La start-up française ANYFIELDS vient de sécuriser un financement d’1 million d’euros afin de développer son offre de solutions de mesure électromagnétique. Soutenue par des partenaires institutionnels et intégrée au programme France 2030, la jeune pousse ambitionne d’accélérer la recherche, la commercialisation et la transmission des savoirs dans l’univers des technologies d’antenne.

Un élan bienvenu pour la connectivité et l’innovation

Si les acteurs de la wireless connectivity continuent d’évoluer dans un marché en pleine expansion, toutes les entreprises spécialisées dans l’électromagnétisme n’ont pas accès à des outils accessibles et fiables pour mesurer avec précision les performances de leurs antennes. ANYFIELDS, installée à Toulouse, répond à ce défi en proposant des solutions qui simplifient ce processus, depuis la phase de conception jusqu’à l’intégration des systèmes sur site.

Grâce à ses solutions de diagnostic et de visualisation d’ondes, la start-up a su convaincre un pool d’investisseurs privés et institutionnels, dont le Centre National d’Études Spatiales (CNES) et l’Agence Spatiale Européenne (ESA), pour un montant total de 1 million d’euros. Cet investissement permet à la société d’agir sur deux axes : d’un côté, la mise en place d’outils pédagogiques pour former la prochaine génération d’ingénieurs ; de l’autre, la création de nouvelles gammes de produits destinées aux acteurs émergents du New Space.

Au sein de la dynamique nationale, ANYFIELDS bénéficie du label France 2030, symbole de son alignement sur les objectifs gouvernementaux : renforcer la souveraineté technologique française, soutenir la croissance dans des secteurs stratégiques et populariser l’accès à ces technologies. Pour les experts du secteur, cette levée de fonds met en lumière la transition d’une simple étape de R&D à une véritable phase de déploiement industriel.

Le programme France 2030 est conçu pour stimuler le progrès dans des domaines clés, notamment le spatial, la santé et l’environnement. Les entreprises labellisées peuvent ainsi accéder à des financements publics ciblés, à des réseaux d’experts et à une visibilité nationale, ce qui leur permet d’accélérer leur expansion et de renforcer leur compétitivité à l’international.

Des outils pédagogiques au cœur de la stratégie

ANYFIELDS ne se contente pas de s’orienter exclusivement vers l’industrie. L’entreprise a également développé l’EMBox Lab, une solution pensée pour les formations en écoles d’ingénieurs et en universités spécialisées dans les hautes fréquences. Cette technologie offre une représentation complète des phénomènes électromagnétiques en action, rendant la mesure et le diagnostic d’antenne beaucoup plus concrets pour les étudiants.

Concrètement, l’EMBox Lab permet d’observer la trajectoire et la structure des ondes en temps réel, permettant aux futurs ingénieurs de mieux se familiariser avec la modélisation des champs électromagnétiques et la pratique du réglage d’antennes. L’outil se distingue par son ergonomie, rendant la manipulation intuitive et la formation plus efficace. ANYFIELDS voit dans cet aspect un vecteur essentiel de démocratisation de la mesure d’antenne.

« Nous voulons former les talents de demain, souligne la direction d’ANYFIELDS, car la pénurie d’ingénieurs spécialisés en radiofréquence reste un défi pour les entreprises du secteur. Les universités et les grandes écoles s’enthousiasment déjà pour ce dispositif, qui facilite la compréhension d’un sujet technique souvent considéré comme abstrait.

Le visage du paysage New Space en France

L’univers du New Space regroupe une multitude de jeunes entreprises, de laboratoires et de partenaires industriels orientés vers une nouvelle ère de l’exploration et de l’exploitation spatiale. Dans ce contexte, le besoin d’optimiser l’évaluation des antennes prend une dimension stratégique, tant pour les projets satellitaires que pour les stations-sol. À chaque étape (conception, production, assemblage, test et intégration), la fiabilité de la connectivité demeure un enjeu.

Selon plusieurs observateurs, la France occupe aujourd’hui une place de choix dans ce secteur en raison de la présence d’acteurs majeurs comme le CNES et d’un tissu de PME dynamiques. Les initiatives pour renforcer la souveraineté technologique, comme le plan France 2030, encouragent la montée en compétence des acteurs locaux et favorisent la multiplication de collaborations entre centres de recherche, industriels et start-up.

Zoom : l’importance des ingénieurs RF

Les ingénieurs en radiofréquence (RF) sont cruciaux pour le développement de technologies sans fil. Ils assurent la conception, l’optimisation et la validation des dispositifs de communication, qu’il s’agisse de satellites, de drones ou encore d’objets connectés. Alors que la 5G et l’essor du New Space renforcent la demande, la formation de ces experts est devenue un impératif stratégique.

