Brink Therapeutics, jeune pousse dédiée à l’édition génétique et à la thérapie génique, vient de lever la somme de 3,5 millions d’euros pour porter sa technologie de recombinases vers de nouveaux sommets. Entre ambitions scientifiques et perspectives médicales, cette entreprise compte bien laisser une empreinte durable sur le secteur des biotechnologies.

Des objectifs financiers pour un impact thérapeutique majeur

Brink Therapeutics, créée en septembre 2024, attire l’attention sur la scène hexagonale de la biotech grâce à un financement d’amorçage de 3,5 millions d’euros. Parmi les investisseurs figurent Kurma Partners, Breega, Kima Ventures, Plug and Play Ventures, ainsi qu’un groupe de business angels reconnus dans le secteur de la santé et de l’intelligence artificielle. On retrouve notamment des noms comme Xavier Duportet (Eligo Bioscience), Xavier Godron (DNA Script), Yann Fleureau (Cardiologs), Arthur de Garidel (Epigene Labs), Simon Trancart (Altar) et Rand Hindi (Zama).

Cet investissement vient consacrer la volonté de Brink Therapeutics de se positionner sur un marché en pleine expansion. Grâce à ces fonds, l’entreprise entend accélérer le développement de technologies d’édition génétique, avec un focus sur la création de recombinases de nouvelle génération. L’objectif final : transformer le paysage des thérapies géniques et apporter un impact concret sur la vie des patients.

D’un point de vue économique, cette levée de fonds témoigne du potentiel de la filière biotech française. Elle s’inscrit dans une dynamique de croissance portée par un écosystème d’investisseurs de plus en plus ouverts à des projets à forte connotation scientifique, non seulement à Paris, mais aussi sur l’ensemble du territoire.

Une rupture technologique : dépasser les limites des « ciseaux » génétiques

L’édition génomique a longtemps été associée à l’essor des nucléases programmables, comme CRISPR-Cas9, souvent décrites comme des « ciseaux moléculaires ». Malgré les avancées remarquables de ces outils, leurs performances sur le plan de la précision et de l’efficacité n’ont pas toujours été à la hauteur des espérances. L’enjeu principal : une spécificité parfois insuffisante, qui complique leur utilisation directe chez l’être humain.

Brink Therapeutics entend répondre à cette problématique en misant sur des recombinases. Ces enzymes, dont la fiabilité est le fruit de millions d’années d’évolution, offrent un potentiel nettement supérieur pour insérer ou modifier un fragment d’ADN. La principale difficulté résidait jusqu’ici dans la capacité à « programmer » ces enzymes naturelles. Grâce à un savoir-faire alliant évolution dirigée et intelligence artificielle, Brink Therapeutics développe des recombinases personnalisées, conçues pour cibler des régions génomiques précises.

Le passage d’une approche à base de nucléases vers une approche fondée sur les recombinases pourrait ouvrir de nouvelles perspectives médicales. Non seulement ces enzymes sont potentiellement moins génératrices d’erreurs, mais elles pourraient également réduire la fréquence des effets indésirables associés à l’édition du génome. Cette stratégie vise en somme à conjuguer sécurité et efficacité, deux piliers essentiels pour l’avenir de la médecine personnalisée.

Les recombinases sont des enzymes capables de couper et de ré-agencer des segments d’ADN à des positions spécifiques. Elles interviennent dans la réparation et la recombinaison génétique chez de nombreux organismes. Leur utilisation en biotechnologie permet d'insérer ou de supprimer avec précision des séquences génomiques, ouvrant la voie à des applications thérapeutiques variées.

Une stratégie basée sur la « compartimentation in vitro »

L’une des innovations clés de Brink Therapeutics réside dans l’usage de la compartimentation in vitro. Concrètement, il s’agit de créer des milliards de microgouttelettes où les réactions biochimiques sont miniaturisées et accélérées. Ainsi, l’entreprise peut tester un nombre très important de variants enzymatiques en un temps record.

