Alors que la crise du logement s'intensifie dans diverses régions françaises, un appel à la participation citoyenne retient l'attention en Bretagne : la Coopérative Immobilière de Bretagne et sa filiale Secib Immobilier lancent une levée de fonds de deux millions d’euros sur la plateforme de financement participatif Lita.co. Cette initiative vise à promouvoir un modèle d’habitat solidaire et durable à travers toute la région, en mobilisant directement l’épargne des particuliers.

Une dynamique collective au service du logement durable

Portée par la Coopérative Immobilière de Bretagne, née il y a près d’un siècle pour répondre aux besoins cruciaux en logements, et par Secib Immobilier, structure pionnière engagée depuis 1980 dans la promotion d’un habitat social et écologique, cette levée de fonds de 2 M€ n’est pas une simple opération financière. Elle marque un engagement plus large : celui de faire du logement un véritable bien commun.

Le principe est simple : au lieu de privilégier une logique de fonds d’investissement classiques, les deux entités proposent aux citoyennes et citoyens de Bretagne — mais aussi à toute personne souhaitant soutenir cette démarche — d’apporter un soutien sous forme d’obligations. Accessible à partir de 500 euros, l’investissement permet de financer des logements répondant à des critères sociaux et écologiques exigeants.

Comment fonctionne cette levée de fonds ?

L’offre repose sur un mécanisme obligataire. Concrètement, l’investisseur effectue un prêt rémunéré sur quatre ans à un taux annuel de 8,5 %. Cette formule offre une certaine transparence sur la durée et sur la rémunération potentielle. Plutôt que d’entrer directement au capital de la coopérative, il s’agit donc d’un engagement à la fois temporaire et responsable, donnant à la fois du sens et du rendement à l’épargne.

Grâce à ce dispositif, l’objectif annoncé est clair : développer l’accession sociale à la propriété, notamment pour les primo-accédants dans des zones tendues ou en plein renouvellement urbain. La démarche inclut par ailleurs un souci écologique : l’accent est mis sur des matériaux biosourcés et une réduction de l’empreinte carbone dans la construction.

En finance, émettre une obligation revient à solliciter un prêt auprès d’investisseurs. En contrepartie, l’organisme émetteur verse des intérêts à intervalles réguliers. À l’échéance, le capital est remboursé. Ici, la Coopérative Immobilière de Bretagne et Secib Immobilier choisissent cette option pour associer des citoyens à leurs projets immobiliers tout en garantissant un taux fixe d’intérêt.

Un geste solidaire et ancré dans le territoire

Au cœur de cette opération, un maître-mot : la proximité. L’habitat responsable dépasse la seule dimension écologique. Il s’agit aussi de proposer des solutions à la pénurie de logements pour les familles ou les ménages modestes en Bretagne. En sollicitant directement les habitantes et habitants, la coopérative et son antenne affirment une volonté de responsabilité locale et de participation citoyenne.

Dans le contexte actuel de tension sur le marché immobilier breton, plusieurs facteurs expliquent cette pression grandissante : attractivité des grandes métropoles régionales comme Rennes ou Brest, hausse du prix du foncier, nécessité de rénover un parc parfois vieillissant. Face à ces défis, l’idée d’un financement local, transparent et axé sur l’impact social prend un relief tout particulier.

Secib Immobilier et la Coopérative Immobilière : leurs missions respectives

Derrière cette opération, on retrouve deux entités complémentaires :

  • La Coopérative Immobilière de Bretagne, forte de ses 100 ans d’histoire, a longtemps œuvré pour la construction de logements à caractère social. Elle incarne une structure à mi-chemin entre le secteur public et l’initiative privée, avec pour visée la création de solutions habitatives abordables.
  • Secib Immobilier s’occupe plus spécifiquement du développement et de la maîtrise d’ouvrage dans des projets respectueux de l’environnement et axés sur l’économie circulaire. Fondée en 1980, la filiale aborde le logement sous l’angle de la transition écologique et de la solidarité.

