L'industrie du textile, particulièrement celle des textiles techniques en Auvergne-Rhône-Alpes, se trouve au cœur d'une transformation réglementaire majeure suite à l'interdiction des Pfas. 

La mobilisation de l'industrie textile face à la réglementation des Pfas

Avec une proposition de loi visant à interdire les textiles d'habillement contenant des Pfas d'ici à 2026, les entreprises en Auvergne-Rhône-Alpes, qui représente 27 % du secteur textile national avec 600 entreprises et 17 000 emplois, doivent réagir rapidement. Les Pfas, utilisés pour leurs propriétés hydrophobes et oléophobes, sont omniprésents non seulement dans l'habillement, mais aussi dans de nombreux autres produits de consommation courante. Toutefois, des entreprises comme Lagoped à Annecy ont déjà pris les devants en éliminant ces substances de leurs produits, malgré les défis que cela représente en termes de performance et de coût des produits finaux.

Les défis et solutions alternatives dans le secteur

Le secteur du textile technique, et notamment celui de l'outdoor, a déjà commencé à intégrer des alternatives aux Pfas. Des marques telles que Salomon et Cimalp ont développé des produits sans PFC, tandis que Millet et Rossignol ont fait des avancées significatives dans l'utilisation de traitements déperlants alternatifs. Cependant, le défi reste considérable pour les fabricants d'équipements de protection individuelle (EPI) comme Diatex, qui peinent à trouver des substituts pour certains usages spécifiques où la résistance aux produits chimiques est cruciale. En dépit de ces obstacles, des efforts sont faits pour améliorer les processus de production et minimiser les impacts environnementaux, bien que le financement de ces transitions demeure un problème majeur sans aides spécifiques disponibles.

La recherche et le développement face aux urgences réglementaires

Face à l'urgence réglementaire, l'industrie textile ne ménage pas ses efforts en matière de recherche et développement pour trouver des alternatives viables aux Pfas. L'Institut français du textile et de l'habillement (IFTH) participe activement à des projets européens tels que Deperflex II et BIO-SUSHY, visant à développer des revêtements non toxiques et durables. Malgré ces avancées, le principal défi reste le temps limité disponible pour adapter les produits avant l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation. De plus, la concurrence des produits importés, notamment chinois, où les Pfas pourraient continuer à être utilisés plus largement, représente une préoccupation majeure pour les industriels français engagés dans cette transition écologique.