Depuis janvier 2025, les flux se réorientent prudemment vers les places européennes, attirés par des valorisations jugées plus raisonnables et des bénéfices en reprise. Ce rééquilibrage, longtemps attendu par les gérants value, redonne une profondeur au stock-picking sur le Vieux Continent et place à nouveau l’Europe au cœur des discussions d’allocation d’actifs.

Revalorisation des actions européennes en 2025 : ce que regardent les gérants

La perception du risque européen change. Après plusieurs années dominées par les multiples élevés et la croissance américaine, les marchés européens bénéficient d’un double effet prix et fondamentaux.

D’un côté, les décotes de valorisation persistent face aux États-Unis, notamment sur les segments cycliques et financiers. De l’autre, la normalisation progressive des chaînes d’approvisionnement et une inflation en reflux par rapport aux pics de 2022-2023 réduisent l’incertitude sur les marges.

Pour les investisseurs orientés value, le terrain de jeu s’élargit. Des groupes industriels, des assureurs et des sociétés de services aux entreprises se négocient encore avec des multiples inférieurs à leurs moyennes historiques, malgré un redressement des perspectives bénéficiaires. Le premier semestre 2025 l’a illustré : les publications ont surpris agréablement dans plusieurs secteurs, soutenant un repositionnement des flux vers les valeurs décotées.

Ce retour en grâce s’explique aussi par une diversification géographique plus recherchée par les investisseurs institutionnels. L’attrait exclusif pour la technologie américaine montre des limites, tandis que l’Europe propose des points d’entrée lisibles, avec des politiques de dividendes plus généreuses et une gouvernance en amélioration. Autre atout : la sensibilité moindre de certains secteurs européens au cycle des taux d’intérêt par rapport aux marchés américains, ce qui amortit la volatilité.

Trois moteurs conjoncturels en faveur des actions européennes

Les dynamiques qui soutiennent l’univers actions européen en 2025 :

  • Bénéfices plus résilients qu’attendu sur l’industrie et les services B2B, avec une meilleure visibilité sur les carnets.
  • Décotes persistantes par rapport aux multiples américains, renforçant l’intérêt des approches value.
  • Normalisation de l’énergie et adaptation des chaînes de valeur, qui réduisent les chocs de coûts observés depuis 2022.

La décote s’apprécie sur plusieurs axes et non sur un seul ratio :

  • Comparer P/E, P/BV et EV/EBITDA à la fois au niveau agrégé et sectoriel, pour neutraliser la composition différente des indices.
  • Isoler l’effet des intangibles et des rachats d’actions dans la comparaison transatlantique.
  • Tester la sensibilité aux taux et aux spreads de crédit via des stress tests simples pour éviter les faux signaux.

Un diagnostic robuste confronte systématiquement valorisations et trajectoires bénéficiaires attendues.

Mécanique du m&g (lux) european strategic value fund : une gestion contrariante assumée

Positionné sur les actions européennes, le M&G (Lux) European Strategic Value Fund revendique une approche résolument contrariante. La stratégie cible des entreprises jugées sous-évaluées mais dotées de fondamentaux capables de se redresser sur le long terme. Le processus s’articule autour de trois étapes récurrentes : identification des décotes, validation des fondamentaux et catalyseurs, construction de portefeuille visant à lisser les risques idiosyncratiques.

La gestion est active, avec un biais long terme et une recherche de différenciation par rapport à l’univers de référence. La stabilité de l’équipe de gestion est un point mis en avant, le fonds étant piloté par le même professionnel depuis le lancement, fort de plus de vingt ans d’expérience multi-cycles.

Fin juillet 2025, l’encours s’élevait à 4,1 milliards d’euros, reflet d’une traction commerciale régulière. La part C en euros affiche une notation Morningstar de 5 étoiles au 31 juillet 2025 selon les données consultées à cette date (source indiquée par l’émetteur et des données de place).

Métriques Valeur Évolution
Encours sous gestion 4,1 Md EUR (31/07/2025) n.c.
Notation Morningstar 5 étoiles, part C EUR n.c.
Indice de référence MSCI Europe Net Return actif
ISIN LU1670707527 n.a.
Lancement de la stratégie février 2008 historique

Différenciation clé : le fonds cherche à limiter la volatilité en diversifiant les moteurs de performance, en évitant la concentration sur un seul thème macro, et en privilégiant des bilans solides. Le caractère contrariant vise à entrer à contretemps sur des dossiers négligés, en misant sur un rétablissement des multiples et des cash-flows.