Grâce à ce procédé, chaque cycle d’évolution dirigée n’exige que quelques heures, contre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour une approche conventionnelle. Cet atout raccourcit considérablement la durée nécessaire à l’optimisation des recombinases et permet un dépistage massif de leurs fonctionnalités. À mesure que ces essais s’accumulent, Brink Therapeutics alimente une base de données unique, qui sert ensuite à entraîner des modèles d’intelligence artificielle génératifs.

Cette intégration d’algorithmes de machine learning ouvre la voie à une conception in silico de nouvelles recombinases. Dans un contexte où la biologie devient de plus en plus complexe, la capacité à simuler et à prédire les meilleures séquences enzymatiques constitue un précieux gain de temps. Elle limite également les coûts liés à la recherche en laboratoire.

Des retombées concrètes sur le marché des thérapies géniques et cellulaires

Le secteur des thérapies géniques attire depuis plusieurs années l’attention des investisseurs et des chercheurs. L’idée de réparer ou de remplacer des gènes défectueux ouvre des perspectives considérables pour soigner des maladies parfois incurables. Les premiers succès de thérapies cellulaires comme les CAR-T ont déjà démontré la pertinence de cette approche face à certains cancers.

Néanmoins, les défis techniques et industriels restent nombreux. Les processus de fabrication demeurent complexes, et le coût de production est souvent très élevé. Dans ce contexte, Brink Therapeutics espère se démarquer en mettant à disposition des outils enzymatiques plus précis et plus fiables, susceptibles de démocratiser les thérapies géniques et cellulaires. L’entreprise vise notamment les cancers hématologiques, mais se réserve la possibilité de s’étendre à des maladies rares ou à des tumeurs solides.

D’un point de vue économique, le marché mondial des thérapies géniques et cellulaires est évalué à plusieurs milliards d’euros, et sa croissance annuelle à deux chiffres suscite un engouement majeur de la part des industries pharmaceutiques. L’ambition de Brink Therapeutics s’inscrit clairement dans cette tendance : consolider son offre technologique, générer des partenariats et, à plus long terme, se positionner comme un leader dans la conception de recombinases thérapeutiques.

Bon à savoir sur la thérapie génique

La thérapie génique consiste à insérer du matériel génétique dans les cellules pour corriger un gène défectueux ou pour fournir une nouvelle fonction. Cette approche est particulièrement prometteuse pour les maladies génétiques rares et certains cancers, mais son déploiement à grande échelle reste limité par des questions techniques, réglementaires et financières.

À la découverte de Brink Therapeutics : genèse et équipe fondatrice

Malgré son apparition récente sur la scène biotech, Brink Therapeutics n’est pas le fruit du hasard. Derrière cette start-up se trouvent Jonathan Naccache, docteur en biotechnologie de l’ESPCI, et Harry Kemble, docteur en biologie systémique d’INSERM/ESPCI. Tous deux avaient déjà contribué au succès de Detect, une société américaine spécialisée dans les tests de diagnostic. Ils souhaitent aujourd’hui mettre cette expertise au service d’une structure franco-française.

L’entreprise bénéficie également de l’appui du Professeur Andrew Griffiths, qui dirige un laboratoire de biochimie à l’ESPCI et s’illustre comme un entrepreneur en série dans le secteur scientifique. Grâce à ses connaissances, Brink Therapeutics ancre ses recherches dans des protocoles scientifiques solides et multiplie les possibilités de collaboration avec d’autres laboratoires de pointe.

Depuis sa création, la jeune pousse a intégré plusieurs programmes d’accompagnement, comme Wilco ou Matwin, et bénéficie du soutien d’incubateurs renommés, dont Agoranov et PC’UP dans le 5e arrondissement de Paris. C’est dans ces locaux que Brink Therapeutics a installé son laboratoire et ses bureaux, profitant d’un environnement fertile pour l’innovation et le réseautage.

Une montée en puissance sur le plan humain

Cette levée de fonds va permettre à la start-up de renforcer ses équipes. Brink Therapeutics prévoit de recruter une quinzaine de chercheurs dans les deux prochaines années, couvrant un large éventail de compétences : biologie moléculaire, biologie cellulaire, bioinformatique et intelligence artificielle. L’objectif est de développer un savoir-faire multidisciplinaire pour mener à bien des projets de R&D ambitieux.

