La medtech française Chipiron vient de réaliser une opération financière majeure, en décrochant un soutien à hauteur de 15 millions d’euros. Cette levée de fonds a été relayée par la plateforme d’investissement Blast (fondée par Anthony Bourbon), et que le Conseil européen de l’innovation (EIC), iXcore, Bpifrance et France 2030 figurent parmi les principaux partenaires financiers. L’objectif ? Déployer une IRM miniaturisée plus accessible et moins coûteuse, appelée à révolutionner l’imagerie médicale.

Une jeune pousse aux ambitions disruptives

Si le segment de l’imagerie médicale peut sembler saturé, Chipiron bouscule néanmoins les codes. Créée en 2020, cette startup propose un équipement conçu pour pallier les limites des IRM traditionnels. Sa promesse : une installation moins encombrante, un entretien simplifié et des coûts d’exploitation fortement réduits.

Contrairement aux systèmes conventionnels qui demandent souvent des travaux de grande envergure (bâtiments protégés, espace de plusieurs mètres carrés, circuits de refroidissement spécifiques, etc.), la machine de Chipiron ambitionne de tenir dans des espaces a priori inadaptés aux IRM de grande taille. De quoi envisager de doter certains hôpitaux de proximité ou centres de radiologie de pointe d’un équipement plus abordable, plus léger et moins énergivore.

Selon Evan Kervella, cofondateur et CEO, les équipes médicales pourront même recourir à cette IRM dès le jour de la livraison, sans délai d’installation interminable. Cette vision, si elle se concrétise, promet un changement de paradigme majeur pour l’imagerie par résonance magnétique.

L’histoire d’une idée : l’émergence de Chipiron

À l’origine de Chipiron, on retrouve la volonté de trois ingénieurs (dont Evan Kervella) de repenser un outil diagnostique vital : l’IRM. Au fil de leurs expériences respectives dans le secteur médical, ils ont constaté la complexité logistique et financière qui entoure l’installation d’appareils d’imagerie lourds. Pour un hôpital français, l’IRM classique représente en effet un investissement initial souvent proche du million d’euros, auxquels s’ajoutent des mois de travaux.

Ces difficultés constituaient un frein à la mise en place de l’imagerie dans des centres éloignés ou moins dotés en équipements lourds. Partant de ce constat, Chipiron développe son propre dispositif à champ bas, conçu pour être plus compact et nécessiter moins d’infrastructures. L’objectif ? Démocratiser l’accès à l’IRM, tout en respectant les normes de sécurité et de qualité d’image.

À l’inverse des IRM haute résolution utilisant un champ magnétique intense (1,5 à 3 Tesla), un IRM dit “à champ bas” peut se contenter de 0,2 à 0,4 Tesla. Cela réduit considérablement la complexité technique, le bruit et les coûts de refroidissement, tout en fournissant une qualité d’image suffisante pour bon nombre de diagnostics.

En France, la ruralité et la raréfaction de l’offre médicale dans certaines zones placent la question de l’accès aux technologies de pointe au cœur des débats. L’innovation de Chipiron, selon les porteurs du projet, pourra favoriser l’égalité d’accès aux soins et décongestionner les grands hôpitaux métropolitains, souvent débordés par la demande en imagerie.

La levée de fonds : détails et acteurs clés

La startup a officialisé une levée de fonds de 15 millions d’euros en série A. Le principal acteur de cette opération s’appelle Blast, la plateforme d’investissement d’Anthony Bourbon, qui injecte 5 millions. Les 10 millions restants proviennent d’un savant mélange d’equity, de subventions (notamment via Bpifrance, France 2030 et l’accélérateur du Conseil européen de l’Innovation) et d’une faible part de dette.

Dans le contexte actuel, où l’on pointe souvent la frilosité des investisseurs dans le domaine deeptech, ce soutien massif démontre un réel engouement pour les technologies de rupture, particulièrement dans la healthtech. Pour Chipiron, c’est une étape décisive : cette enveloppe doit couvrir la finalisation de la recherche et développement, la fabrication d’un prototype cliniquement viable et la mise en route des premiers essais en conditions réelles.

