La banque publique d’investissement Bpifrance vient de dévoiler, via son communiqué, une première souscription sur ses fonds propres dans le produit monétaire Spiko Euro, considéré comme le premier fonds monétaire tokenisé adossé exclusivement à des Bons du Trésor français. Cet investissement inaugure une nouvelle ère où la technologie blockchain, soutenue par des institutions de premier rang, attire l’attention des acteurs économiques en quête d’innovation et d’optimisation financière.

Spiko Euro : un levier inédit pour la trésorerie d’entreprise

Le fonds monétaire Spiko Euro s’est forgé une réputation singulière dans le paysage financier français. À l’inverse des fonds classiques, il repose sur un registre d’actionnaires géré via la blockchain Ethereum. Cette structure permet un niveau de transparence élevé, notamment pour les transferts de parts et le suivi des opérations quotidiennes.

En proposant des intérêts quotidiens et une liquidité immédiate, Spiko Euro répond à la nécessité, pour les entreprises, de placer leurs excédents de trésorerie tout en conservant une flexibilité totale. Dans un environnement économique où la réactivité compte plus que jamais, la perspective de récupérer ses fonds à J+1 ou même en continu suscite un intérêt évident auprès des PME, ETI et start-up.

Cette innovation attire également l’attention des particuliers qui s’intéressent au marché obligataire à court terme. Habituellement réservé aux banques ou aux grands investisseurs institutionnels, ce type de produit monétaire devient, grâce à la tokenisation, plus accessible et plus simple à appréhender. L’interface proposée par Spiko se veut à la fois ergonomique et sécurisée, ambitionnant de démystifier la gestion d’actifs tout en rassurant sur l’origine des rendements.

Il est essentiel de souligner que Spiko Euro est adossé exclusivement à des Bons du Trésor français. Cette politique d’investissement renforce le niveau de sécurité pour les porteurs de parts. Les titres souverains de la France sont réputés solides sur les marchés internationaux. De plus, la maturité courte de ces bons contribue à limiter l’exposition aux fluctuations des taux d’intérêt.

Cette dynamique d’innovation s’inscrit dans une tendance plus large : le recours à la blockchain pour transformer les services-titres. Les avantages sont multiples : délais de règlement réduits, coûts inférieurs, et possibilités accrues d’interconnexion avec d’autres systèmes financiers. Spiko Euro illustre donc, à sa manière, la prise de conscience croissante quant au potentiel technologique de la tokenisation.

La tokenisation consiste à enregistrer les parts d’un fonds sous forme de “tokens” sur une blockchain publique. Chaque part numérique est traçable en continu. Les transferts sont validés par un mécanisme de consensus, garantissant une sécurité et une transparence inédites dans le registre des transactions.

En somme, si le lancement de ce fonds monétaire tokenisé séduit, c’est précisément parce qu’il concilie la stabilité d’un support d’investissement réputé (les Bons du Trésor) et les atouts de la technologie blockchain. La souscription de Bpifrance apparaît alors comme un signal fort : le marché français, soutenu par ses institutions, est prêt à accueillir ces nouvelles formes de produits financiers.

Les coulisses de Spiko : deux anciens hauts-fonctionnaires en quête de simplification

Spiko est née en 2023 sous l’impulsion de deux anciens agents publics, Paul-Adrien Hyppolite et Antoine Michon. Le premier, réputé pour ses travaux sur la transformation de la chaîne post-marché, avait déjà alerté sur la complexité administrative freinant l’épanouissement du secteur financier français. Le second, fort de ses compétences en réglementation et en gestion de projets institutionnels, a trouvé dans la blockchain une opportunité pour fluidifier la circulation des instruments financiers.

L’ambition initiale de Spiko s’articule autour d’un constat simple : la finance traditionnelle est souvent grevée par des procédures lourdes (back office, règlement-livraison, etc.). Or, l’adoption d’outils numériques plus performants pourrait simplifier drastiquement ces processus, tout en diminuant les coûts et les délais de règlement.

Quand ils se sont rencontrés, Hyppolite et Michon ont rapidement compris qu’ils partageaient une vision commune : faire tomber les frontières géographiques et administratives, au profit d’une meilleure accessibilité des produits financiers. De cette ambition commune est né Spiko Euro, un véhicule d’investissement pensé pour répondre à la demande pressante de transparence et de réactivité, tant du côté des entreprises que des épargnants individuels.

