Daphni souhaite accélérer la recherche écoresponsable avec Blue
Blue, le troisième fonds de Daphni, ambitionne de financer jusqu’à 250 M€ pour transformer la recherche scientifique en innovations écoresponsables.

La société d’investissement Daphni a dévoilé le lancement d’un nouveau fonds, baptisé Blue, doté d’un premier closing à hauteur de 200 millions d’euros. L’ambition ? Déployer la recherche scientifique européenne au service de la transition écologique et permettre à des projets de haute technicité de devenir des acteurs de premier plan sur le marché mondial.
Un positionnement audacieux pour financer la transition
La mise sur les rails de Blue s’inscrit dans la lignée des précédents véhicules de Daphni, à savoir Purple (170 millions d’euros) puis Yellow (175 millions d’euros). À l’image de ses prédécesseurs, ce troisième fonds s’attaque à un enjeu majeur : faire émerger de nouveaux leviers de rupture à partir de solutions scientifiques pour accélérer la transformation écologique. Blue illustre la volonté d’orienter le capital-risque vers des technologies dont la complexité demande un effort de recherche approfondi et un accompagnement sur le long terme.
Cette stratégie arrive à un moment clé, où la réglementation européenne vise de plus en plus à soutenir les entreprises s’inscrivant dans une démarche durable. De surcroît, l’appétit des investisseurs pour les projets à impact s’est nettement amplifié au cours des dernières années. L’Europe, portée par une volonté politique forte à travers ses plans de relance et sa stratégie de neutralité carbone, cherche à consolider son rôle de leader mondial en matière de technologies vertes. C’est dans ce cadre que Daphni, déjà connu pour son sens de l’innovation, souhaite franchir un pas supplémentaire, en pariant sur la science comme catalyseur de nouveaux modèles économiques plus verts.
Le premier closing à hauteur de 200 millions d’euros offre à Blue les moyens de cibler une quarantaine de startups au cours des prochaines années. Le fonds intervient prioritairement en pré-série A et série A, avec des tickets qui oscillent entre 500 000 euros et 8 millions d’euros. Cette large fourchette se justifie par la diversité et la profondeur des projets scientifiques identifiés. Certains d’entre eux nécessitent en effet un accompagnement de long cours, tandis que d’autres, déjà bien avancés, entrent dans une phase de développement moins risquée. Selon Daphni, le final closing devrait quant à lui porter le fonds à 250 millions d’euros d’ici la fin de l’année.
Pour illustrer l’impact de la science, l’exemple de Pasqal est souvent cité. Issue de la recherche en physique quantique, la startup travaille sur des technologies qui pourraient révolutionner le calcul et l’informatique. Ce genre de trajectoire montre comment une idée de laboratoire peut se transformer en produit vendu à travers le monde.
Le pari sur la science : un relais de croissance incontournable
Dans un environnement technologique en perpétuel mouvement, l’IA générative a déjà métamorphosé de nombreux secteurs économiques. Cependant, Daphni mise sur un moteur de croissance différent : la recherche scientifique au sens large, incluant la biologie, la chimie, la physique ou encore la robotique. Les projets issus de ces disciplines sont souvent plus risqués et réclament un soutien important, mais ils peuvent engendrer des innovations de rupture aux effets durables.
Selon l’équipe dirigeante, l’Europe a un réel atout : elle abrite des pôles académiques d’excellence. Des laboratoires de premier plan dans plusieurs pays (France, Allemagne, Suisse…) abritent des découvertes susceptibles de devenir des produits révolutionnaires dans le domaine de la transition climatique et environnementale. Le principal enjeu consiste donc à soutenir le passage de la recherche au marché, notamment en offrant aux chercheurs des dispositifs de financement, de mentorat et des réseaux de partenaires industriels.
L’enjeu du transfert de technologie se pose avec acuité. Bien que de nombreux scientifiques européens possèdent des brevets et des prototypes, beaucoup peinent à trouver les relais leur permettant de franchir le cap de la création d’entreprise. Daphni entend répondre à ce challenge par le biais de Blue, en consacrant des ressources ciblées aux jeunes structures qui manquent souvent de contacts dans la sphère business, bien qu’elles soient déjà arrivées à un certain niveau de maturité scientifique.
