Cybersécurité : Dora révolutionne la résilience du secteur financier européen
Découvrez comment le règlement Dora renforce la cybersécurité des institutions financières européennes face aux menaces numériques croissantes.
Le secteur financier européen se prépare à un tournant majeur en matière de cybersécurité avec l'entrée en vigueur du règlement Dora en janvier 2025. Ce texte ambitieux vise à renforcer la résilience opérationnelle des institutions financières face aux menaces numériques croissantes.
Une harmonisation nécessaire pour le secteur financier
Le règlement européen sur la résilience opérationnelle numérique, connu sous le nom de Dora, a été adopté le 14 décembre 2022. Il s'agit d'une réponse stratégique aux défis posés par la transformation numérique et les cybermenaces. En harmonisant les règles de cybersécurité, Dora cherche à garantir que toutes les entités financières, des banques aux plateformes de crypto-actifs, soient mieux préparées à gérer les risques informatiques.
Pourquoi Dora est essentiel ?
Avec l'augmentation des cyberattaques, il est indispensable pour les institutions financières d'adopter des mesures robustes pour protéger les données sensibles et assurer la continuité des services.
Les quatre piliers de Dora
Dora repose sur quatre piliers fondamentaux qui structurent son approche. Le premier pilier concerne la gestion des risques liés aux technologies de l'information et de la communication (TIC). Les institutions doivent mettre en place des systèmes robustes pour identifier et atténuer les risques potentiels.
Le deuxième pilier se concentre sur la gestion des relations avec les tiers. Les entreprises doivent évaluer et surveiller les risques associés aux prestataires externes, une pratique cruciale dans un environnement de plus en plus interconnecté.
Le troisième pilier est axé sur le test régulier des capacités de continuité. Cela implique des exercices réguliers pour s'assurer que les systèmes peuvent résister à des perturbations inattendues.
Enfin, le quatrième pilier met l'accent sur le reporting et le partage des incidents. Les institutions doivent signaler rapidement les incidents de sécurité pour permettre une réponse coordonnée et efficace.
Les risques liés aux TIC incluent toute menace potentielle qui pourrait affecter les systèmes informatiques, les données ou les infrastructures numériques d'une organisation.
Un impact sur l'ensemble du secteur financier
Le champ d'application de Dora est vaste. Il englobe non seulement les banques, mais aussi les établissements de paiement, les sociétés de gestion, et même les plateformes de financement participatif. Cette approche globale vise à créer un écosystème financier résilient et sécurisé.
Thomas Hutin, senior managing director chez FTI Consulting, souligne que Dora marque une évolution significative par rapport aux réglementations précédentes. "Il s'agit d'une extension des exigences de cybersécurité à tous les acteurs du secteur financier, pas seulement aux banques", explique-t-il.
Bon à savoir : Les obligations de reporting
Les institutions doivent signaler tout incident majeur dans un délai de 24 heures, permettant ainsi une réponse rapide et coordonnée à l'échelle européenne.
Les défis de la mise en conformité
Alors que la date limite de janvier 2025 approche, les institutions financières doivent accélérer leurs efforts pour se conformer aux exigences de Dora. Cela implique des investissements notables dans les infrastructures de cybersécurité et la formation du personnel.
Nicolas Quoy, associé chez Ashurst, note que "la mise en conformité avec Dora nécessite une révision complète des processus internes et des systèmes de gestion des risques". Les entreprises doivent non seulement se préparer à des audits rigoureux, mais aussi à une surveillance continue pour garantir le respect des normes.
Les coûts associés à la mise en conformité peuvent être élevés, mais ils sont essentiels pour éviter des pertes financières potentielles dues à des cyberattaques.
Vers un avenir sécurisé
En renforçant la résilience opérationnelle, Dora ne se contente pas de protéger les institutions financières. Il vise également à renforcer la confiance des consommateurs dans le système financier européen. À mesure que les menaces numériques évoluent, il est crucial que le secteur financier reste vigilant et proactif.
En fin de compte, Dora représente une étape importante vers un avenir dans lequel la sécurité numérique est au cœur des opérations financières. Les institutions qui s'adaptent rapidement à ces nouvelles exigences seront mieux placées pour prospérer dans un environnement de plus en plus numérique.
La mise en œuvre de Dora est un défi, mais elle est essentielle pour assurer la sécurité et la stabilité du secteur financier européen à long terme.