Afin de garantir une progression rapide de ses activités, Brink Therapeutics souhaite mettre l’accent sur une synergie accrue entre chercheurs, ingénieurs et spécialistes de la data. Cette approche collaborative reflète la volonté de la start-up de décloisonner les disciplines et de conjuguer les expertises pour transformer une idée scientifique en solution concrète sur le marché.

En évolution dirigée, on soumet un pool de variants à des cycles de mutation et de sélection artificiels afin d'optimiser leurs fonctionnalités. Chez Brink Therapeutics, cette méthode est appliquée aux recombinases pour identifier rapidement des enzymes plus spécifiques, plus stables ou plus efficaces, sans avoir à mener d'innombrables essais manuels.

Des étapes clés : valider cinq recombinases d’ici fin 2026

L’une des ambitions phares de Brink Therapeutics consiste à valider cinq recombinases efficaces et spécifiques pour une utilisation dans les cellules humaines d’ici la fin de l’année 2026. Il s’agit d’un jalon stratégique qui permettra de consolider la crédibilité de l’entreprise auprès de potentiels partenaires industriels et institutions de recherche.

Si ce cap est franchi, Brink Therapeutics pourra envisager des études cliniques et précliniques sur des cibles thérapeutiques diverses. À terme, ces recombinases pourraient servir de socle à une vaste gamme de produits de thérapie génique, allant de la lutte contre les cancers hématologiques jusqu’à la prise en charge de certaines pathologies héréditaires. Les options sont multiples, et les retombées sur la santé publique pourraient être considérables.

Au-delà de la simple validation scientifique, ce plan de route renforce aussi la dimension économique du projet. Démontrer la fiabilité des recombinases dans un laps de temps relativement court, c’est gagner la confiance d’investisseurs supplémentaires et s’ouvrir à des partenariats internationaux. Dans un marché en perpétuelle évolution, être le premier à proposer une solution robuste peut faire toute la différence.

Des opportunités pour la thérapie CAR-T et bien plus

Parmi les champs d’application visés, Brink Therapeutics montre un intérêt particulier pour les thérapies CAR-T. Ces traitements consistent à modifier génétiquement les lymphocytes T du patient pour qu’ils puissent repérer et détruire certaines cellules tumorales. Malgré des résultats encourageants dans plusieurs cancers du sang, le coût de production et la complexité technologique freinent encore une adoption à large échelle.

Grâce à la précision et à l’efficacité de ses recombinases, Brink Therapeutics espère optimiser l’insertion de séquences d’ADN dans les cellules T, diminuant ainsi le temps et le coût de fabrication. Cette démarche pourrait aider à diffuser plus largement les CAR-T et offrir une alternative thérapeutique à des milliers de patients. L’enjeu est à la fois industriel et sociétal : comment faire en sorte que ces innovations profitent à un nombre croissant de malades ?

Au-delà de ce premier domaine d’application, l’entreprise ne s’interdit pas de cibler d’autres thérapies cellulaires, qu’il s’agisse de lutter contre des tumeurs solides ou de soigner des maladies génétiques rares. Cette souplesse repose sur la plateforme technique que Brink Therapeutics se construit : en améliorant continuellement ses recombinases, la start-up alimente sa propre bibliothèque d’enzymes pour des usages futurs potentiels.

Un ancrage fort dans l’écosystème français

Implantée à Paris, Brink Therapeutics profite d’un environnement éminemment favorable à l’émergence de projets scientifiques de pointe. La France dispose d’une histoire solide en matière de recherche fondamentale et de biotechnologie, soutenue par des instituts prestigieux (CNRS, INSERM, CEA) et par des écoles d’ingénieurs renommées (Polytechnique, Mines, ESPCI, etc.).