L’entreprise ne se limite pas à ce seul fonds. Selon les cofondateurs, la structure s’est dotée d’outils robustes pour accélérer la tokenisation d’autres instruments financiers, depuis les titres de créance jusqu’aux actions. À mi-2024, Spiko est même parvenu à marquer l’actualité en se positionnant comme le premier acteur européen à lancer des fonds monétaires totalement tokénisés sur Ethereum.

Bon à savoir sur le rôle de Spiko

Spiko se positionne non seulement comme émetteur, mais aussi comme facilitateur pour la distribution d’instruments financiers. Ses API dédiées permettent aux partenaires (banques, courtiers, fintech) d’intégrer la souscription et la gestion de parts tokenisées directement dans leurs systèmes, donnant ainsi naissance à un écosystème plus intégré.

Le choix de se concentrer d’abord sur un fonds monétaire n’est pas un hasard. Les créateurs de Spiko ont identifié la trésorerie d’entreprise comme le premier besoin à couvrir. Un placement à court terme, peu risqué, offre un terrain idéal pour tester, à grande échelle, la pertinence de la blockchain dans la finance de tous les jours.

La blockchain Ethereum au service de la finance tokenisée

L’utilisation de la blockchain Ethereum pour émettre et gérer les parts du fonds Spiko Euro représente un tournant décisif. Cette blockchain publique est reconnue pour sa robustesse, son écosystème de développeurs actif et sa compatibilité avec des contrats intelligents (smart contracts) sophistiqués.

Dans une démarche de transparence, chaque investisseur peut, s’il le souhaite, consulter l’adresse publique associée au fonds. Cela garantit une traçabilité totale des émissions et des transferts de tokens. Pour les régulateurs, cette visibilité accrue facilite également les audits et les contrôles, car toutes les opérations sont horodatées et immuables.

Sur le plan technique, Spiko s’est entouré d’experts capables de concevoir des smart contracts alignés sur la législation française et européenne. Concrètement, il s’agit de respecter les règles de contrôle KYC (Know Your Customer) et AML (Anti-Money Laundering) tout en tirant profit du caractère automatisé des contrats intelligents. Cette convergence entre innovation et conformité est cruciale pour gagner la confiance des utilisateurs et des autorités.

Ethereum possède toutefois des limites, notamment en termes de coûts de transaction (gas fees) et de volumes. Spiko a donc implémenté des protocoles et des solutions de “layer 2” permettant d’optimiser le traitement des opérations. Grâce à ces technologies, la souscription de parts tokenisées peut être réalisée rapidement, même pendant les périodes de pointe sur le réseau.

Les contrats intelligents sont des programmes autonomes exécutés sur la blockchain. Ils contiennent des règles prédéfinies (par exemple, des conditions de versement d’intérêts) qui, lorsqu’elles sont remplies, déclenchent automatiquement l’opération correspondante (paiement des coupons, transfert de parts, etc.).

Avec le temps, la performance d’Ethereum, associée aux solutions d’optimisation, pourrait encourager d’autres fonds à suivre la même voie. Si Spiko est le pionnier, il n’est probablement que la partie émergée de l’iceberg : la finance traditionnelle se prépare à intégrer ces nouvelles architectures de registres distribués, pour répondre aux exigences d’efficacité et de transparence des investisseurs modernes.

Bpifrance : un soutien institutionnel déterminant

Bpifrance, la banque publique d’investissement, est réputée pour son rôle majeur dans le financement des PME et ETI françaises, leur fournissant des prêts, des garanties ou des interventions en fonds propres. L’annonce de sa souscription dans le fonds Spiko Euro, à partir de sa propre trésorerie, donne un éclairage particulier sur les mutations en cours dans l’écosystème financier.

Le fait que Bpifrance investisse dans un fonds tokenisé témoigne de l’importance accordée à la modernisation des infrastructures de marché. Cette opération peut être perçue comme un double engagement : d’une part, soutenir une innovation française prometteuse ; d’autre part, s’assurer que l’écosystème national ne rate pas le virage de la blockchain.