Une nouvelle gamme de produits pour accompagner la dynamique spatiale

En parallèle de l’EMBox Lab, ANYFIELDS met en avant l’EMBox XL, un outil spécifiquement conçu pour les petits satellites et leur mise en orbite rapide. Le développement de ce produit a été nourri par une collaboration étroite avec le Space Center de l’Université de Montpellier, un centre où se rencontrent recherche académique et besoins de l’industrie.

La particularité de l’EMBox XL réside dans sa capacité à faciliter et accélérer les phases de test des systèmes de communication des nanosatellites. En réduisant les délais de vérification, il diminue les coûts et limite les risques liés à la non-conformité des performances d’antenne. Sur un marché où vitesse et fiabilité sont devenues des maîtres-mots, cette solution représente une opportunité non négligeable pour les acteurs du New Space.

La mesure d’antenne consiste à évaluer la puissance et la répartition des ondes électromagnétiques émises par un dispositif. Cette étape cruciale permet de diagnostiquer d’éventuelles pertes de signal, d’optimiser le rayonnement et de garantir la conformité d’un système de transmission. Dans l’industrie spatiale, l’exactitude de ces mesures impacte directement la performance de la mission et la fiabilité du satellite.

Analyse économique : un marché porteur et concurrentiel

Du point de vue économique, l’enjeu est majeur. Le secteur de la connectivité radio accroît rapidement sa valeur, tiré par la demande en appareils connectés, la 5G, l’IoT et les nouveaux entrants sur le marché spatial. Investir dans la mesure électromagnétique devient alors un impératif pour fournir des services à haut niveau de qualité, tout en respectant les contraintes réglementaires.

La concurrence se fait également sentir. De grandes multinationales et d’autres start-up tentent d’occuper ce créneau de la mesure d’antenne, et chacun y va de son argument : haute précision, automatisation avancée, robustesse en environnement extrême. ANYFIELDS, néanmoins, a réussi à se démarquer grâce à un positionnement clair : offrir à la fois une solution professionnelle clé en main et des outils didactiques taillés sur mesure. Cette double proposition lui ouvre un large éventail de potentiels clients, allant du secteur académique aux géants de l’aérospatial.

En France, la dynamique de financement en deep tech est restée soutenue ces dernières années, particulièrement dans la région Occitanie qui affiche une forte demande pour les projets à forte valeur ajoutée en aéronautique et en spatial. Le million d’euros levé par ANYFIELDS renforce donc la vitalité de tout un écosystème local déjà très prometteur.

Bon à savoir : la croissance des investissements deep tech en France

Ces cinq dernières années, les investissements dans des entreprises au stade de recherche appliquée ont augmenté, soutenus par des politiques publiques ambitieuses et par l’appétit d’investisseurs privés. Les technologies liées à la santé, à l’IA et au spatial figurent parmi les plus courtisées, dopées par des mesures incitatives et un contexte politique favorable à l’innovation.

Les enjeux juridiques et réglementaires : garder le cap

Sur le plan légal, la France et l’Europe se montrent de plus en plus vigilantes quant à l’utilisation des fréquences radio et à la gestion du spectre électromagnétique. Des institutions comme l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la Distribution de la Presse (ARCEP) veillent à la bonne répartition de ces ressources limitées. Le déploiement de nouvelles constellations de satellites impose ainsi un cadre strict, afin d’éviter les interférences nuisibles et de garantir un usage équitable des fréquences.

Pour ANYFIELDS, ces contraintes se traduisent par des exigences accrues en matière de fiabilité des mesures. Chaque nouvel équipement doit satisfaire à des normes internationales, notamment l’ETSI (European Telecommunications Standards Institute) ou encore l’UIT (Union internationale des télécommunications). Un suivi réglementaire régulier s’avère indispensable pour continuer à innover sans contrevenir aux règles en vigueur.

Le passage intensif d’un simple prototype à un déploiement commercial massif suppose également une bonne gestion de la propriété intellectuelle. Les acteurs investissent de manière conséquente en R&D et cherchent à protéger leurs travaux à travers des brevets. Dans cet univers compétitif, la valorisation de chaque découverte, algorithme ou design d’antenne devient un levier de croissance décisif.

Qui est ANYFIELDS ? Parcours et identité

ANYFIELDS voit officiellement le jour en 2021, à Toulouse. Directement issue de travaux de recherche menés au sein de l’ONERA (Office national d'études et de recherches aérospatiales), la start-up souhaite simplifier et démocratiser la mesure d’antenne grâce à des systèmes plus accessibles et plus intuitifs que les moyens de test traditionnels. La vision portée par ses fondateurs converge vers un même point : offrir un accès large à des données précises et reproductibles, peu importe l’environnement ou la complexité des expérimentations.

