Bpifrance et la Banque des Territoires renforcent l'entrepreneuriat local
Découvrez comment 20 M€ soutiennent la création d'entreprises rurales et de montagne et favorisent l'emploi dans les territoires fragiles.
À Bozouls, Bpifrance et la Banque des Territoires passent à l’offensive pour l’entrepreneuriat local. Annoncée le 30 septembre 2025, la nouvelle phase du programme Entreprendre dans les territoires mobilise 20 millions d’euros pour accélérer la création, la reprise et la transmission d’entreprises dans les petites et moyennes villes, et désormais au cœur des territoires ruraux et de montagne. Une montée en puissance qui cible les zones fragiles et renforce la cohésion économique locale.
20 M€ pour l’entrepreneuriat local : extension aux zones rurales et de montagne
Cette enveloppe de 20 millions d’euros double les moyens initialement déployés en 2022. Le programme élargit son périmètre au-delà des petites et moyennes villes pour intégrer, de manière prioritaire, les territoires ruraux et les espaces de montagne. L’objectif est clair : corriger les inégalités territoriales en apportant un accompagnement de proximité aux porteurs de projets et aux entrepreneurs, là où l’offre d’appui demeure la plus clairsemée.
À l’initiative de la Banque des Territoires et de Bpifrance, cette nouvelle étape s’inscrit dans une stratégie d’investissement public en faveur du tissu productif local. Elle vient prolonger des actions structurantes menées depuis 2022, en cohérence avec les priorités nationales sur la transmission des TPE, la montée en compétence et l’accès aux financements.
Bozouls, Occitanie : lancement officiel et messages clés
Présentée lors de la clôture du projet OCCRE en Occitanie, l’annonce a été portée par Gisèle Rossat-Mignod, directrice du réseau de la Banque des Territoires, et Marie Adeline-Peix pour Bpifrance. Les deux dirigeantes ont insisté sur la nécessité d’outiller les écosystèmes locaux pour préserver l’emploi, favoriser les transmissions et accélérer la création d’entreprises viables. Selon le communiqué, l’ambition est de multiplier l’impact déjà observé lors de la première phase (source : Bpifrance, 30 septembre 2025).
Ce que couvre l’extension territoriale en 2025
Le programme inclut désormais des zones rurales et de montagne en plus des petites et moyennes villes. L’accompagnement cible la création, la reprise et la transmission d’entreprises, avec un appui renforcé des réseaux locaux et des opérateurs d’accompagnement. Les modalités détaillées d’allocation des 20 M€ ne sont pas précisées publiquement à ce stade.
Premiers résultats consolidés : impact mesurable sur l’emploi et l’activité
La première vague, lancée en 2022 avec 10 millions d’euros, a démontré sa capacité à irriguer les territoires. 42 opérateurs ont été mobilisés dans 13 régions, permettant d’accompagner 14 600 porteurs de projets et entrepreneurs et de conduire à 3 400 créations ou reprises d’entreprises à fin 2024. Ces résultats témoignent d’un effet d’entraînement dans des bassins d’emploi souvent sous-denses.
Au-delà des chiffres, plusieurs enseignements se dégagent : la dynamique entrepreneuriale se densifie quand les chaînes d’appui sont structurées, l’accès aux financements progresse avec l’ingénierie de projet, et la transmission se fluidifie lorsque les cédants sont accompagnés sur la durée. C’est précisément ce triptyque que la nouvelle phase entend amplifier.
Banque des Territoires : rôle et leviers
Bras financier tourné vers les collectivités et la cohésion, la Banque des Territoires soutient des projets qui combinent impact économique et utilité sociale. Dans ce programme, elle agit comme catalyseur de l’offre d’accompagnement, en facilitant l’accès à des dispositifs structurés et en renforçant les opérateurs locaux. Son bilan 2024 mentionne une année record d’investissements au service de territoires plus verts et solidaires, ce qui conforte la stratégie d’extension du programme.
Le maillage par 42 opérateurs dans 13 régions a permis de rapprocher l’offre d’accompagnement des créateurs et repreneurs, notamment dans des zones à faible densité. Leurs missions incluent l’orientation, la formation à la gestion, la préparation financière et le soutien post-création. Le passage à l’échelle attendu en 2025 vise à étendre ces fonctions aux territoires ruraux et de montagne, où la proximité est un facteur clé de viabilité.