Qui est m&g investments

M&G Investments est une société de gestion internationale, historiquement ancrée au Royaume-Uni, qui distribue ses fonds en Europe via des véhicules luxembourgeois. Pour la France, la commercialisation est opérée par M&G Luxembourg S.A. et sa succursale française, ce qui permet d’offrir une gamme enregistrée et un cadre juridique adapté au marché local.

Ce qu’il faut retenir de l’approche ESG du fonds

Le fonds intègre des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans son processus d’investissement.

  • Univers d’investissement : au moins 80 % en actions européennes, toutes capitalisations confondues.
  • Politique d’exclusion : exclusions ESG définies par la documentation réglementaire, complétées par un biais positif.
  • Horizon recommandé : 5 ans, en cohérence avec un cycle de redressement value.
  • Documentation précontractuelle : DIC et Prospectus détaillent l’approche et ses limites d’analyse.

Lecture des performances face au msci europe net return

La performance est présentée valeur liquidative en main, dividendes réinvestis. Le fonds se compare à l’indice MSCI Europe Net Return, qui inclut les dividendes nets d’impôts. À noter la période antérieure au 20 septembre 2018 : l’historique de performance provient d’un OPCVM britannique absorbé, particularité qui doit être prise en compte lors d’une analyse long terme.

L’indicateur de référence a évolué successivement du FTSE World Europe au MSCI Europe, puis à sa version Net Return. Cette succession reflète la volonté d’assurer une comparaison plus pertinente sur l’ensemble de la zone investissable européenne, via une métrique total return plus complète. D’après les éléments publiés par la société de gestion, le graphique depuis février 2008 montre des phases fréquentes de surperformance par rapport à des indices value, notamment face au MSCI Europe Value, même si celle-ci n’est ni linéaire ni garantie.

La lecture d’une stratégie value impose de distinguer la contribution des multiples et celle des fondamentaux opérationnels. En pratique, la période 2022-2023 a surtout récompensé la qualité des bilans et le pricing power. Le millésime 2025 met davantage l’accent sur la normalisation des marges industrielles et la sélectivité des bilans, deux dimensions où un stock-picking discipliné peut faire la différence.

Comparer un fonds à MSCI Europe Net Return permet d’intégrer l’effet dividendes dans la performance. Trois implications :

  1. Écart réel : la comparaison intègre les flux de trésorerie distribués, mieux corrélés au profil de valeur.
  2. Fiscalité : Net Return applique un taux standard de retenue à la source, utile pour comparer les géographies.
  3. Long terme : la réinvestition des dividendes favorise les stratégies value, souvent plus généreuses en distribution.

Volatilité géopolitique et trajectoire des marchés européens en 2025

La guerre en Ukraine continue de peser sur les anticipations, avec des avancées diplomatiques irrégulières. Les marchés ont néanmoins démontré une capacité de résistance, portée par des résultats d’entreprises corrects et une adaptation rapide des chaînes d’approvisionnement. La volatilité reste présente, mais les investisseurs scrutent surtout les signaux de stabilisation susceptibles de réactiver une prime de risque plus basse et d’élargir la base des acheteurs.

Sur le terrain des politiques commerciales, la question des droits de douane et des subventions croisées demeure un sujet d’incertitude. Une détente partielle sur ces axes se traduirait mécaniquement par une expansion de multiples dans les secteurs exposés au commerce intrarégional. Les publications d’été 2025 mettent en avant un sentiment prudent mais opportuniste, en particulier pour les stratégies value, où la marge de sécurité liée aux valorisations reste tangible.

  • Énergie : la diversification accélérée des approvisionnements a réduit la dépendance aux chocs, même si les prix demeurent sensibles à la géopolitique.
  • Industrie : meilleure lisibilité sur les carnets et les coûts, mais prudence sur l’investissement productif en attendant des signaux de demande finale.
  • Technologie et services : dispersion élevée, avec des opportunités sur des dossiers de niche encore ignorés par le marché large.

Dans cet environnement, une gestion contrariante bien outillée peut se distinguer par l’achat de dossiers mal aimés mais solvables, en ciblant des catalyseurs concrets comme la cession d’actifs non stratégiques, l’amélioration du capital allocation ou une normalisation des spreads de crédit.

Allemagne en redressement graduel et effets attendus en 2026

La plus grande économie d’Europe signale en 2025 des premiers signes de redressement, portée par un ajustement industriel, une baisse du coût des intrants énergétiques par rapport au pic de crise et une demande externe mieux orientée. Pour 2026, plusieurs instituts de conjoncture évoquent une trajectoire de croissance redevenue positive, sans emballement, soutenue par l’investissement en R&D et l’automatisation.