Bon à savoir : le principe de la série A

La série A est le premier tour de financement institutionnel majeur d’une jeune entreprise. Elle intervient généralement lorsque la R&D est suffisamment avancée pour amorcer la commercialisation. Les sommes levées varient, mais en France, un tour de série A se situe souvent entre 2 et 20 millions d’euros pour les projets deeptech.

Objectifs et vision d’avenir : un calendrier ambitieux

Les dirigeants de Chipiron entendent finaliser leur appareil IRM d’ici septembre, afin qu’il soit prêt à être testé en milieu hospitalier. Les premiers essais cliniques sont prévus pour début 2026, ce qui représente un délai relativement court si l’on tient compte des procédures réglementaires en France et en Europe.

Cette accélération est rendue possible grâce à la solidité de leur technologie, qui aurait déjà démontré sa capacité à produire des images in vivo dans un cadre expérimental. Le principal défi consiste dorénavant à adapter la qualité de l’imagerie afin qu’elle réponde aux standards hospitaliers. Le but ultime ? Réaliser des diagnostics précis avec un IRM compact et portable, sans perdre en fiabilité.

Pour qu’une innovation médicale comme l’IRM de Chipiron soit validée, elle doit passer par plusieurs phases :

  • Validation préclinique (tests en laboratoire, éventuellement sur des modèles animaux).
  • Phase I (sécurité et tolérance sur un petit groupe de volontaires).
  • Phase II (efficacité sur un plus large échantillon de patients).
  • Phase III (étude à grande échelle, comparaisons avec les standards existants).

En parallèle, des procédures administratives et éthiques garantissent la sécurisation des données et la protection des patients.

Si le calendrier est respecté, la commercialisation en Europe pourrait intervenir d’ici 2028-2029, voire plus tôt si les autorités sanitaires valident rapidement la conformité du produit. Toutefois, Chipiron anticipe déjà un chemin de labellisation plus court aux États-Unis, marché historique de l’innovation médicale, comme le souligne son CEO dans l’annonce.

La stratégie américaine : opportunités et défis

L’un des éléments marquants dans la communication de Chipiron réside dans son ambition de prioriser les États-Unis sur le volet commercial. Les IRM y sont particulièrement utilisés, avec un marché qui croît rapidement. Selon Evan Kervella, la réceptivité à l’innovation est aussi plus forte outre-Atlantique, et les financements privés peuvent être plus généreux.

En France, le remboursement des actes médicaux via la Sécurité sociale repose sur des grilles tarifaires parfois peu flexibles. Les délais d’évaluation par la Haute Autorité de Santé ou l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) peuvent s’étendre sur plusieurs mois, ce qui retarde l’introduction des dispositifs médicaux de rupture. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) peut parfois être plus rapide, notamment via des procédures accélérées pour les technologies jugées “breakthrough”.

Malgré tout, se déployer sur un sol étranger, fût-il plus dynamique, n’est pas sans risques. Il faut disposer d’un réseau médical solide, d’une équipe sur place pour accompagner les clients et d’un budget marketing conséquent. Chipiron vise ainsi à combiner la caution européenne et le dynamisme américain pour donner à son IRM de poche la plus grande visibilité possible.

Un marché de l’IRM en pleine mutation

Les fabricants historiques d’IRM (GE Healthcare, Siemens Healthineers ou Philips) conservent une forte présence, mais de nouveaux entrants explorent des niches : miniaturisation, coûts réduits, imagerie point-of-care, etc. Les analystes estiment que la demande en imagerie non-invasive (IRM, scanner, échographie) continuera d’augmenter d’ici 2030, soutenue par le vieillissement de la population et la montée en puissance des technologies IA.

Un modèle économique en question

Au-delà de la prouesse technologique, Chipiron doit également élaborer un modèle économique adapté à la diversité de ses clients potentiels. Certaines structures seront plus enclines à acheter l’appareil, d’autres préféreront souscrire une offre de location ou de leasing. Le CEO évoque même la possibilité d’un coût à l’usage, c’est-à-dire un forfait basé sur le nombre d’examens réalisés.

