation depuis 2020 avec environ 150 millions d’euros injectés pour élever la performance: automatisation, réduction des temps d’arrêt, contrôle qualité augmenté, et cadence soutenue atteignant 33 canettes par seconde sur certaines lignes. L’extension 2026 s’inscrit dans la continuité de cette trajectoire d’excellence opérationnelle.
Signes : rôle de l’usine de concentrés
Les concentrés nécessaires aux boissons sont fournis par une filiale de The Coca-Cola Company à Signes, dans le Var. Cette articulation amont-aval illustre la chaîne de valeur intégrée entre l’élaboration des bases et leur mise en bouteille, une coordination essentielle pour des catégories sensibles et à forte exigence qualité.
Chaîne de valeur : de Signes à Socx
- Signes fournit les concentrés propriétaires.
- Socx assure la mise en bouteille, le conditionnement et l’expédition des boissons plates et gazeuses.
- Logistique : réseau de distribution CCEP France pour couvrance nationale et export vers l’Europe du Nord.
En aseptique, le produit et l’emballage sont stérilisés séparément avant remplissage en zone stérile. Implications clés:
- Investissements en tunnels de stérilisation, barrières d’air, capteurs de contamination.
- Procédures renforcées de nettoyage en place et validation microbiologique.
- Qualification des fournisseurs et traçabilité poussée des lots d’ingrédients.
Résultat: une stabilité du produit sans conservateur additionnel, utilisateur-clé pour thés glacés et boissons fonctionnelles.
Décarbonation et économie circulaire : trajectoire 2040
CCEP France cible la neutralité carbone d’ici 2040 sur l’ensemble de ses opérations. À Socx, qui représente 30 à 40 % des volumes produits en France, des gains significatifs sont revendiqués: réduction de 30 % de l’empreinte carbone depuis 2019, baisse de la consommation d’eau de 48 m³ par an et recyclage intégral des déchets. La production locale de 95 % des boissons vendues en France réduit les émissions liées au transport.
L’investissement de 68 millions d’euros intègre des leviers de décarbonation: recours plus large aux énergies renouvelables, optimisation des process et adaptation de l’outil aux nouveaux standards. Ces engagements s’articulent avec les objectifs nationaux de transition, dans le sillage de la loi Climat et Résilience et des ambitions de circularité des emballages.
La société indique par ailleurs travailler avec des partenaires locaux sur des projets de recyclage avancé, avec l’objectif de recycler 100 % des emballages d’ici 2030. En 2024, The Coca-Cola Company a annoncé un plan mondial d’investissement de 1 milliard de dollars pour la durabilité, cadre dans lequel s’inscrivent les déclinaisons françaises. Des publications signalent une tendance à la réduction des émissions dans l’industrie agroalimentaire entre 2020 et 2025, soutenant l’alignement du secteur sur les trajectoires bas carbone.
Gouvernance industrielle : pilotage et alignement réglementaire
La montée en charge des indicateurs ESG suppose un pilotage fin: suivi des consommations d’énergie, traçabilité matière, gestion des déchets, performance eau, maintenance prédictive. La diffusion de standards communs sur les sites français de CCEP contribue à lisser les bonnes pratiques et à sécuriser la conformité réglementaire, dans un contexte de reporting renforcé.
Cadre légal et trajectoires durables
Le déploiement RSE de CCEP France se lit à travers trois axes :
- Climat : trajectoire vers 2040 avec des investissements énergétiques et process.
- Économie circulaire : cap sur 100 % d’emballages recyclés d’ici 2030.
- Production locale : 95 % des volumes vendus en France sont fabriqués sur le territoire, réduisant les émissions de transport.
Commerce extérieur et ancrage régional des Hauts-de-France
L’augmentation des capacités à Socx apporte un levier de compétitivité prix-qualité et de réactivité logistique. Une part des productions est exportée vers l’Europe du Nord, ce qui soutient les flux de commerce extérieur.
En juillet 2025, les données publiques ont fait état d’une amélioration de 0,2 milliard d’euros du solde commercial, à -6,5 milliards d’euros, avec une progression parallèle des exportations, notamment agroalimentaires (Kiosque des finances publiques). Sur 12 mois, le solde s’établissait à -80,3 milliards d’euros.
Les investissements industriels, particulièrement dans l’agroalimentaire, sont identifiés par les autorités économiques comme des contributeurs à la performance export. Le renforcement de l’outil de Socx, couplé à l’essor des boissons plates, alimente cette dynamique et consolide l’attractivité des Hauts-de-France, région de reconversion industrielle soutenue par des sites d’envergure.
Indicateurs de commerce extérieur en 2025
Le kiosque des finances publiques a également mentionné une hausse des exportations de 0,5 milliard d’euros en juillet 2025, favorable à l’amélioration du solde cumulé. Si ces chiffres demeurent volatils, la tendance de fond conforte les investissements industriels orientés vers la montée en gamme, la productivité et la résilience logistique.
Formats, supply chain et service client
Le portefeuille de formats est un autre levier de valeur: verre (25 cl et 35 cl), PET (de 40 cl à 1,5 L) et canettes aluminium (20 cl et 33 cl) offrent une granularité fine dans la réponse aux attentes, des circuits CHR au retail. La capacité à orchestrer ces formats sur une même plateforme industrielle améliore le service client et la stabilité des approvisionnements, éléments déterminants en périodes de tension.
