Superbranche lève 13 M€ pour faire avancer la lutte contre le cancer
Découvrez comment Superbranche révolutionne le traitement des cancers grâce à ses nanoparticules théranostiques et un financement de 13 M€.

Une vague d’audace technologique déferle en Alsace : la jeune entreprise strasbourgeoise Superbranche officialise une nouvelle levée de fonds de 13 millions d’euros. Cette opération financière confirme l’importance de la recherche française dans les nanotechnologies et ouvre la voie à des perspectives médicales innovantes, notamment dans la prise en charge des cancers.
Un tour de table stratégique de 13 M€ : des investisseurs convaincus
Si la somme de 13 millions d’euros interpelle, elle reflète avant tout la solidité du projet porté par Superbranche. Ce financement réunit plusieurs acteurs de choix : le Fonds SPI 2, géré par Bpifrance pour le compte de l’État dans le cadre de France 2030, Capital Grand Est à travers son fonds CapInnov’Est 2, ainsi que divers investisseurs privés. Cette fusion d’expertises financières traduit une volonté commune de soutenir l’innovation française dans un secteur hautement stratégique : la thérapie de pointe contre le cancer.
Ce type d’opération, fréquemment qualifié de “série A”, va au-delà d’un simple apport monétaire. Il cristallise la confiance des partenaires dans le potentiel réel des nanoparticules superparamagnétiques de Superbranche, connues sous le nom de SUPERSPIO®. La perspective de fournir, à moyen terme, des solutions “théranostiques” — associant diagnostic et traitement — semble en effet particulièrement attrayante aux yeux des investisseurs, en quête de projets alignés avec des enjeux sociétaux majeurs.
Du point de vue du paysage économique français, cette opération témoigne de la volonté de conjuguer innovation médicale et souveraineté industrielle. Dans un environnement marqué par la nécessité de soutenir la recherche contre les pathologies oncologiques, la présence de Bpifrance par l’intermédiaire du Fonds SPI 2 est révélatrice : l’État mise sur la capitalisation des travaux de R&D nationaux, misant sur le fait que la France possède tous les atouts pour exceller dans le champ des biotechnologies.
Les aides publiques, telles que celles de Bpifrance dans le cadre du programme France 2030, visent à accompagner des sociétés jugées essentielles pour l’avenir industriel du pays. Ici, le déploiement de 13 M€ reflète une ambition claire : faire de la France un pôle de référence dans la recherche biomédicale de pointe.
L’industrie au cœur du projet : une usine pilote en Alsace
Pour concrétiser sa vision, SUPERBRANCHE projette d’ériger une usine pilote à Sélestat, au cœur de l’Alsace, dès le printemps 2025. La particularité de cette infrastructure ? Produire des nanoparticules de grade GMP (Good Manufacturing Practice) adaptées à la pratique clinique et à des essais réglementaires en oncologie. Derrière ces mots, un enjeu crucial : la conformité aux standards pharmaceutiques internationaux, gage de sécurité pour les patients et de confiance pour les autorités sanitaires.
Au-delà de l’aspect industriel, l’ouverture de cette plateforme de production constitue une opportunité pour la région. Une dizaine d’emplois directs devrait en effet être créée. Les activités de recherche et de développement, elles, continueront de se déployer sur Strasbourg et ses environs, confortant ainsi la vocation de l’Alsace comme pôle scientifique et technologique. D’un point de vue territorial, l’ambition est claire : faire rayonner la compétitivité française à l’échelle européenne et internationale, grâce à l’émergence de solutions médicales novatrices.
Au regard du droit et des réglementations françaises, notamment celles encadrant la fabrication de produits de santé, la mise en place d’une usine dédiée revêt un caractère stratégique. Obtenir l’autorisation de produire au grade pharmaceutique requiert un ensemble de certifications, de protocoles et de contrôles très stricts. Grâce à ce futur “démonstrateur industriel”, Superbranche pourra accélérer sa mise sur le marché, tout en assurant une meilleure maîtrise de sa chaîne de valeur.
Bon à savoir : l’impact du PPST
Le dispositif de protection du potentiel scientifique et technologique de la Nation (PPST) vise à sécuriser les projets présentant un intérêt majeur pour la France. Grâce à ce cadre, Superbranche bénéficie d’un soutien institutionnel marqué, qui protège ses innovations stratégiques dans le domaine des nanotechnologies médicales.