Par ailleurs, cette souscription confère une légitimité institutionnelle à Spiko Euro. Les investisseurs professionnels, qui avaient peut-être des réticences initiales, voient désormais dans ce placement un produit viable et solide. En s’engageant de la sorte, Bpifrance endosse la posture de précurseur et encourage d’autres acteurs à franchir le pas.

Créée pour soutenir le développement des entreprises, Bpifrance agit comme partenaire de confiance en proposant des financements adaptés, du conseil, de la garantie et des solutions d’assurance-export. Son maillage régional (plus de 50 implantations) lui permet de rester proche des besoins du terrain.

En termes de perspective plus large, l’initiative de Bpifrance pourrait inciter d’autres banques publiques européennes à envisager des dispositifs similaires. La tokenisation des fonds monétaires correspond à un mouvement global : les institutions, soucieuses de renforcer leur compétitivité, investissent dans des technologies qui combinent efficacité, sécurité et traçabilité.

L’intérêt stratégique pour les PME, ETI et particuliers

La trésorerie est un enjeu vital pour les petites et moyennes entreprises, ainsi que pour les entreprises de taille intermédiaire. Nombre d’entre elles stockent leurs liquidités sur des comptes courants ou des livrets faiblement rémunérés, voire nuls. Avec Spiko Euro, elles peuvent bénéficier de rendements quotidiens tout en conservant un accès instantané à leurs fonds.

Cette agilité se révèle précieuse pour financer la chaîne d’approvisionnement, régler des factures urgentes ou saisir des opportunités de marché. À l’échelle macroéconomique, le renforcement de la trésorerie disponible au jour le jour améliore la fluidité du circuit économique : les fournisseurs sont payés plus rapidement, les investissements peuvent se décider sans délai et la confiance globale s’accroît.

Pour les particuliers, l’accès à un fonds monétaire entièrement dématérialisé, inscrit sur la blockchain, représente une rupture avec les codes classiques de la finance. Ils peuvent allouer de petits montants, suivre leurs gains en temps réel, et arbitrer facilement entre différents placements. Cette liberté est d’autant plus importante dans un contexte d’inflation, où les épargnants cherchent à préserver leur pouvoir d’achat.

Point essentiel : le caractère liquide

Grâce à la tokenisation, les détenteurs de parts peuvent transférer leurs tokens à tout moment, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Hexagone, sans contrainte de fuseau horaire ni barrière géographique. Cette mobilité renforce la flexibilité en matière de gestion de trésorerie et de réallocation d’actifs.

En définitive, la mise à disposition d’un produit tel que Spiko Euro abaisse le “ticket d’entrée” pour la gestion de trésorerie, la rendant plus inclusive. Cette démocratisation s’inscrit dans la philosophie de la blockchain, qui vise à effacer les intermédiaires inutiles et à fluidifier la circulation de la valeur.

Régulation, conformité et garanties juridiques

La question de la régulation se pose inévitablement lorsqu’il est question de tokenisation d’instruments financiers. En France, l’Autorité des marchés financiers (AMF) encadre strictement l’émission et la distribution de fonds. Spiko a donc dû prouver la robustesse de son modèle juridique et de ses solutions techniques avant de commercialiser Spiko Euro.

Le fait que Bpifrance souscrive dans ce fonds valide, en creux, l’architecture réglementaire mise en place. Pour les entreprises, cette caution institutionnelle rassure quant à la légalité du produit, tandis que pour Spiko, c’est l’opportunité de démontrer que la blockchain peut se conformer aux standards les plus exigeants de la finance traditionnelle.

Au-delà de la conformité française, Spiko doit également tenir compte du cadre européen. Les directives et règlements visant à harmoniser le marché des crypto-actifs (MiCA, par exemple) influent sur la manière dont un produit tokenisé peut être proposé aux clients dans l’Union européenne. Dans ce domaine, Spiko se veut pionnier, convaincu que l’adoption massive de la blockchain passera par une évolution pragmatique de la réglementation.

En parallèle, le recours aux Bons du Trésor comme support unique d’investissement simplifie la compréhension du risque. Bien que la valeur des parts soit reliée au marché de la dette souveraine, la solidité de la signature française donne un socle de stabilité. Les investisseurs savent précisément d’où provient la rémunération, sans se perdre dans des instruments structurés complexes.