Les incubateurs Agoranov et PC’UP offrent un soutien structurant aux jeunes entreprises : espaces de coworking, accès à des laboratoires spécialisés, possibilités de mentorat et mise en relation avec des réseaux d’investisseurs. Pour Brink Therapeutics, ces ressources se traduisent par un accélérateur de croissance, tant sur le plan technique que commercial.

En parallèle, la start-up tire profit de sa proximité avec d’autres pôles d’excellence en Europe, profitant de programmes transfrontaliers et de subventions pour la recherche. Les partenariats académiques et industriels renforcent aussi la visibilité de Brink Therapeutics à l’étranger, ce qui pourrait faciliter l’obtention de nouvelles licences ou l’établissement de coentreprises à l’échelle internationale.

Réflexion autour de la propriété intellectuelle

En France, comme dans l’ensemble de l’Union européenne, l’édition génétique fait l’objet de réglementations strictes visant à encadrer à la fois les recherches en laboratoire et les applications médicales. Les questions autour des brevets et de la protection des découvertes sont également très sensibles. Pour Brink Therapeutics, la constitution d’un portefeuille de brevets solide est donc cruciale pour défendre ses innovations.

Les recombinases de nouvelle génération, qui pourraient être employées dans des traitements de médecine personnalisée, sont potentiellement éligibles à une protection poussée sur le plan légal. De plus, l’élaboration de bases de données uniques issues de la compartimentation in vitro et de l’évolution dirigée s’inscrit dans la catégorie des actifs stratégiques que la start-up devra valoriser auprès d’investisseurs. Il s’agit là d’une véritable compétition internationale, car d’autres sociétés pionnières dans l’édition génomique cherchent elles aussi à verrouiller leurs découvertes par des brevets robustes.

Cette concurrence réglementaire et intellectuelle explique pourquoi Brink Therapeutics investit autant de ressources dans la R&D : l’entreprise doit non seulement prouver la faisabilité de sa technologie, mais aussi démontrer qu’elle détient un leadership technologique capable de tenir la distance face aux grands groupes pharmaceutiques et biotechnologiques.

Le regard des spécialistes sur la levée de fonds

L’apport financier de 3,5 millions d’euros n’est pas anodin. Les experts considèrent cette somme comme un solide levier de démarrage, ouvrant la voie à une éventuelle série A plus importante dans les années à venir. Pour autant, la course à l’innovation reste exigeante : développer des plateformes technologiques pionnières en biologie nécessite souvent des budgets bien supérieurs à ceux alloués aux secteurs plus traditionnels.

Cela dit, Brink Therapeutics possède plusieurs atouts rassurants pour les investisseurs. D’une part, la complémentarité des fondateurs, à la fois sur le plan scientifique et entrepreneurial. D’autre part, la renommée du Professeur Andrew Griffiths et la qualité des incubateurs qui accompagnent la start-up. Enfin, la technologie de la compartimentation in vitro suscite un engouement évident au sein de la communauté scientifique, car elle permet de franchir un cap dans la vitesse de criblage et d’optimisation des enzymes.

Le marché français de la biotechnologie

La France se situe parmi les pays leaders en Europe en termes de recherche en biotechnologie. Soutenue par une politique d'innovation (crédit impôt recherche, Bpifrance), l’Hexagone voit régulièrement naître des start-up de pointe, notamment dans la santé. L’exemple de Brink Therapeutics illustre la capacité du tissu entrepreneurial français à générer des projets de haute valeur ajoutée.

L’importance de l’intelligence artificielle dans la découverte enzymatique

Brink Therapeutics ne se contente pas de méthodes expérimentales : l’entreprise intègre également la data science et des algorithmes évolués d’intelligence artificielle (IA) pour accélérer la création de recombinases. À terme, la jeune pousse ambitionne de concevoir virtuellement une partie de ses enzymes avant même de valider leur efficacité en laboratoire, d’où l’expression de « conception in silico ».