Cette flexibilité tarifaire est un enjeu crucial. Traditionnellement, un hôpital français investit lourdement dans des machines coûteuses et doit donc amortir cette dépense sur plusieurs années. La perspective d’un équipement plusieurs fois moins onéreux séduit, surtout si la qualité des images reste au rendez-vous. Par ailleurs, le coût en énergie diminue sensiblement, puisque l’appareil n’exige pas un système de refroidissement criogénique sophistiqué.

Si l’IRM de Chipiron se révèle fonctionnel en milieu hospitalier, il s’agira alors de déployer la production à grande échelle. Or, pour produire en masse un dispositif médical certifié, l’entreprise doit internaliser ou externaliser l’assemblage, se conformer à des standards ISO et négocier des tarifs avantageux avec des fournisseurs (aimants, bobines, circuits, etc.). Cette phase d’industrialisation peut être complexe et exiger des capitaux supplémentaires.

Les IRM conventionnels peuvent coûter jusqu’à 80 000 euros par an en maintenance, sans compter la consommation d’énergie.

Le remplacement des pièces coûte aussi cher : aimants, gradient coils, systèmes de refroidissement… Autant d’éléments soumis à des conditions extrêmes et à des normes strictes de sécurité.

Focus juridique : cadre réglementaire et autorisations nécessaires

D’un point de vue légal, l’imagerie médicale est soumise à diverses réglementations. En France, l’installation d’un IRM est soumise à une autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS), qui doit juger de l’opportunité sanitaire. À l’échelle européenne, le marquage CE médical (sous la directive DM/IVD ou le règlement UE 2017/745) est indispensable pour commercialiser un dispositif.

L’obtention de ces certifications dépend du respect de critères précis concernant la sécurité du patient, la qualité de l’image, la fiabilité du logiciel, les risques d’interférence électromagnétique, etc. Les audits menés par des organismes notifiés (ou par la FDA aux États-Unis) durent souvent plusieurs mois, voire années, pour les dispositifs d’imagerie complexes.

En outre, le financement public (Bpifrance, France 2030, EIC) impose parfois un suivi réglementaire spécifique. Les structures publiques ou parapubliques peuvent vérifier l’utilisation des fonds, exiger des comptes-rendus d’avancement et encourager la création de propriétés intellectuelles (brevets) pour valoriser la recherche française. L’accord de ces organismes accélère néanmoins la validation, en apportant une légitimité institutionnelle à la jeune pousse.

Qui finance l’innovation en santé en France ?

Outre la Bpifrance et France 2030, d’autres dispositifs soutiennent les projets de R&D : le crédit d’impôt recherche (CIR), des subventions régionales, et les aides européennes (Horizon Europe, EIC Accelerator). Ces mécènes publics cherchent à faire émerger des champions nationaux et à renforcer la souveraineté technologique.

Comparaison des coûts : une révolution annoncée

L’un des arguments majeurs de Chipiron réside dans la différence de prix entre son dispositif et les IRM traditionnels. Selon son fondateur, le coût total d’acquisition et d’exploitation pourrait être divisé par dix. Qu’est-ce que cela recouvre ?

D’abord, l’appareil lui-même serait bien moins cher à l’achat. Ensuite, l’installation ne nécessiterait pas de longs travaux d’infrastructure ni de dispositifs de protection complexes. En parallèle, la facture énergétique baisserait drastiquement grâce à une consommation électrique allégée. Enfin, la maintenance annuelle deviendrait marginale par rapport aux standards actuels.

Cette proposition de valeur ne bouleversera pas seulement la trésorerie des hôpitaux. Elle pourrait aussi modifier l’équilibre concurrentiel parmi les fournisseurs d’IRM. Les grands groupes, spécialistes des dispositifs haut de gamme, risquent de se voir challengés par des petits modèles plus simples, adaptés à d’autres usages (consultations rapides, centres de rééducation, cabinets de ville). C’est là toute l’originalité de la démarche de Chipiron.

Un regard professionnel sur les perspectives de marché

En tant qu’observateurs du secteur économique et financier, on note que l’imagerie médicale ne connaît pas la même volatilité que d’autres segments technologiques, du fait de la demande constante en diagnostic de santé. Cette résilience attire les investisseurs, qui perçoivent un potentiel de croissance stable à long terme.