Enfin, la transparence liée à la blockchain renforce la confiance : chaque opérateur, qu’il soit investisseur ou autorité de tutelle, peut auditer les mouvements de tokens et s’assurer que le fonds respecte les règles définies dans son prospectus. Cette traçabilité pourrait, à terme, devenir la norme pour de nombreux véhicules d’investissement, car elle diminue les risques de fraude et de manipulations.

Exploiter la transférabilité des parts pour innover en gestion du collatéral

Une des vertus majeures de la tokenisation, souvent sous-estimée, est la transférabilité mondiale et continue des parts. Contrairement à un fonds monétaire traditionnel, dont les transferts s’effectuent durant des plages horaires spécifiques via des systèmes fermés, les tokens Spiko Euro peuvent passer d’un portefeuille à un autre de manière quasi instantanée.

Cette caractéristique ouvre la voie à de nouveaux usages. Par exemple, pour les entreprises ayant des filiales à l’étranger, il devient plus simple de centraliser la trésorerie dans un même véhicule, puis de réallouer ces ressources en fonction des besoins locaux, et ce quasiment en temps réel. Cette approche pourrait optimiser la gestion du collatéral et fluidifier la trésorerie de groupe.

Plus encore, la possibilité de nantir des tokens en garantie d’un prêt élargit le champ des financements. Si une PME souhaite emprunter pour son expansion, elle peut offrir ses parts de Spiko Euro comme collatéral, sans passer par des procédures longues. Le prêteur, sécurisé par la solidité des Bons du Trésor, accorde sa confiance plus facilement.

Focus sur la gestion de collatéral

Dans la finance traditionnelle, la gestion du collatéral implique parfois plusieurs intermédiaires et des délais de règlement élevés. Avec les parts tokenisées, la formalisation d’un gage ou d’un nantissement devient plus rapide, plus transparente et potentiellement moins coûteuse. Un véritable atout pour la compétitivité des entreprises.

Néanmoins, ces perspectives doivent être encadrées juridiquement. La législation française prévoit déjà des mécanismes pour enregistrer les sûretés sur des titres financiers, mais l’arrivée des tokens impose d’adapter certaines dispositions, afin de clarifier la procédure en cas de défaut ou de litige. Les cofondateurs de Spiko insistent sur l’importance de ces évolutions législatives pour faire de la France un territoire de référence en matière de finance blockchain.

Analyse : la transformation en profondeur de la chaîne post-marché

L’essor de la tokenisation, illustré par Spiko Euro, n’est pas seulement une curiosité technologique. Il s’agit, pour les marchés financiers, d’un changement de paradigme. Les processus classiques de règlement-livraison, souvent lents et onéreux, se voient remplacés par des interactions sur blockchain, plus simples et potentiellement moins coûteuses à grande échelle.

Les acteurs de la finance (banques dépositaires, chambres de compensation, notaires, etc.) sont amenés à repenser leur position dans la chaîne de valeur. Certains y voient une menace, d’autres, une opportunité d’évoluer vers des prestations à plus forte valeur ajoutée. Dans ce contexte, la France a tout intérêt à encourager les initiatives qui réinventent la post-négociation, afin de figurer en première ligne de l’innovation.

L’expérience de Spiko démontre aussi que la participation d’institutions publiques ou semi-publiques (comme Bpifrance) peut accélérer la démocratisation de ces solutions. Alors que les fonds monétaires traditionnels existant depuis plusieurs décennies ne suscitaient plus beaucoup de surprise, la version tokenisée introduit une nouvelle dynamique, à même de stimuler la concurrence et d’améliorer l’offre pour les entreprises.

Si les gains potentiels sont multiples (réduction des coûts, accélération des process, meilleure transparence), il demeure des défis à relever : évolution réglementaire, éducation des acteurs, fiabilité technique, lutte contre la cybercriminalité. À mesure que les montants gérés sur blockchain grandiront, la sécurité deviendra une préoccupation grandissante. Les solutions de type “cold storage” et les protocoles de gouvernance sécurisée devront donc être renforcés pour rassurer toutes les parties prenantes.