À elles deux, ces entités forment un pilier historique de la promotion immobilière solidaire en Bretagne, jouissant d’une connaissance fine des réalités locales et d’un réseau solidement implanté sur le terrain.

L’habitat responsable intègre des critères écologiques (éco-construction, matériaux renouvelables), sociaux (loyers modérés, accessibilité) et économiques (coût global maîtrisé, usage raisonné du foncier). Il s’oppose à une vision purement spéculative de l’immobilier, misant plutôt sur la durabilité et l’impact sociétal.

Le logement, un enjeu social et écologique en Bretagne

Selon des données locales diffusées par la Région Bretagne, la population bretonne continue d’augmenter, attirée par la qualité de vie et le dynamisme économique. Cette progression démographique implique un besoin accru de logements, particulièrement pour les ménages modestes souhaitant accéder à la propriété ou trouver un loyer adapté à leurs ressources.

En parallèle, le territoire breton se trouve à l’avant-poste de la transition énergétique, la région misant sur les énergies renouvelables et la préservation de son littoral. Encourager les matériaux biosourcés, valoriser les circuits courts et intégrer des principes d’urbanisme durable constituent autant de pistes pour concilier offre de logements et respect de l’environnement.

Bon à savoir : la notion de zone tendue

En France, une zone tendue se définit comme une agglomération où la demande de logements dépasse largement l’offre disponible. Les prix augmentent vite, rendant l’accès à la propriété ou la location difficile, surtout pour les plus modestes.

Pourquoi un taux d’intérêt à 8,5 % ?

L’annonce d’un taux d’intérêt de 8,5 % peut surprendre à l’heure où les livrets et autres placements réglementés affichent des rendements plus faibles. Dans le cadre d’une obligation de quatre ans, ce taux reflète la nature non sécurisée de l’investissement. En effet, la rentabilité potentielle plus élevée compense les risques liés à tout projet immobilier, même si le sérieux des porteurs et la solidité de leurs bilans offrent des gages de viabilité.

Secib Immobilier, en collaboration avec la Coopérative Immobilière de Bretagne, assure toutefois une gestion rigoureuse des chantiers et de la commercialisation, limitant les risques de défaillance. Les précédentes opérations menées par ces acteurs — et la réputation solidement établie de la coopérative — constituent un atout pour des épargnants qui veulent du sens, mais aussi une certaine sûreté.

Bon à savoir : l’évaluation du risque en obligations

Avant d’investir dans une obligation, l’investisseur doit évaluer :

  • La solvabilité de l’émetteur
  • La rentabilité proposée par rapport aux taux de marché
  • La durée et les conditions de remboursement

Un taux élevé récompense un risque plus prononcé, mais l’historique et la santé financière de l’émetteur sont essentiels pour rassurer les prêteurs.

Accession sociale : un tremplin pour les primo-accédants

Au-delà de l’aspect financier, l’ambition première de la coopérative et de sa filiale est de donner un coup de pouce aux primo-accédants. L’accession sociale à la propriété permet à des ménages qui, en temps normal, auraient du mal à obtenir un prêt bancaire classique ou à boucler un financement, d’acquérir un logement à des conditions plus avantageuses. Les opérateurs comme la Coopérative Immobilière de Bretagne peuvent mettre en œuvre une politique de prix maîtrisés et un suivi tout au long du parcours d’achat.

Dans un contexte où la cherté de l’immobilier dans les métropoles bretonnes rend la constitution d’un apport financier difficile, ces projets constituent une rampe de lancement pour de nombreux ménages. Le modèle coopératif répond ainsi à l’une des principales difficultés auxquelles se heurtent les particuliers : la sécurisation du financement et l’accompagnement personnalisé.

Les ménages désireux d’accéder à ces logements sociaux ou à prix abordables doivent répondre à certains critères de revenus et de résidence. Les porteurs du projet veillent à ce que la sélection soit équitable, avec une priorité donnée aux personnes ayant des ressources limitées ou à celles déjà installées en Bretagne depuis un certain temps.