Bon à savoir : le concept de fonds Blue
Blue n’est pas qu’un nouveau véhicule d’investissement. C’est un outil spécifiquement pensé pour promouvoir des projets à la frontière entre science et entrepreneuriat. Son cadre de fonctionnement repose sur une sélection rigoureuse de startups et la volonté d’établir une synergie entre la recherche fondamentale, l’intelligence artificielle et la transition écologique.
Si l’IA agit comme un levier transversal, la science profonde (souvent appelée deeptech) propose des solutions plus structurantes. Les startups deeptech possèdent des barrières à l’entrée élevées et potentiellement une forte valeur ajoutée. Pour Daphni, l’essentiel est de soutenir les porteurs de projet suffisamment tôt afin d’anticiper les difficultés réglementaires, de préparer les certifications nécessaires (notamment dans des domaines sensibles comme la biotech) et de construire une stratégie de propriété intellectuelle solide.
Un véhicule d’investissement soutenu par des partenaires solides
Le succès d’un fonds repose également sur la fiabilité de ses investisseurs institutionnels et de ses partenaires historiques. Pour cette nouvelle aventure, Daphni a pu compter sur le soutien de Bpifrance, Crédit Mutuel Arkéa, MGEN, PRO BTP et SWEN Capital Partners, entre autres. Sans oublier les family offices et entrepreneurs technologiques déjà actifs dans l’écosystème de la deeptech européenne.
Le choix de ces LP (Limited Partners) n’est pas anodin. Ils ont déjà accompagné le fonds lors de précédentes levées, témoignant d’un climat de confiance et d’une convergence de vues sur la nécessité de transformer l’économie via l’innovation scientifique. Parallèlement, ils offrent un accès à des réseaux industriels, financiers et politiques, essentiels pour déployer les technologies à un large échelle.
En parallèle de ces acteurs publics et privés, l’European Investment Fund (EIF) apporte aussi son soutien, dans le prolongement de ses missions de stimulation du capital-risque sur le continent. L’EIF a déjà appuyé d’autres véhicules similaires, contribuant à faire émerger un socle solide pour la deeptech française et européenne.
SWEN Capital Partners est un investisseur de référence en Europe sur le segment de l’investissement responsable. Fondée en 2015, la structure apporte un solide savoir-faire pour accompagner des projets à fort impact social et environnemental, en misant notamment sur l’énergie renouvelable et l’économie circulaire.
L’Europe, un marché en pleine reconfiguration
Les ambitions de Daphni ne s’arrêtent pas au territoire français. Depuis plusieurs années, l’Europe s’est imposée comme un terreau fertile pour l’innovation climatique et pour la recherche de pointe en général. Le Vieux Continent a vu émerger des politiques publiques incitant les universités et les laboratoires à travailler plus étroitement avec le secteur privé, notamment pour transformer les projets de recherche en solutions concrètes.
Toutefois, la route demeure semée d’embûches : les ingénieurs et chercheurs européens sont parfois attirés par les conditions avantageuses d’autres régions, comme les États-Unis. L’enjeu réside dans la capacité à créer un écosystème suffisamment solide pour retenir les talents et les aider à concrétiser leurs initiatives innovantes sur place. À ce titre, Blue est perçu comme un signe positif, traduisant la volonté d’investir massivement dans des projets made in Europe.
Les projets de deeptech nécessitent souvent plusieurs années avant de générer des revenus substantiels, car le temps de développement et de validation du produit est particulièrement long. L’Europe, dans sa quête de souveraineté technologique, voit justement dans ces projets une opportunité de se démarquer sur la scène mondiale, que ce soit en matière de technologies vertes, de santé, ou encore de nouvelles énergies.
Daphni table sur le fait que la logique du time-to-market sera de plus en plus intégrée par les pouvoirs publics et les investisseurs. Dans un monde confronté à l’urgence environnementale, l’accélération des découvertes scientifiques sera cruciale pour améliorer l’efficacité des systèmes de production, réduire la consommation d’énergie et préserver les ressources naturelles. Les futurs champions de la tech, selon Daphni, n’émergeront pas uniquement du numérique classique, mais d’hybridations entre intelligence artificielle et découverte scientifique.
Le saviez-vous ?
En France, la direction générale des entreprises et la direction générale de la recherche et de l’innovation soutiennent de plus en plus de programmes visant à rapprocher les chercheurs des acteurs industriels. L’objectif ? Tirer parti des brevets et prototypes produits dans les labos pour donner naissance à de véritables pépites industrielles.