Une démarche “théranostique” : diagnostic et traitement en une seule injection
Le pilier scientifique du projet s’appuie sur la théranostique, concept qui fusionne “thérapie” et “diagnostic”. L’intérêt majeur de cette approche réside dans la possibilité de réaliser, avec la même substance, un suivi en imagerie médicale et un traitement ciblé des cellules tumorales. En d’autres termes, lorsqu’un patient reçoit cette injection, les nanoparticules de fer permettent non seulement la détection précoce, mais aussi l’élimination de cellules cancéreuses par hyperthermie magnétique focalisée.
Concrètement, l’hyperthermie magnétique utilise un champ magnétique externe pour augmenter la température uniquement au niveau des tumeurs, épargnant autant que possible les tissus sains environnants. Ce protocole cible le cœur du problème : comment frapper la tumeur de manière plus sélective, tout en préservant la qualité de vie du patient ? Les nanoparticules SUPERSPIO® de Superbranche se distinguent par leur superparamagnétisme, qualité indispensable pour générer cette élévation thermique localisée.
Dans le traitement du cancer, la personnalisation des soins revêt une importance capitale. L’intégration simultanée du diagnostic (par imagerie IRM) et de l’action thérapeutique confère à la solution proposée par Superbranche un statut particulièrement innovant. Outre les bénéfices cliniques, cette simultanéité pourrait réduire les coûts et faciliter la logistique pour les établissements de soins, toujours en quête d’optimisation des parcours patients.
La théranostique se fonde sur l’idée d’une unique molécule ou particule capable de remplir deux fonctions : repérer une anomalie (comme une cellule cancéreuse) et la traiter de façon ciblée. Cette double action s’inscrit dans une logique de plus grande efficacité clinique et de meilleure expérience pour le patient.
Portée et retombées économiques : vers la création d’emplois et l’expansion de la R&D
Au-delà des retombées médicales, le projet de Superbranche ambitionne aussi de dynamiser le tissu socio-économique local. En plus des dix emplois prévus pour l’usine pilote de Sélestat, cinq postes supplémentaires verront le jour pour soutenir la R&D préclinique. Sur ce point, l’entreprise souhaite pousser plus loin ses recherches afin de valider l’efficacité et la sécurité de ses nanoparticules dans diverses indications oncologiques difficiles à traiter.
Cette démarche s’inscrit dans la Value Based Healthcare (VBHC), une tendance actuelle qui consiste à articuler les innovations médicales autour du bénéfice réel pour le patient et la collectivité. En d’autres termes, Superbranche ne se limite pas à élaborer un nouveau produit pharmaceutique : elle propose une approche globale, cherchant à améliorer la prise en charge thérapeutique tout en optimisant les ressources hospitalières.
D’un point de vue financier, l’essor de la biotech industrielle et la volonté de maîtriser l’ensemble de la chaîne de production offrent une visibilité précieuse pour les investisseurs. Ils anticipent en effet des perspectives de croissance à long terme, fondées sur la commercialisation de solutions à forte valeur ajoutée. In fine, l’espoir est de voir la France se positionner en chef de file européen dans l’utilisation des nanoparticules pour la médecine oncologique.
L’histoire de SUPERBRANCHE : des racines alsaciennes à la conquête de la santé mondiale
Fondée par Delphine Felder-Flesch, Superbranche a vu le jour à Strasbourg, au cœur d’un vivier universitaire et scientifique réputé. Son nom fait écho à la structure “branche” que peuvent adopter certaines molécules, mais illustre également la volonté de repousser les limites conventionnelles de la recherche en passant par la “super” innovation. Les premiers travaux de la startup se sont orientés vers la fabrication de nanoparticules superparamagnétiques, ouvrant rapidement des horizons prometteurs dans le dépistage des tumeurs.
Portée par l’écosystème alsacien dynamique, SUPERBRANCHE a consolidé ses bases en collaborant avec des laboratoires de recherche publics et privés. L’appui initial des Alsace Business Angels a joué un rôle décisif, permettant à la jeune pousse de se positionner rapidement dans la course à l’innovation. Avec cette nouvelle levée de fonds de 13 M€, la start-up aborde un tournant majeur : passer du prototype de laboratoire à l’industrialisation à grande échelle.