Matériaux biosourcés et circuits courts : un choix assumé

Pour Secib Immobilier et la Coopérative Immobilière de Bretagne, favoriser le logement abordable va de pair avec un engagement en faveur de la transition écologique. Une attention particulière est portée à la qualité environnementale des matériaux utilisés (bois certifié, fibres végétales, etc.) et aux filières courtes (fournisseurs locaux, artisans de la région).

En Bretagne, la production de bois d’œuvre ou d’autres matières premières naturelles peut accompagner cette démarche. Valoriser les circuits courts, c’est aussi soutenir l’économie locale, réduire l’empreinte carbone liée aux transports et créer un éco-système vertueux, du producteur au futur occupant.

Un impact déjà visible sur le terrain

Si l’initiative de 2 M€ attire aujourd’hui les projecteurs, il faut rappeler que la Coopérative Immobilière de Bretagne et Secib Immobilier mènent depuis de longues années plusieurs opérations exemplaires. Dans certaines communes bretonnes, la réalisation de nouveaux programmes à haut niveau d’exigence écologique a déjà permis de créer des logements plus sains et moins énergivores, limitant les charges pour les occupants.

Des habitants témoignent de la qualité de vie retrouvée : matériaux non polluants, isolation renforcée, voisinage à échelle humaine... Autant d’éléments qui contribuent à faire du logement un levier de bien-être et de réduction des inégalités sociales.

Quelle rentabilité globale pour le territoire ?

L’argent ainsi collecté n’a pas pour seul effet de construire ou rénover des habitations. Il profite également à l’ensemble du tissu économique breton. Les chantiers mobilisent des artisans et des entreprises locales, contribuant à l’emploi et à la dynamisation de l’activité dans les communes où s’implantent les projets.

Pour la région, c’est une manière de conjuguer développement immobilier et développement économique. L’effet multiplicateur est direct : chaque euro investi dans ce type de démarche rejaillit sur la compétitivité des filières, du transport de matériaux à la conception des bâtiments, en passant par les services urbains ou ruraux.

Repères macroéconomiques

En Bretagne, le secteur du bâtiment génère des milliers d’emplois directs et indirects. Soutenir des projets durables, c’est stimuler la filière tout en amorçant la transition vers un modèle d’urbanisme plus respectueux de l’environnement.

Perspectives d’avenir pour l’habitat coopératif

Le modèle coopératif appliqué à l’immobilier n’est pas nouveau, mais il reprend de la vigueur dans un contexte où la spéculation immobilière et la pression foncière fragilisent l’accès au logement pour de nombreux ménages. En mobilisant l’épargne des particuliers, la Coopérative Immobilière de Bretagne s’offre les moyens de développer de nouveaux programmes d’accession sociale, tout en restant fidèles à ses principes de solidarité.

Plus largement, on observe dans plusieurs régions françaises l’émergence de coopératives d’habitants, d’organismes fonciers solidaires (OFS) et d’autres montages innovants visant à sortir le logement d’une logique purement marchande. La multiplication de ces initiatives témoigne d’un tournant dans les mentalités, où la responsabilité collective prend le pas sur la recherche de profit rapide.

Pour la Bretagne, région historiquement tournée vers la coopération et la solidarité, il s’agit d’un prolongement naturel. L’appel aux citoyens ne se limite pas à un simple investissement financier : il s’agit d’un acte d’adhésion à un projet de société, où chacun peut peser dans la transition écologique et sociale.

Lita.co : une plateforme dédiée à l’impact

Faire appel à Lita.co, une plateforme de crowdfunding spécialisée dans l’investissement à impact, n’est pas un hasard. Cette dernière s’attache à promouvoir des projets à forte valeur ajoutée sociétale, environnementale ou culturelle, en mettant en relation porteurs de projets et épargnants sensibles à l’économie responsable.