Cependant, la concurrence sur les nouveaux marchés (mini-IRM, IRM portables, IRM à bas champ, etc.) devrait s’intensifier. Il est probable que d’autres startups émergent pour proposer des variantes techniques, voire des appareils encore plus compacts. Les brevets et la propriété intellectuelle joueront alors un rôle stratégique. Chipiron devra s’assurer de la solidité de ses brevets pour se distinguer, au risque de voir des concurrents répliquer son invention.

Le brevet, rempart concurrentiel

Détenir un brevet permet à une entreprise d’empêcher l’utilisation de son invention sans autorisation. Dans la medtech, la concurrence vient souvent d’autres acteurs qui tentent d’améliorer un produit existant ou de réduire ses coûts. Disposer d’un brevet reconnu dans le monde entier (via l’Office européen des brevets et le Patent Cooperation Treaty) est un atout majeur.

Le pari de la R&D : entre réalisme et recherche de rupture

Pour mener à bien un projet d’IRM miniaturisée, l’équipe de Chipiron doit jongler entre plusieurs compétences : physique médicale, électronique, informatique, et gestion de données. L’obtention de clichés suffisamment précis dépend de la capacité de la machine à générer un champ magnétique stable, à émettre et recevoir des ondes radio de façon calibrée, et à traiter les signaux en temps réel.

Le défi technique est immense, même s’il existe déjà des prototypes d’IRM à champ faible. Chipiron doit en effet concevoir une solution qui garantisse des diagnostics fiables sur des populations variées (personnes âgées, enfants, patients à mobilité réduite…), et ce dans un milieu hospitalier complexe, avec d’éventuelles interférences électromagnétiques.

L’entreprise semble toutefois confiante. Les 15 millions d’euros levés témoignent d’une reconnaissance de la part d’investisseurs chevronnés, conscients de la faisabilité du projet. Reste à voir si le passage des tests de laboratoire aux essais cliniques confirmera cette promesse.

Quid de la concurrence internationale ?

Au niveau mondial, plusieurs universités et startups travaillent sur des solutions IRM alternatives. Aux États-Unis, on recense quelques laboratoires explorant l’IRM portable pour des usages en zone de conflit ou en milieu isolé. En Chine, des consortiums misent sur la réduction des coûts pour desservir des régions reculées. L’Europe, quant à elle, encourage via ses programmes de financement toute initiative innovante en imagerie médicale.

La stratégie de Chipiron devra ainsi prendre en compte la nécessité de se positionner rapidement sur les grands marchés, avant que d’autres acteurs ne raflent la mise. Un partenariat éventuel avec un géant du secteur pourrait aussi accélérer la diffusion de cette technologie, à condition d’y trouver un équilibre entre indépendance et soutien industriel.

Les brevets, la rapidité d’exécution et la qualité de l’équipe fondatrice sont donc autant de piliers pour s’imposer dans cette course. À ce jour, Chipiron communique surtout sur sa capacité à proposer un IRM “plug and play”, ce qui représente un argument commercial redoutable si la fiabilité est avérée.

Au-delà de l’hôpital : perspectives d’usage élargies

Si l’on se projette au-delà des centres hospitaliers classiques, un IRM de taille réduite trouve de multiples débouchés :

  • Centres de recherche universitaires (notamment pour des études en neurosciences).
  • Établissements privés de diagnostic rapide ou spécialisées en check-up de santé.
  • Équipes sportives de haut niveau, souhaitant effectuer des examens d’imagerie sur place pour un suivi rapproché des athlètes.
  • Zones isolées ou en voie de développement, où l’accès à l’IRM est quasi inexistant.

Ces opportunités sont alléchantes, mais impliquent un accompagnement logistique (formation des opérateurs, maintenance locale, disponibilité de pièces détachées). Pour réussir dans ces segments, Chipiron devra bâtir un réseau de distribution solide, potentiellement soutenu par des partenariats publics-privés ou des accords commerciaux avec des distributeurs médicaux de renom.

Retour sur investissement : quelles retombées économiques ?