La success story de Daphni : des investisseurs aguerris
Fondé en 2015, Daphni s’est progressivement imposé comme un acteur majeur du capital-risque en France, avec un positionnement axé sur la transformation numérique et le renouveau entrepreneurial. Au fil des années, le fonds a soutenu plus de 70 startups européennes, dont certaines sont devenues des références internationales : Back Market, Swile, Pasqal, pour ne citer qu’elles.
L’une des forces de Daphni réside dans la capacité de ses fondateurs et associés à accompagner les entrepreneurs non seulement sur le plan financier, mais aussi sur la stratégie, le recrutement, le marketing ou encore l’internationalisation. Le réseau dont dispose l’équipe dirigeante, construit patiemment depuis plusieurs années, lui confère une crédibilité solide. En témoignent la confiance des investisseurs institutionnels et le suivi des entrepreneurs qui ont bénéficié des premiers fonds, Purple et Yellow.
Depuis sa fusion en 2019 avec Jaïna Capital, le fonds de Marc Simoncini, l’entité Daphni a changé de dimension. La consolidation de ces deux expertises a donné naissance à une structure disposant de moyens plus conséquents, d’une image renforcée et d’une gamme de compétences plus large. Cette fusion marque également un tournant pour le marché français, illustrant la volonté de consolider les forces des différents véhicules d’investissement autour de la deeptech et de la transition écologique.
Marc Simoncini, connu pour avoir fondé Meetic, est aujourd’hui un investisseur emblématique de la French Tech. Son implication dans Daphni via Jaïna Capital a permis de mettre au service de la nouvelle entité un savoir-faire entrepreneurial éprouvé et un réseau international.
L’IA générative comme accélérateur de projets scientifiques
Au-delà de la simple fourniture de capitaux, Daphni insiste sur l’importance de l’IA générative dans l’émergence des futurs champions de la deeptech. En effet, l’IA, lorsqu’elle est utilisée à bon escient, peut accélérer la détection de molécules innovantes, affiner les calculs de recherche en physique ou fournir des modélisations avancées en mécanique des fluides. Cet apport scientifique se répercute sur le développement de prototypes plus rapidement et de manière plus fiable.
Dès lors, c’est tout l’écosystème des startups qui se redessine. On assiste à un décloisonnement progressif : les compétences en IA ne sont plus seulement l’apanage des éditeurs de logiciels ou des entreprises purement digitales. Elles s’étendent désormais à des domaines plus traditionnels ou plus techniques, comme l’industrie chimique, la biologie de synthèse ou les énergies renouvelables. Pour Daphni, la réussite de cette démarche repose sur la capacité des équipes à marier des expertises habituellement isolées : data scientists, chercheurs, ingénieurs, designers, etc.
Dans le climat actuel, où la question environnementale est pressante, les solutions scientifiques adossées à l’intelligence artificielle ont de fortes chances de séduire les investisseurs, mais aussi les pouvoirs publics et les grandes entreprises. C’est cette dynamique que Blue veut soutenir : financer non seulement l’étape d’amorçage, mais également la phase d’industrialisation, souvent la plus coûteuse et complexe.
Bien entendu, des défis subsistent : la réglementation, l’éthique, la propriété intellectuelle. Mais pour Daphni, la prise de risque est justifiée par l’ampleur des enjeux et le potentiel de retombées positives. Les fondateurs du fonds estiment par ailleurs que l’Europe possède la masse critique de chercheurs et de laboratoires pour faire la course en tête et rivaliser avec les écosystèmes américain et asiatique, à condition de disposer d’un soutien suffisant sur le plan financier et structurel.
Enjeux juridiques et financiers : un cadre en pleine évolution
Au-delà de l’engagement environnemental, il existe un volet juridique crucial à prendre en compte pour les fonds d’investissement focalisés sur la transition climatique. En France, les obligations de transparence et de conformité (tels que les critères ESG ou la taxonomie verte européenne) se font de plus en plus strictes. Les sociétés de capital-risque se doivent de justifier l’impact réel de leurs participations, et d’afficher la nature durable de leurs projets.