Le choix de cette plateforme confère une visibilité nationale à l’opération. Au-delà de la Bretagne, toute personne résidant en France peut souscrire, dès lors qu’elle partage la vision d’un habitat plus inclusif et durable. Les critères de sélection des projets sur Lita.co — qui incluent un audit exigeant — renforcent par ailleurs la crédibilité de cette levée de fonds.

Démystifier le financement participatif dans l’immobilier

Pour de nombreux particuliers, investir via une plateforme de financement participatif constitue encore une démarche nouvelle. Pourtant, cette méthode offre plusieurs avantages :

  • Transparence : Les projets publiés sur Lita.co sont décrits avec précision, permettant à l’investisseur de comprendre les tenants et aboutissants.
  • Accessibilité : Avec un ticket d’entrée de 500 euros, la contribution est largement ouverte, loin des centaines de milliers d’euros requis dans certains placements immobiliers traditionnels.
  • Portée sociale et environnementale : Chaque euro engagé finance un projet concret, dont on peut suivre la réalisation.

Ce type de financement répond aussi à une nouvelle demande de la part des épargnants : celle d’orienter leur argent vers des initiatives porteuses de sens, plutôt que de viser exclusivement des rendements financiers élevés.

Focus sur les mécanismes de contrôle et de suivi

Du côté des investisseurs potentiels, une interrogation revient souvent : Comment suis-je sûr que mon argent profite réellement au logement responsable ? Dans le cas présent, plusieurs garanties sont en place :

  • Les reportings réguliers sur l’avancée des programmes immobiliers
  • Le contrôle des comptes par un commissaire aux comptes externe
  • La transparence imposée par la plateforme Lita.co

En outre, les équipes de la Coopérative Immobilière de Bretagne et de Secib Immobilier restent en contact avec les souscripteurs, répondent à leurs questions et mettent en valeur les chantiers réalisés. L’aspect participatif ne se limite pas à la dimension financière : il s’accompagne d’une volonté de pédagogie et de partage d’informations.

Qui peut souscrire et comment ?

Comme souvent avec les campagnes de crowdfunding, les démarches sont simples :

  1. Se connecter sur la plateforme Lita.co
  2. Créer un compte utilisateur (gratuit)
  3. Consulter le dossier du projet : on y trouve la fiche technique, la stratégie de la coopérative, le plan d’utilisation des fonds, etc.
  4. Choisir le montant de son investissement, en gardant à l’esprit le caractère risqué de toute opération obligataire.
  5. Signer électroniquement les documents contractuels et procéder au versement.

La période de souscription est limitée dans le temps, fixée en amont par les porteurs de projet. Dès que le montant visé (ici 2 M€) est atteint, la levée de fonds se clôture et les sommes sont fléchées vers la mise en œuvre des programmes immobiliers.

Les retombées espérées sur le long terme

Au-delà de la rentabilité financière, cette levée de fonds citoyenne s’inscrit dans une vision de long terme, portée par la coopérative :

  • Insuffler une dynamique de responsabilité collective autour du logement
  • Renforcer l’autonomie financière des opérateurs solidaires
  • Créer un effet d’entraînement auprès d’autres collectivités ou organismes

La construction de programmes neufs ou la rénovation de logements existants crée un véritable cercle vertueux : meilleure insertion sociale, réduction de la précarité énergétique, ancrage d’un modèle plus respectueux de l’environnement. À terme, c’est la crédibilité de l’économie solidaire qui s’en trouve renforcée.

L’histoire de la Coopérative Immobilière de Bretagne

Fondée il y a un siècle, la Coopérative Immobilière de Bretagne a vu le jour dans un contexte social tendu, à une époque où l’offre de logements abordables faisait cruellement défaut dans la région. S’inspirant du modèle coopératif prôné par les mouvements mutualistes, elle a progressivement élargi son champ d’action :

  • Développement de logements sociaux en lien avec les pouvoirs publics
  • Construction de maisons individuelles pour les familles de la classe populaire
  • Participation à des opérations de réhabilitation dans les centres urbains et ruraux

Au fil des décennies, la coopérative a su se moderniser et se doter d’une équipe pluridisciplinaire. Son ancrage historique explique en partie la relation de confiance établie avec de nombreuses collectivités bretonnes. C’est sur cette expertise que repose désormais la filiale Secib Immobilier.