Leur premier produit, axé sur l’enseignement, s’est rapidement démarqué auprès des universités technologiques. De fil en aiguille, cette expertise a ouvert la voie à un partenariat avec des industriels de télécommunication, puis à des collaborations plus poussées dans l’aérospatial. Aujourd’hui, ANYFIELDS accueille une équipe pluridisciplinaire d’ingénieurs électromagnéticiens, d’experts en imagerie et de spécialistes de l’électronique embarquée. L’ADN « deep tech » demeure au cœur des priorités de l’entreprise.

Grâce à son implantation en Occitanie, la jeune pousse profite également d’un réseau régional dense, composé de pôles de compétitivité, de centres de transfert de technologie et de clusters aéronautiques. Ce maillage lui donne un accès rapide à une main-d’œuvre qualifiée et à des circuits de financement spécifiques, comme ceux proposés par la Région Occitanie ou Bpifrance.

La tendance actuelle consiste à lancer des constellations de plusieurs petits satellites plutôt qu’un seul grand engin. Cette approche réduit les coûts de fabrication et autorise plus de flexibilité dans les missions. Toutefois, la miniaturisation impose des défis en matière de connectivité, car les antennes doivent conserver des performances irréprochables malgré un format réduit.

Recherche et développement : un levier de compétitivité

Avec cette injection de capital, ANYFIELDS compte intensifier ses efforts de R&D afin de concevoir des produits encore plus spécialisés pour des marchés de niche comme le militaire ou la navigation autonome. En effet, les situations où l’on opère des tests en conditions extrêmes – rayonnements intenses, températures variables en conditions suborbitales – exigent des appareillages robustes et précis.

En étoffant son département R&D, l’entreprise se prépare à sortir, dès cette année, de nouvelles déclinaisons de sa gamme d’EMBox. L’objectif est d’apporter des solutions toujours plus adaptées aux différentes étapes du cycle de vie d’un système communicant : prototypage, contrôle qualité, maintenance, révisions périodiques. Parallèlement, il s’agit de répondre aux enjeux réglementaires mentionnés plus haut, où le besoin de preuves techniques fiables s’intensifie.

L’ambition est claire pour la start-up : d’ici 2026, elle vise une dizaine de nouveaux clients majeurs répartis en France et à l’étranger, et compte doubler ses effectifs. Le recrutement de profils expérimentés en physique, électronique et data science figure en tête de liste, car la complexité des projets varie largement selon les domaines d’application. Cette croissance devra néanmoins être maîtrisée pour conserver la culture d’agilité propre à la jeune entreprise.

Vers un renforcement de la souveraineté européenne

Le soutien du CNES et de l’ESA souligne combien la maîtrise des technologies liées aux ondes électromagnétiques est considérée aujourd’hui comme un enjeu stratégique pour l’Europe. Sur fond de concurrence internationale avec des géants américains et asiatiques, la prise en main de ces technologies critiques revêt un caractère prioritaire. ANYFIELDS illustre cette tendance : en domiciliant dans l’Hexagone des compétences de pointe, la start-up participe à l’autonomie technologique européenne.

Ainsi, l’innovation dans les solutions de mesure représente bien plus qu’un simple avantage technologique : elle contribue à la stabilité, à la résilience et à la compétitivité d’un secteur industriel en pleine mutation. L’industrie spatiale européenne met d’ailleurs en avant la nécessité de développer un tissu de PME capable d’innover localement, de valoriser la recherche universitaire, puis de l’exporter vers des marchés mondiaux.

De la salle de classe à l’atelier d’intégration : une transversalité recherchée

Le parcours d’ANYFIELDS illustre à quel point l’interopérabilité entre le monde académique et le monde industriel est un facteur de réussite. Fidèle à sa vocation pédagogique initiale, la gamme EMBox Lab reste pensée pour s’intégrer aisément aux cursus universitaires. Mais rapidement, la même technologie trouve écho dans les bureaux d’études et les laboratoires R&D d’entreprises. Ce goulot d’étranglement entre la théorie et la pratique se voit ainsi résorbé pour nombre de projets.

De plus, l’esprit de transversalité est renforcé par la capacité d’adaptation de la start-up : en peu de temps, les équipes d’ANYFIELDS élaborent des modules spécifiques pour des secteurs aussi variés que l’aéronautique, la défense ou le transport ferroviaire. Avoir une base solide, fruit de la recherche à l’ONERA, permet d’aboutir rapidement à des déclinaisons personnalisées. Cette modularité constitue un point fort au regard des impératifs de compétitivité d’aujourd’hui.