Dans ce contexte, Daphni entend se positionner comme un leader responsable, garantissant à ses LP et à ses partenaires institutionnels une véritable cohérence entre la promesse du fonds et la réalité des investissements. Ainsi, chaque projet soutenu devra respecter des indicateurs de durabilité précis, intégrant notamment des objectifs de réduction d’empreinte carbone, des critères de parité dans les équipes, et des mesures de gouvernance éthique.
Le respect de ces normes est d’autant plus important que le secteur de l’investissement est aujourd’hui sous le feu des projecteurs. L’opinion publique, sensibilisée à la crise climatique, attend des acteurs financiers qu’ils assument une part de responsabilité dans l’orientation des capitaux. De même, les pouvoirs publics n’hésitent plus à renforcer la législation pour imposer davantage de transparence et de résultats concrets en matière de durabilité.
D’un point de vue purement financier, les investisseurs institutionnels sont plus enclins à accorder leur confiance à un fonds qui affiche clairement ses objectifs et sa méthodologie. Bpifrance, par exemple, œuvre de concert avec le gouvernement français pour stimuler l’innovation verte, et choisit avec soin les partenaires susceptibles de déployer efficacement l’argent public.
Point juridique : la taxonomie verte
La taxonomie verte de l’Union européenne définit un référentiel de critères permettant d’identifier les activités jugées durables. Pour obtenir le label vert, les projets doivent prouver qu’ils contribuent substantiellement à l’un des objectifs environnementaux établis par l’UE et qu’ils ne nuisent pas significativement aux autres objectifs.
Vers un leadership mondial ?
L’idée maîtresse de Blue, comme l’expliquent les équipes de Daphni, consiste à accélérer la conversion des découvertes de la recherche fondamentale en produits exportables à l’international. L’Europe, souvent considérée comme le berceau de la science moderne, a la possibilité de redevenir un foyer d’inventions majeures si elle parvient à concilier excellence académique et appétit entrepreneurial.
Cette vision n’est pas déconnectée des réalités économiques : les marchés de la santé, de l’énergie, de la chimie verte ou encore des matériaux innovants représentent des opportunités colossales. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le secteur mondial des énergies renouvelables, par exemple, a attiré en 2022 plus de 500 milliards de dollars d’investissements. En biotechnologie, on parle également de plusieurs centaines de milliards. Mais la compétition est rude, tant les États-Unis et la Chine investissent également des sommes considérables pour maintenir leur avance ou consolider leurs positions.
Daphni considère néanmoins que l’Europe, avec ses spécificités réglementaires et culturelles, est en mesure de trouver un équilibre entre l’innovation et la régulation. Le Green Deal européen, qui vise la neutralité carbone d’ici 2050, fournit un cadre propice pour le développement d’initiatives écologiques. De plus, l’adoption de l’IA responsable et la volonté de créer un marché numérique unifié sont autant de signaux encourageants pour la deeptech locale.
Le lancement de Blue se présente donc comme une pierre supplémentaire à cet édifice. Il s’agit de structurer la chaine de valeur, en apportant aux chercheurs non seulement des capitaux, mais aussi un suivi et une expertise. L’objectif ultime ? Transformer le vivier académique européen en success stories exportables, contribuant à positionner l’Europe en leader mondial des technologies à impact.
Daphni : accompagner, conseiller et investir
Le mode opératoire de Daphni n’est pas limité au simple financement. Le fonds se définit comme un partenaire global des entrepreneurs, les épaulant dans les domaines du marketing, de la stratégie, du développement international et du recrutement. L’équipe de gestion s’appuie sur des mentors, des experts sectoriels, ainsi que sur le réseau d’entreprises déjà financées, créant ainsi un écosystème fertile pour l’échange et la collaboration.
Cette vision se concrétise notamment par l’organisation de workshops thématiques, la mise à disposition d’outils digitaux mutualisés et des rencontres régulières entre les fondateurs de startups pour partager bonnes pratiques et retours d’expérience. Daphni adopte ainsi une démarche qui va bien au-delà du capital. C’est d’ailleurs cette approche intégrative qui lui a permis de gagner la confiance de nombreux entrepreneurs et institutionnels.
En parallèle, le fonds veille à ne pas diluer l’essence scientifique des projets. Souvent, dans la tech, la logique court-termiste peut prendre le pas sur la recherche. Daphni cherche à protéger la démarche de R&D en rappelant que le succès d’une startup deeptech se construit sur la pertinence de sa technologie. Blue servira alors de « bouclier » financier, permettant aux chercheurs-entrepreneurs de prendre le temps nécessaire pour mener à bien leurs expérimentations, valider leurs hypothèses et construire un produit réellement compétitif.