Ce redémarrage progressif en Allemagne, couplé à la résilience des services en zone euro, peut nourrir une revalorisation des titres cycliques de qualité. Les portefeuilles value qui privilégient les bilans solides et la génération de cash-flows récurrents pourraient bénéficier de ce point d’inflexion macro. Du côté des politiques publiques, la programmation européenne 2021-2027 conserve un rôle d’amortisseur et d’accélérateur pour les projets transfrontaliers.

En France, la coopération territoriale se structure autour des programmes Interreg, qui mobilisent des moyens significatifs pour les échanges économiques et l’innovation. Les programmes 2021-2027 s’appuient notamment sur 3,2 milliards d’euros de FEDER pour 22 programmes de coopération, favorisant les synergies aux frontières et l’investissement dans des filières à fort contenu technologique (source institutionnelle française).

Programmes européens mobilisés en France et retombées économiques

Les instruments financiers européens soutiennent la chaîne de valeur :

  • Fonds structurels 2021-2027 : financement de la transition verte et numérique, avec un ciblage PME et territoires.
  • Interreg : coopération transfrontalière France-Allemagne pour l’innovation, la logistique et l’énergie.
  • Effet d’entraînement : cofinancement public-privé facilitant l’accélération des investissements industriels et la montée en gamme technologique.

Une stratégie value disciplinée privilégie les entreprises capables de répercuter la reprise :

  • Bilans désendettés pour encaisser la cyclicité et conserver l’option sur la croissance.
  • Flux de trésorerie visibles permettant dividendes et rachats dans une phase de normalisation.
  • Catalyseurs identifiés : redressement des marges, rationalisation des actifs, gouvernance améliorée.

Cette approche vise un rendement ajusté du risque plus stable lorsque la macro s’améliore par paliers plutôt que par impulsions brusques.

Politique d’investissement, risques et obligations d’information en france

La politique d’investissement du M&G (Lux) European Strategic Value Fund vise à délivrer, sur cinq ans, une performance totale supérieure aux actions européennes, en intégrant des critères ESG. La construction de portefeuille s’appuie sur un univers d’au moins 80 % d’actions européennes, tous secteurs et tailles.

Risques principaux à considérer par un investisseur professionnel français :

  • Risque actions : la valeur des titres peut varier à la hausse comme à la baisse, sans garantie de capital.
  • Risque de change : exposition possible à des devises autres que l’euro, affectant la performance en cas de mouvements de parité.
  • Risque de contrepartie : défaillance potentielle d’une contrepartie affectant la valeur liquidative.
  • Risque ESG : données parfois incomplètes ou hétérogènes, avec un risque d’erreur d’appréciation.
  • Risque opérationnel et de liquidité : en périodes de stress, les coûts de transaction et la liquidité peuvent se détériorer.

La documentation réglementaire décrit en détail ces risques ainsi que la politique d’exclusion ESG. La période de détention recommandée est de cinq ans, ce qui correspond au temps nécessaire pour faire jouer les catalyseurs d’une stratégie value.

Modalités de distribution et documents réglementaires

Le fonds est distribué en France par M&G Luxembourg S.A. et sa succursale française. Les Statuts, Prospectus, DIC, rapports et états financiers sont disponibles gratuitement.

Avant toute souscription, il convient de lire le DIC et le Prospectus. M&G Luxembourg S.A. peut mettre fin aux accords de commercialisation. Les informations sur les réclamations et les droits des investisseurs sont accessibles en français via les canaux de la société de gestion.

La présente publication s’adresse aux professionnels de l’investissement. Elle ne constitue ni un conseil d’investissement, ni une recommandation personnalisée. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures, et ne sont pas constantes dans le temps.

Feuille de route des investisseurs value en europe

Le redressement des actions européennes en 2025 remet la sélection value au centre du jeu. Les politiques publiques, la recomposition de l’énergie et la discipline financière des entreprises créent un terreau propice aux stratégies actives. Des véhicules spécialisés comme le M&G (Lux) European Strategic Value Fund proposent une exposition calibrée, avec un cadre ESG et une gestion contrariante assumée.

La prudence reste toutefois de mise, la volatilité géopolitique n’ayant pas disparu. Les investisseurs français gagneront à articuler valorisations, qualité des bilans et visibilité des flux, plutôt que de parier sur un unique moteur macro.

L’Europe redevient investissable quand l’analyse fondamentale reprend ses droits et que les prix laissent de la place à l’exécution.