Pour les investisseurs (Blast, iXcore, EIC, Bpifrance, etc.), le modèle de croissance de la startup doit permettre une valorisation importante dans les cinq à sept ans à venir. Si l’appareil est validé par les autorités sanitaires et pénètre rapidement le marché international, Chipiron pourrait connaître une croissance exponentielle.

En plus de la vente de machines, d’autres sources de revenus pourraient émerger :

  • La maintenance sous contrat.
  • Les mises à jour logicielles et l’analyse des données.
  • La formation du personnel médical à l’utilisation de l’équipement.

Ces flux de revenus récurrents sont très prisés des fonds d’investissement, car ils assurent une rentabilité à plus long terme. Certains analystes comparent déjà la stratégie de Chipiron à celle de sociétés tech qui utilisent une approche “Software as a Service” dans le secteur médical, bien que les contraintes réglementaires soient plus lourdes.

Répercussions sur le paysage de l’innovation en France

Cette levée de fonds s’inscrit dans un mouvement plus global : le gouvernement français, au travers de France 2030 et de la Bpifrance, mise de plus en plus sur la santé et la deeptech. L’objectif affiché est de rattraper le retard perçu par rapport aux États-Unis et à la Chine, et de soutenir la naissance de “Licornes” technologiques capables de rayonner à l’international.

En matière de santé, la crise du COVID-19 a mis en lumière la vulnérabilité d’un système trop dépendant de l’étranger pour certains équipements. Promouvoir l’émergence d’une filière medtech française compétitive répond donc à une logique d’indépendance et de souveraineté sanitaire. Dans ce contexte, le succès de Chipiron pourrait devenir un symbole de la vitalité et du potentiel d’excellence de la recherche hexagonale.

La collaboration entre acteurs privés (investisseurs, industriels) et publics (financements, validations administratives, laboratoires universitaires) est la clé de cette politique. Si l’exemple Chipiron se traduit par une réussite clinique et commerciale, il pourrait encourager d’autres porteurs de projets médicaux à se lancer, sans craindre de manquer de fonds ou de soutien institutionnel.

Un pas vers la démocratisation de l’imagerie médicale

La startup française entend non seulement faciliter l’accès à l’IRM, mais aussi favoriser l’innovation dans les usages. Un appareil moins coûteux et moins lourd peut être facilement transporté, installé dans un espace réduit, et éventuellement intégré à des systèmes connectés. À long terme, cela ouvre la voie à des projets de télé-radiologie, où l’interprétation des images pourrait s’effectuer à distance, via des spécialistes situés à l’autre bout du monde.

L’enjeu n’est pas seulement technique. Il est aussi social et économique. Réduire les inégalités d’accès aux soins, améliorer la détection précoce de certaines pathologies, optimiser l’allocation des ressources hospitalières : tels sont les impacts potentiels d’une IRM de cette nature. Ce n’est pas un simple changement d’équipement, mais une transformation plus large de l’organisation de la santé.

Néanmoins, toute innovation de rupture doit surmonter les réticences initiales. Les professionnels de santé ont besoin d’être convaincus de la fiabilité du dispositif, et les financeurs publics doivent s’assurer que l’argent investi sera un levier pour l’intérêt général. Les premiers retours d’expérience en milieu hospitalier seront donc déterminants pour valider la promesse de Chipiron.

En route vers de nouveaux projets

Le projet Chipiron illustre ainsi la dynamique entrepreneuriale française : réunir des acteurs issus de divers horizons (privés, institutionnels, européens), s’attaquer à un marché complexe (l’imagerie médicale), et oser la rupture technologique. Les 15 millions d’euros levés sont un signe de confiance dans la solution et dans la capacité des fondateurs à concrétiser leurs ambitions.

Au-delà du simple succès financier, c’est un signal positif pour le secteur de la healthtech et pour l’innovation en France. Les prochaines années seront décisives : validation clinique, industrialisation, déploiement commercial, conquête du marché américain… autant d’étapes qui nécessiteront de l’expertise, de la rigueur et un accompagnement réglementaire solide. La volonté de Chipiron de rendre l’IRM plus accessible pourrait bien remodeler le paysage mondial de l’imagerie médicale.

Un pas de plus vers une médecine de proximité, soutenue par l’ingéniosité française et l’audace d’une équipe déterminée.