Mécanique du programme : accompagnement, réseaux et transmission d’entreprises
Entreprendre dans les territoires a été conçu pour reconnecter les porteurs de projets à des dispositifs concrets et adaptés. Au cœur du modèle : l’accompagnement personnalisé, la mise en relation avec des réseaux locaux et l’accès à des conseils financiers. L’offre couvre toutes les étapes, de l’idée au post-reprise, avec un accent particulier sur la transmission, enjeu majeur dans les territoires où le vieillissement des dirigeants pèse sur la continuité des savoir-faire.
La nouvelle phase se coordonne avec les priorités nationales de Bpifrance, dont le plan transmission TPE, orienté vers la fluidification des cessions et la sécurisation des emplois. La logique est double : protéger le stock d’entreprises existantes via des reprises réussies et alimenter le flux de nouvelles créations pour stimuler l’économie de proximité.
Plan transmission TPE : articulation avec l’écosystème Bpifrance
Le plan transmission TPE, annoncé par Bpifrance, complète le dispositif en apportant des ressources spécifiques à la reprise. Il s’insère dans une stratégie plus large de soutien aux TPE et PME, avec un outillage pédagogique, des mises en réseau et des passerelles vers les solutions de financement. La vocation est de rassurer les cédants et de professionnaliser les repreneurs pour éviter les cessations d’activité par défaut de successeurs.
Indicateurs d’impact à suivre en 2025
Plusieurs métriques opérationnelles méritent un suivi rapproché pour objectiver les résultats :
- Taux de transformation des accompagnements en créations ou reprises effectives.
- Pérennité à 3 ans des entreprises soutenues, notamment en zones rurales et de montagne.
- Transmission réussie des TPE, mesurée en emplois maintenus et en continuité d’activité.
- Accès aux financements pour les porteurs peu bancarisés ou éloignés des centres urbains.
Le programme privilégie un parcours modulable qui peut inclure : diagnostic de projet, structuration juridique, appui au business plan, formation à la gestion et à la comptabilité, accès à des réseaux d’entrepreneurs, sécurisation des premières embauches et suivi post-création. En reprise, l’accent est mis sur l’évaluation du fonds de commerce, la négociation, l’ingénierie de financement et la passation opérationnelle.
Enjeux fiscaux et juridiques pour TPE et micro-entreprises
La réussite d’un projet entrepreneurial ne repose pas uniquement sur la qualité du modèle économique. Elle tient aussi à l’anticipation fiscale et juridique.
Les entreprises relevant des BIC ou des BNC sont, dans la plupart des cas, imposées à l’impôt sur le revenu, avec des modalités différentes selon le régime choisi. Pour les micro-entrepreneurs, un régime simplifié favorise la déclaration et le paiement via des outils en ligne, limitant les formalités et clarifiant la trésorerie.
Au-delà de l’imposition, la transmission implique des sujets techniques : valorisation, fiscalité des plus-values, choix de structure, pactes d’associés, et sécurisation des contrats de travail. Le programme facilite l’orientation vers des compétences adaptées, pour réduire les risques de ruptures et préserver l’activité locale. Les échéances et modalités déclaratives demeurent un point de vigilance, en particulier pour les micro-entreprises qui alternent entre des revenus irréguliers et des assiettes fluctuantes de cotisations et d’impôts.
BIC et BNC : points de repère utiles
Dans les territoires cibles, une part importante des activités concernent les services, l’artisanat et le commerce. La distinction BIC ou BNC influence la méthode de calcul du résultat imposable, le suivi comptable et, parfois, le choix du régime. Les porteurs accompagnés trouvent, via le programme, des relais d’expertise en fiscalité d’entreprise et en obligations sociales, nécessaires pour sécuriser le démarrage comme la transmission.
Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) concernent notamment les activités de commerce, artisanat et hôtellerie-restauration. Les bénéfices non commerciaux (BNC) visent généralement les professions libérales.
Les micro-entreprises bénéficient de régimes simplifiés de déclaration et de calcul de l’impôt sur le revenu, avec des formalités allégées et des outils en ligne dédiés. Ce cadre permet aux entrepreneurs d’orienter davantage leur énergie vers le développement de leur activité, tout en respectant les obligations fiscales et sociales essentielles (références Ministère de l’Économie).