Secib Immobilier : la filiale engagée dans l’innovation sociale

Créée en 1980, Secib Immobilier est née de la volonté de donner une impulsion nouvelle aux projets de la Coopérative Immobilière de Bretagne. Son rôle ? Concevoir, piloter et promouvoir des projets immobiliers en intégrant dès le départ des objectifs environnementaux et sociaux. Dans la pratique, cela se traduit par :

  • La mise en place de chantiers plus vertueux (choix de matériaux, gestion des déchets, etc.)
  • Un accompagnement des futurs habitants, de la réservation jusqu’à l’installation
  • Un dialogue constant avec les collectivités pour anticiper les besoins (étudiants, familles monoparentales, seniors, etc.)

Au fil du temps, Secib Immobilier a développé une expertise spécifique en éco-construction et en accession sociale. Les opérations menées en partenariat avec des architectes engagés dans le développement durable ou des associations favorisant l’insertion sont devenues sa marque de fabrique.

La parole de la direction

À l’initiative de ce nouveau projet de levée de fonds, Graziella Inisan, directrice de Secib Immobilier, met en avant la vision portée depuis plus de quarante ans : « Nous croyons fermement que l’habitat n’est pas un produit marchand comme un autre. C’est un facteur de cohésion sociale, un cadre de vie essentiel à la dignité de chacun, et un levier pour répondre aux défis environnementaux

Par ailleurs, la directrice insiste sur l’importance d’impliquer les citoyens : « Faire appel à l’épargne locale, c’est donner à chacun la possibilité de participer à un changement structurel. On sort du schéma où seuls quelques investisseurs institutionnels décident. Ici, ce sont des milliers de contributeurs potentiels qui peuvent se sentir partie prenante. »

Un modèle de financement qui pourrait faire école

L’utilisation des obligations citoyennes pourrait préfigurer un nouveau standard de financement pour les projets solidaires. Alors que de nombreuses coopératives peinent à trouver des fonds propres ou des prêts bancaires à des conditions avantageuses, l’idée d’aller chercher directement la contribution de la société civile se montre prometteuse. Les taux d’intérêt proposés sont plus attractifs que ceux de l’épargne réglementée, et l’impact concret sur la région est quantifiable.

D’ici quelques années, on peut imaginer que des fonds citoyens prennent davantage d’ampleur, finançant non seulement le logement, mais aussi la transition agricole, la mobilité douce ou encore des projets culturels. Ce mouvement témoigne d’une volonté de reprendre la main sur la manière dont l’argent circule dans l’économie.

Les clés pour réussir une telle mobilisation

Pour qu’une levée de fonds de cette ampleur (2 M€) aboutisse dans de bonnes conditions, plusieurs facteurs doivent converger :

  1. Une communication claire sur les objectifs, la durée et les risques encourus
  2. Une réputation solide de l’émetteur : la Coopérative Immobilière de Bretagne et Secib Immobilier bénéficient de décennies d’expérience
  3. Un accompagnement pédagogique pour les investisseurs, afin de rendre l’obligataire accessible
  4. Une plateforme fiable, ici Lita.co, reconnue sur le marché de l’impact investing
  5. La capacité d’exécution : les fonds levés doivent rapidement se traduire en projets concrets

Si toutes ces conditions sont réunies, la campagne peut se révéler très fructueuse, offrant non seulement un financement solide, mais aussi une visibilité accrue et une dynamique collective autour de la mission sociale portée par l’opérateur.

Changer la donne dans la promotion immobilière

La promotion immobilière souffre parfois d’une image peu flatteuse, associée aux grands groupes et à la spéculation. Les initiatives de type coopératif, qui placent l’humain et l’environnement au cœur du projet, contribuent à faire émerger une alternative crédible.