À travers ce soutien complet, Daphni veut instaurer une culture de la science au sein du capital-risque. Cela passe par la création de ponts entre les ingénieurs et les financiers, le recrutement de profils issus du milieu académique dans les équipes d’investissement et l’incitation à un dialogue étroit entre les laboratoires et les industriels.
Blue, pilier d’une décennie clé pour la deeptech européenne
Pour tout observateur de la scène économique, il est manifeste que la décennie à venir sera critique pour les solutions scientifiques liées au climat, à la santé et aux énergies. L’Europe doit agir dès maintenant pour consolider ses filières d’avenir et ne pas laisser s’échapper les projets à fort potentiel. Les synergies entre chercheurs, entrepreneurs et financeurs seront l’un des pivots centraux de cette réussite.
Blue, avec son budget annoncé de 250 millions d’euros au terme du closing final, pourrait bien constituer l’un des piliers de cette mutation. En encourageant la création de startups de pointe, en leur offrant les ressources nécessaires pour se structurer et passer à l’industrialisation, Daphni joue un rôle essentiel dans la construction d’une économie plus verte et résiliente.
En outre, l’arrivée de ce fonds dédié à la recherche scientifique s’inscrit dans une dynamique plus large, où les acteurs institutionnels et les grands groupes cherchent de plus en plus à s’aligner sur les objectifs climatiques internationaux. Les opportunités de partenariats et de cofinancement se multiplient, et les startups deeptech, jusque-là considérées comme marginales, commencent à s’imposer comme un facteur de changement incontournable.
L’expérience acquise par Daphni avec Purple et Yellow a démontré la pertinence d’un accompagnement sur mesure. Certains projets, comme Moonwatt (stockage d’énergie) ou Epigene Labs (biotechnologies), illustrent la façon dont l’innovation peut impacter profondément les modèles économiques. C’est sur cette lancée que Blue ambitionne de financer quelque 40 startups, dans l’optique d’accélérer le passage à un nouveau paradigme énergétique et industriel.
Pour les entreprises françaises, la présence d’un tel fonds peut également servir de tremplin pour renforcer leur compétitivité internationale. Grâce à un accompagnement structuré, elles pourront se frotter à la concurrence mondiale tout en bénéficiant du soutien de partenaires institutionnels. La vision de Daphni repose donc sur une véritable stratégie de souveraineté économique, dans un monde où l’innovation est un gage de compétitivité et de prospérité.
Nouvelle ère du capital-risque scientifique en Europe
En filigrane, Blue témoigne de l’évolution du paysage du capital-risque en France et en Europe : un secteur qui s’oriente désormais vers des projets scientifiques ambitieux, structurés et à forte valeur ajoutée pour la société. Les chiffres du premier closing (200 millions d’euros) parlent d’eux-mêmes et traduisent la confiance des investisseurs dans la capacité de la recherche européenne à relever les défis d’aujourd’hui et de demain.
Alors que la clôture définitive du fonds, prévue à hauteur de 250 millions d’euros d’ici la fin de l’année, cristallise toutes les attentes, il est déjà clair que la fusion entre capital-risque et recherche fondamentale pourrait poser les jalons d’une révolution technologique et industrielle de grande ampleur. Dans un contexte où l’excellence européenne en matière d’innovation demeure parfois sous-exploitée, Blue apporte une réponse concrète : donner aux chercheurs la possibilité de franchir le seuil du laboratoire et de partir à la conquête du marché mondial.
Cet écosystème, réunissant Daphni, les partenaires financiers et les entrepreneurs scientifiques, offre un cadre propice pour façonner l’économie de demain. La transition écologique ne se fera pas sans un soutien massif en R&D ni sans des capitaux patients. L’initiative de Daphni démontre qu’en dépit de la concurrence internationale, l’Europe peut trouver sa voie et faire émerger ses propres champions, à condition d’y mettre l’énergie et la volonté politique nécessaires.
De la synchronisation entre science, capital et passion d’entreprendre naîtront les champions technologiques de demain, aptes à relever les défis environnementaux et économiques du futur.