Stratégie produit et compétitivité : le pari des boissons plates
La capacité de CCEP France à capter la croissance des boissons plates s’appuie sur trois ressorts: maîtrise aseptique, branding et distribution. Le rôle de Fuze Tea comme 20 % du marché des thés en France, combiné à la dynamique de Tropico et Powerade, conforte la cohérence des investissements opérés à Socx. L’annonce d’une hausse de 15 % des volumes produits sur ces catégories prolonge cette logique.
Face à des concurrents comme PepsiCo ou des acteurs locaux bien positionnés, la différenciation par la largeur de gamme et la puissance industrielle demeure un atout. L’entreprise évoque aussi des partenariats avec des startups sur des emballages éco-conçus, signe d’une stratégie à la fois produit et packaging pour soutenir la croissance et la conformité aux attentes réglementaires.
À court terme, l’intensification de la demande sur les thés glacés et les boissons fonctionnelles devrait maintenir un niveau de production élevé. Au-delà, la flexibilité des lignes et la mutualisation des flux entre les sites français de CCEP constituent un filet de sécurité opérationnel en cas d’aléas d’inflation, de disponibilités matières ou de variations de consommation.
Distribution et maillage commercial
L’atout compétitif de CCEP France repose aussi sur un maillage logistique et commercial complet: couverture des grandes enseignes, performance en CHR, activation marketing multi-marques. À l’appui, la production à 95 % locale limite les ruptures et réduit l’empreinte transport. La neuvième ligne vient ainsi renforcer le continuum production-distribution sur le territoire.
Pour piloter la demande, les industriels croisent plusieurs signaux: rotations en linéaire, sell-out CHR, séries INSEE de prix en salle, et données internes de logistique. L’objectif: ajuster la planification, calibrer les promotions et arbitrer en continu les mix de formats. La mise en service d’une ligne dédiée aux plates offre une marge de manœuvre accrue dans ces arbitrages.
Gains opérationnels et standard d’exécution
La modernisation engagée depuis 2020 a dopé l’efficacité du site: automatisation et réduction des temps d’arrêt améliorent les rendements et sécurisent la qualité, clés pour les boissons plates. Le renforcement des contrôles, la nouvelle siroperie et l’ancrage aseptique élèvent le standard d’exécution. Application tangible: passer d’un système: capacité installée élevée à un système capacité installée performante et réellement mobilisable au quotidien.
La combinaison de lignes multi-formats, d’une cadence jusqu’à 33 canettes par seconde et d’une gouvernance industrielle maîtrisée confère à Socx une place stratégique dans le réseau CCEP France. Cet atout positionne le site comme pivot pour les montées en charge saisonnières et pour les arbitrages géographiques de production, y compris vers l’export.
Qualité, sécurité et conformité
Le volet qualité et sécurité s’intensifie: process aseptiques, validations microbiologiques, traçabilité renforcée. Les investissements prévoient des mises à jour d’équipements et des flux sirops repensés, afin de maintenir un très haut niveau de conformité et d’hygiène, essentiels pour des produits sensibles et à grande diffusion.
Capacités financières et ambitions 2025
CCEP France anticipe une croissance de 5 % de son chiffre d’affaires en 2025, portée par l’innovation produit et la diversification. La trajectoire d’investissements sur Socx s’inscrit dans cette logique de croissance maîtrisée, avec un retour attendu via l’extension des catégories plates, la compétitivité industrielle et la valeur de marque.
La société réaffirme également ses ambitions en matière de circularité des emballages et de fabrication locale. La continuité d’approvisionnement, soutenue par la production nationale de 95 % des volumes vendus en France, demeure une priorité dans un environnement global encore soumis à des aléas d’offre et de logistique.
Lecture macroéconomique
Les références disponibles sur le commerce extérieur, notamment l’amélioration du solde mensuel en juillet 2025 et la hausse des exportations, confortent l’intérêt de renforcer les capacités manufacturières dans l’agroalimentaire. Le positionnement de Socx, avec une part de production exportée vers l’Europe du Nord, s’insère dans cette dynamique de valeur ajoutée produite en France.
Feuille de route 2025-2026 : points d’attention et leviers de compétitivité
À mesure que la neuvième ligne se rapproche de sa mise en service, les enjeux se précisent: réussir la qualification aseptique, maintenir l’avantage coût-qualité et poursuivre la trajectoire climat. La montée en charge devra aussi préserver l’équilibre entre formats et circuits, tout en soutenant l’élan commercial de Fuze Tea, Tropico et Powerade.
Le pari de CCEP France est clair: investir 68 millions d’euros pour verrouiller un leadership industriel et commercial sur les boissons plates. Dans les Hauts-de-France, ce cap illustre une réindustrialisation sélective, connectée aux nouveaux usages de consommation et aux contraintes de durabilité. Si l’équation d’exécution est respectée, Socx pourrait devenir un archétype de compétitivité industrielle verte à la française.
Rendez-vous en 2026 pour le premier bilan d’une ligne qui ambitionne de marier montée en volume et montée en gamme.