En s’inscrivant dans une logique de développement territorial, la Coopérative Immobilière de Bretagne et Secib Immobilier réaffirment que la construction de logements peut être inclusive, solidaire et écologique. L’enjeu est de taille, puisque l’habitat touche à de nombreux domaines (santé, emploi, éducation, mobilité). À travers la citoyenneté financière, il devient possible de faire des épargnants de véritables acteurs de la ville ou du village de demain.

La Bretagne, terre d’expérimentations

Depuis plusieurs années, la Bretagne se distingue comme une région innovante dans le champ de l’économie sociale et solidaire (ESS). Les coopératives, mutuelles, associations et initiatives citoyennes y sont particulièrement dynamiques. L’histoire bretonne, marquée par l’entraide et la solidarité rurale, trouve aujourd’hui un écho dans des projets contemporains axés sur le développement durable.

La mobilisation citoyenne autour de cette levée de fonds s’inscrit ainsi dans une continuité historique : coopérer, partager les ressources et imaginer des solutions collectives face à des problématiques communes. Ce terreau fertile constitue un atout majeur pour la réussite des projets défendus par la Coopérative Immobilière de Bretagne.

Comment amplifier l’impact ?

Une fois les 2 M€ récoltés, l’argent devra être réparti sur plusieurs programmes immobiliers. Pour maximiser l’impact social et environnemental, il est crucial de :

  • Identifier les zones les plus en tension pour l’accession sociale à la propriété
  • Accompagner les futurs propriétaires : information, conseil en financement, suivi juridique, etc.
  • Assurer la qualité des bâtiments : respect des normes énergétiques, choix de matériaux durables
  • Innover dans les modalités de gouvernance : par exemple, impliquer les habitants dans certaines décisions (espaces communs, services partagés…)

Les organismes coopératifs possèdent déjà une solide expertise en la matière. Ils peuvent s’appuyer sur un réseau professionnel éprouvé, des relations de confiance avec les fournisseurs, et surtout, une vision de long terme pour l’avenir du logement responsable en Bretagne.

Vers une diversification des projets soutenus ?

L’immobilier résidentiel n’est pas le seul champ d’action possible. À terme, la coopérative pourrait également s’intéresser à d’autres formes d’habitat, comme les résidences seniors ou les logements étudiants, également sous tension en Bretagne. L’intégration d’équipements communs (crèches, lieux de coworking, jardins partagés) pourrait élargir encore le spectre et offrir une mixité de services bénéfique à tous.

Par ailleurs, certaines collectivités locales sont susceptibles de rejoindre le mouvement en proposant des terrains ou en cofinançant des opérations. Ce genre de partenariat public-privé-citoyen illustre les évolutions profondes dans la manière de concevoir la ville durable.

Une invitation à repenser la notion de « propriété »

À travers cette campagne, c’est aussi la vision traditionnelle de la propriété privée qui se retrouve questionnée. En effet, l’accession sociale encourage une conception plus modérée de l’investissement : il ne s’agit pas d’accumuler des biens en vue d’une revente lucrative, mais plutôt de se loger à un coût raisonnable, dans un cadre respectueux de l’environnement et de l’intérêt général.

Dans ce contexte, la réussite de la levée de fonds dépendra autant de l’adhésion des citoyens que de la robustesse financière des projets. Les premiers retours déjà recueillis auprès d’épargnants laissent entrevoir un optimisme certain, porté par la volonté d’agir concrètement sur son territoire.

Des idées inspirantes pour la suite

Qu’il s’agisse de contrer la spéculation immobilière ou de lutter contre le mal-logement, la solution passe inévitablement par des alliances innovantes entre finance et solidarité. En Bretagne, l’exemple de la Coopérative Immobilière et de Secib Immobilier montre qu’une autre voie est possible, en impliquant directement les habitants. Les promesses de rendement se doublent d’un engagement sociétal fort.

En somme, cette opération de deux millions d’euros annonce peut-être un nouvel élan pour le logement responsable en France, à mi-chemin entre solidarité, performance économique et préservation de l’environnement.