Sur ce segment, la France peut se féliciter de disposer d’un environnement favorable : entre pôles de compétitivité, clusters, partenariats entre laboratoires publics et industriels, l’innovation dans la filière spatiale et les télécommunications continue d’être nourrie de multiples sources. ANYFIELDS se pose en exemple d’une route réussie : commencer par la spécialisation (mesure d’antenne), s’ouvrir à l’éducation, puis s’élargir vers divers marchés, tout en restant attentif aux signaux réglementaires et financiers.

Un accompagnement soutenu pour accélérer la transformation

Derrière la hausse des budgets R&D et l’expansion prévue, la start-up bénéficie d’un écosystème d’accompagnement qui regroupe incubateurs, accélérateurs et aides publiques. Les dispositifs Bpifrance, combinés aux soutiens régionaux, offrent un terreau propice à l’émergence d’innovations de rupture. ANYFIELDS, grâce à son alignement avec des priorités nationales, profite de leviers de financement spécifiques conçus pour les efforts de recherche poussée.

En outre, la reconnaissance par le programme France 2030 renforce l’attrait de la société vis-à-vis des investisseurs privés. Aujourd’hui, bon nombre de fonds d’investissement cherchent à s’inscrire dans la transition numérique et la souveraineté industrielle française. Les start-up deep tech, de par leur position stratégique, séduisent les capitaux : leurs solutions ont un potentiel de diffusion large, et s’intégrer à leur parcours de croissance est souvent synonyme de retours significatifs sur investissement.

C’est dans cette logique que l’incubation régionale joue un rôle déterminant : optimiser les échanges entre les chercheurs, les ingénieurs, les juristes et les potentiels clients ou partenaires. Concentrée sur la commercialisation internationale, ANYFIELDS se dote par ailleurs d’une force de vente aptémonde, capable de repérer les opportunités dans des marchés porteurs, en Europe comme sur d’autres continents.

La perspective de nouveaux marchés et secteurs connexes

Si les spinoffs de la technologie ANYFIELDS intéressent aujourd’hui majoritairement l’univers spatial et celui des télécommunications, certaines applications militaires, de défense côtière ou de surveillance radar se dessinent. Les gouvernements cherchent de plus en plus de moyens rapides et fiables pour analyser le spectre électromagnétique, repérer des anomalies ou des tentatives de brouillage.

De même, la mobilité autonome (terrestre, maritime ou aérienne) pourrait bénéficier de solutions de mesure embarquées pour valider la fiabilité des capteurs et antennes communicantes en temps réel. À terme, la santé (notamment les dispositifs biomédicaux connectés) et la transition environnementale (réseaux de capteurs dans l’agriculture de précision) sont aussi des domaines où les ondes et la radiocommunication occupent une place prépondérante.

Là encore, ANYFIELDS, en renforçant ses moyens et son effectif, se positionne sur un axe de diversification potentiellement fructueux. Cette approche multi-marchés demandera néanmoins un pilotage rigoureux, des choix technologiques judicieux et une stratégie commerciale modulable en fonction des tendances.

Éléments financiers : un pari mesuré

La somme d’1 million d’euros levée par ANYFIELDS n’est pas la plus élevée de l’écosystème deep tech, mais elle revêt une importance stratégique compte tenu de la taille de l’entreprise et de son positionnement spécifique. Souvent, ce type de montant appartient à une phase d’amorçage ou de pré-série A, ce qui permet de structurer l’activité sans bouleverser la culture interne.

D’un point de vue financier, cette enveloppe va concrétiser la mise en chantier de nouveaux prototypes et leur commercialisation accélérée. Cela comprend les dépenses de développement hardware, la fabrication d’éléments d’instrumentation, l’intégration de logiciels de simulation avancée et, enfin, toute la logistique liée à l’exportation éventuelle dans d’autres pays européens.

Sur le long terme, l’objectif d’ANYFIELDS est de générer plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires, grâce à la fois aux ventes de solutions complètes et à la maintenance associée. Celui-ci passera par des partenariats dans le secteur éducatif (forfaits d’abonnement pour la mise à jour des logiciels par exemple) et dans l’industrie (contrats d’intégration et de suivi sur plusieurs années).