Les vols de tokens et les piratages restent un risque réel. Pour y faire face, Spiko et les gestionnaires d’actifs dématérialisés investissent dans des infrastructures robustes et font auditer régulièrement leurs smart contracts. Cette rigueur est indispensable pour gagner la confiance des investisseurs institutionnels et particuliers.

Au-delà de la finance, la tokenisation pourrait s’étendre à d’autres secteurs (immobilier, propriété intellectuelle, chaînes d’approvisionnement, etc.), ce qui renforcerait l’interopérabilité des systèmes et la fluidité des échanges internationaux. L’initiative de Spiko Euro n’est donc qu’un jalon dans un vaste mouvement de numérisation des actifs, promis à un avenir particulièrement dynamique.

Perspectives sur la tokenisation en Europe

L’Europe a récemment franchi des étapes majeures en matière de régulation des crypto-actifs, avec pour objectif d’harmoniser les approches entre les pays membres. Dans ce cadre, la France se montre plutôt proactive : l’AMF a déjà mis en place un régime d’enregistrement volontaire pour les prestataires de services sur actifs numériques (PSAN), préparant progressivement le terrain à l’adoption générale du Règlement MiCA.

Le cas de Spiko Euro, soutenu par Bpifrance, est un exemple concret de la volonté française d’être un “hub” de l’innovation financière. À l’échelle européenne, d’autres initiatives voient le jour : des obligations d’État tokenisées en Allemagne, des projets pilotes de stablecoins adossés à l’euro en Italie, ou encore des solutions de règlement-livraison sur blockchain en Espagne.

Cette effervescence témoigne de la convergence des efforts. À terme, il est possible d’envisager la création d’un marché unique de la finance tokenisée, où les entreprises pourraient négocier et échanger des parts de fonds, des obligations et même des actions, sans se heurter à des frontières réglementaires. Le succès d’un projet comme Spiko Euro alimente cette perspective, en démontrant la faisabilité et l’intérêt économique d’un tel modèle.

Un des facteurs clés de succès sera la capacité à éduquer les investisseurs. La finance traditionnelle ne s’adopte pas du jour au lendemain, et la blockchain demeure souvent un concept flou pour le grand public. Les acteurs qui offriront des plateformes pédagogiques, des supports de formation et un accompagnement sur mesure auront un avantage compétitif.

Spiko, en collaborant avec des acteurs institutionnels et en proposant des API accessibles, s’inscrit dans cette dynamique. Les solutions de tokenisation d’actifs monétaires, si elles continuent d’évoluer, pourraient renforcer l’attractivité de l’Union européenne pour les fintech. Et avec l’arrivée de la monnaie numérique de banque centrale (MNBC) dans le futur, les ponts entre la finance décentralisée (DeFi) et la finance centralisée se multiplieront.

Une dynamique porteuse pour l’avenir

En investissant dans Spiko Euro, Bpifrance envoie un signal fort : la combinaison des Bons du Trésor et de la blockchain peut offrir des opportunités de placement souples et compétitives, en adéquation avec les exigences du marché moderne. La souscription réalisée par la banque publique d’investissement doit être perçue comme l’amorce d’une évolution qui pourrait bouleverser l’industrie de la gestion d’actifs.

Qu’il s’agisse de la recherche de rendements quotidiens pour la trésorerie d’entreprise, de la facilitation du transfert d’actifs ou encore de la transparence inégalée qu’offre la blockchain, ces innovations sont en passe de s’installer durablement dans l’écosystème financier français. Les bénéfices ne se limitent pas aux grands groupes : les TPE, PME et particuliers ont maintenant la possibilité de goûter à un instrument autrefois réservé aux institutions spécialisées.

Alors que les montants gérés par Spiko atteignent déjà 220 millions d’euros et que plus de 700 entreprises lui font confiance, il est probable que ce succès attire des concurrents. Une saine émulation pourrait alors accélérer la transition vers des marchés de capitaux plus fluides, plus ouverts et plus responsables. Le soutien de Bpifrance ancre cette dynamique dans l’économie réelle, démontrant que la tokenisation n’est pas une idée futuriste, mais une réalité fonctionnelle.

La finance française, en adoptant ces nouvelles infrastructures, se projette dans une ère où la tokenisation sera non seulement un atout concurrentiel, mais aussi un catalyseur d’efficacité et de transparence pour toutes les parties prenantes.