Lorsque la fondatrice évoque sa “vision de Biotech industrielle”, elle met l’accent sur l’indépendance et la maîtrise de la chaîne de valeur. Pour les investisseurs comme pour les pouvoirs publics, cette garantie d’une production entièrement internalisée est la preuve d’une stratégie solide, capable de soutenir l’expansion de l’entreprise sur les marchés nationaux et internationaux.
Le concept de l’hyperthermie magnétique : décryptage d’une technologie de rupture
Parmi les multiples approches pour traiter le cancer, l’hyperthermie magnétique suscite un engouement particulier. Sous l’effet d’un champ magnétique externe, les nanoparticules de fer s’échauffent localement, entraînant la destruction sélective des cellules tumorales. L’atout majeur : une réduction notable des effets secondaires comparée à certaines méthodes classiques, comme la chimiothérapie lourde ou la radiothérapie à large spectre.
Le principe repose sur le fait que les cellules cancéreuses sont plus sensibles à la chaleur que les cellules saines. En atteignant une température précise (autour de 42-45 °C) au sein de la tumeur, on perturbe le métabolisme des cellules malignes jusqu’à ce qu’elles ne puissent plus se maintenir. Couplée à un suivi en imagerie IRM, la technique proposée par Superbranche permettrait non seulement de vérifier le positionnement des nanoparticules avant l’activation, mais aussi d’évaluer en temps réel l’efficacité du traitement.
– Précision accrue : le champ magnétique peut être focalisé sur la zone tumorale, ce qui limite l’atteinte des tissus sains.
– Moins d’effets secondaires : la chaleur affecte principalement les cellules cancéreuses, réduisant la toxicité pour l’organisme.
– Combinaison avec d’autres traitements : cette méthode peut s’associer à la radiothérapie ou à la chimiothérapie, renforçant leur efficacité globale.
Aujourd’hui, la reconnaissance de ces atouts par les autorités sanitaires et le monde scientifique se manifeste dans l’intérêt marqué que suscite SUPERBRANCHE. Les investisseurs y voient la perspective d’une solution “de demain” qui pourrait aisément s’intégrer dans les protocoles de soins établis et, in fine, alléger le fardeau économique lié au traitement des cancers.
Les partenaires financiers et leur rôle dans l’expansion de Superbranche
Dans toute opération de levée de fonds, l’identité des investisseurs en dit long sur la crédibilité du projet. Ici, Bpifrance, à travers le Fonds SPI 2, se démarque comme un acteur clé. L’enveloppe destinée à Superbranche entre en résonance avec la mission du Fonds SPI : appuyer les entreprises qui souhaitent construire ou moderniser des outils de production stratégique sur le territoire français. Pour Magali Joëssel, directrice du fonds SPI, le choix de miser sur la détection précoce et le traitement ciblé des cellules cancéreuses illustre la pertinence de cette vision industrielle adaptée aux exigences médicales.
De son côté, Capital Grand Est, via son fonds CapInnov’Est 2, agit comme un soutien régional incontournable. La structure, dont la mission est d’accompagner les jeunes pousses prometteuses, souligne la cohérence du projet Superbranche avec les ambitions de la région Grand Est en matière de santé et d’innovation. Jean-François RAX, responsable de l’activité capital amorçage chez Capital Grand Est, se déclare confiant quant à la capacité de Superbranche à « transformer le traitement des cancers » et à se positionner en leader mondial.
Pour les autres investisseurs privés, l’attrait réside principalement dans la synergie entre l’approche thérapeutique à fort potentiel et le soutien institutionnel robuste. Une start-up française bénéficiant d’une triple caution — État, région et secteur privé — a de quoi rassurer quant à la stabilité du projet et son évolution à moyen et long terme.
Bon à savoir : le Fonds SPI 2 de Bpifrance
Créé pour accélérer l’industrialisation en France, le Fonds SPI 2 cible principalement des projets innovants ayant un fort impact sur la souveraineté économique du pays. Les investissements se concentrent sur la modernisation d’usines, l’implantation de nouveaux sites de production et le financement de technologies de rupture, dans l’optique de maintenir et créer de l’emploi.