Un esprit d’entreprise en quête de flexibilité et de collaborations

L’un des atouts d’ANYFIELDS réside dans sa capacité à adopter une approche flexible : travailler avec des établissements d’enseignement tout en répondant aux exigences rigoureuses de l’aérospatiale ou de la défense. Cette double orientation s’explique par la polyvalence de l’équipe, qui réunit chercheurs, ingénieurs, pédagogues et experts marketing. Dotée d’une structure légère, la start-up sait mobiliser rapidement ses ressources sur les opportunités les plus pertinentes.

De plus, la coopération avec d’autres organismes de recherche et entreprises se fait dans un esprit de co-développement. L’exemple du Space Center de l’Université de Montpellier illustre bien cette dynamique : partager les retours d’expérience, adapter les technologies en fonction des retours terrain, optimiser la fiabilité des tests. Sur le marché actuel, l’agilité alliée à la solidité scientifique s’avère être un atout compétitif majeur.

Parqmi les axes de différenciation, ANYFIELDS se démarque aussi par son désir de vulgarisation et de dissémination de l’expertise électromagnétique. Les fondateurs insistent sur l’importance d’expliquer, de rendre plus tangible l’invisible au cœur des technologies sans fil. Cette fibre pédagogique pourrait bien être un gage de succès à long terme, d’autant plus que les compétences en RF tendent à se raréfier sur le marché de l’emploi.

Perspectives à horizon 2026 : un changement d’échelle

Selon les projections internes, ANYFIELDS projette d’équiper une dizaine de clients supplémentaires dans les trois prochaines années, allant de grossistes en télécommunications jusqu’à des constructeurs de satellites miniaturisés. Parallèlement, la société envisage de porter ses effectifs à une cinquantaine de collaborateurs, combinant ainsi compétences techniques, savoir-faire pédagogique et maîtrise des enjeux réglementaires internationaux.

Ce changement d’échelle passera certainement par l’élargissement du portefeuille produit et la prise en compte de nouveaux marchés géographiques, en particulier hors d’Europe. Les marchés américains et asiatiques, de par leur taille, constitueraient des cibles logiques. Toutefois, cette expansion internationale nécessitera d’adapter le discours commercial, de traduire et localiser les supports pédagogiques, tout en demeurant conforme aux normes de chaque région.

Puisqu’un tel parcours reste semé d’embûches, notamment au niveau de la production à grande échelle, la start-up prépare déjà des alliances industrielles. Les dirigeants affirment que danser sur plusieurs scènes à la fois – R&D, éducation, industriel – peut se révéler délicat, mais constitue leur meilleure stratégie pour consolider des bases à long terme.

Un horizon en mutation pour la filière électromagnétique

De l’avis général, la demande en solutions de mesure d’antenne devrait croître significativement dans les années à venir. Le succès des constellations satellitaires et de la 5G pourrait laisser présager une entrée en scène de la 6G et d’autres standards de communication toujours plus exigeants. Les services connectés ne font que gagner en complexité et en criticité, transformant la fiabilité électromagnétique en pivot incontournable.

Pour la France, disposer d’acteurs capables de couvrir toute la chaîne de valeur, de la formation des ingénieurs à la production d’équipements sur mesure, participe à la souveraineté nationale. Les start-up comme ANYFIELDS y prennent une place singulière, car elles introduisent de la rupture et de la flexibilité dans un paysage souvent dominé par de très grands groupes.

Après avoir prouvé la pertinence de sa technologie, ANYFIELDS s’engage donc dans une phase décisive pour accroître sa capacité d’innovation et sa notoriété sur la scène internationale. Les contacts noués avec des organismes comme le CNES ou l’ESA peuvent se traduire en projets de recherche appliquée, en co-financements ou en mise à disposition d’infrastructures spécialisées. Dans ce domaine, la mutualisation des forces reste la clé.

Un avenir ouvert sur les collaborations et la démocratisation

Portée par les synergies entre R&D, enseignement supérieur et industrie spatiale, ANYFIELDS semble fin prête à concrétiser son ambition : diffuser le plus largement possible la mesure d’antenne, élément central de la connectivité du futur. La réussite de ce pari reposera tant sur la capacité de la jeune pousse à rester agile que sur les soutiens institutionnels dont elle dispose.

À l’heure où la connectivité est au cœur des nouvelles stratégies d’aménagement du territoire, où la maîtrise des ondes fait partie des priorités de la défense et où l’Europe veut s’affirmer comme un pôle d’innovation crédible face à la concurrence mondiale, l’émergence de solutions telles que celles proposées par ANYFIELDS lui confère un véritable rôle de catalyseur.

Ainsi, la start-up toulousaine trace sa route dans un paysage en pleine mutation, unissant technologie, pédagogie et industrie pour faire avancer la mesure électromagnétique en France et au-delà.