L’IA peut détecter des motifs ou des patterns dans les séquences enzymatiques, mettant en évidence des corrélations difficilement perceptibles pour l’œil humain. Sur cette base, les chercheurs peuvent orienter les campagnes d’évolution dirigée et ainsi restreindre le nombre de variants à tester réellement. Cette approche associant machine learning et biologie a déjà fait ses preuves dans d’autres domaines, notamment la découverte de molécules pharmaceutiques.

Dans le cas spécifique des recombinases, l’IA constitue un changement de paradigme. Au lieu de procéder par essai-erreur sur des milliers de possibilités, Brink Therapeutics peut concentrer ses efforts sur les pistes les plus prometteuses. Cette stratégie fait gagner un temps précieux, en particulier dans une phase d’amorçage où chaque euro investi doit être utilisé avec la plus grande pertinence.

Focus sur l’histoire : l’épopée de Detect et l’apport à Brink Therapeutics

Avant de fonder Brink Therapeutics, Jonathan Naccache et Harry Kemble ont fait leurs armes chez Detect, une start-up américaine spécialisée dans le développement de tests de diagnostic. Cette expérience leur a permis de comprendre l’importance d’un prototypage rapide et d’une validation scientifique exigeante. Detect a connu une ascension notable aux États-Unis, illustrant la capacité du duo à gérer des projets technologiques complexes.

Aujourd’hui, avec Brink Therapeutics, les deux scientifiques-entrepreneurs souhaitent renouer avec la culture de la réussite tout en participant au rayonnement de la recherche française. Leur ambition est de prouver que la France peut être un acteur majeur dans le domaine de la biologie de précision et de l’édition génomique. Selon eux, l’enjeu n’est pas uniquement financier : il s’agit surtout d’accélérer la traduction des découvertes fondamentales vers des applications médicales concrètes.

Rôle clé des incubateurs et programmes d’accompagnement

Pour soutenir cette ambition, Brink Therapeutics a su s’entourer d’organismes d’accompagnement réputés : Agoranov, PC’UP, Wilco et Matwin. Ces structures proposent un écosystème propice à l’innovation, associant coaching, accès à des réseaux de financement, infrastructures de recherche et opportunités de réseautage. Dans un secteur aussi pointu que la TechBio, disposer d’un tel environnement est souvent décisif pour survivre au-delà des premiers mois d’existence.

Agoranov, par exemple, a soutenu plusieurs pépites françaises, dont Doctolib et Criteo, qui sont aujourd’hui des réussites entrepreneuriales reconnues. De son côté, PC’UP est rattaché à l’ESPCI et offre un lien direct avec des laboratoires de renommée mondiale. Quant à Wilco et Matwin, ils proposent des programmes de mentorat et de mise en relation avec des experts du secteur de la healthtech. Ainsi, Brink Therapeutics bénéficie d’un tremplin solide pour structurer ses projets et accéder à des ressources technologiques de haut niveau.

1. Sélection : Candidature au programme et validation par un jury d’experts.
2. Accompagnement : Workshops, mentoring et définition d’une stratégie de développement.
3. Networking : Mise en relation avec des investisseurs, partenaires industriels et scientifiques.
4. Scalabilité : Aide à la formalisation de nouveaux partenariats et préparation à la levée de fonds.

Le défi de la production à grande échelle

Concevoir des recombinases de nouvelle génération est une chose, les fabriquer massivement en est une autre. L’industrialisation de produits biotechnologiques implique des considérations pointues en matière de qualité, de sécurité et de traçabilité. Brink Therapeutics devra s’appuyer sur des partenariats industriels et de la sous-traitance spécialisée pour respecter les normes internationales telles que les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF ou GMP en anglais).

Sur le plan de la propriété industrielle, les recombinases issues du laboratoire de Brink Therapeutics devront se conformer à une réglementation complexe, qui varie selon les pays. Il est essentiel de protéger les secrets de fabrication, car la mise au point de ces enzymes implique une combinaison de compétences scientifiques et d’outils informatiques. Le coût d’implantation d’une infrastructure de production ne cessant de croître, chaque choix doit être mûrement réfléchi pour garantir la rentabilité à long terme.