Le calendrier : de la R&D préclinique aux essais cliniques
Le prochain jalon pour Superbranche : la réalisation d’essais précliniques réglementaires approfondis afin de prouver la sécurité et l’efficacité de sa solution théranostique. C’est un passage obligé pour pouvoir ensuite déposer un dossier auprès des autorités compétentes, telles que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en France. Les premiers essais cliniques chez l’être humain pourraient donc s’enclencher dès que les données précliniques seront validées, marquant ainsi une étape déterminante dans l’accès au marché.
En parallèle, la construction de l’usine pilote à Sélestat, prévue au printemps 2025, devrait poser les jalons de la phase industrielle. Les ingénieurs de Superbranche tablent sur une montée en puissance progressive, afin de faire coïncider la disponibilité de produits GMP avec les phases de tests cliniques. En conjuguant activités de R&D et production, la société s’assure de gérer, en interne, les potentielles modifications ou améliorations de la technologie, sans être dépendante d’un prestataire extérieur.
Le soutien logistique et financier des partenaires se révèle donc décisif pour respecter un planning particulièrement exigeant. Les enjeux réglementaires, combinés à la rigueur scientifique que demandent les projets de santé, imposent en effet des délais et des contrôles drastiques. Sur ce point, la connaissance des démarches administratives françaises et la proximité avec les organismes d’évaluation constituent un avantage concurrentiel non négligeable.
Enjeux sanitaires et perspectives de marché : la France en première ligne
D’après plusieurs projections économiques, les nouvelles approches thérapeutiques en oncologie devraient représenter un segment porteur au cours des prochaines années. Les thérapies ciblées, la personnalisation des traitements et la capacité à limiter les effets secondaires attirent un nombre croissant d’entreprises, qu’elles soient pharmaceutiques ou issues des secteurs de la biotechnologie et de la nanotechnologie. Dans ce contexte, la France, grâce à sa tradition de recherche publique d’excellence et à ses dispositifs de soutien, semble bien placée pour tirer son épingle du jeu.
Pour Superbranche, l’objectif dépasse la simple ambition de conquérir le marché hexagonal. Les applications des nanoparticules SUPERSPIO® peuvent en effet intéresser un large éventail d’établissements de santé, non seulement en Europe, mais aussi en Amérique du Nord et en Asie. La clé d’entrée se situera dans la capacité à démontrer la robustesse scientifique des résultats sur un premier type de cancer solide. Une fois cette crédibilité établie, la plateforme pourrait être étendue à d’autres types de tumeurs et, éventuellement, à d’autres pathologies.
Cette levée de fonds, corrélée à des partenariats académiques et industriels, fournit à Superbranche les moyens de tester différentes pistes thérapeutiques dans des délais optimisés. Les investisseurs misent sur un effet de traction : plus la start-up obtiendra de validations cliniques, plus elle sera à même d’attirer des acteurs internationaux et de multiplier les collaborations stratégiques. C’est ainsi que la France pourrait devenir un véritable hub pour les solutions de rupture dans le traitement du cancer.
Bon à savoir : Value Based Healthcare
La Value Based Healthcare (VBHC) place la qualité et l’efficacité des soins au centre du modèle de financement. Au lieu de rémunérer un acte médical isolé, on évalue la performance sur la base de la valeur globale générée pour le patient, comprenant la réduction des symptômes, l’amélioration de la qualité de vie et l’efficience économique pour le système de santé.
Un regard ambitieux vers de nouvelles frontières
La dynamique enclenchée par Superbranche illustre la vitalité de la biotech française et son potentiel à conquérir les marchés internationaux, grâce à des solutions dont l’efficacité pourrait transformer la prise en charge de certains cancers. Soutenue par des investisseurs de renom et bénéficiant d’un cadre public favorable, la start-up strasbourgeoise entend ainsi marier audace et rigueur scientifique au service du progrès médical.
Cette nouvelle étape de financement confirme la capacité de la France à innover dans le domaine des nanotechnologies, souligne l’importance d’une production locale maîtrisée et rappelle qu’en associant diagnostic et traitement, on offre au patient plus qu’un simple protocole : une nouvelle vision de la médecine de demain.