Gouvernance et calendrier opérationnel 2025 : ce qui change vraiment
La gouvernance repose sur un pilotage conjoint de la Banque des Territoires et de Bpifrance, avec une mise en mouvement des opérateurs de terrain. Les annonces du 30 septembre 2025 confirment la continuité de l’action au-delà de 2025, avec un suivi des résultats en emploi et en croissance locale. La montée en puissance opérationnelle se traduira par une intensification des actions en milieu rural et en montagne, tout en maintenant l’effort dans les petites et moyennes villes.
Deux priorités ressortent : accélérer les parcours de reprise pour répondre à l’enjeu du vieillissement des dirigeants et maintenir une offre d’accompagnement inclusive à proximité des porteurs de projets, notamment les entrepreneurs éloignés des métropoles. Les réseaux locaux sont déterminants pour identifier les besoins, trier les projets et raccorder les entrepreneurs aux bons dispositifs.
Bpifrance Création : outillage et information
Plateforme d’appui reconnue, Bpifrance Création joue un rôle d’accès à l’information et de diffusion des bonnes pratiques. Le site met en avant des guides, actualités et outils dédiés à la création et à la reprise.
Dans l’esprit du programme, l’enjeu est d’orienter efficacement les entrepreneurs vers la bonne ressource et de réduire le délai entre l’idée et l’acte. L’articulation avec les opérateurs locaux favorise un parcours sans couture pour l’entrepreneur.
Deux citations clés
Nous soutenons l’entrepreneuriat dans les territoires fragiles pour lutter contre les inégalités territoriales, favoriser l’accès aux dispositifs d’accompagnement et stimuler les dynamiques économiques locales. a déclaré Gisèle Rossat-Mignod. Cette phase étendue permettra de toucher plus de territoires, en s’appuyant sur les succès passés, a ajouté Marie Adeline-Peix (source : Bpifrance, 30 septembre 2025).
Entrepreneuriat et dynamiques locales : repères macroéconomiques utiles
Le contexte 2024-2025 confirme l’importance de l’entrepreneuriat de proximité pour la cohésion territoriale. Selon l’INSEE, les créations d’entreprises en France ont progressé de 5 % en 2024, une tendance portée par l’essor des micro-entrepreneurs et l’extension des dispositifs de soutien. Ce mouvement trouve un écho dans les traditions économiques des territoires ruraux et de montagne, où la reprise de fonds existants et la relance de commerces de bourg jouent un rôle d’ancrage social et économique.
Sur le plan financier, les rapports d’activité de la Banque des Territoires et l’engagement de Bpifrance signalent une mobilisation significative des financements publics en faveur de l’innovation, des PME et des économies locales. Entreprendre dans les territoires s’inscrit dans ce cadre d’intervention, en ciblant les déserts d’accompagnement et en renforçant la robustesse des projets à la source.
Ce que l’on peut attendre sur le terrain
À court terme, l’extension du programme devrait se traduire par :
- Des parcours de reprise mieux balisés, avec un effet direct sur la préservation des emplois locaux.
- Un maillage renforcé des opérateurs en zones peu denses, pour réduire les frictions d’accès à l’accompagnement.
- Une visibilité accrue des dispositifs de financement pour les projets à fort ancrage territorial.
- Un suivi des résultats centré sur les créations, reprises et la pérennité des entreprises accompagnées.
La transmission sécurise une base d’emplois existants, maintient l’activité et les savoir-faire, et évite les ruptures d’approvisionnement de services essentiels dans les territoires. Elle nécessite toutefois un appui technique soutenu : évaluation, financement, transition opérationnelle et accompagnement post-reprise. La combinaison d’un appui public et d’un réseau de terrain réduit sensiblement les risques de défaillance précoces.
Territoires fragiles : cap sur la pérennité des entreprises
Avec 20 millions d’euros dédiés et un bilan déjà solide, Entreprendre dans les territoires change d’échelle pour consolider la création et la reprise là où elles sont le plus stratégiques. Le programme prolonge son action au-delà de 2025, avec un suivi ciblé de l’impact sur l’emploi et la croissance locale. Pour les porteurs, l’enjeu est de mobiliser au bon moment les ressources d’accompagnement et de s’orienter vers les circuits adaptés à leur situation.
Dans un paysage où la vitalité économique se joue au niveau communal, l’articulation entre accompagnement de proximité, transmission et simplification des démarches fiscales restera déterminante. Les sites de Bpifrance et de la Banque des Territoires fourniront les mises à jour utiles sur les modalités pratiques et les résultats.
La granularité territoriale devient un atout dès lors que les bons outils arrivent jusqu’aux entrepreneurs qui en ont le plus besoin.