Malgré ces défis, la start-up semble confiante. Les expériences antérieures de son équipe dirigeante, combinées à la mobilisation d’investisseurs spécialisés dans la TechBio, laissent penser que Brink Therapeutics dispose de la ténacité et de l’expertise nécessaires pour franchir ces paliers critiques de développement. À ce stade, l’anticipation et la planification demeurent les maîtres mots.

Vers une médecine de précision : les enjeux éthiques et sociétaux

Au-delà des considérations scientifiques et économiques, l’édition génétique soulève des questions éthiques majeures. Les promesses de la médecine de précision se heurtent parfois à des réticences sur le plan moral, notamment lorsqu’il s’agit de modifier le génome humain. Les risques de dérives, telles que l’édition germinale ou la création de bébés « sur mesure », inquiètent certains acteurs de la société civile et de la communauté scientifique.

Dès lors, des instances de régulation veillent à encadrer les applications de l’édition génomique. L’objectif : garantir la sécurité des patients et éviter que ces avancées ne créent de nouvelles formes d’inégalités. Brink Therapeutics se positionne sur ce terrain en insistant sur la nécessité d’une transparence totale dans la communication de ses résultats. L’entreprise compte également participer à des débats publics et des conférences scientifiques, afin de clarifier les enjeux de sa technologie auprès du grand public.

Si le secteur biotech nécessite une rigueur scientifique constante, il doit aussi prendre en compte la dimension responsabilité sociale. Les fondateurs de Brink Therapeutics affirment vouloir contribuer à des programmes éducatifs et de sensibilisation, afin que l’édition génétique ne demeure pas l’apanage de quelques laboratoires, mais puisse être comprise et soutenue par un large éventail de la population.

Une dynamique internationale déjà en marche

Bien que l’entreprise soit basée à Paris, ses ambitions dépassent largement le cadre de l’Hexagone. Des collaborations se profilent avec des centres de recherche en Europe et aux États-Unis, ouvrant la voie à des projets conjoints sur l’édition génomique et la thérapie génique. La notoriété grandissante de Brink Therapeutics est un atout pour négocier des accords de partenariat et pour attirer de nouveaux talents.

Le soutien d’organismes tels que l’Union européenne (via ses programmes Horizon) peut apporter un appui financier supplémentaire à la R&D. Dans le même temps, la mise en place d’essais cliniques internationaux requiert une parfaite connaissance des régulations locales. Brink Therapeutics devra donc structurer son équipe pour assurer un développement transversal, couvrant la recherche, la clinique, la logistique et la réglementation.

À ce titre, la start-up considère sa récente levée de fonds comme la première étape d’un processus plus large. Elle anticipe déjà de futures collaborations, que ce soit pour avancer plus rapidement sur des technologies de rupture ou pour partager les coûts de développement. Cette approche, typique de l’écosystème biotech, permet à des acteurs aux expertises complémentaires de s’allier temporairement ou durablement pour relever des défis scientifiques ambitieux.

Des horizons audacieux pour Brink Therapeutics

Avec ce premier tour de table, Brink Therapeutics confirme sa vocation : repousser les frontières de la biologie et réinventer l’édition génétique en misant sur la fiabilité des recombinases. L’entreprise s’inscrit dans un écosystème français particulièrement fertile, et fait le pari de l’intelligence artificielle pour accélérer la conception de ses futures solutions thérapeutiques.

D’ici la fin 2026, la validation de cinq recombinases ciblées représente un défi de taille. Il engage non seulement la crédibilité de la start-up, mais aussi l’avenir de milliers de patients potentiels. Si Brink Therapeutics parvient à réaliser ses objectifs, elle pourrait bien devenir l’un des piliers de la médecine personnalisée, en France et à l’international.

Pour en savoir plus sur le travail de Brink Therapeutics et suivre leurs avancées, vous pouvez consulter leur site officiel : www.brinktx.com.

Le succès de Brink Therapeutics reflète la capacité de la French Tech à faire naître des innovations de pointe, et illustre la trajectoire ambitieuse d’une nouvelle génération d’acteurs prêts à réinventer la médecine du futur.